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Commentaires de livres faits par Nanoue

Extraits de livres par Nanoue

Commentaires de livres appréciés par Nanoue

Extraits de livres appréciés par Nanoue

– Parfois, ton manque de filtre me tue, dit-il. Ce n’est même pas d’un filtre dont tu aurais besoin, mais d’une digue.
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De ce que je peux déduire, à observer sa manière joyeuse de poser des agrafes sur son tableau de liège, la rentrée scolaire la rend plus heureuse que Noël et son anniversaire combinés.

– J’adore être instit’, putain, me dit-elle au téléphone juste après la prérentrée.

Je ne suis pas sûr d’avoir déjà entendu Em aussi enthousiaste après l’une de ces journées, mais Hazel est Hazel. Elle ne connaît pas la modération.

– Je suis à l’arrache à 90% du temps mais, mec, les CE2, c’est ma came.

– Ça ne m’étonne pas. Comme les enfants de huit ans, tu as du mal à attraper les objets sur les étagères les plus hautes et tu dois te souvenir de passer aux toilettes avant les longs trajets en voiture.

– C’est du joli, Jimin.
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De temps à autre, un esturgeon saute au loin, sans se laisser appâter par les hameçons. Du moins, dans l’immédiat.

– Pourquoi font-ils ça ? je lui demande en observant les corps brillants d’écailles voler dans les airs avant de replonger dans l’eau.

Je comprends que ce soit un réflexe lorsqu’ils sont pris à l’hameçon – moi non plus, je ne me laisserais pas faire. Mais ça semble contre-productif. Genre tu es un poisson, et les gens sont en train de te chercher. Cache-toi !

Josh éclate de rire et s’appuie sur la rambarde du bateau.
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– Est-ce que tu m’as frappé avec un parapluie ?

– Non. Oui. (Elle le laisse immédiatement tomber.) Pourquoi t’es-tu faufilé par la porte arrière de ta propre maison ?

La douleur de mon crâne s’intensifie à cause du volume de sa voix.

– Parce que quelqu’un a cassé la serrure et que ma clé ne fonctionnait pas.

– Oh. (Elle se mord la lèvre inférieure.) Elle n’est pas cassée, en réalité. Je me suis enfermée dehors et j’ai essayé de l’ouvrir avec une épingle à cheveux. Techniquement, c’est l’épingle qui est cassée. Pas la serrure.
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Je lui souris, mon cornet de glace à la main.

Il sait exactement ce qui l’attend et me dévisage d’un air maussade.

Je dois être relativement facile à déchiffrer parce qu’aucune de mes paroles ne surprend Josh.

– Est-ce que tu aimes ou détestes la manière dont je me suis insinuée dans ta vie ?

Il mange une cuillerée de sa glace à la menthe et aux pépites de chocolat.

– J’hésite encore.

– Et pourtant, tu es là, avec moi.

Je désigne de la main les œuvres d’art devant nous : sa coupe de glace pour enfant et mon énorme cornet à deux boules qui dégouline.

– En train de profiter d’une merveilleuse pause en pleine journée.

Josh hausse un sourcil.

– Je ne refuse jamais une glace.

J’acquiesce à ces paroles empreintes de sagesse.

– Eh bien, quoi qu’il en soit, Jimin, je t’aime bien.

– Je sais.

– Et en tant que fille que tu ne fréquenterais jamais mais qui deviendra bientôt ta meilleure amie, je peux te dire sans la moindre arrière-pensée que je n’apprécie pas que tu sortes avec une roulure potentiellement perfide.

Il écarquille les yeux.

– Waouh. Tu n’y vas pas avec le dos de la cuillère.

– Ah ! (Je me frappe la cuisse.) J’ai été un peu plus directe que je ne l’aurais voulu.
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Je ne sais pas ce qui me semble le plus incongru : qu’Hazel sache utiliser un ordinateur ou qu’elle l’ait utilisé pour chercher des informations sur moi.

– Tu m’as googlé ?

Elle laisse échapper un soupir.

– Ne t’emballe pas. J’ai tapé ton nom entre une recherche sur le bœuf Wellington et une autre sur les poulaillers.

Face à mon regard interrogateur, elle ajoute :

– L’histoire des poules se passe d’explication. Alerte spoiler : il n’est pas recommandé d’élever des poules dans un appartement de quatre-vingts mètres carrés. (Théâtrale, elle dirige son pouce vers le bas.) Et je comptais cuisiner un plat élaboré pour le déjeuner avant de me souvenir que je suis paresseuse et très mauvaise cuisinière. Il y a des sandwichs au menu. Surprise !

Être avec Hazel, c’est un peu comme se retrouver enfermé dans une pièce avec un mini-cyclone.

– Pas de problème. J’adore les sandwichs.

– Beurre de cacahouète et confiture.

Elle claque les lèvres, comme dans un dessin animé.

J’éclate de rire et ressens l’envie étrange de lui ébouriffer les cheveux comme si c’était un chiot.
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J’ôte mes chaussures et les dépose à côté des quelques paires lui appartenant, Hazel me fixe comme si j’étais en plein strip-tease.

– Tu n’es pas obligé de les enlever. Enfin, tu peux si tu veux, mais sache que cette masse de chaussures qui traînent est là parce que je suis trop paresseuse pour les ramasser davantage que par volonté d’épargner mon tapis.
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Au fond du couloir jaune, je m’arrête devant le 6B, où un paillasson de bienvenue affiche trois tacos colorés avec l’inscription suivante : REVIENS AVEC DES TACOS.

Hazel ouvre la porte et m’accueille avec un immense sourire :

– Bienvenue, Jeee-Meeeeeeeen !

– Tu es folle.

– C’est un don.

– En parlant de dons. (Je lui tends le sac de fruits.) Je t’ai acheté des pommes. Pas des tacos.

Dans la communauté coréenne, l’usage veut qu’on apporte des fruits ou un cadeau lorsqu’on rend visite à quelqu’un, mais Hazel – l’institutrice – examine le sac, amusée.

– En général, on m’offre des pommes une par une, dit-elle. Je vais devoir être très impressionnante aujourd’hui.

– C’était des pommes ou un sachet de cerises, et j’ai pensé que les pommes seraient plus appropriées.

Elle s’esclaffe bruyamment avant de me faire signe d’entrer.
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— Je ne sens pas la fraise, mais la violette.

— Très bien, dit-il en se redressant, le sourcil droit levé. Si tu le dis.

Je lui servis un sourire crispé.

À ce moment, Elaine et mon père entrèrent dans la salle à manger (parfait !), suivis de ma mère et Mathy.

— J’espère que vous avez faim ! s’exclama Mathy.

— Une faim de loup, lui assurai-je vivement.

Mon regard se posa sur Leith, comme si j’avais dit une grosse bêtise. Il baissa la tête en souriant et me murmura à l’oreille avant de prendre place à table :

— Tu ne sais même pas ce que tu racontes.
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Sérieusement, Joe. On a compris. Bon sang !

Joe refusa d’en être gêné, ce qui était bien, parce que j’étais embarrassé pour nous deux.

— C’est ça, dit Joe, l’air content de lui.

— Mais… marmonnai-je.

Il me fit un clin d’œil.

— Sans déconner, dit Tanner. Sérieux ?

— Oh punaise ! s’exclama Rico. Ça va devenir bizarre.

— Seulement si nous faisons en sorte que ça soit bizarre, fit remarquer Chris comme un adulte raisonnable, avant d’ajouter : nous devrions le rendre vraiment bizarre.

— Nous pourrions comparer nos histoires, je suppose, dit Jessie, car elle était diabolique.

— C’est ça ! grogna Chris tout en fusillant sa sœur du regard. Ne commençons pas, parce que je ne veux vraiment pas avoir à mettre une droite à mon Alpha.

Jessie leva les yeux au ciel.

— Allons, dit-elle. Il est plus grand que toi.

— Peu importe, dis-je avec insistance avant que la situation ne dérape pour devenir incontrôlable. Nous avons discuté…

Carter et Kelly se mirent à tousser odieusement.

Joe leur grogna dessus, les yeux rouges. Ils lui adressèrent un petit sourire narquois comme si ça n’avait pas la moindre importance. Ça n’en avait probablement pas. C’était la première fois que je les voyais agir presque comme avant leur départ. Je me demandai si c’était parce qu’ils savaient déjà ce que nous allions dire.

— … et nous avons décidé de voir si ça pouvait fonctionner, finis-je.

— Si quoi pouvait fonctionner ? demanda Robbie, les sourcils froncés.

— Nous, répondit Joe avant que je puisse le faire.

Il pencha la tête vers Robbie, mais n’utilisa pas son regard rouge d’Alpha.

— La meute, continua-t-il.
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— Ne me dis pas que tu ne sais pas ! lui hurlai-je. Dis-moi un truc que tu sais, merde !

Spoiler(cliquez pour révéler)
— Je t’aime.[/spoiler]

Son souffle se comprima dans sa poitrine.

Et moi, je…

Je ne respirai plus.

Tout me parut trop bruyant. Trop réel. Trop vif. J’eus envie de me faire mal pour savoir si je rêvais ou si j’étais éveillé. De toutes les choses qu’il aurait pu me dire, c’était celle à laquelle je m’attendais le moins.

Et c’était injuste.

— Quoi ? croassai-je.

Il ne releva pas la tête, ses yeux cloués au sol. Quand il parla, il parut plus petit que jamais. Il dit :

[spoiler]— Je ne sais pas grand-chose. Plus maintenant. Tout a changé. Toi. La meute. Ses membres. Cet endroit n’est plus le même que lorsque nous sommes partis. Et Carter et Kelly. Ils… juste comme ça. Ils ont à nouveau leur place. Comme si ce n’était rien. Comme si nous n’étions pas partis du tout. Avec maman. Avec Mark. Avec tous ces étrangers. Et avec toi. Et Gordo. Gordo, Ox. Il n’a même plus besoin de s’inquiéter. Parce qu’il t’a toujours eu. Même s’il s’est lié à moi d’une certaine façon cette nuit-là. Même s’il est devenu mien, il a toujours été à toi. Ils le sont tous. Et moi, je suis simplement là – je ne sais pas pourquoi je suis là. J’ai merdé, Ox.[/spoiler]

Il s’essuya les yeux et quelque chose se brisa dans ma poitrine.

[spoiler]— J’ai cru que je faisais ce qu’il fallait. J’ai cru que je vous protégeais tous. Mais j’étais égoïste. Parce que je voulais seulement te protéger. Te tenir à l’écart des monstres. Si tu ne m’avais jamais rencontré, si tu ne m’avais pas connu, tu ne serais pas ici à cet instant. Ta mère serait en vie. Et tu serais heureux. J’ai cru que c’était ce que tu voudrais. Que plus je restais loin, plus ce serait facile de m’oublier et d’oublier tout ce que je t’avais fait. Je voulais rentrer chez moi, Ox. Tout ce que je voulais faire, c’était rentrer chez moi, parce que sans toi, je n’ai pas de chez-moi.[/spoiler]

— Joe… dis-je.

Il leva la main, m’interrompant.

— Laisse-moi continuer. Je sais que tu… as le choix. Encore. Et je sais que je n’ai rien fait pour que tu me choisisses malgré tout. Et ça me va. Parce que s’il y a…

Sa voix se fit étranglée et rauque.

[spoiler]— … quelqu’un d’autre, ou s’il pourrait y avoir quelqu’un d’autre, je ne veux pas m’interposer. Je veux juste être où tu es. En tant qu’ami. Ou membre de meute. Ou juste toi et moi comme c’était avant tout ça.[/spoiler]

[spoiler]- Tu n’es pas obligé de garder le loup, Ox. Tu n’y es pas obligé. J’ai juste besoin d’être auprès de toi, parce que j’en ai assez. D’accord ? J’en ai assez de tout ça. De courir. De ne pas obtenir ce que je veux. Je te veux toi, c’est tout. S’il te plaît, laisse-moi simplement t’avoir. S’il te plaît. Rien d’autre ne compte si je ne peux pas t’avoir. Je t’en prie, laisse-moi ça, laisse-moi ça. Aujourd’hui, tu es l’Alpha ici, mais je t’en prie, ne me fais pas partir.

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Nous étions allongés par terre, pêle-mêle, la tête de Kelly sur mon ventre se soulevant à chaque inspiration que je prenais. Carter s’accrochait à mon bras et ma main, paume contre paume, les doigts fermement serrés.

La colère fondait.

Je luttai pour m’y raccrocher, parce que je pensais que c’était plus facile que de la laisser filer.

Qu’il devrait y en avoir plus que ça.

Mais elle était verte dans son soulagement.

Je ne leur avais pas pardonné. À Gordo. Aux deux loups blottis contre moi. Mais je le ferais. Pas aujourd’hui. Et probablement pas demain.

Mais je finirais par leur pardonner.

Pour Joe, en revanche… Je ne savais pas pour lui. Tout était intimement lié à lui. Ça ne semblait pas juste que je trouve le pardon pour les autres, mais pas pour lui.

Kelly soupira et enfouit son visage contre mon torse, frottant son nez d’avant en arrière.

— D’accord, dit Carter. Je dois poser la question, juste parce que quelqu’un doit le faire.

Ça ne présageait rien de bon.

— Jessie, dit-il.

— Oh. Quoi Jessie ?

— Tu te la tapes ?

— Me la taper ? répétai-je.

— Tu sens comme elle, dit Kelly.

— Je suis sûr que je sens aussi comme votre mère.

Ils me fusillèrent du regard.

— Bon sang, ce n’est pas ce que je voulais dire. Merde, ne lui dites pas que j’ai dit ça. Et non, je ne me tape pas Jessie, putain ! Il n’y a plus rien entre nous depuis très longtemps. Elle est sortie avec un mec l’autre soir. Un prof d’histoire.

— Alors tu ne te l’es pas tapée pendant notre absence ?

— Arrête de dire taper !

— Sérieusement, Carter, dit Kelly. C’est grossier. Tu te tapes Robbie ?

— Oh, mon Dieu, marmonnai-je.

— Ce n’est pas un non.

— Non !

— Il est protecteur envers toi, dit Carter.

— Je suis son Alpha.

— Voire un peu plus, on dirait, rétorqua Kelly.

— Je vous hais tous les deux.

— C’est toujours pas un non.

— Ce n’est pas… écoutez… c’est…

— Il en pince pour toi ! s’écria Carter, l’air plutôt réjoui à cette idée.

— Ce n’est pas…

— Dis donc ! me coupa Kelly. Ce n’est pas une meute que tu as créée. C’est un harem.

— Kelly ! jappa Carter. Maman est dans son harem !

Kelly pâlit.

— Oh, mon Dieu. Et Mark.

— Tu séduis toute la famille, hein, Ox ? dit Carter. Tu m’as embrassé et ça n’a pas étanché ta soif pour les Bennett.

— Au moins, vous êtes toujours idiots, marmonnai-je.

Ils se mirent à rire.

C’était un son agréable, même si cela faisait mal de l’entendre après autant de temps.
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Carter me fit rentrer chez moi pour me doucher, disant que je puais trop et qu’il était hors de question que je puisse manger avec eux en portant cette odeur.
Je le cognai aussi fort que je pus.
Il se moqua simplement de moi.
Je tentai de la faire durer aussi longtemps que possible, en pensant à toute autre chose que Joe.
La douche dura quatre minutes.
J’étais habillé et me dirigeais vers la maison des Bennett dix minutes plus tard.
Je pouvais tous les entendre dans le jardin, y compris ma mère. Elizabeth riait. Carter criait sur Kelly. Ma mère discutait avec Mark.
Avant de pouvoir contourner la maison, je sentis une main sur mon épaule.
Je n’eus même pas besoin de me retourner pour savoir qui c’était.
Mais je le fis quand même.
Joe se tenait derrière moi, le regard inquiet, ses doigts courant sur mon bras, agrippant légèrement mon coude. Nous étions si près l’un de l’autre, à quelques centimètres à peine. Je sentais sa chaleur, ses genoux butant contre les miens.
— Hé ! dit-il.
— Salut ! réussis-je à répondre.
— Ça va ?
— Oui. Bien. Tout va bien.
— Hmm. Tu veux réessayer ?
— J’ignore de quoi tu parles.
— Ox, dit-il de ce ton qui me faisait faire tout ce qu’il me demandait, ce que nous savions tous les deux.
Et maintenant que j’étais conscient de ce que cela impliquait exactement, je pouvais à peine respirer.
— Le loup, lâchai-je.
— Quoi ? Quel loup ?
Je lui lançai un regard noir.
— Celui que tu m’as offert.
À cette distance, je pus voir son cou rosir légèrement. Mais ses yeux ne se détournèrent pas des miens.
— Oui ?
— Je… Merci ? Pour le cadeau. Je suppose.
— De rien ? Pourquoi tu… attends ! De quoi vous avez discuté, Carter et toi ?
— Euh… de rien ?
— Vraiment. C’est ça ta réponse ?
— De rien, insistai-je.
— Tu agis bizarrement.
— Tu agis bizarrement.
Il leva les yeux au ciel.
— Cette odeur, t’être enfui dans les bois avec Carter, parler du loup comme ça. Et je ne parle même pas du fait que tu sois rentré dans le mur de la maison quand nous sommes revenus de…
Il s’interrompit, et je reconnus cette expression sur son visage. Je savais ce que cela signifiait. C’était l’air qu’il prenait quand son esprit se mettait en branle, remettant tous les morceaux en place.
— On devrait probablement aller manger, dis-je hâtivement. On ne devrait pas faire attendre les autres. C’est très grossier.
Il écarquilla les yeux.
Eh merde !
— Ox, dit-il, une trace de son loup apparaissant, les yeux luisants. Tu n’as rien à me dire ?
— Non, répondis-je rapidement. Absolument rien.
— Tu en es sûr ? demanda-t-il, sa prise sur mon coude se raffermissant.
Je réussis seulement à libérer mon bras.
— J’ai faim, déclarai-je d’une voix rauque. Nous devrions…
— Bien sûr. Allons-y.
Je cillai.
Il me sourit.
Mon cœur eut un raté.
Le sourire s’élargit.
Personne ne fit de commentaires lorsque nous arrivâmes, bien que je sois persuadé que chacun d’eux, en dehors de ma mère, avait entendu toute la conversation. Carter me fit un clin d’œil. Kelly avait l’air plutôt ravi. Mark eut son sourire mystérieux. Elizabeth me regarda tendrement. Ma mère avait simplement l’air perdue.
Mais Thomas… Thomas semblait plus à l’aise que je ne l’avais jamais vu.
Joe me colla au corps, s’asseyant près de moi, ne laissant aucun espace entre nous.
Le repas fut une torture.
Il s’appuya souvent contre moi pour me parler, son souffle dans mon cou, me chuchotant à l’oreille.
Il me toucha le bras, la main, la cuisse.
Il avait une paille dans son soda. Il n’utilisait jamais de paille. Jamais. Mais il en avait une maintenant, sortie de nulle part, et il battait des cils tout en me regardant pendant qu’il aspirait, ses joues creusées.
Je lâchai ma fourchette. Elle tinta bruyamment dans mon assiette.
— Joe, soupira Thomas. Vraiment ?
— Oups, dit Joe. Désolé.
Il ne semblait pas du tout désolé.
— Oh punaise, tout s’éclaire ! s’exclama Kelly. Et c’est encore plus dégueu.
— J’ai fait une tarte pour le dessert, dit Elizabeth en revenant à table. Recouverte de crème fouettée.
Je poussai un gémissement.
Joe eut l’air enchanté.
Encore plus quand il fit courir un doigt dans la crème et le lécha sans jamais me quitter des yeux.
Carter et Kelly affichaient le même air dégoûté et horrifié.
— Arrête, lui sifflai-je.
Joe inclina la tête sur le côté avant de se pencher vers moi et de dire à voix basse :
— Oh, Ox. Je ne fais que commencer.
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— Je ne vais rien faire, dis-je. Il est jeune. Il va aller à l’université. Il va avoir une vie. Il est mon ami, et c’est…
Carter ricana.
— Oui, bonne chance, Ox ! Crois-moi. Quand Joe s’en rendra compte – et il s’en rendra compte – tu n’auras plus aucune chance.
— Il ne s’en rendra pas compte, affirmai-je avec détermination. Et tu ne diras absolument rien.
Il me fit un grand sourire.
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Comme les loups-garous étaient loin d’être patients, Carter m’entraîna juste assez loin pour être hors de portée d’oreilles avant de s’arrêter, de lâcher mon bras et de se tourner vers moi.
— Mon petit frère te donne la trique.
Je devais au moins essayer.
— Je ne vois pas de quoi tu parles.
— Tu t’es arrosé du truc le plus puant que tu as pu trouver pour couvrir l’odeur de ta trique.
— Arrête de dire trique !
Il agita ses sourcils.
Je le fusillai du regard.
— Il était temps, déclara-t-il.
— Quoi ?
Il plissa les yeux.
— Joe et toi.
— Quoi Joe et moi ?
— Sérieusement. C’est ça ton explication.
C’était soit ça, soit faire une crise de panique.
— Oui, dis-je. C’est ça mon explication.
— C’est bon, dit-il. Tu as le droit d’avoir la trique pour mon frère de dix-sept ans.
J’enfouis mon visage dans mes mains en gémissant.
— Tu empires tellement les choses.
Il ricana.
— J’en doute fortement. Si tu trouves que c’est bizarre pour toi, pense à ce que je ressens en ce moment.
— Tu n’arrêtes pas de dire trique !
— Oui, dit-il avec satisfaction. Je m’amuse comme un fou en ce moment.
— Carter !
— Pourquoi ça te fait flipper comme ça ?
— Pourquoi toi, ça ne te fait pas flipper ?
— C’est à cause de toute cette histoire de loups-garous ?
— Quoi ? Non ! Je me fiche qu’il soit…
— Et ce n’est pas parce que c’est un mec. Tu as déjà baisé des mecs.
— Bon sang ! Tu vas le balancer, hein ?
— Est-ce que c’est parce qu’il a dix-sept ans ? demanda Carter. Papa s’en moquera. Enfin. Il ne s’en souciera probablement pas trop.
Je le dévisageai avec horreur.
— Mais de quoi tu parles ?
— Ox, dit-il lentement, comme s’il s’adressait à un enfant. C’est Joe. Que croyais-tu qu’il se passerait ?
— Je ne… Je… il portait ce short et…
Carter fit la grimace.
— D’accord, le sentir, c’était une chose, mais l’entendre, ça va un peu trop loin. C’est mon petit frère.
Je laissai échapper un petit bruit étranglé.
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Je ne pouvais rien faire pour mon rythme cardiaque. Ils l’avaient entendu de toute façon. Je trouverais bien un truc.
Mais l’odeur.
Je remontai l’escalier en courant et retirai mon tee-shirt, en attrapant un autre dans le tiroir. Je l’enfilai tout en entrant dans la salle de bain. Je trouvai un vieux flacon d’eau de Cologne que je ne portais plus puisque les loups n’aimaient pas ça. Ça te masque, m’avait dit une fois Joe. En grande partie, en tout cas.
Je m’en aspergeai au moins six fois.
J’envoyai un SMS en retour.
en route
Il me fallut vingt autres minutes pour me convaincre de retourner à la maison au bout du chemin.
En fin de compte, je me dis de grandir parce que j’avais presque vingt-trois ans, putain, et j’avais combattu des monstres (une fois) et je m’entraînais avec des loups (souvent). Et c’était seulement Joe.
À qui je voulais de toute évidence faire des choses.
Ça ne calma en rien les battements de mon cœur.
J’avais l’impression d’aller vers ma mort à chaque pas que je faisais pour me rapprocher de la maison des Bennett.
Je pouvais tous les entendre. Probablement prêts à manger. Des rires. Des discussions. Des cris.
Et puis la conversation mourut. Simplement.
Avant même que j’atteigne le côté de la maison.
— C’est Ox ? entendis-je demander Mark.
Il avait l’air inquiet.
Il y eut du fracas et plusieurs bruits de course.
Ils tournèrent à l’angle de la maison et s’immobilisèrent.
— Où est-ce que c’est ? exigea Mark.
— Nous sommes attaqués ? demanda Thomas, prêt à muter.
Ses yeux devinrent rouges.
— Ox ? demanda Carter. Sérieux. Ton cœur, vieux. Tu as l’air terrifié.
— Salut, les gars !
J’avais appris très tôt qu’on ne devait pas fuir un loup sur le point de se transformer. Ça aiguisait ses instincts. J’avais tellement envie de m’enfuir.
Parce que Joe se tenait en première ligne. Il s’était changé. Un short blanc. Un tee-shirt vert qui ne cachait rien. Il était pieds nus. Et ses pieds étaient foutrement sexy.
— Euh. Salut, les gars, répétai-je.
— Pourquoi est-ce que j’ai le sentiment qu’il se passe un truc que je devrais capter ? dit Kelly.
Joe fronça le nez.
— C’est quoi, cette odeur ?
Alors, bien sûr, tous les hommes Bennett se mirent à renifler autour d’eux. Ce n’était pas drôle. Du tout.
Carter fit un pas vers moi.
— Bon sang, Ox ! Mais dans quoi tu t’es baigné ?
— Rien, dis-je, un peu sur la défensive alors même que je reculais. Je ne vois pas de quoi tu parles.
— Ox, dit Joe en fronçant les sourcils. Ça va ?
Je ne parvins pas à le regarder quand je dis :
— Je vais bien. Tout va bien.
— Tu… mens, dit Kelly.
Joe s’approcha d’un pas. Je reculai d’autant.
— Est-ce qu’il s’est passé quelque chose aujourd’hui ? demanda Thomas.
J’eus envie de dire : « j’ai peut-être commencé à imaginer ton fils mineur nu », mais j’ignorais si c’était quelque chose qu’on pouvait dire à un loup-garou Alpha.
Alors je répondis :
— Non, rien. Je voulais juste… avoir une odeur. Différente ?
Les mâles Bennett me dévisagèrent. Mon regard se fixa derrière leurs épaules.
— Ox, dit Joe.
— Oui, répondis-je en regardant un arbre.
— Hé !
— Quoi ?
— Regarde-moi.
Putain de bordel de merde. Je le regardai.
Même moi, je pouvais lire l’inquiétude sur son visage. Son stupide magnifique visage.
Je me sentis rougir.
— Nous devrions peut-être… commença Mark.
Mais Carter s’écria :
— Non ! C’est pas vrai !
— Carter, je peux te parler un instant ? dis-je encore plus fort. Maintenant ? S’il te plaît ? Tout de suite ?
Carter m’adressa le plus faux-cul des sourires alors même que Joe nous jetait des coups d’œil soupçonneux.
— Qu’est-ce que tu as fait ? demanda-t-il à son frère.
— Absolument rien, répondit Carter, l’air plutôt ravi. Et c’est merveilleux.
— Carter ! aboyai-je. Tout de suite !
Avant que les autres puissent protester, Carter s’avança et m’agrippa le bras, m’entraînant vers les bois.
— Ça ne sera pas long, lança-t-il joyeusement par-dessus son épaule.
— Qu’est-ce qui ne sera pas long ? entendis-je Joe dire.
— Oh, je suis persuadé que tu le découvriras bien assez tôt, déclara Mark.
Oh, mon Dieu ! J’étais maudit !
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Joe avait grandi.
Et d’une certaine façon, je ne l’avais pas vraiment remarqué jusqu’à ce que ce soit pleinement exposé. Juste devant mes yeux.
Il avait dû me voir du coin de l’œil. Il se retourna et me sourit, et c’était Joe, mais c’était Joe.
Alors, naturellement, ce fut là que je m’encastrai dans le mur de la maison. Les tomates dans mes mains s’écrasèrent contre moi. Ma tête tapa contre le revêtement de bois et je me dis : Oh, merde !
Je m’écartai de la maison. Des bouts de tomates tombèrent au sol.
Mince.
Je sentis mon visage s’échauffer lorsque je regardai à nouveau les frères Bennett. Ils étaient tous plantés là, à m’observer d’un air inquiet.
— Qu’est-ce qui se passe ? demanda Carter. Tu sais qu’il y a une maison juste ici, hein ? Elle est là depuis… quasiment toujours.
— Heu… dis-je d’une voix faiblissante.
Je ne pouvais même pas l’empêcher.
— Hé. Les gars ! Ça roule ? Je cueillais juste… des tomates.
Je croisai les bras sur mon torse et les tachai de tomate. Je voulus m’appuyer contre la maison, mais j’étais allé plus loin que je ne le pensais et trébuchai à l’intérieur.
— Qu’est-ce qui se passe là ? demanda Kelly.
Joe fit un pas dans ma direction, et les muscles de son ventre se contractèrent et une vague de désir fit rage en moi. Je me souvins alors que les loups-garous pouvaient le sentir, et je me reculai, pris d’une terreur absolue.
— Hé, dis-je d’une voix cassée.
Je me raclai la gorge et réessayai.
— Hé. Heu… Je dois. Vérifier un truc. Chez moi. Avant le dîner.
Ils me regardaient tous bizarrement maintenant. Ils ne pouvaient pas encore sentir ma bouffée immorale de désir. Ou peu importe ce que c’était. Mes sentiments. Que je ne pouvais pas avoir.
Joe s’avança encore vers moi, et il avait des pectoraux. Il avait un torse tout simplement… tout simplement très chouette qui me donnait des idées et je dis :
— Ola, cow-boy !
Je m’enguirlandai intérieurement d’une telle connerie.
— Qu’est-ce qu’il y a chez toi ? demanda Joe.
Et ce salaud commença à renifler autour de lui.
— Ox, dit Carter. Ton cœur bat à un rythme de dingue.
Saletés de loups-garous ! Et Joe était pile devant moi. Avec des muscles.
— Me changer ! m’écriai-je.
Ils reculèrent tous les trois. Je baissai la voix.
— Je dois… me changer. Enfin, le tee-shirt, dis-je en le montrant du doigt. Les tomates et les maisons ne font pas bon ménage. Ha ha ha !
— Je ne sais toujours pas ce qui se passe, intervint Kelly.
— Je reviens tout de suite, lançai-je avant de me tourner dans la direction opposée, me retenant vainement de courir.
— Euh, Ox ?
Je m’arrêtai.
— Oui, Joe ?
— Ta maison est de l’autre côté.
— Tout à fait.
Mais au lieu de les dépasser et risquer qu’ils sentent mon odeur, je fis un long détour en contournant toute la maison. Quand je réapparus sous leurs yeux, ils se tenaient au même endroit, me regardant.
Je rentrai chez moi et verrouillai la porte.
— Qu’est-il arrivé à ton tee-shirt ? demanda ma mère.
— Tomates, dis-je.
— Tu es tout rouge. Ton visage est écarlate.
— Il fait chaud dehors.
— Ox. Il s’est passé quelque chose ?
— Nan. Rien. Nada. Que dalle.
— Ta respiration est vraiment très bruyante.
— C’est un truc qui arrive. Aux mecs balèzes, tu vois ? Il leur faut de grandes inspirations.
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Il dit :

Je peux te dire un secret ?

Parfois, je fais des cauchemars et ensuite je ne m’en souviens plus.

Parfois, je me souviens de tout.

La tablée se fit silencieuse, mais Joe n’eut d’yeux que pour moi.

— Je fais des cauchemars moi aussi, dis-je. Mais ensuite je me rappelle que je suis éveillé et que les cauchemars ne peuvent pas me suivre quand je suis éveillé. Et alors, je me sens mieux.

— D’accord, dit-il. D’accord.
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Thomas sourit tristement.

— À cause de la vie et de toutes ses horreurs. Le monde peut être un endroit affreux.

 

* * *

Il peut l’être. Le monde. Affreux, et chaotique, et merveilleux.

Les gens pouvaient être cruels.

Je l’entendais quand ils me traitaient de tous les noms dans mon dos.

Je l’entendais quand ils me disaient les mêmes choses en face.

Je l’entendais dans le bruit que la porte avait fait quand mon père était parti.

Je l’entendais dans la fêlure de la voix de ma mère.

Thomas ne me dit pas pourquoi Joe avait cessé de parler. Je ne le lui demandai pas. Ce n’était pas mon rôle.

Les gens pouvaient être cruels.

Ils pouvaient être beaux, mais ils pouvaient aussi être cruels.

C’était comme si quelque chose d’aussi agréable ne pouvait pas seulement être agréable. Ça devait aussi être dur et corrosif. C’était une complexité que je ne comprenais pas.
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— C’est le cas, dit-il. Mark est venu jeter un coup d’œil de temps en temps, mais ce n’était pas la même chose que de toucher les arbres moi-même. Il a eu un coup de cœur pour toi, tu sais.

— Mark ?

— Bien sûr. Lui aussi. Tu crois que tu te caches, Ox, mais tu révèles tellement de choses. Les expressions de ton visage. Les inspirations que tu prends. Les battements de ton cœur.

— J’essaie de ne pas le faire.

— Je sais, mais je n’arrive pas à savoir pourquoi. Pourquoi est-ce que tu te caches ?

Parce que c’était plus facile. Parce que je le faisais depuis aussi longtemps que je m’en souvenais. Parce que c’était plus sûr que de se montrer en plein soleil et de laisser les gens entrer. C’était mieux de se cacher et de se poser des questions que de se montrer et connaître la vérité.

J’aurais pu le dire. Je crois que j’en avais la capacité et que j’aurais pu trouver les mots. Ils seraient sortis dans un bégaiement. Hésitants, et étouffés et amers. Mais j’aurais pu les forcer à sortir.

Mais je ne dis rien.
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C’est ce qui est tellement amusant avec la vie. Et si effrayant. Elle s’en mêle, et puis un jour, on ouvre les yeux et dix ans se sont écoulés. Même plus.
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date : 12-06-2021
Thomas me regarde, un sourire tendre sur le visage. Il tend alors son poing vers moi.

– BFF forever ?

J’éclate de rire.

– Best friend forever forever ? Putain, Big G, t’en tiens une couche, s’amuse Jude. Entre les neurones qui te manquent et ton côté cucul la praline, je me demande vraiment comment t’as fait pour emballer ta femme !

– Elle ne doit pas être au courant de tout, se moque Isaac.

– Hé ! Attention à ce que vous dites !

Les deux lèvent les mains en signe d’excuse.

– Je préfère ça. Bon, Doc, BFF… F ?

Je frappe mon poing contre le sien en rigolant.

– BFF… F.
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date : 12-06-2021
– Je vais bien, vraiment. Mais vous, vous allez avoir des ennuis si vous ne retournez pas faire des pompes.

– J’ai prévenu le coach, Doc.

– On est embauchés pour te raccompagner chez toi, Paige.

– Quoi ? Mais non ! Il y a match, ce soir, je dois être là pour vous.

– Paige…

– Doc…

– Vous vous rendez compte qu’aucun de vous n’est mon grand frère ? Ni mon père, d’ailleurs, ironisé-je. Ce n’est pas parce que vous êtes des mecs beaucoup plus grands que moi que vous devez me dire ce que je dois faire.

– Ordre du coach. C’est plus fort que la famille.

– Non !
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date : 12-06-2021
– Vous pouvez partir, vous savez, me hasardé-je.

– Non, statue Soren en croisant les bras.

– Même pas en rêve, ajoute Thomas.

Leur réaction me fait vraiment chaud au cœur. Edwards, lui, s’en fout royalement et continue donc son inspection. Il me fait ouvrir la bouche et vérifie mes dents, avant d’examiner mes pommettes.

– Le coach doit vous chercher, non ?

Ils ne me répondent même pas, me faisant bien comprendre qu’ils ne partiront pas de sitôt.

– Ça va aller ? Vous pensez que le nez n’est pas cassé ? Tu ne t’es pas ratée, Doc. T’as de la chance que Soren était là pour te sauver. Tu aurais pu te blesser enco…

– Gatineau, pouvez-vous vous taire deux secondes, s’il vous plaît ? C’est douloureux, ça ? me demande le médecin en palpant doucement mes zygomatiques.

– Un petit peu.

– Et là ?

– Pas trop.

– Alors ? insiste Soren.

Le médecin fait volte-face et je suppose qu’il lance un regard assassin aux deux hockeyeurs, car ils lèvent les mains dans un bel ensemble et font une moue assez marrante. Edwards revient vers moi avec un sourire complice.

– Je ne pense pas que ce soit cassé, miss Kennedy. Mais j’aimerais quand même faire une radio, d’accord ? Pour être sûr. Je vais aller préparer la machine et je reviens tout de suite.

Il se relève et se tourne vers Soren et Thomas.

– Tous les deux, rendez-vous donc utiles et cherchez un moyen de trouver des affaires pour votre thérapeute, qu’elle se débarrasse de ses vêtements pleins de sang.

– J’y vais, lance Thomas sans réfléchir.

– Je reste pour la surveiller, annonce Soren.
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date : 12-06-2021
– Sérieux ? Mais, Doc, fais un peu attention à toi ! Respecte-toi un minimum, bon sang !

Je ne peux me retenir plus longtemps et, malgré la douleur, je lui fais un vilain signe du majeur. Ce crétin rigole avant de se positionner de l’autre côté de moi et de passer la main sous mon coude pour m’aider à son tour.

– J’aime ton caractère, Doc. Mais sinon, plus sérieusement, qu’est-ce que t’as foutu ?

– Je ne regardais pas où j’allais, expliqué-je à travers le pull, en avançant, flanquée de mes deux gardes du corps.

– Hein ?

J’écarte le vêtement légèrement et répète.

– Tu es trop facilement distraite, Doc, plaisante Thomas.

Soren a le mauvais goût de glousser et son coéquipier fait de même. Je m’arrête et les fusille tous les deux du regard.

– Doc, tu fais vraiment peur !

Je fronce des sourcils.

– Non, mais le regard de tueuse, le sang partout… Tu ne vas pas nous faire un remake de Carrie, hein ? Tu trouves pas, Soren ?
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date : 12-06-2021
– Miss Kennedy, vous nous faites l’honneur de votre présence… gronde l’entraîneur.

– Toutes… mes…. excuses, mons… euh, Coach, bafouillé-je, en réalisant soudain que l’homme qui se tient juste à côté de lui n’est autre que…

– Vous êtes malade ? demande-t-il.

– Non, Coach, réponds-je, la tête basse et profondément mal à l’aise.

Ne pense pas à Soren à côté de lui… ne pense pas à Soren.

– Votre chat est malade ?

– Non plus, Coach.

Je regarde mes baskets. Mais je relève vite la tête quand l’entraîneur enchaîne :

– Vous savez quelle est la punition en cas de retard pour mes joueurs ?

– Oui, Coach, acquiescé-je doucement, en cherchant autre chose à fixer que l’homme devant moi qui me fait passer un sale quart d’heure.

– Et donc ?

– Euh… un retard, cinquante pompes sur la glace, deux retards, un match sur le banc, et trois retards, votre poing dans la figure.

Achevez-moi, s’il vous plaît.

Je relève les yeux et essaie tant bien que mal de fixer Hennington, qui, malgré son ton ferme, me regarde maintenant avec un amusement certain. Ce n’est pas un gars méchant, juste autoritaire.

– Êtes-vous un de mes joueurs, miss Kennedy ?

– Non, Coach, affirmé-je en montrant un peu d’aplomb.

– Vous avez raison, même si je pense que vous pourriez sûrement faire mieux que ces incapables, en tout cas mieux que ce qu’ils ont pu faire pendant le match contre Calgary.

Il lance alors un regard mauvais à ses poulains, qui, en effet, ont joué comme des pieds avant-hier soir. Je vois, dans ma vision périphérique, que Jude et Erik, les jumeaux, se retiennent de rire.

– Quelque chose vous amuse, les deux crétins ? gueule le coach à l’adresse des deux frères. Vu votre performance stratosphérique au dernier match, je m’abstiendrais de l’ouvrir, si j’étais vous.

Ils ne répondent rien et baissent les yeux, penauds.

– Je suis plutôt magnanime aujourd’hui, donc je vais vous laisser décider de votre punition, miss Kennedy. Vous me direz ce que vous en pensez à la fin de la réunion, est-ce que c’est clair ?

– Limpide, Coach.

– Bon, très bien. Maintenant que tout le monde est là, je tiens à souhaiter bon courage à…

– Coach ? l’interpelle mon ami Thomas en se levant et en croisant les mains derrière son dos.

– Gatineau ? grogne-t-il.

– Si je peux me permettre, je me porte volontaire pour effectuer la punition du Doc. À sa place, je veux dire.

Je vois Isaac secouer la tête et lever les yeux au ciel. Il murmure à Antoine, à côté de lui : « Du Big G tout craché. » Ça me fait sourire. Mais pas seulement. Thomas vient simplement de faire le geste le plus adorable au monde pour moi et ça me touche profondément.

– Tiens donc ? s’étonne l’entraîneur.

– Oui.

– Tu as déjà été en retard une fois en octobre, non ? Tu veux vraiment être privé de match pour notre chère Paige ?

– Non, Coach. Si je ne suis pas là au prochain match, on va perdre.

Tout le monde éclate de rire. Jarkov le traite de crétin, et Gatineau esquive avec souplesse une casquette volante prête à s’écraser sur son nez.
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