De peur et de sang

Vous êtes vous déjà posé la question de savoir jusqu’où peut aller la noirceur de la conscience humaine? Que peut supporter l’âme humaine dans le cadre de l’horreur? Nous frissonnons ou hurlons devant un film d’horreur, voire nous sommes frappés d’insomnies tenaces nourries par la peur de vivre réellement le cauchemar vu au cinéma ou à la télévision. Nous sommes pétrifiés, de peur de vivre ce moment où le cerveau a frôlé la surcharge de l’horreur. L’instant où l’humain a failli basculer dans la folie car les yeux et le cerveau sont courtcircuités par ce qu’ils perçoivent. Pourtant, vous savez combien l’homme peut facilement basculer dans l’horreur, quelle que soit la raison. Je vous laisse méditer.

De peur et de sang. Un titre qui dit tout, mais qui ne dévoile rien ou presque. Des nouvelles qui débutent doucement dans la folie meurtrière, si l’on peut utiliser le terme « doucement ». Puis, les histoires défilent, nous faisant plonger de plus en plus profondément dans une horreur et des récits sanglants absolument terrifiants. La montée en puissance se fait crescendo et, à aucun moment, nous ne tombons dans le surdosage. La folie déclenche t-elle l’horreur ou est-ce l’inverse? Les personnages sont des personnes lambda qui, un jour basculent dans l’effroyable car leur souffrance est allée au-delà de l’intolérable. Ce sont des récits qui font souvent la une des journaux spécialisés.

Ce recueil de nouvelles raconte la vie de personnes « normales ». Elles agissent pour une raison ou une autre. Ces actions virent dans le cauchemar, dans l’impensable, dans l’inimaginable. Tout se passe durant une journée ou une nuit qui ressemble à toutes les autres. Sauf que dans cette banalité, l’infâme se passe. Un vilain grain de sable tout noir et biscornu a grippé les rouages d’une machine infernale qui tournait tranquillement. Du moins, en apparence. Le lecteur se trouve embarqué dans une douce folie. Dans un regrettable cauchemar accompagné de frissons d’horreur. L’imagination fait le reste. La vie semblait se dérouler si normalement. A quel moment, le monde a t-il déraillé pour sombrer au plus profond de l’enfer? Le cerveau enregistre lentement les faits et ne les analyse que bien plus tard. Le lecteur ne se rend même pas compte qu’il entre en enfer. Une délicieuse entrée dans un monde sombre et damné.

Un livre glaçant, dérangeant voir déroutant. Des histoires qui surprennent par la tournure des situations. Qui donnent des frissons à bien des moments.

Ce livre est un recueil de nouvelles dans un genre littéraire de suspense voir roman noir. Un style d’écriture à la Stephen King et très inspiré par l’univers de la série des années 90’ Les contes de la crypte.

Ma préférée est celle de ´La boîte à musique.’