La réfugiée de Saint-Martin
Auteur
- Jacqueline Dana (Écrivain)
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Classement en biblio - 8 lecteurs
extrait
Anne-Marie se blottit dans les bras de son mari.
— Comment sais-tu tout cela ?
— Mais enfin, c’est la réalité… Depuis la mi-mai on a envoyé trois divisions nord-africaines de secours mais tous ces réfugiés gênent le mouvement des troupes… Au sud d’Abbeville, la bataille fait rage, les Stukas allemands multiplient des vols en piqué et bombardent les routes, c’est la terreur, les populations n’ont qu’une idée : échapper aux bombes, elles fuient, quand elles vont arriver, ce sera la panique générale, les Français ont déjà été écrasés sur la Somme et l’Aisne, cela fait plusieurs jours que les blindés allemands se battent avec les blindés français… Thouvenin, tu te souviens, le cardiologue, il a pris sa retraite en Normandie, il m’a téléphoné, il veut venir à Paris, il dit que les Allemands sont à Louviers, qu’il a vu les routes encombrées de voitures chargées de malades, d’enfants, de vieillards, de meubles, des brouettes transportant des femmes épuisées, sur le bord du chemin, il y a des chevaux morts, des voitures abandonnées, la Normandie se vide… Cette fois-ci, cela se rapproche dangereusement.
— Et notre maison de Gisors ? On ne peut plus s’y réfugier !
— Ce n’est pas le moment d’y penser. Anne-Marie, ma chérie, vous devez partir, les filles et toi, sans tarder, tant qu’il est encore temps, bientôt, ce sera la ruée vers le sud, les routes deviendront impraticables…
— Mais je ne veux pas te quitter.
Anne-Marie a du mal à retenir ses larmes, sa voix est enrouée, son mari la berce, l’œil fixe…
— Vous devez partir, nous sommes juifs, ne l’oublie pas…
— Juifs ? Mais nous sommes avant tout français ! Depuis si longtemps ! Nous sommes comme les autres, cela fait des générations que nous naissons et vivons ici, la France, c’est chez nous, nous ne sommes pas concernés… Il y a plein de baptisés dans la famille…
— Peut-être, mais on n’est jamais trop prudent, je veux vous savoir à l’abri. J’ai téléphoné à nos amis Maravelli, ils m’ont conseillé de vous envoyer quelques jours chez leur oncle à Chef-Boutonne
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Un très beau roman. J'ai vraiment beaucoup aimé cette histoire qui associe l'Histoire, à l'amour et bien sûr un peu de fiction. A découvrir !
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Date de sortie
La réfugiée de Saint-Martin
- France : 2012-10-05 - Poche (Français)
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Editeurs
Résumé
En 1943, en pleine tourmente, un village des Alpes du sud, Saint Martin Vésubie, occupé par la IVe armée italienne vit le rêve utopique d’un monde meilleur et fraternel.
L’itinéraire d’une jeune juive parisienne, Sonia Dreyfus, fait découvrir au lecteur cette étrange période durant laquelle l’armée d’occupation prend les juifs sous sa protection. Mille deux cents d’entre eux vivent à Saint Martin, assignés en résidence obligatoire, fugitifs venant des quatre coins de l’Europe, ils se mêlent aux villageois sous l’œil débonnaire de l’occupant. Le temps d’un été, une jeunesse en exil est emportée par le désir frénétique de profiter de la vie, par une exubérance pleine d’espoir qui soudent cette communauté insolite et gomment toute différence de langues, de nationalités, de religion.
Sonia n’échappera pas à ce tourbillon et vit une passion fiévreuse avec le beau lieutenant italien Dao Ormena jusqu’à ce 8 Septembre 1943, lorsque les Italiens signent l’armistice avec les Alliés. Nice et la Haute-Savoie sont envahies par les nazis. Les soldats italiens de Saint Martin prennent la route de la montagne pour rentrer dans leur pays, huit cents juifs s’accrochent à eux et les suivent. De l’autre côté, ils espèrent le salut grâce aux Américains qui viennent de débarquer sur la péninsule. Ils trouveront les Allemands. Le piège se referme. Les plus vaillants vont se réfugier sur les cimes enneigées des Alpes où ils se terrent, protégés par le clergé, les paysans et les partisans. Les autres finiront à Auschwitz.
Sonia, enceinte, va à dos de mule se cacher à Elva, un village isolé sur les hauteurs du Piémont, où l’accueille la famille de son lieutenant parti rejoindre les partisans. Elle adopte ce pays pauvre et rude où l’on parle encore l’occitan. Cachés dans la montagne, les résistants français et italiens signent une alliance latine : les accords de Saretto, aujourd’hui oubliés, qui jettent les bases d’une Europe sans frontières et démocratique. Une lutte sans merci s’engage entre les nazis, les fascistes et les partisans.
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