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Petite prose



Description ajoutée par Jenilana 2016-08-22T17:59:55+02:00

Résumé

Petite Prose, publié en 1917, illustre de manière exemplaire cette période charnière de la vie de Robert Walser que sont les années « biennoises », après Berlin, avant Berne. Dans ces vingt-et-un textes de longueur inégale, Walser explore avec jubilation tous les registres de la prose brève, entraînant le lecteur dans un pas-de-deux débridé qui annonce déjà la virtuosité des proses tardives. Mêlant l’autobiographie et la fiction, il fait miroiter une vivante galerie de portraits, réels ou imaginaires, et des petites farces burlesques, alternant la satire mordante et une vibrante méditation sur le néant pour conclure avec une prose plus ample, «Tobold», évocation pleine de magie et de malice de son expérience de laquais dans un château de Silésie...

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Classement en biblio

extrait

Extrait ajouté par Jenilana 2016-08-22T18:03:48+02:00

Le peintre se représente la vie d’un poète, il en extrait les moments les plus importants afin de les recréer sur le mur comme par enchantement en une suite paisible, image après image, tout à son aise et en toute minutie. Dans l’intervalle entre ces tableaux qui font surgir la vie, il y aurait certes bien des choses à raconter en détail. Il faudrait mentionner des lettres et des conversations, mettre en valeur des connaissances et des expériences. Il faudrait signaler et commenter avec le plus grand soin les heures de spleen, de vide, d’ennui, ou les heures de recueillement, de méditation, d’étonnement sur soi-même. Et puis, chaque vie a son côté presque indicible, presque indescriptible. Il y aurait lieu d’examiner de près et de prendre en considération l’enthousiasme, le bonheur autant que l’engourdissement et le malheur. Plaisir et chagrin, encouragements et déceptions, réconforts et humiliations joueraient un rôle riche en couleurs et en contrastes. On tiendrait énormément compte des métamorphoses, de l’évolution du caractère. Beaucoup de lieux et de personnages prendraient une importance incontestable. Tout cela, bien sûr, a souvent été développé dans des livres qu’on lit une seule fois, pour ainsi dire, ou peut-être pas du tout. Dommage pour la peine que l’on gaspille à faire un livre qui est écarté sans être lu. En huit ou neuf tableaux extrêmement vivants et séduisants, ovales, oblongs, le peintre illustre une vie de poète à laquelle, de toute évidence, il manque la maturité et la vieillesse ; c’est un trait de romantisme rêveur, comme un parfum de fleur, en quelque sorte. Le poète meurt précocement et l’on ne saurait disputer au peintre le droit de lui fixer un but plus rapidement que cela pourrait arriver en réalité. Ici, je vais m’en tenir rigoureusement, et très commodément du reste, au modèle que m’offrent l’art et l’imagination du peintre, et je me propose d’accompagner délicatement et respectueusement chaque fresque, dans l’ordre, avec les mots les plus gentils et les plus simples que je serai capable de dénicher.

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Date de sortie

Petite prose

  • France : 2010-01-22 - Poche (Français)

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