Commentaires de livres faits par ShadowFalls
Extraits de livres par ShadowFalls
Commentaires de livres appréciés par ShadowFalls
Extraits de livres appréciés par ShadowFalls
J'ai eu mes premières règles le 15 août 2002 sur la plage du Prado, à Marseille. C'était quelques jours avant mes quinze ans - autant dire que ça faisait un moment que je les attendais, et que je commençais un peu à désespérer, sachant que mes copines les avaient toutes eues entre dix et douze ans. ça faisait déjà quelques années que je m'impatientais et que j'entendais les adultes me dire que j'avais de la chance, et que je ferais mieux de profiter de ces belles années de sursis parce que j'allais sacrément déchanter en découvrant ce qui viendrait ensuite.
Mais j'en avais assez d'être en mare, je voulais être comme tout le monde, et, surtout, je voulais me sentir enfin femme. Parce que depuis que j'ai appris l'existence des règles, elles m'ont toujours été vendues comme étant l'apanage de la féminité, le moment clé qui marquait le passage du statut de fillette à celui de femme - et pour moi, quinze ans c'était déjà beaucoup trop tard pour être encore une fille. Déjà que je n'avais ni siens ni hanches, mais en plus mon utérus refusait de se mettre en marche, c'en était trop.
La présentation du groupe par le propriétaire du club fut courte et percutante. Allen Bates, un entrepreneur d'une trentaine d'années, saisit le micro eu centre de la petite scène, le porta à ses lèvres et hurla : "Torn ! ", étirant le nom comme s'il faisait quatre ou cinq syllabes. Ensuite, il recula en tapant furieusement dans les mains, incitant le public à l'imiter. Sous un tonnerre d'applaudissements, des cônes de lumières bleue tombèrent sur les cinq musiciens programmés ce soir-là au Tunnel Vision. Que le spectacle commence !
Devin plaqua un mi majeur puissante sur sa Fender achetée d'occasion. Cheryl se déchaîna sur la batterie, ses cheveux blonds fouettant l'air autour de son visage. Les claviers de Ben redoublèrent l'accord de Devin. Une fois n'est pas coutume, même le bassiste, Karston, entra presque au bon moment. leur son couvrit les acclamations de la foule de plus en plus excitée.
Alors que le tempo montait en régime, Cody sauta dans le faisceau d'un projecteur, une Gibson Les Paul flambant neuve autour du cou. La mâchoire carrée, le crâne hérissé de cheveux presque blancs, il commença à chanter d'une voix incroyablement profonde et rauque qui déferla sur le public :
Recharge-moi
Ecrase-moi
Je suis pas ton petit soldat !
Prends ça
Dans ta face
Disparais sans laisser de trace !
Devin jouait en regardant Cody. Ce morceau est tellement facile que je pourrais jouer les drops en dormant, se dit-il.
Un trou dans le crâne, derniers adieux
Un trou qui saigne entre mes yeux
Je sais plus qui je suis aujourd'hui
Le miroir explose - des éclats de vie
Cheryl frappait les percus de ses bras forts mais féminins, imposant le rythme avec une maîtrise parfaite. Elle s'arrêta d'agiter la tête juste assez longtemps pour lancer un sourire sensuel à Devin. C'était lui qui avait composé Face, la chanson qui leur avait obtenu ce concert. Renvoyant son sourire à la batteuse, il faillit se planter sur l'harmonique du refrain.
T'étais où
Quand je saignais de notre amour ?
T'étais qui
Quand je rampais dans les égouts ?
Le public n'était pas énorme pour un vendredi soir, mais il y avait quand même pas mal de gens, et ils avaient l'air de s'éclater. Ils sautaient, applaudissaient, dansaient. Torn leur plaisait. C'était une soirée capitale pour leur modeste groupe de nu-métal.
Va-t-en
Te retourne pas
ça ne détruit d'être avec toi
Devin aurait dû se sentir euphorique, fier, ou au moins content, or ce n'était pas le cas. Il avait l'impression d'être ailleurs, tel un spectateur jugeant la scène de loin. Pourquoi? Qu'est-ce qui ne tournait pas rond chez lui? Il avait tout ce dont un guitariste de dix-sept ans pouvait rêver : un groupe de rock qui faisait ses débuts sur le circuit musical de Macy, et une copine sexy qui jouait de la batterie. Malgré cela, il était bizarrement désenchanté, comme s'l avait trouvé la Terre promise pour découvrir qu'elle état inhabitable. [...]
Au lycée Lake Crest, ce mercredi matin, personne ne s'étonna de l'absence de Nicolette Bennington. Nicki - ou Psycho Nic, comme on la surnommait en chuchotant - séchait régulièrement les cours. Quand elle n'avait pas d'ennuis à l'école, elle s'en attirait à la maison ou ailleurs. Ses camarades la trouvaient tantôt fascinante, tantôt hilarante. On ne s'ennuyait jamais avec elle. Elle ne s'amusait pas à inventer des blagues mesquines pour ridiculiser les gens; elle étant plutôt du genre agitatrice née. Un jours, se faisant passer pour aveugle, elle avait promené Hamlet, le dogue allemand de son père, à travers le centre commerciale; arrivé aux restaurants, le chien s'était promptement soulagé sur un stand de condiments. Dans le rayon femme de Foot Locker, il s'était découvert un grand appétit pour une paire de Reebok qu'il avait volée sur un présentoir, avant de la mâchouiller avec délectation. Au vendeur qui s'était précipité pour sauver la chaussure trempée de brave, Nic avait tendu une carte de crédit en disant :
- Désolée, mais franchement, vous devriez le remercier : ces godasses ne sont plus du tout à la mode.
Ranger : Qu'est-ce qu'il a encore lui ?
Magicienne : Il dit qu'il a envie de chier...
Voleur : La ruse, c'est un moyen de gagner sans combattre.
Barbare : Les gens de mon peuple appellent ça "la peur".
Nain : Chez nous, on appelle ça "chier dans son froc".
Elfe : Moi, j'ai rien compris.
Elfe : Ben, je frappe pour qu'on vienne nous ouvrir !
Ranger : Ah ben bravo, ça va être discret comme entrée !!
Nain : Mais quelle conne...
- Quoi ?
- Il dit qu'on va s'faire défoncer la gueule
Nain : Je le savais bien que t'étais une salope !
Elfe : Mais non, nyctalope ça veut dire que je vois dans la nuit
Nain : Elle dit qu'on devrait la laisser là et continuer.
Elfe : Sortez-moi d'ici, c'est tout gluant !
Nain : Elle dit qu'on devrait lui balancer des rochers sur la gueule pour l'achever
Le reste de l'équipe n'avait pas l'air convaincu.
- Ce n'est pas super, avoua la Magicienne un peu gênée.
- C'est carrément pourri, déclara le Nain qui n'avait de toute façon jamais envie de faire plaisir à quiconque. Vraiment merdique!
Il fallu expliquer à l'Ogre, lequel n'avait pas l'air de s'intéresser au concept. Il n'était pas emballé de toute façon. La Magicienne présenta sa petite analyse personnelle:
- J'ai l'impression qu'on va nous prendre pour des marchands de statuettes, avec un nom pareil. Ou alors, qu'on présente un théâtre de marionnettes. En plus, y'a sans doute des types qui vont vouloir nous tuer pour les voler. Et puis, une fois qu'on les aura vendues, le nom ne voudra plus rien dire.
- Et donc c'est merdique, conclut le Nain.
Nain : Je le savais bien que t'étais une salope !
Elfe : Mais non, nyctalope ça veut dire que je vois dans la nuit !
Nain : Elle dit qu'on devrait la laisser là et continuer.
Elfe : Sortez-moi d'ici, c'est tout gluant !
Nain : Elle dit qu'on devrait lui balancer des rochers sur la gueule pour l'achever
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“You’re a sick fuck!”
“You wouldn't want me any other way.
— Non, moi non plus je n’arrivais pas à dormir.
Je savais que je frisais l’indécence à le reluquer de cette façon, mais mes yeux n’écoutaient pas mon cerveau et prenaient du plaisir à inspecter chaque centimètre de son corps.
— Tu veux qu’on aille s’installer dans le salon ? On pourrait mettre un film, par exemple ?
— D’accord…
Je m’étais assise à ses côtés sur le canapé et pouvais sentir la chaleur de son corps. Je continuais d’étudier chacun de ses muscles. J’étais en colère après moi-même, de me laisser aller à me sentir si attirée par lui et pourtant, malgré tous mes efforts, je ne pouvais pas m’arrêter.
Contente-toi de regarder cette putain de télévision, me suis-je dit intérieurement, et arrête de faire ta sale gosse !
Alors, rassemblant toutes mes forces, je me concentrais pour ne regarder que la télé, mais je sentais la chaleur de son regard me brûler le côté de ma tête.
Je jetai un coup d’œil et pu voir qu’il me fixait lui aussi. Mais il ne regardait pas mes yeux. Non, au lieu de ça, il avait le regard glué sur un coin dénudé de ma cuisse qui n’était pas caché par mon peignoir. Ça commençait à sérieusement chauffer entre mes jambes.
C’est de la torture, pensai-je. Vas-y, passe à l’action. Touche-moi, embrasse-moi !
Je remarquai une lueur bizarre qui dansait dans ses yeux, comme s’il venait de se remémorer quelque chose.
— Qu’est-ce qu’il y a ?
— Je t’ai déjà dit que je pensais t’avoir vue quelque part, par le passé ?
— Peut-être que tu as connu quelqu’un qui me ressemblait ?"