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Commentaires de livres faits par kymmy38

Extraits de livres par kymmy38

Commentaires de livres appréciés par kymmy38

Extraits de livres appréciés par kymmy38

La troupe faisait cercle sur la scène. J’y ai reconnu quelques visages familiers. Des vaguement gentils et des carrément méchants. De loin, Timothée, le seul garçon de ma classe qui daignait m’accorder de temps en temps quelques secondes de son attention, m’a fait un signe de tête et a presque esquissé un sourire avec un seul côté de sa bouche. Ça devait pouvoir dire bienvenue. Ou son contraire. On n’est jamais bien sûr des intentions d’autrui.

– Ah, te voilà. Enfin. Tant pis pour toi, tu es le dernier, tu prends ce qui reste, m’a cinglé Dionis de sa cravache langagière.

Faire acte de présence ne lui suffisait visiblement pas. Il allait en plus falloir être assidu et ponctuel.

Sa sentence était sans appel et moi j’étais là pour ma moyenne de français et pour remplir la vacuité de mes mercredis après-midi. Je n’ai pas vu l’intérêt de discuter.

– D’accord madame, j’ai répondu.

– Tu joueras la reine des fées. Voici ton costume.

Pour le coup, ce n’est pas une piqûre de guêpe qui a failli m’étouffer.

– Mais madame…

Elle m’a fourré un gros tas de tissus dans les bras avec une délicatesse de boucher d’abattoir et a ajouté :

– Dépêche-toi. Les coulisses sont derrière le rideau. Tu es dans la première scène que nous allons lire. Mets donc ça pour sentir un peu le rôle.

Elle m’a regardé avec un air que j’ai trouvé carnassier.

J’ai jeté un œil autour de moi, sans doute hagard – journée internationale de l’hébétude… Le reste de la troupe n’a pas été d’un soutien flagrant. Comme d’habitude, ça ricanait du côté des garçons et ça ricanait aussi pas mal du côté des filles. En un coup gagnant, je réussissais le rêve d’une carrière de prof, le ralliement du groupe, sa convergence vers un seul but commun… m’emmerder.
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Un taxi s'engagea sur le parking. Lula en descendit. Elle était engoncée dans un survêtement rose en laine polaire, et portait un serre-tête rose. On aurait dit un Bug's Bunny black sous anabolisants.
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À l’extérieur, la bande d’une vingtaine de baleines tueuses, en majorité des fils et filles de la femelle matriarcale, s’interpellaient frénétiquement en contemplant un immense banc de harengs. Depuis fort longtemps, les biologistes avaient échafaudé de savantes théories sur l’incroyable complexité du vocabulaire des baleines tueuses, allant jusqu’à identifier certains groupes qui « s’exprimaient » dans un dialecte commun. Mais ils s’étaient montrés incapables de trouver autre chose que des bruits à caractère « social », des appels à « manger » ou de « détresse ». Cependant, s’ils avaient pu bénéficier de l’aide d’un traducteur, voilà ce qu’ils auraient entendu :

— Hé ! Kevin, poisson !

— Poisson ! J’adore !

— Regarde, Kevin, poisson !

— Miam, poisson.

— Kevin, toi aller faire un tour dans crevasse, toi faire semblant tourner à gauche, tourner à droite, et foncer dans banc de poissons.

— Y a quelqu’un qu’a parlé de poissons ?

— Ouais, Kevin. Poisson. Par là.

— Miam, poissons.

Et ça continuait comme ça. À vrai dire, les orques ne sont pas aussi complexes que les scientifiques se l’imaginent. Les baleines tueuses ne sont que des machins de quatre tonnes déguisés en bagnoles de flics.
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Et donc, trois jours plus tard, ils étaient tous à observer Lolo lorsqu’il tapa sur la touche « Entrée » du clavier. La sinusoïdale subsonique d’un chant de baleine bleue commença à se dérouler au bas de l’écran alors qu’au-dessus apparurent des lettres transcrites depuis les données. Lolo avait un an de plus que Kona. C’était un de ces Japonais américains brûlés par le soleil, avec des petites mèches blondes sur la nuque et une fresque maorie tatouée sur le dos et les épaules.

Lolo se retourna vers Clay et les autres.

— Un jour, j’ai mixé une séquence de cinquante minutes de trans avec des samples de perçus, c’était une autre paire de manches.

Lolo avait fait une incursion dans le domaine du son en tant que DJ dans un club d’Honolulu.

— Ça ne donne rien, dit Libby Quinn. C’est n’importe quoi.

— Ben c’est comme ça depuis le premier jour, non ?

— On savait que ça pouvait arriver, qu’il n’y aurait peut-être aucun message de contenu dans ces échantillons. Il faut en trouver d’autres.
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date : 16-07-2018
Nous, les enfants, sommes un troupeau.

Le foin est notre lit. Odeur d’été des blés fauchés. Nous sommes allongés en travers, les uns par-dessus les autres. Qui peut savoir à qui appartient ce pied, à qui cette main.

Notre mère ?

Nous respirons à fond. Nos corps sentent la journée d’hier. La sueur, le soleil. Nous nous pétons à la figure.



J’entends dire que nous sommes dix. J’entends dire que je suis la septième.

Comme une vache, ma mère met bas ses enfants, l’un après l’autre, entre semailles, moissons et semailles. Lourde et grosse, elle est debout dans la chaleur de midi et retourne le foin. Entre deux bottes, un enfant lui tombe du ventre. Une fois une fille, l’autre un garçon, puis une fille, puis un garçon, encore une fille, encore un garçon, comme des perles sur un fil.

Juste une fois, un garçon est venu après un garçon, mais la mort l’a fait disparaître, et tout de suite après est venue une fille.

Il y a d’autres troupeaux d’enfants sur nos collines.

Nous avons pour nom Aliye, Hüseyin, Fatma, Mehmet, Yildiz, Ali, Filiz, Sayit, Zehra, Remzi, Selin, Veli. Chèvres, chevrettes, moutons, agneaux, enfants, vaches, veaux, âne, cheval. Tous nous sommes à la fois troupeaux et bergers. Nous nous gardons les uns les autres. Nous nous nourrissons, nous nous donnons des coups de poing dans les flancs. La mère nous protège contre le père, le père nous protège contre les loups, et nous, nous nous gardons les uns les autres, tout comme les moutons, les agneaux, les chèvres et les chevrettes se gardent aussi mutuellement. Hüseyin et Mehmet gardent les vaches, Sayit et Zehra les chèvres, Yıldız les moutons. Je garde les agneaux.
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date : 26-07-2017
« Si on lui avait demandé quand exactement tout avait commencé, Snowe aurait dit que c'était au moment où il avait frappé le toxico devant la pharmacie Da Vinci. Depuis environ une semaine il se sentait...réceptif. Comme s'il pouvait ressentir les émotions des autres.
Le mercredi, après son service, il avait su que la femme qui trottait sur le tapis de course à côté de lui dans la salle de sport était contrariée, et il avait vaguement compris que c'était à cause de son compagnon. Sur le moment, ça lui avait paru être une simple idée en l'air. Le lendemain matin au café, en allant travailler, il avait senti que la fille derrière le comptoir était épuisée, déprimée, et qu'elle avait la gueule de bois. Il imagina qu'elle pensait « mon Dieu, vivement la fin du service ». Mais n'importe qui aurait pu en faire autant. Même dans ses meilleurs jours ce n'était pas la plus gaie des serveuses, et toute personne ayant un brin d'empathie aurait remarqué chez elle des signes de souffrance. Plus tard, il avait senti que le type à la station-service était tendu parce que son fournisseur d'herbe était en retard, mais n'importe qui aurait pu deviner d'un simple regard la raison de son anxiété évidente. »
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date : 17-07-2017
Après tout, je n'avais aucune preuve sérieuse de la mort d'Éli. Aucune. Les mots que j'avais entendus disaient autre chose. Je suis vraiment désolée que ta grande sœur soit partie. Ou, venant des parents : Nous avons perdu notre fille ainée.
Être parti ou perdu, ce n'est pas mourir que je sache. Les gens partent à la mer ou à la montagne. Ils partent travailler ou juste faire un tour. Ils peuvent perdre leur travail ou perdre la vue. Perdre patiente, perdre la face. Ils peuvent à la limite perdre un petit enfant dans les rayons d'un grand magasin pour le retrouver ensuite à la caisse centrale.
Éli était partie un samedi matin chez son amie Cécile. Elle m'avait embrassée en me disant : "A demain, Lou !", et c'est tout.
De même que je n'avais pas vu mort le chat des voisins, je n'avais pas vu Éli morte. Un chat pouvait peut-être mourir d'un seul coup, pas ma sœur.
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Revenir à l'essentiel

Le XXIe siècle nous offre le meilleur confort de vie que l'homme ait jamais connu. Néanmoins, ce confort a un tel prix que beaucoup de gens cherchent aujourd'hui à revenir à l'essentiel. De quoi avons-nous vraiment besoin ? D'un toit et de quoi manger, cela va sans dire, mais nous aspirons aussi à une certaine qualité de vie : un environnement agréable, de la nourriture saine et, pour couronner le tout, une bonne dose de plaisir.

De l'utopie à la réalité

Nous sommes nombreux à rêver d'une autre vie. Il y a tant de choses que nous aimerions faire si nous avions le temps et/ou l'argent nécessaire. Le travail est à la fois le problème et la solution : doit-on vivre pour travailler ou travailler pour vivre ? Certains prétendent exercer un métier si passionnant et épanouissant qu'ils travailleraient même sans être payés. Mais les autres, c'est-à-dire une large majorité, sont toujours en quête de bonheur. Qu'est-ce qui les retient vraiment de franchir le pas ?
John Seymour (1914-2004), grand défenseur de l'autosuffisance, disait s'adresser à la fois «aux réalistes et aux rêveurs». Nous nous proposons d'aider les seconds à passer du rêve à la réalité, et ce, plus tôt qu'ils ne l'imaginent.

Privilégier la qualité

Dans ce monde où tout va très vite, la facilité passe souvent avant la qualité. De notre côté, nous ne faisons aucune concession sur ce que nous appelons les «produits de qualité». En vivant de notre petite exploitation, en cultivant nos fruits et nos légumes, en élevant des animaux pour notre consommation, nous avons définitivement fait le choix de la qualité, non celui de la facilité.
Ici, tout le monde sait cuisiner, et même plutôt bien. La préparation des repas dans notre vaste cuisine est un moment de grande convivialité; un coup d'oeil dans le réfrigérateur, un autre dans le potager, et nous décidons du menu. Rien ne vaut un bon produit frais consommé immédiatement après la récolte. Cela peut paraître vieux jeu, mais nous nous asseyons encore autour d'une table pour déjeuner, dîner et partager.
On peut avoir accès à des produits de qualité sans vivre dans une ferme. Comme vous le lirez plus loin, tout le monde peut faire pousser des herbes ou des légumes.
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date : 20-11-2016
Octobre 1999
Ça y est ! Nous avons 50 millions. 50 millions de francs qui sont en train d'arriver sur notre compte, enfin, sur le compte de la société. Oui, oui, faire attention, ne pas mélanger, ils ne sont ni sur mon compte ni dans ma poche. Moi, j'ai mon salaire, le même qu'avant, mais quand même ! J'ai l'impression d'être riche. Isalou est au téléphone avec notre banquier, il attend la confirmation du virement sur son ordinateur. 50 MF !
50 MF ? Un immense appartement à Paris et une maison dans le Sud et un chalet à la montagne et un palace au bout du monde... Des petits tailleurs Chanel et toute la collection de chaussures Vuitton et des journées entières à se faire masser dans les spa les plus chics... - En plus, dit Isalou au banquier, vous n'oubliez pas de nous faire deux cartes Gold pour qu'on aille faire du shopping !
Elle rit de sa plaisanterie avant de négocier les taux d'intérêt de la somme qu'il va placer. Déjà, je vois les effets des 50 millions. Isalou prend de plus en plus d'assurance. Moi, J'ai chaud, j'ai faim et de plus en plus de mal à respirer. Un poids de 25 MF sur chaque épaule. 50 MF.
Voilà comment tout a commencé. Il y a six mois, j'étais à New York, pour interviewer Katy O'Connor, la P-DG d'un site Internet féminin américain.
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Les Français et leurs dirigeants sont désormais entièrement coresponsables des turpitudes, égarements et dépravations infligés à leur environnement physique et sociétal. En dépit des menaces qui
pèsent sur leur destinée, ils continuent, comme tous les autres peuples et dirigeants du globe,
à participer plus ou moins allègrement au gaspillage des matières premières, des ressources
tant matérielles qu’immatérielles, à la mauvaise gestion des ressorts intellectuels, culturels,
scientifiques, sociaux, économiques et environnementaux, qui sont potentiellement les leurs.
Les plans anti-pauvreté élaborés par les gouvernements, tel que celui du gouvernement Ayrault,
en janvier 2013, déjà minimalistes, se heurtent constamment à des écueils, dans la mesure
où les conditions de vie dégradées des bénéficiaires sont difficiles à améliorer dans la durée,
dans une ambiance de course frénétique générale au profit.
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Lorsque je revins à moi, le soir tombait, et ma première pensée fut pour le microscope. Oui ! bien sûr, c'était cela, le microscope ! Ils s'en prenaient au microscope maintenant. Ces maudites saloperies écumaient tant et si bien que leur bave de crapaud débordait partout. Jacinthe avait dû en laisser traîner quelques-uns dans la pièce et voilà ! ils avaient pris la machine en otage. Mais qu'est-ce qu'on allait devenir...
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La vie était dure pour les pêcheurs d'Ars. Car les Seigneurs de Paladru, de Virieu et de Clermont se partageaient la plus grande partie des droits de pêche. La dame d'Ars leur laissait pour l'instant une petite partie du lac située sur la rive Ouest. Mais qu'arriveraient-il si les chartreux s'arrogeaient aussi des droits ?
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date : 13-03-2016
page 92

-Allez, bois, et dis moi si la lecture, c'est la vie vraie."
Une gorgée fait passer le brise ménage, appellation argotique lui expliqué*je, d'une joue à l'autre. J'avale et commente :
"-Ce vin est d'une grande rudesse, rêche et maigre, aux arômes légumiers. Persistance ridicule en bouche. Peut se conserver quelques semaines. Vin d'inélégance réelle, à ne pas accompagner d'une viande crue, une tripaille ou un yaourt."
-Bravo, tu viens d'inventer la lecture-biture. Il est des choses à lire qui nous saoulent. La vie est bien trop courte pour nous y attarder. Bravo d'avoir ainsi claqué la porte en massacrant ce texte vaniteux."
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« ..Je poussai une porte à la volée pour me retrouver au fond d'une grande salle, style mini amphithéâtre, et je déboulai littéralement dans l'allée centrale, hors d'haleine. J'avais fait le plus vite que j'avais pu mais le temps de sortir du train et de gagner le métro, j'avais déjà perdu dix minutes. Le trajet en avait pris 15 autres,( je m'étais trompée deux fois de sens ), auxquelles il fallait rajouter 5 bonnes minutes pour sortir du métro, arriver à l'hôtel, et trouver la salle. Soient trente longues minutes pendant lesquelles je m'étais répété 1800 fois: « ne panique pas, ne panique pas ». -Tiens, une retardataire, on dirait. Vous êtes? Un type sur une estrade avec un micro à la main, s'adressait à moi, un sourire railleur aux lèvres: Cooper Grant! Ça y est, je panique! -Euh, désolée? Je suis désolée... d'être en retard, bredouillai-je. Je m'installe, continuez , je vous en prie... -Merci à vous de m'y autoriser! Cingla-t-il. Mais je voulais connaître votre nom. Il descendit de son perchoir et s'approcha de la table à laquelle je venais de m'installer, tout en haut, loin des autres personnes sélectionnées, une centaine, d'après ce que je pouvais voir. Je n'avais aucune envie de lui dire qui j'étais, et de ridiculiser ma maison d'édition aux yeux de toute la profession ici présente. Il fallait donc que je tape en touche, comme aurait dit mon frère. -Je ne vois pas à quoi ça vous servirait. Je vous le dirais si je suis sélectionnée! Cooper me fixa de ses prunelles bleues claires et acquiesça d'un sourire, visiblement pris de court. -Bien, vous avez au moins le sens de la repartie et du suspens, à défaut de celui de la ponctualité! Claironna-t-il pour donner le change, déclenchant l'hilarité de l'assistance. Il retourna lentement à sa place, ne me laissant plus voir de lui qu'un postérieur divinement moulé dans un jean qui avait l'air quelconque mais qui était certainement hors de prix. En plus d'avoir la réputation d'être colérique et capricieux, il était l'acteur le mieux payé du moment, et son dernier film lui avait rapporté la coquette somme de 11.575.000 euro. Il ne devait pas acheter ses fringues en grande surface! Il n'était malgré tout pas l'acteur le mieux payé du Royaume-Uni. Daniel Radcliffe, alias Harry Potter, courrait loin devant. Une vraie baguette magique que J.K.Rowling lui avait mis entre les mains! Je baissai la tête, et sortis mes affaires en me mordant la lèvre. Bien, ça démarrait très fort. »
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date : 13-10-2015
"Ne pas abuser de sa force pour en éblouir les faibles est le propre de tout esprit élevé et noble."
Georges Courteline ; Ah ! Jeunesse ! (1894)
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date : 08-10-2015
Bien sûr, tout n'avait pas toujours marché comme elle l'aurait souhaité pendant toutes ces années; mais tout de même, cela lui faisait drôle de se retrouver seule, assise à la grande table en bois. On lui avait pourtant souvent dit que c'était là le moment le plus pénible, le retour du cimetière. Tout s'était bien passé, tout se passe toujours bien d'ailleurs. L'église était pleine. Au cimetière, il lui avait fallu se faire embrasser par tout le village. Jusqu'à la vieille Thibault qui était là, elle qu'on n'avait pas vue depuis un an au moins. Depuis l'enterrement d'Émilie Martin en fait. Et encore, y était-elle seulement, à l'enterrement d'Émilie Martin ?

Impossible de se souvenir. Par contre, Angèle aurait sans doute pu citer le nom de tous ceux qui étaient là aujourd'hui. André, par exemple, qui lui faisait tourner la tête, au bal, il y a bien quarante ans de cela. C'était avant que n'arrive Baptiste. Baptiste et ses yeux bleus, Baptiste et ses chemises à fleurs, Baptiste et sa vieille bouffarde, qu'il disait tenir de son père, qui lui-même... En fait ce qui lui avait déplu aujourd'hui, ç'avait été de tomber nez à nez avec Germaine Richard, à la sortie du cimetière. Celle-là, à soixante ans passés, elle avait toujours l'air d'une catin. Qu'elle était d'ailleurs.

Angèle se leva. Tout cela était bien fini maintenant. Il fallait que la mort quitte la maison. Les bougies tout d'abord. Et puis les chaises, serrées en rang d'oignon le long du lit. Ensuite, le balai. Un coup d'œil au jardin en passant. Non, décidément, il n'était plus là, penché sur ses semis, essayant pour la troisième fois de la journée de voir si les radis venaient bien. Il n'était pas non plus là-bas, sous les saules. Ni même sous le pommier, emplissant un panier. Vraiment, tout s'était passé très vite, depuis le jour où en se réveillant, il lui avait dit que son ulcère recommençait à le taquiner. Il y était pourtant habitué, depuis le temps. Tout de même, il avait bientôt fallu faire venir le médecin. Mais celui, il le connaissait trop bien pour s'inquiéter vraiment. D'ailleurs, Baptiste se sentait déjà un peu mieux... Trois semaines plus tard, il faisait jurer à Angèle qu'elle ne les laisserait pas l'emmener à l'hôpital. Le médecin était revenu. Il ne comprenait pas. Rien à faire, Baptiste, tordu de douleur sur son lit, soutenait qu'il allait mieux, que demain, sans doute, tout cela serait déjà oublié. Mais, quand il était seul avec elle, il lui disait qu'il ne voulait pas mourir à l'hôpital. Il savait que c'était la fin, il avait fait son temps. La preuve, d'autres, plus jeunes, étaient partis avant lui... Il aurait seulement bien voulu tenir jusqu'à la Saint-Jean. Mais cela, il ne le disait pas. Angèle le savait, et cela lui suffisait. La Saint-Jean il ne l'avait pas vue cette année. Le curé était arrivé au soir, Baptiste était mort au petit jour. Le mal qui lui sciait le corps en deux avait triomphé. C'était normal.

Angèle ne l'avait pas entendue arriver. Cécile, après s'être changée, était venue voir si elle n'avait besoin de rien. De quoi aurait-elle pu voir besoin ? Angèle la fit asseoir. Elles parlèrent. Enfin, Cécile parla. De l'enterrement bien sûr, des larmes de quelques-uns, du chagrin de tous. Angèle l'entendait à peine.

Baptiste et elle n'étaient jamais sortis de Sainte-Croix, et elle le regrettait un peu. Elle aurait surtout bien aimé aller à Lourdes. Elle avait dû se contenter de processions télévisées. Elle l'avait aimé son Baptiste dès le début, ou presque. Pendant les premières années de leur mariage elle l'accompagnait aux champs pour lui donner la main. Mais depuis bien longtemps, elle n'en avait plus la force. Alors elle l'attendait veillant à ce que le café soit toujours chaud, sans jamais être bouillant.

Elle avait appris à le surveiller du coin de l'œil, levant à peine le nez de son ouvrage. Et puis, pas besoin de montre. Elle savait quand il lui fallait aller nourrir les volailles, préparer le dîner. Elle savait quand Baptiste rentrait. Souvent Cécile venait lui tenir compagnie. Elle apportait sa couture, et en même temps les dernières nouvelles du village. C'est ainsi qu'un jour elle lui dit, sur le ton de la conversation bien sûr, qu'il lui semblait bien avoir aperçu Baptiste discutant avec Germaine Richard, près de la vigne. Plusieurs fois au cours des mois qui suivirent, Cécile fit quelques autres " discrètes " allusions. Puis elle n'en parla plus. Mais alors Angèle savait. Elle ne disait rien. Peu à peu elle s'était habituée. Sans même avoir eu à y réfléchir, elle avait décidé de ne jamais en parler à Baptiste, ni à personne. C'était sa dignité. Cela avait duré jusqu'à ce que Baptiste tombe malade pour ne plus jamais se relever. Cela avait duré près de vingt ans. Son seul regret, disait-elle parfois, était de n'avoir pas eu d'enfants. Elle ne mentait pas. Encore une raison de détester la Germaine Richard d'ailleurs, car elle, elle avait un fils, né peu de temps après la mort de son père; Edmond Richard, un colosse aux yeux et aux cheveux noirs avait été emporté en quelques semaines par un mal terrible, dont personne n'avait jamais rien su. Le fils Richard, on ne le connaissait pas à Sainte-Croix. Il avait été élevé par une tante, à Angers. Un jour cependant, c'était juste avant que Baptiste ne tombe malade, il était venu voir sa mère. Cécile était là, bien sûr, puisque Cécile est toujours là où il se passe quelque chose. Elle lui avait trouvé un air niais, avec ses grands yeux bleus délavés. Angèle en avait semblé toute retournée.

Cécile était partie maintenant. La nuit était tombée. Angèle fit un peu de vaisselle. Elle lava quelques tasses, puis la vieille cafetière blanche, maintenant inutile, puisqu'Angèle ne buvait jamais de café. Elle la rangea tout en haut du bahut. Sous l'évier, elle prit quelques vieux pots à confiture vides. À quoi bon faire des confitures, elle en avait un plein buffet. Elle prit également quelques torchons, un paquet de mort-aux-rats aux trois-quarts vide, et s'en alla mettre le tout aux ordures. Il y avait bien vingt ans qu'on n'avait pas vu un rat dans la maison.

Pascal Mérigeau
Quand Angèle fut seule..., 1983
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De tous ses amis d'autrefois, il était le seul qu'elle n'ait pas oublié : le fils Kôsaka du bureau de tabac d’Ogawamachi, où tout était toujours à sa place. Maintenant son teint était sombre et son allure misérable, mais, à l’époque, quel charme il avait avec ses vêtements de coton assortis et son beau tablier ! Toujours sympathique et accueillant ! Il était encore très jeune, mais le magasin tournait bien avec lui, mieux que quand son père était encore vivant. Tout le monde le respectait.
Il était si intelligent. Il avait changé… O-Seki se souvenait qu’à l’époque où elle avait entendu dire qu’il allait se marier, on racontait qu’il était devenu quelqu’un d’autre, quelqu’un de dissipé et de dur. Les gens disaient même que le changement était tel qu’il était peut-être possédé par un démon ou victime d’une malédiction. Ce soir, effectivement, il avait l’air bien misérable. Elle n’avait jamais imaginé qu’il finirait sa vie dans la chambre d’un hôtel de troisième classe…
Il l’avait aimée. Ils s’étaient vus chaque jour entre ses douze ans et ses dix-sept ans. À chacune de ses visites au magasin, elle s’était imaginée assise plus tard derrière le comptoir du bureau de tabac, lisant le journal entre deux clients, mais alors un étranger était apparu qui avait demandé sa main. Ses parents l’avaient poussée à se marier, comment aurait-elle pu s’y opposer ? Au fond de son coeur, c’était avec le garçon du bureau de tabac qu’elle voulait se marier, mais ils n’étaient encore que des enfants, et d’ailleurs Roku ne lui avait jamais parlé d’avenir. Finalement elle s’était résignée, oui, résignée, à abandonner les rêves incertains de ce bel amour, et avait à contrecoeur épousé Harada Isamu. Cela n’avait pas été facile. Jusqu’au dernier moment, c’est en pleurant qu’elle avait pensé à lui. Il avait dû penser à elle tout autant. Peut-être était-elle d’ailleurs à l’origine de sa déchéance. Comme il devait haïr ce soir ses allures de femme mariée avec son chignon haut… Elle aurait voulu lui dire qu’elle n’était pas aussi heureuse qu’elle en avait l’air… Elle se tourna vers lui, se demandant à quoi il était en train de penser, mais son visage était impassible. Rien en lui ne disait qu’il éprouvait de la joie devant cette extraordinaire rencontre.
Ils arrivèrent bientôt à Hirokôji. Là, O-Seki allait pouvoir trouver une voiture. Elle prit de l’argent dans son porte-monnaie qu’elle enveloppa avec soin dans plusieurs feuilles de papier de riz à motifs de chrysanthèmes. « Pardonne-moi, Roku, c’est bien peu, mais tu pourras peut-être acheter quelques mouchoirs avec. Je ne t’avais pas vu depuis si longtemps, j’aurais tant de choses à te dire… Mais comment trouver les mots ?… Je m’en vais, maintenant… Prends bien soin de toi. Ta mère aussi serait rassurée. Je prierai pour toi secrètement.
Je veux revoir le Roku que je connaissais, avec un beau magasin comme autrefois !… Au revoir, Roku. »
Il prit les feuilles de papier qu’elle lui tendait : « Je ne devrais pas accepter, mais, puisque cela vient de toi, je l’accepte ! Cela me fera un souvenir de toi. Je déteste les adieux. C’était comme un rêve de te revoir. Rentre bien. J’y vais moi aussi… Les rues sont vraiment désertes la nuit, n’est-ce pas ? »
Il partit, le pousse-pousse vide derrière lui. Après avoir parcouru quelques mètres, il se retourna vers elle. Il allait vers l’est. Elle allait vers le sud. Sous le clair de lune, elle marchait abattue, seule dans la rue principale avec le frémissement des saules et le bruit sans force de ses socques de bois. L’un vivait au premier étage de la pension Murata ; l’autre était la femme du grand Harada. Chacun dans la vie avait sa part de mélancolie. (Pages 53-55)
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Cependant, quel avenir pouvait espérer Chiyo ? La tristesse ? Quand donc verrait-elle le printemps, la saison des fleurs ? Personne ne pouvait le dire. Seules les jeunes pousses de la haie annonçaient l'éclosion prochaine de la vie." (page 85)
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"Elle était plus jolie encore qu'un bouton de fleur s'ouvrant doucement dans les collines sous la pluie du printemps. Quand donc fleurirait-elle pleinement ? Elle semblait hésiter, comme la lune jouant à travers les branches des pins." (page 74)
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À l’ombre du palais épiscopal, un groupe d’écoliers écoutaient la leçon que dispensait un clerc, installé derrière un pupitre. Assis sur des bottes de fouarre, la douzaine de garçons répétait en chœur les éléments de latin appris précédemment. Bien que la plupart étaient hébergés dans le quartier canonial, cinq ou six d’entre eux provenaient de familles bourgeoises et aisées. La preuve en était la présence des domestiques demeurés à l’écart des enfants. Ces derniers discutaient à voix basse, attendant la fin de la leçon pour reconduire leur jeunes maîtres chacun en sa maison. C’est à eux qu’incombaient également la tâche ingrate de porter les livres et les tablettes de cire qui servaient d’écritoires aux écoliers.
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Vendredi 24, Kyōto

Les premières sensations de celui qui retourne au Japon après des mois d’absence sont en premier lieu olfactives. On pourrait soumettre ce visiteur à un test en aveugle, lui bander les yeux et lui boucher les oreilles : je parie qu’il devinerait s’il est ou non au Japon. Ce n’est pas à vrai dire une odeur particulière qui est la signature du Japon, mais une confluence d’exhalaisons, dont aucune n’est désagréable. Exhalaisons derrière la moiteur. Au bout de quelques jours, redevenues familières, on ne les remarquera plus. Il faut passer sur le marché de Nishiki-dori, par exemple, pour les retrouver, puissantes et souvent indéfinissables car mêlées.
À cela s’ajoute le plaisir de retrouver autant de verts. Sans doute les connaît-on tous, en Europe, mais pas de façon concomitante. Ils se succèdent au gré des saisons, alors qu’ici, ils partagent le même espace au même moment. Le vert des bosquets de bambous tend vers le jaune tendre. Et cela est d’autant plus un plaisir que l’œil humain a une plus grande capacité à saisir les nuances du vert que celles des autres couleurs.
Soirée à l’hôtel Westin Miyako, à Higashiyama, après une promenade dans la touffeur d’été, vers les berges de la Kamo. Sensation délicieuse de grand commencement ; de lever de rideau.
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