Vous utilisez un bloqueur de publicité

Cher Lecteur,

Nous avons détecté que vous utilisez un bloqueur de publicités (AdBlock) pendant votre navigation sur notre site. Bien que nous comprenions les raisons qui peuvent vous pousser à utiliser ces outils, nous tenons à préciser que notre plateforme se finance principalement grâce à des publicités.

Ces publicités, soigneusement sélectionnées, sont principalement axées sur la littérature et l'art. Elles ne sont pas intrusives et peuvent même vous offrir des opportunités intéressantes dans ces domaines. En bloquant ces publicités, vous limitez nos ressources et risquez de manquer des offres pertinentes.

Afin de pouvoir continuer à naviguer et profiter de nos contenus, nous vous demandons de bien vouloir désactiver votre bloqueur de publicités pour notre site. Cela nous permettra de continuer à vous fournir un contenu de qualité et vous de rester connecté aux dernières nouvelles et tendances de la littérature et de l'art.

Pour continuer à accéder à notre contenu, veuillez désactiver votre bloqueur de publicités et cliquer sur le bouton ci-dessous pour recharger la page.

Recharger la page

Nous vous remercions pour votre compréhension et votre soutien.

Cordialement,

L'équipe BookNode

P.S : Si vous souhaitez profiter d'une navigation sans publicité, nous vous proposons notre option Premium. Avec cette offre, vous pourrez parcourir notre contenu de manière illimitée, sans aucune publicité. Pour découvrir plus sur notre offre Premium et prendre un abonnement, cliquez ici.

Livres
716 609
Membres
1 022 179

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode

A l'épreuve de la faim



Description ajoutée par SeRiaLectrice 2013-03-03T14:50:29+01:00

Résumé

Quatre ans après la publication du Dernier Stade de la soif, Frederick Exley [1929-1992], qui s'imaginait déjà payer les traites d'une luxueuse Chevrolet, continue pourtant de traîner ses sous-vêtements sales et sa folie ordinaire aux quatre coins du pays.

De l'île de Singer, peuplée d'adolescents nonchalants et de losers fêlés, au prestigieux atelier d'écriture de l'Iowa où il est censé enseigner, il poursuit la grande entreprise de démolition de sa propre vie au coeur d'une Amérique hypocrite et ingrate.

Capricieux, grossier et sans une once de remords, il développe une nouvelle obsession : l'écrivain Edmund Wilson, tout juste décédé. Partageant avec ce dernier une foi inébranlable en l'écriture et une capacité hallucinante à boire, Exley trouve en Wilson un homme à révérer et une carrière à laquelle, sur l'échelle du désastre, mesurer la sienne.

Dans ce vrai-faux journal, cru et sans fioriture, il consigne sa colère et son inextinguible faim de littérature. Ce livre n'est pas la suite du Dernier Stade de la soif, c'est un instantané des années 1970, traversé de dérives, de deuils et de transgressions. C'est la quête sans compromission d'un écrivain prêt à tout pour achever son manuscrit. C'est surtout la tentative, ambitieuse et désespérée, d'un homme de se soustraire à ce qu'il nommait le « chagrin universel ».

Afficher en entier

Classement en biblio - 1 lecteurs

extrait

Extrait ajouté par PoppyZ 2016-10-26T22:07:11+02:00

Puisque je n’arrivais pas à localiser les personnes que j’avais invitées, je me concentrai sur une splendide blonde assise au troisième rang, vêtue d’un élégant tailleur-pantalon en soie sauvage couleur crème, et portant autour de son cou divin une chaîne en or au bout de laquelle était suspendu un médaillon doré gros comme le poing. Elle avait tout du cliché des films du génial Groucho Marx : la parvenue clinquante, ou l’admiratrice, comme on dit chez les littéraires. Je l’avais tout de suite remarquée en m’asseyant, non seulement pour sa beauté désarmante, mais parce que sa tête, avec ses yeux violets incroyablement brillants (portait-elle des lentilles de contact ? me demandai-je), allait et venait frénétiquement de droite à gauche, comme si elle désirait embrasser simultanément tout le monde du regard, semblable à un aficionado de tennis. Lorsque finalement elle se calma, et que son lourd médaillon se cala au creux de sa poitrine apaisée, elle consulta son programme et se mit sans gêne à désigner du doigt différents écrivains à l’homme qui l’accompagnait, fendant grossièrement l’air de son index magnifiquement manucuré tandis que sa bouche pulpeuse formait ce qui ressemblait de façon indiscutable à un orifice érotique, duquel sortiraient de petits cris orgasmiques, et je souris intérieurement en me demandant si ses dessous n’étaient pas déjà en train de s’humidifier. J’avais focalisé mon attention sur elle pour deux raisons. Ma paranoïa ne m’a jamais permis de fixer quelqu’un dans les yeux ; j’ai l’impression qu’ils sont une fenêtre à travers laquelle on peut trop facilement percevoir mes déviances ; mon interlocuteur est donc inévitablement gêné par mon regard fuyant, car je me concentre toujours sur un menton, un front, une oreille ; ainsi, incapable de faire face à un seul individu, je me voyais mal affronter un public tout entier. C’est pourquoi, au cas où quelqu’un serait en train de me regarder – ce qui était improbable –, et plutôt que de fixer au loin les loges rouge et or, et risquer d’être pris pour un être affecté et prétentieux, je la choisis comme repère visuel, malgré la profusion de ses mouvements, car je savais que mon nom ne lui dirait rien, et que nul doigt manucuré ne pointerait dans ma direction.

Ironie de la situation, non que ce fût le moins du monde surprenant, l’homme qui l’accompagnait était très beau, bien plus avenant que n’importe lequel d’entre nous qui étions sur scène. Les auteurs étant rarement connus pour leur physique de star de cinéma ; en effet, si ceux qui m’entouraient me ressemblaient un tant soit peu – et j’étais prêt à le parier (quelque chose qui découle du fait d’être trop souvent enfermé avec soi-même, d’être si introverti et paniqué que le moindre gargouillis d’estomac se transforme immédiatement en terrifiant cancer du colon) –, ils restaient alors, même bien habillés et bien coiffés pour l’occasion (ou pas), des individus crasseux et obsessivement égocentriques, qui passaient le plus clair de leur temps à se triturer les orteils, se gratter le cul et les parties, péter, se renifler les aisselles, se curer le nez, s’enfoncer des crayons dans l’oreille en examinant minutieusement ensuite le cérumen ainsi récolté, et même se pignoler, car on sait que le grand Flaubert avait l’habitude de sortir son engin lorsqu’il était assis à son bureau, et d’essuyer ensuite nonchalamment la semence visqueuse sur sa veste en velours avant de retourner avec enthousiasme et détermination à son chef-d’oeuvre sur la naïve et romantique Emma.

«Non, ma princesse, pensai-je, aucun de ces tarés ici présents ne te plairait, c’est juste ce que tu voudrais croire. »

Plus que tout, je songeai comme il serait plaisant si en représailles – le comportement éhonté de la blonde ayant sans doute blessé l’homme dans sa virilité –, son chevalier servant prenait l’initiative de réprimer un de ces petits cris : il pourrait par exemple rouler son programme pour en faire un substitut phallique et, au signal du doigt hystérique, précisément au moment où sa bouche exubérante formerait son ovale le plus lubrique afin d’émettre un de ses petits gémissements à vous donner la chair de poule, lui enfoncer ce pénis de papier au fond de la gorge !

L’autre raison pour laquelle je l’avais choisie comme point de repère, c’était qu’avant de monter sur scène je m’étais promis à moi-même, sous peine de m’en vouloir à tout jamais par la suite, de ne pas passer mon temps à regarder à droite à gauche à la recherche désespérée de l’une de mes idoles, en particulier Nabokov, que je n’avais pas encore repéré, mais qui selon le programme devait recevoir cet après-midi-là la Médaille du Mérite dans la catégorie roman.

Afficher en entier

Ajoutez votre commentaire

Ajoutez votre commentaire

Commentaires récents

Commentaire ajouté par PoppyZ 2016-10-26T22:09:14+02:00

En 1976, l'auteur américain signe "À l'épreuve de la faim", journal de bord de sa banqueroute existentielle. Le livre est enfin publié en France.

MARINE DE TILLY

Publié le 08/02/2013 à 11:03 | Le Point.fr

Dans Le dernier stade de la soif (1972), Frederick Exley vomissait son dégoût de lui et de la vie sur plus de 400 pages. Sans ciller. Avec autorité et panache. Échecs en série, extases de l'autodestruction, beaucoup de sexe, une exceptionnelle capacité à ingérer des litres, décalitres, hectolitres, kilolitres d'alcool, quelques ballades en HP et un amour maniaque de la littérature... Tout cela donne, chez Exley, une oeuvre d'art. En chef.

Mais il faut toujours un certain temps aux humains pour intégrer les données, parfois déconcertantes, d'un nouveau chef-d'oeuvre. Le temps que l'auteur passe six pieds sous terre, généralement. Parfois même un peu plus. Pour Exley, ça n'a pas été le cas puisque Le dernier stade de la soif "a été considéré comme culte dès sa première parution, en 1968", dit l'éditeur. Sauf que ce n'est pas vrai. En tout cas, pas aux yeux d'Exley, dont l'addiction à la démolition de sa propre vie est encore trop forte. Le putatif succès de son livre n'est pas à la hauteur de son désir de gloire et de sa folie des grandeurs.

Alors il opte pour la folie des malheurs, écrit À l'épreuve de la faim, replonge et nous fait redécoller. Il boit encore, baise, des lolitas, ou pas, fume, transgresse, dérive, pleure la mort d'Edmund Wilson, avec qui il partage vices et délices, et qui meurt alors qu'Exley le lisait, ce qui déclenche l'obsession et l'hystérie. Il se et nous vautre dans ce qu'il appelle poétiquement le "chagrin universel", il se et nous déleste de sa "tristesse putride", éliminant férocement "les matières souillées" de son "âme malade" et géniale. Ce livre n'est ni une suite ni une fin. Ce n'est pas une réponse au Dernier Stade de la soif, encore moins une solution. Le mot qui le désigne vraiment n'existe pas. Il est comme une équation sans résultat. Il ne ressemble à rien d'autre, à un trou noir peut-être, à une île froide, au néant, au vide époustouflant, vertigineux, de la vie.

Pourquoi le lire ?

Parce qu'au fond heureusement qu'Exley ne reçut pas (ou ne crut pas recevoir) de son vivant la gloire qu'il méritait. On n'aurait pas eu droit au côté face de sa déprime abyssale et féconde. Parce que c'est rare, une dépression ambitieuse. Parce que le dégoût d'Exley, pour lui et l'univers, est largement partagé par le lecteur, et qu'on en est fou quand même. Parce que cette lecture défoule. Et parce que bien sûr qu'il faut vivre mal pour écrire bien.

Où et quand le lire ?

Sous l'effet de produits illicites, si possible. Et pour ceux qui ne mangent pas de ce pain-là, saoul, au moins. On doit bien à Exley une petite cuite.

À qui l'offrir ?

À tous les fans de Nabokov, Bukowski, Yates, Thomas Bernhard, Dionysos. À tous les nombrilistes - ce qui fait beaucoup de monde -, mais seulement s'ils ont du génie - ce qui n'en fait plus tant que ça. À tous ceux qui ont le foie en vrac et les sous-vêtements sales.

Afficher en entier

Date de sortie

A l'épreuve de la faim

  • France : 2013-02-15 - Poche (Français)

Activité récente

Les chiffres

lecteurs 1
Commentaires 1
extraits 1
Evaluations 0
Note globale 0 / 10

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode