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Le bas était un peu trop long, de sorte que je m'emmêlai tout de suite les pieds et que je me serais étalée de tout mon long si Gideon ne m'avait pas rattrapée.
- La prochaine fois, c'est moi qui mettrai le costume, dis-je.
Afficher en entierEn soupirant, je me consacrai de nouveau à mes boutons.
- Oh, mon Dieu, pestai-je, l'inventeur de la fermeture Éclair aurait dû être canonisé depuis longtemps.
- Retourne-toi et laisse-moi faire, dit Gideon avec un sourire narquois. Oh !... mais il y en a des centaines.
Il mit un petit moment à tout fermer, ce qui tenait peut-être aussi au fait qu'il m'embrassait dans le cou tous les deux boutons.
Afficher en entierGideon frappa à la porte.
- Tu as fini, là ?
- Non. On n'a malheureusement pas encore inventé la fermeture Éclair pour ma robe, dis-je, désespérée à l'idée des nombreux boutons dans mon dos que je n'arrivais pas à atteindre, même au prix des pires contorsions.
Je me glissai hors du confessionnal. Mon cœur s'arrêterait-il jamais de battre plus vite à la vue de Gideon ? Est-ce que j'arriverais un jour à ne plus avoir, à chacun de mes regards sur lui, le sentiment d'être éblouie par une beauté indicible ? Probablement pas.
Afficher en entier- Hé, merde ! Je crois que je me suis assis sur ce maudit chapeau !
murmura Gideon.
- Arrête de jurer comme ça, sinon le plafond va nous tomber sur la tête ! grinçai-je. Et puis, si tu ne mets pas ce chapeau, je le dirai à Mme Rossini.
Afficher en entier- Mademoiselle ! ordonna-t-il avec un sourire en coin. Lampe de poche !
Je fis la moue.
- On peut le faire comme ça aussi, naturellement, dis-je en éclairant le creux de son coude. On reconnaît bien là un étudiant de médecine !
- Serait-ce un soupçon de dérision que j'entends dans ta voix ?
demanda Gideon en me lançant un regard amusé. Comment tu as fait ça, toi ?
- J'ai pris un couteau à légumes japonais, expliquai-je en crânant un peu. Et Grand-Père a recueilli le sang dans une tasse à thé.
- Je comprends. La blessure à ton poignet, dit-il.
L'envie de rire lui était passée d'un coup et il se piqua avec l'aiguille. Le sang se mit à couler dans la canule.
- Et tu es sûr de bien savoir t'en servir ? demandai-je, le menton pointé vers le chronographe. Ce truc a tant de clapets et de tiroirs de toutes sortes que l'on peut facilement tourner le mauvais engrenage...
- La science du chronographe est une des matières à maîtriser pour obtenir le grade d'adepte et, pour moi, c'est encore tout frais.
Gideon me tendit la seringue avec le sang et dénoua le garrot.
Afficher en entier- Si nous allons vraiment le faire? dit-il en se penchant vers moi pour me poser un baiser sur le bout du nez. Tu demandes ça sérieusement ?
Il retira sa veste et sortit de son sac à dos le matériel que nous avions fauché chez le docteur White.
- Voilà, dit-il, c'est parti !
Afficher en entier- Alors, tu arrives ? demandai-je doucement vers le bas.
La tête bouclée de Gideon apparut à la lucarne, puis le reste suivit.
- Je comprends que ce soit ton endroit préféré ici, dit-il.
Puis il déposa son sac à dos et s'agenouilla prudemment.
Je n'avais encore jamais remarqué que cet endroit était tout ce qu'il y a de plus romantique, surtout la nuit, avec l'océan scintillant des lumières de la ville qui s'étendait à l'infini. La prochaine fois, nous ferions peut-être un pique-nique, avec des coussins moelleux et des bougies... et Gideon pourrait apporter son violon... et Xemerius aurait peut-être, espérons-le, son jour de congé.
- Pourquoi tu souris comme ça ? demanda Gideon.
- Oh, rien... je rêvais juste un peu.
Gideon fit une drôle de grimace.
- Ah bon ? dit-il en scrutant les environs. OK. Je crois que la représentation peut commencer.
J'acquiesçai et m'avançai à tâtons vers les cheminées.
Afficher en entier- OK, fit Nick, tandis que Xemerius entonnait son stupide « Gido et Gwendo se bisoutaient sous le baldaquin ».
Je jetai un regard moqueur à Gideon.
- Si tu peux te libérer de Clochette., nous pourrions peut-être commencer.
- Pas de problème, répondit-il, je connais déjà la fin, heureusement.
Il attrapa son sac à dos et se leva.
- À tout de suite, lui souffla Caroline.
Afficher en entierNos regards se croisèrent et, moi aussi, je ne pus réprimer un soupir amoureux. Après notre visite fructueuse dans la réserve d'habits des Veilleurs, nous nous étions encore permis un petit détour par le cabinet du docteur White. Tandis que Gideon s'y était approvisionné en matériel divers, j'avais soudain eu une idée.
- Puisque nous en sommes déjà à voler... tu pourrais peut-être aussi emporter un vaccin contre la variole ?
- Ne t'inquiète pas... tu es déjà à peu près vaccinée contre toutes les maladies que tu pourrais attraper dans tes voyages dans le temps, avait répondu Gideon. Et naturellement aussi contre la variole.
- Ce n'est pas pour moi... c'est pour un ami, avais-je dit. Allez, s'il te plaît ! Je t'expliquerai plus tard.
Gideon avait bien levé un sourcil, mais il avait ouvert l'armoire à pharmacie du docteur White sans commentaire et, après une courte recherche, il avait fini par prendre une boîte rouge.
Tout ça sans poser de questions et je l'en aimai encore plus.
- A te voir, on dirait que tu vas bientôt baver, dit Xemerius en me ramenant à la réalité.
Afficher en entier- Oh, comme c'est sympathique ! Ça met le cœur en joie ! Quatre jeunes gens et une fête costumée... peut-il y avoir plus belle chose ?
- Moi, j'en aurais plus d'une à proposer, chuchota Gideon, la bouche collée à mon oreille. Écoute, vous allez la distraire un peu, comme ça je pourrai faucher les fringues pour notre petite virée en 1912.
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