Shan Sa
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Note moyenne : 7.88/10Nombre d'évaluations : 299
4 Citations 171 Commentaires sur ses livres
Les derniers commentaires sur ses livres
J'aurais dût écrire mes impressions au fil des pages, car en tournant la dernière je me suis statufiée, pourtant tout tend vers ce final (qui m'a néanmoins surprise).^^'
Ce que l'on suit en premier lieu ce sont, d'une part : les incertitudes et la candeur d'une jeune chinoise (relativement préservée des échauffourées rebelles), et de l'autre : l'absence de doute d'un japonais juste engagé bien entériné ; parlant toutefois mandarin.
Nous allons être témoin de leur quotidien en marche, entendre leurs réflexions et les voir prendre du plaisir dans des bras autres, (découverte côté manchou, exutoire côté nippon). Leur lien restera pur et platonique (ethnies ennemies et concours de circonstance obligent...en plus des traditions !). Leur confrontation à la violence aussi, qui ne sera pas sans douleur et traumatisme, nous atteint.
Leur rencontre va mettre du temps à se faire, nous permettant de les cerner l'un et l'autre pour ce qu'ils sont.
Ce qui va les réunir, étrangement, est la passion qu'ils ont pour le jeu de go. Place des Mille-Vent qui veut jouer trouvera un adversaire volontaire, et le hasard qui va les mettre en présence pour leur première partie n'en sera plus un pour les suivantes.
Assez peu concernée, souvent immature, séductrice pour s'amuser, la cousine de Lu n'y verra rien de particulier avant qu'il ne soit trop tard. Notre militaire lui s'avérera plus lucide quant aux sentiments qu'il nourrit, malgré lui, pour cette fine stratège et changeante demoiselle, différente à chaque rendez-vous sans qu'il sache pourquoi.
Chacun ignore ce que l'autre fait en dehors de la Place. Le Go exigeant un sérieux qui ne laisse pas de place aux mots. C'est donc en silence que l'amour va s'instiller.
Par les personnages secondaires comme principaux on a une vraie immersion dans leurs us et coutumes, et une mise en abîme de ce qu'elles engendrent.
Si le récit est par moment cru et sanglant (car l'histoire avec un grand H s'y mêle) cela n'empêche pas une forme de poésie de résonner dans ce roman, où "Chant de nuit" et "Soleil Levant" livre une bataille qui les dépasse.
Prenant.
Afficher en entierUn roman qui est triste et beau en même temps. Une bonne lecture.
Afficher en entierDes pions noirs; des pions blancs.
Des chapitres du militaire japonais; des chapitres de la jeune chinoise joueuse de go.
Et entre les deux, une mélodie qui balance. Tic tac. Tic tac.
D'un côté le défi, de l'autre la stratégie.
D'un côté l'intelligence, de l'autre la réflexion.
D'un côté la modernité, de l'autre l'insistance des traditions.
D'un côté la guerre, de l'autre la résistance.
D'un côté l'enfance, de l'autre le monde adulte.
D'un côté la violence, de l'autre la douceur du regard.
D'un côté la Chine, de l'autre le Japon.
Et au milieu des amours naissants.
Et la mort.
La joueuse de go a su trouver le chemin de mon coeur et a touché mon âme. J'ai été séduite par cette histoire d'un autre temps, d'un autre continent, de ce bout du monde aux coutumes ancestrales, pudiques, codifiées et si dépaysantes.
Certaines scènes m'ont happée, d'autres m'ont blessée.
Il n'y a pas de compromis dans l'écriture de Shan Sa.
Parce qu'il faut qu'on le sache : la vie n'épargne personne. La quiétude n'appartient qu'aux morts. La vie est une peine que seule une partie de go peut distraire.
Place des Mille Vents, le silence règne en maître. Dans mon coeur aussi.
Je ne m'attendais pas à un tel dénouement. Il me laisse sans voix. Il scelle la fin de la partie. Désormais, je vais devoir trouver un autre roman décapant, un autre adversaire. Un de ceux qui vaut le détour. Un de ceux capables de m'offrir des fleurs sous les bombes. Un de ceux dont la passion dévore tout !
"Le monde est un jeu de go dont les règles ont été inutilement compliquées." (Proverbe chinois).
Et si nous les simplifions tout en gardant leur intensité ?
Afficher en entierLa Joueuse de go appartient à ce genre d'histoires lues, vues, entendues mille fois. Dans le cas présent, l'histoire de deux inconnus que tout oppose, tissant un lien indéfectible au détour d'une partie de go, dans le parc d'une ville de Mandchourie occupée par le Japon.
Mais loin de la simple histoire d'amour, le récit nous entraîne dans le quotidien complexe de deux protagonistes impuissants face à une guerre bien plus grande qu'eux. La plume de Shan Sa s'attarde sur les détails qui donnent aux événements et aux personnages de la consistance, de la valeur, du réalisme.
Il ressort de ce roman une intensité telle qu'il est difficile de rester indifférent au destin de cette joueuse de go et de cet officier japonais, deux présences qui resteront ancrés dans l'imaginaire du lecteur encore longtemps après le coup final.
Afficher en entierGrosse déception pour ce livre qui m'avait attirée pour deux aspects : le jeu de go et cette période historique.
En ce qui concerne le jeu de go, si j'ai bien aimé la distinction qui est faite entre la façon de le jouer (et de le penser) entre le Japon et la Chine, rien d'autre ne m'a paru marquant. Tout autre jeu aurait pu faire l'affaire pour ces rendez-vous quotidien entre nos deux protagonistes, le go est un prétexte plus qu'un personnage à part ou un "lieu" (de rencontre, de lutte, d'appréhension de l'un et de l'autre) à part entière.
Bon, premier aspect raté. Mais le second ? A part l'intrigue secondaire concernant Jing et Min, rien de bien extraordinaire à mon goût et je chercherai donc autre part pour un roman sur cette période et cette région géographique, même si je retiens une émancipation des moeurs agréable à lire.
Là où j'ai vraiment été déçue, voire mise mal à l'aise, ce sont les scènes de sexe qui m'ont paru froides, voire violentes. J'ai eu du mal à passer ces pages. De plus, je trouve l'attachement de ce soldat japonais pour notre joueuse de go très superficiel, il s'imagine beaucoup de choses à cause d'une habitude culturelle à interpréter le non-verbal et le non-dit des autres là où elle ne voit rien comme il le conçoit. Il tombe amoureux de sa soit-disant ouverture, de sa fragilité et de choses qu'il conçoit comme des avances répétées et, elle, sans jamais rien penser de lui, tombe amoureuse à la dernière seconde de son silence et de tout ce qu'elle peut projeter sur lui qui le rendrait différent des autres hommes (garçons) qu'elle a connue.
Dernier point noir pour moi, elle commence comme un personnage fort, indépendant, caractériel et, si j'ai à peu près apprécié suivre ses péripéties amoureuses, sa façon de se découvrir elle-même et de s'inventer une vie romanesque, je regrette qu'elle ne termine pas sur une note aussi forte que quand on l'a rencontrée.
Afficher en entierUn superbe récit qui m'a été recommandé il y a fort longtemps. En le lisant, j'ai regretté d'avoir attendu tant de temps…
Deux récits parallèles, deux cultures, une guerre. Le Japon d'un côté, la Mandchourie de l'autre. Et cette jeune fille, exceptionnelle joueuse de go. En un rien de temps son histoire devient un échiquier où les personnes autour d'elles tombent comme des pions.
Et puis enfin, les deux personnages dont le destin ne semble pas vouloir les réunir, au premier abord, jusqu'au jeu de go. Ils communiquent silencieusement durant leurs parties ; ils s'analysent, tentent de percer leurs secrets. Ils s'interrogent.
Je ne m'attendais pas à cette fin. Si tragique… Mais en même temps, elle est belle. J'ai encore plus aimé ce livre pour cette conclusion. S'ils ne semblaient pas avoir eu une relation "ordinaire", le jeu de go étaient leur espace, sans mots, mais tout en regard et adresse.
Afficher en entierJe termine ce roman avec un sentiment mitigé : j'ai aimé voyager aux côtés de la jeune mère de la plaine du milieu jusqu'à la cité interdite, j'ai aimé la musique de la vie de Seng Feng mais la fin me laisse vraiment dubitative.
Afficher en entierUn livre pour les cours auquel j’ai eu du mal à accrocher au début. Ce n’est pas du tout mon genre de prédilection toutefois les chapitres étaient courts et plutôt fluide. Je n’ai malheureusement pas vraiment accroché à la plume et à la manière dont a été tourné l’histoire.
Le récit est assez lent en soit, ce qui m’a fait décrocher plusieurs fois… Je n’étais pas tellement impliqué dedans, si bien que, même si je ne connaissais pas la période (les années 30 en Mandchourie) et que c’était assez intéressant à découvrir, et bien, je n’ai presque rien retenu.
Un petit flop en soi. Mon cerveau aurait pu être comparé à une passoire ou un filet de pêche déchiré. Les informations rentraient aussi vite qu’elles ressortaient. De plus, les diverses scènes de sex* m’ont juste mis mal à l’aise. Je ne comprenais pas pourquoi elles étaient là. Cela ne concerne même pas nos deux protagonistes ensemble !?
L’histoire « d’amour » ne m’a pas convaincu non plus. J’aurais aimé l’apprécier un peu plus, on aborde quand même la guerre, il y a le parallèle entre deux cultures, le jeu de go…
Néanmoins ! Je tiens à souligner la fin. Elle m’a vraiment surprise, dans le bon sens du terme ! Outre le fait que je ne m’attendais pas du tout à cette tragédie (assez belle dans un sens), il y avait une fin fermée et j’avais vraiment peur du contraire. Je le termine donc sur une bonne note, je suis soulagée.
Afficher en entierLa Joueuse de go est un livre plutôt moyen : ni vraiment très bon, ni réellement mauvais. C'est un bon livre pour adolescent(e)s, c'est sûrement pour cela (et pour les quelques rares paragraphes de sexe) que ce livre a obtenu le Goncourt des Lycéens.
Disons-le tout de suite, le livre est poétique, le style est très intéressant et fluide, le fait que les chapitres impairs soient du point de vue de la jeune Chinoise et que les chapitres pairs soient du point de vue du jeune Japonais est quelque chose que j'ai apprécié, quoiqu'on soit vite perdu si on ne fait pas attention. Pour moi, le seul défaut de cette alternance des points de vue (au-delà du fait qu'on est vite perdu si on ne lit pas régulièrement), c'est qu'il n'y a jamais de chapitre commun aux deux protagonistes, on a toujours le point de vue de l'un d'eux, on n'a jamais un chapitre au point de vue neutre, et fatalement, la relation (trop tardive !!) entre les deux personnages en pâtit. En un sens, ce livre est une belle porte d'entrée sur les cultures chinoise et japonaise (ou tout du moins sur l'interprétation chinoise de la culture japonaise). Les chapitres sont plutôt courts (entre 1 page et 5 pages en général) et cela n'est pas embêtant en ce que l'auteure arrive toujours à faire en sorte qu'on veuille lire la suite.
Néanmoins, certains passages du livre sont fades, clichés, bêtes et surtout très longs. Je pense, par exemple, au chapitre 24, quand le Japonais raconte comment il a vécu un séisme : c'est fade, cliché et bête. Ou encore au chapitre 27, quand la Chinoise comprend qu'elle est amoureuse de Min, un communiste : digne des romans à l'eau de rose.
Plus encore, si les scènes de sexe sont un des points forts pour d'aucuns (les adolescents libidineux, en sommes), pour moi, elles sont plutôt faiblardes, comme ces scènes dans les films américains nuls : puritaines ! C'est un comble pour une scène de sexe que d'être puritaine : montre au lieu de dire ! D'ailleurs, cette remarque (montre au lieu de dire) peut s'appliquer, à peu près, à tout le livre : Shan Sa dit, dit, dit et dit encore, mais montre rarement.
D'ailleurs, ces scènes de sexe peuvent également être bêtes, fades et clichées. Au chapitre 40, par exemple, le Japonais et Orchidée ont un rapport sexuel (peut-être le rapport le moins puritain) et, soudain, elle « sombre et crie » ! On se retrouve, dès lors, avec une sorte de fantasme nul pour adolescent libidineux, écrit par l'un d'eux et pour eux. Cependant, si c'est censé représenter la misogynie du Japonais et sa stupidité adolescente, c'est réussi. Mais, est-ce vraiment le cas ? En effet, je me permets d'en douter pour plusieurs raisons : d'une part, les scènes de sexe, même avec le Japonais, restent puritaines (cachez cette scène que je ne saurai voir !) et sont traitées de la même manière avec la Chinoise.
Depuis le début, je parle de ce Japonais et de cette Chinoise (les deux protagonistes anonymes du roman), mais je n'ai jamais parlé réellement de leur relation. Ce livre est censé nous compter l'histoire de leur relation, relation impossible et qui va à l'encontre de leurs cultures, qui s'oppose à toute la situation extérieure (la guerre). Seulement, cette relation arrive trop tardivement (après le chapitre 50 si je ne me trompe pas : ils se rencontrent après la moitié du livre !). Plus encore, les personnages sont assez fades. Ou plutôt : si la Chinoise a une personnalité assez intéressante et forte au début du livre, quoiqu'elle perde peu à peu cette personnalité, elle devient vite lassante et surtout ne devient qu'une simple adolescente née avec une cuiller en argent dans la bouche ; le Japonais, quant à lui, est clairement chiant comme la pluie ! Et comme les personnages sont fades, leur relation en pâtit. Et elle n'a clairement pas besoin de ça, en ce que l'alchimie entre les deux protagonistes est mauvaise. En plus clair : on me raconte l'histoire de deux personnages qui m'indiffèrent, puis de leur relation inintéressante et pas crédible pour un sou en ce qu'ils ne sont attirés l'un pour l'autre que par la force du scénario !
J'aimerais, toutefois, nuancer un peu mon propos. Certains passages sont touchants, et sont très intéressants. Je pense au chapitre 50 quand le Japonais se demande « Qui suis-je ? » ; dommage que ça soit si rare et que, in fine, les personnages soient si fades et leur relation si vaine.
J'aimerais également m'attarder sur ce qui est, pour moi, une occasion manquée : le livre s'appelle la joueuse de go, la Chinoise joue beaucoup au go, le jeu de go est censé rapprocher les protagonistes. Et pourtant, le go est sous-exploité, comme s'il n'était pas central. Et, dans ce cas, pourquoi avoir appelé ce livre la Joueuse de go ?! On se retrouve ainsi avec quelques remarques allusives sur le go, avec quelques passages allusifs avec le go qui, finalement, ne racontent pas grand-chose.
Finalement, je ne suis pas le public visé par cette œuvre, à la qualité si inégale. Ainsi, ma critique sera sûrement inutile.
Afficher en entierJe pense que c'est grâce à ce livre que j'ai pu me plonger pleinement dans la lecture, en me réconciliant avec les livres autres que les manga/bd.
Il m'avait tellement touché ? Avec sa dureté, l'écriture si belle. Rien n'est très joyeux dans ce roman, mais on prend, on accepte, car c'est la dure réalité qui a été vécu.
La fin m'a tellement surprise aussi !
Afficher en entierLes gens aiment aussi
Dédicaces de Shan Sa
et autres évènements
Aucun évènement prévu
Editeurs
Gallimard : 6 livres
Albin Michel : 5 livres
LGF - Le Livre de Poche : 3 livres
Grasset : 2 livres
Le Livre de Poche : 1 livre
L'Archipel : 1 livre
william blake and co : 1 livre
Biographie
Née à Pékin en 1972, Shan Sa y vécut jusqu’en 1990, subissant les évènements de Tien’anmen. Installée depuis douze ans en France, elle a poursuivi ses études à l’Institut catholique de Paris, puis a travaillé, de 1994 à 1996, pour le peintre Balthus.
Son premier texte, Shan Sa l’écrit dès l’âge de sept ans. Elle finit lauréate au concours national de la Poésie des Enfants, quatre ans plus tard. Porte de la Paix céleste (Le Rocher, 1997) est son premier roman écrit en langue française, pour lequel elle reçoit la bourse Goncourt du premier roman, le prix de la vocation littéraire. Viendront ensuite Les quatre vies du saule (Grasset, 1999), récompensé par le prix Cazes, et La joueuse de Go (Grasset, 2001), couronné par le prix Goncourt des lycéens.
La galerie d’art parisienne Navarra a exposé les œuvres de Shan Sa en septembre 2001.
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