Ces quelques pages que nous avons la chance de pouvoir découvrir sont tout autant un coup de coeur qu'un crève-coeur.

Coup de coeur parce que chaque mot, chaque ponctuation est une poésie humaniste.

Que de virtuosité, que d'élégance et de sagacité pour convoquer notre humanité et notre discernement.

Chaque mot devient une note composant une partition musicale, une ode à la tolérance. C'est chantant et troublant. C'est chahutant et bouleversant. C'est implacablement imprégnant.

Crève-coeur au regard des événements qui surviennent moins de 10 ans plus tard.

Crève-coeur de la liberté.

Crève-coeur des coups de crayon matraqués.

Crève-coeur de la rêverie des mains levées plaidant pour la diversité, la richesse et la constructivité de la divergence d'opinion.

Crève-coeur du malentendu et de l'interprétation.

Si personne ne questionne, si l'opinion devient uniforme et conforme ( à qui et à quoi ?) alors nous avons la certitude que l'objectivité s'envole, portant sur ses ailes tous nos combats.

Un livre que je remettrais entre les mains de mes enfants tant il me semble incontournable.

C'est une fenêtre sur un « autre » monde, pourtant bien connu et qui fait la une de notre actualité, que nous ouvre Jean-Michel Cosnuau. Un monde corrompu et opaque, un monde régit par ses propres règles.

« La Russie est comme une planète inversée, avec des règles souvent contraires aux lois occidentales ».

Il ne m'a pas semblé que l'auteur prétende ici revisiter l'histoire de la Russie ni porter un regard analytique sur sa dimension politique, mais il nous offre la richesse de son témoignage : celui d'un Français qui a trouvé 20 ans plus tôt au coeur de la capitale cosmopolite un lieu d'asile et d'épanouissement, celui qui a vu s'opérer un changement sans en réaliser d'emblée la force de frappe, celui qui en mesura personnellement l'impact.

Il nous conte d'abord ses trépidantes années moscovites, celles « d'un monde plein de promesses ».

Il nous partage ses rencontres, tant des personnalités au sommet que de ses « partenaires » de galère.

Il nous dresse des portraits, certes succincts, mais absolument révélateurs d'enjeux qui nous dépassent et nous ulcèrent.

Nous suivons les pas d'un homme piégé par la mascarade et qui en paiera le prix fort.

Un témoignage qui se lit avec cet élan contagieux et anxieux insufflé par le danger qui se profile.

La plume de Jean-Michel Cosnuau en est d'ailleurs imprégnée : une narration fébrile dominée par l'urgence à raconter.

À vrai dire il n'y a rien que nous ne sachions pas (ou que nous ne devinions pas tant tous les scénarios apparaissent de l’ordre du possible) mais la réalité n'en n'est pas moins difficile à lire.

Que de vies balayées à coup de corruptions, que d'injustice et d'insultes aux droits fondamentaux de l'humain.

Les mots ne peuvent retranscrire notre indignation.

Une lecture marquante par la force mentale que dégage l'auteur. Il ne se pose jamais en victime et ne se laisse pas contaminer par l'angoisse, celle d'être « dans l'oeil du FSB ». Un détachement qui puise sa force dans l'instant et non dans l'anticipation et la projection :

« (…) surtout ne pas gaspiller mon énergie et mes forces en conjectures ».

Si j'ai regretté la précipitation de la narration, une absence ponctuelle de transition dans le récit, j'en ai apprécié la tonalité. J'y ai trouvé ce que j'étais venue y chercher.

On referme ce livre avec la même inquiétude que celle qui nous a poussé à le lire.

Une lecture remarquable qui nous agrippe, nous gorge d'un soleil aussi éclatant qu'inquiétant.

Une famille qui baigne dans les eaux troubles de son nom.

Des générations, des mains qui passent le témoin pour conduire leur histoire, pour braver et inscrire dans leur patronyme des éclats de dignité.

Une plume unique et saisissante, de celle qui nous absorbe par sa poésie et nous transperce par son réalisme.

Un récit qui s'initie en nous portant d’emblée le coup fatal, à savoir celui de l'acte final de cette histoire angoissante.

Une entrée en lecture qui nous fouette le sang et ouvre avec fracas la porte aux questionnements sur cette indicible horreur.

C'est avec un infini talent que Leila Slimani nous trace les contours, nous fait deviner les brèches et les ratés menant insidieusement à l'injustifiable.

Etait-ce inéluctable?

C'est par petites touches et avec la légèreté et l'habilité d'une ballerine que Louise parvient à s'immiscer dans ce nid familial teinté de "normalité".

Elle s'infiltre dans tous les interstices, se diffuse, envahit l'espace et s'octroie sa place.

Louise entre dans leur vie comme elle jouerait une pièce de théâtre, elle porte le masque du semblant et interprète tous les rôles afin de combler la vacuité de sa vie.

Une femme qui se vit oubliée du monde mais qui a plutôt oublié de "se" vivre. Une vie de solitude et d'inconsistance qui s'abattra avec la force de son errance sur ces corps innocents.

Un point final qui m'aura laissé hébétée alors même que le drame était connu dès les premières pages.

En nous la rafale de questionnements et la déferlante d’angoisse alimentée par les non-dits.

En nous également un capharnaüm d’émotions qui ne trouve guère l’harmonie entre l’indignation soulevée par leurs entailles et la beauté de cette relation. C’est la peur des révélations au ventre et notre émoi face à leur lien suspendu à l’éphémère que l’on traverse cette lecture.

La plume de Khémeia B est envoûtante, chargée de cette musicalité qui nous promet la cavalcade.

Nielsen… Pourquoi ne mobilise-t-il plus ses efforts dans le challenge sportif mais dans les prouesses de la débauche ? Pourquoi s’abandonner à la débâcle et à la crémation de ses aspirations ?

C’est dans le barillet de ses secrets qu’il camoufle cette contrainte qu’il s’impose.

Ruby… Insondable et insaisissable elle semble mener sa vie en pointillés et apesanteur, contentionnée par l’ultra-vigilance et l’anticipation anxieuse.

Mystérieuse présence aussi voluptueuse qu’évanescente.

Nouer des liens est une menace armée par un homme dont on ne connaît que la déroute mentale, lui imposant son omnipotence.

Tous deux sont maintenus dans une camisole entravant leurs désirs et l’élan de leurs émotions. Ils fournissent, chacun à leur manière, des efforts incommensurables pour maintenir une vitrine de semblant.

Une lecture rythmée par nos questionnements survoltés. Pourquoi désertent-ils leurs rêves ? Pourquoi cette annihilation de soi ? Pourquoi n’arrachent-ils pas becs et ongles cette vie qui est à revendiquer et non à perforer ?

Il y a une fatalité qui nous échappe.

Alors que le réel tyrannique s’impose et fait loi, barricadant le désir et l’insouciance d’une barre de fer, ils parviennent à s’octroyer une parenthèse enchantée, presque irréelle.

A deux, leurs doigts entrecroisés et leur respiration en écho, ils suspendent le temps.

Le temps d’un sursis, l’arythmie de leur cœur parvient à se muer en un adagio apaisant.

Une connexion qui n’a nul besoin de mots, qui se noue dans une tresse de fils vaporeux, incandescents et cotonneux.

Cet amour est un acte de foi, un pacte avec ce que le destin peut octroyer au bonheur.

J'ai un avis un peu mitigé sur ce livre. J'ai eu un peu de mal à y entrer malgré que le personnage de Tess soit sympathique. Elle a un petit côté "rentre dedans" agréable. Mais j'aime avoir les points de vue des 2 personnages principaux et là ce n'est pas le cas ce qui met une distance vis à vis de Presley. J'ai eu plus de mal à avoir de l'empathie pour son vécu.

Le tome 2 devrait être rock' roll vu les personnages. A suivre...

Fascinant ce premier tome! Il nous plonge dans une toute nouvelle perspective, où on ne sait plus à quel saint se vouer lorsque notre réalité s’avère bien différente de celle d’autres… lorsque les frontières s’étiolent, ne laissant en ruine que le libre arbitre, la croyance en l’autre et la foi en soi.

Une plume qui transporte dans un nouveau monde, nous plongeant dans une bulle effaçant notre propre réalité… Des personnages si humains dans leurs introspections, actions et choix personnels… On souffre, on réfléchis, on découvre, on ressent, on vit avec eux… quant à aimer… on les lit dans leur initiation aux sentiments aussi contraires qu’inexplicables…

Ce premier tome nous interpelle avec une réelle question existentielle… Lorsqu’on se trouve face à un choix tel que continuer à se bercer d’illusions ou faire face aux désillusions, à quelle phase peut-on, veut-on, doit-on se fier… Pour l’heure, je dirai tout simplement continuer la lecture du deuxième tome de cette duologie.

Une promesse, quelques mots pactisés, et ce sont des destins qui sont scellés.

Des secrets qui ne s’éventent pas malgré les années, conservant leur parfum entêtant, et ce sont des cœurs qui sont condamnés.

Alabama et Kellen sont l’un pour l’autre le rétroviseur d’un passé, unis par ce fil qui emmaillote et rassemble dans un papier de soie précieux la mélancolie des souvenirs.

Tous deux assaillis par cette tristesse tapie profondément en eux, celle-là même qui guide les choix et faux-pas d’Alabama, celle-là même qui pilote Kellen sur la piste de sa quête de vérité.

Une fidélité à l’être disparu si profondément ancrée qu’elle livre bataille à cette foi qui relie indéniablement ces deux cœurs aimantés et percutés de plein fouet.

Quand le semblant brouille la réalité et floute les perceptions.

Quand le mensonge cavale malgré le chronomètre des années et poursuit ses ravages.

Quand la trahison n’est consentie que par sacrifice…

Il est alors bien difficile de s’arrimer aux cordages de son propre désir.

L’hommage s’oppose-t-il à la vérité ? Et les sentiments peuvent-ils survivre aux secrets dévoilés ?

L’amour peut relever de l’acte de bravoure quand il réclame d’accepter le passé et ses vérités.

Je ne peux vous dire toutes ces émotions qui ont chahuté mon palpitant.

Je ne peux vous dire cette déferlante de pureté et d’émerveillement qui m’a enveloppée de son manteau duveteux.

Je ne peux vous dire à quel point cette lecture fut une averse torrentielle, éclaboussant de gouttes lumineuses une toile ombrée par leur solitude.

Mais je peux vous dire que Khae et Seo ont su grapiller des morceaux de mon cœur, emportant avec eux mes sourires attendris et mes larmes ébahies.

Tant de beauté, est-ce permis ?

Le moindre son, le moindre mot, le moindre geste ont le goût d’une saveur exceptionnelle tant tout est décuplé.

Ce qui ne se dit pas transpire de chacun de leurs gestes, ce qui ne se voit pas s’illumine dans l’éclat de leur entrelacs.

J’ai été emportée par la vague, ravagée par cette plume lumineuse et sensorielle.

Des sentiments si silencieux qu’ils en deviennent bruyants, caressant votre cœur tout en perforant votre cage thoracique tant la puissance de leurs sentiments vous coupe le souffle.

Se fondre l’un dans l’autre, se faire le reflet de l’autre, jusqu’à ce que tout ce qui n’est pas eux se fasse Autre.

Comment est-il possible de trouver les mots pour vous parler de cette exclusivité qui ne nous appartient pas, de ces regards qui ne nous voient pas ?

Après avoir lu les dernières lignes de « Jonah’s Words », je suis soufflée… par mes émotions? Il faut dire qu’aucun mot ne peux les exprimer à hauteur de leur intensité; par les personnages? Il faut dire que Jonah et Scott sont deux être merveilleux à qui on ne souhaite qu’encore plus de merveilleux… On ne peut que s’éprendre d’eux, souffrir, souffler, respirer au grés de leurs maux si prenants qu’on en reste figé sur les mots de chacun; par la plume de l’auteur? Il faut dire qu’elle emporte par son authenticité, tel un vent violent, secouant, bouleversant, les larmes aux yeux montantes, suivit d’un ciel sans nuage, nous menant à une plénitude sereine, sourires fixés au visage, mais au coeur également. J’ai longtemps pensé que le genre de romance pouvait déterminer mes lectures… Aujourd’hui, je crois que le genre “Marie HJ“ les déterminera sans précédent.

Pour finir, mon plus grand bonheur en refermermant ce roman? Il faut dire que je ne viens de lire que le premier tome de cette saga “Men Soul“ et que par conséquent « Loving Memory » m’attend.