Le cahier bleu foncé

Un petit roman touchant, abordant avec sincérité l’épreuve du deuil d’un parent, tout comme l’intégration sociale et culturelle d’un jeune garçon. Ces deux thématiques sont étroitement liées à la pratique de la cuisine, langage qu’Alexandru partageait avec sa maman disparue.

Avec ce dernier, nous vivons les étapes du deuil, telles que la colère, ou la tristesse qui le submerge. Nous sommes confrontés également au poids quotidien de l’adaptation dont Alexandru fait preuve sur le plan scolaire et familial, puisque son point de repère qu’est sa famille perd l’un de ses membres, redistribuant alors la dynamique entre le papa restant et ses fils. Difficile de jouer la comédie en prétendant que tout va bien : Alexandru repousse les formes d’aide que les autres lui proposent, se repliant alors sur lui-même. Il est de plus confronté au racisme intériorisé : notre protagoniste se plonge alors dans un mutisme qui semble immuable. Les éclairages sur ces thèmes qui peuvent être perçus comme sensibles, sont bien amenés sans tomber dans la caricature. On a juste envie de serrer le petit Alexandru dans nos bras afin de lui apporter tout le réconfort qu’il mérite face à ces épreuves. Mais l’espoir d’aller mieux et de retrouver goût à la vie malgré le manque maternel, pointe le bout de son nez.

Le format proposé est très chouette, le texte est bien aéré, et sa brièveté rend le propos encore plus pertinent. La lecture est plutôt facile tout en permettant d’ouvrir la réflexion : c’est un support pédagogique qui peut largement initier les plus réticents à la lecture, sans les décourager. La présence de fiche pédagogique à retrouver sur le site internet est également un plus pour les professionnels.