Commentaires de livres faits par Rebellev
Extraits de livres par Rebellev
Commentaires de livres appréciés par Rebellev
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Abigael n’est peut-être pas le petit chaperon rouge… Et si elle était une espèce de démon tentateur, cherchant à dévoyer mon âme déjà bien dénaturée ?
Je me relève du canapé, saisis le paquet de cigarettes version thaï, craque une allumette, embrase ma clope et me dirige vers la chambre.
Abigael dort sur le ventre, les draps en partie roulés en boule sur ses jambes. Je m’approche du lit en tirant sur ma clope. Mon pouls bat plus vite. Mes doigts tremblent, tandis que mon regard erre sur ses courbes, la chute de ses reins, les lignes de ses fesses et de ses hanches. Je me penche légèrement et frôle de mes doigts sa peau pâle, à peine rehaussée d’un léger bronzage. Elle semble vulnérable, seule dans ce lit. Nue, décadente et soumise à mon bon vouloir.
Mon index longe sa colonne vertébrale.
« À quel point cherches-tu à me détruire, Abigael ? » je murmure près de son oreille, mais elle ne se réveille pas, plongée dans un rêve que je ne peux ni saisir ni posséder.
Je recule vers le mur et m’y adosse. Je reste à l’observer le temps de finir ma cigarette, mon cœur battant dans ma carotide, le sang pulsant dans mes veines, des pensées corrosives dévorant mon cerveau et ma queue palpitant dans mon jean. Quand ma clope est sur le point de s’éteindre, je quitte la chambre, presque titubant, comme si j’avais bu, assailli par le désir de la pénétrer. Je jette mon mégot dans le cendrier, attrape mon téléphone et envoie un message, puis j’enfile un t-shirt et, pieds nus, gagne le couloir.
-Oui, d'autant que quand tu commences, tu ne sais plus t'arrêter. Fais-lui comprendre sans mots, les gestes, c'est mieux.
-Attends, t'es en train de me dire qu'il faut que je le frappe? C'est vachement mieux, t'as raison...
Je m'engouffre dans la cage d'escalier et m'élance dans les marches d'une petite foulée énergique. Des images de mes doigts agrippés autour du cou de mon patron m'extraient un rictus envieux.
-Alors, nifle-le, ca ne laissera pas de trace.
-Je... Quoi? C'est quoi, ça, nifler?
-Bah, c'est comme une bifle mais avec un nichon. Je peux t'assurer que n'importe quel macho te respecte après ça.
Il contempla sa main tendue avec ce qui ressemblait à un sourire amusé avant de la serrer. Sa main était grande, calleuse et délicieusement ferme.
-Quand à moi, je suis ravi de rencontrer enfin cette amie de ma soeur qui jouit du double privilège d’être sa préférée et d’avoir la plus mauvaise réputation.
Définitivement commestible. Existait-il un proverbe hawaïen dont le sens s’apparenterait à: « Avant d’essayer de grimper sur une plance du surf, une fenme doit goûter un hawaïen »? S’il n’existait pas, elle se sentait h’humeur à le promouvoir.