Sigmaringen
Auteur
- Pierre Assouline (Écrivain)
Classement en biblio - 23 lecteurs
extrait
Je me souviens qu’à la gare de Sigmaringen le docteur Destouches consultait à même le sol, en authentique médecin des pauvres. S’il y a aussi secouru des Allemands en détresse, il a certainement entendu ce qu’ils disaient et ce qui se disait alors : "Mieux vaut une fin dans l’horreur qu’une horreur sans fin". Ce n’est pourtant pas l’image que je garde du docteur. Une autre me restera. Une fois, alors que la nuit était tombée sur la ville, je regardais le parc de l’une des fenêtres du château. Il était assis sur un banc, tenant son chat par une ficelle accrochée au collier. Les coudes sur les genoux, le visage penché vers le sol, il lui parlait tandis que le félin l’écoutait attentivement.
Le lendemain, je le croisais au château, où il était invité à déjeuner. En le menant à l’étage, je lui rappelai cette image qui m’avait saisi et touché, et je me permis d’ajouter : "Alors, docteur, toujours seul ?" à quoi il répondit aussitôt : "Je m’entraîne à la mort".
Afficher en entierCommentaires récents
Pénétrer au plus près du gouvernement de la France collaborationniste, réfugiée en Allemagne pour y vivre ses derniers mois de règne délétère, est une lecture rare dotant plus fascinante qu'elle décortique par le menu les travers humains, les petites haines ordinaires, les basses intrigues, les tentatives veules et parfois ridicules pour se hisser vers un pouvoir en voie de putréfaction. Quel microcosme étonnant, pitoyable et incroyablement hermétique à ce qui se trame en coulisse. Autour du rocher où se pressent les élites, les nazillons hexagonaux cohabitent avec la crème des antisémites et des fanatiques de tout poil...
Dans un style épuré, d'une froideur chirurgicale, l'auteur ne nous épargne rien. C'est de l'excellente littérature, une vraie leçon d'Histoire sur la descente aux enfers d'un vieil homme que certains avaient choisi comme héros.
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Dans une ambiance qui rappelle "les Vestiges du jour", avec un narrateur aux allures d'Anthony Hopkins, Assouline revient sur ces mois d'exil que la France de Vichy a connu en terre allemande. Entre décalage culturel, rivalités et haines, situation ubuesque, on vit le calme avant la tempête qu'entraînera la chute du Reich. La grande Histoire vue par une lorgnette originale : celle d'un serviteur.
http://appuyezsurlatouchelecture.blogspot.fr/2015/12/une-parodie-de-france-une-principaute.html
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J'ai trouvé le thème très intéressant, peu souvent abordé dans la littérature mais l'écriture est d'une lenteur...
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DEPUIS MON M%ARIAGE EN 1960? NOUS NOUS RENDONS MON 2POUX ETY MOI
Depuis mon mariage en 1960, je me rends (avec époux et puis enfants) régulièrement au festival de Bregenz, un opéra sur le lac de Constance. L'autoroute qui nous y mène traverse le danube à hauteur de Sigmaringen. Cette localité m'a toujours interpellé, son chateau bien sûr, mais elle me disait quelque chose et je n'arrivais pas à retrouver ce dont il s'agissait. Je suis comblée. En ce qui concerne le livre en tant que tel, il est historiquo-politique, très intéressant, superbement bien écrit. Pour moi ce fut un régal. Il ne s'agit pas seulement d'un divertissement, mais comme souvent ce que je recherche dans les livres, d'une connaissance d'un épisode, celui de la fin de la guerre 1944-45
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Une découverte que cette partie des la 2ème gueere mondiale, on y retrouve d'ailleurs avec plaisir... L.F. Céline, en exil lui aussi dans cette bourgade.
Un auteur que je relirai avec plaisir!
Afficher en entierLes gens aiment aussi
Dates de sortie
Sigmaringen
- France : 2014-01-09 (Français)
- France : 2015-10-15 - Poche (Français)
Activité récente
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Résumé
En septembre 1944, un petit coin d'Allemagne nommé Sigmaringen, épargné jusque-là par les horreurs de la guerre, voit débarquer, du jour au lendemain, la part la plus sombre de la France : le gouvernement de Vichy, avec en tête le maréchal Pétain et le président Laval, leurs ministres, une troupe de miliciens et deux mille civils français qui ont suivi le mouvement, parmi lesquels un certain Céline. Pour les accueillir Hitler a mis à leur disposition le château des princes de Hohenzollern, maîtres des lieux depuis des siècles. Tout repose désormais sur Julius Stein, le majordome général de l'illustre lignée. Depuis les coulisses où il oeuvre sans un bruit, sans un geste déplacé, il écoute, voit, sait tout. Tandis que les Alliés se rapprochent inexorablement du Danube et que l'étau se resserre, Sigmaringen s'organise en petite France. Coups d'éclat, trahisons, rumeurs d'espionnage, jalousies, l'exil n'a pas éteint les passions. Certains rêvent de légitimité, d'autres d'effacer un passé trouble, ou d'assouvir encore leurs ambitions. Mais Sigmaringen n'est qu'une illusion. La chute du IIIe Reich est imminente et huit mois après leur arrivée tous ces Français vont devoir fuir pour sauver leur peau. De ce théâtre d'ombres rien n'échappe à Julius Stein. Sa discrète liaison amoureuse avec Jeanne Wolfermann, l'intendante du maréchal, le conduira à sortir de sa réserve et à prendre parti.
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