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Peeta et moi nous nous reconstruisons ensemble. Il y a encore des moments où je le vois saisir un dossier de chaise et s'y accrocher le temps que les mauvais souvenirs s'éloignent. Je me réveille de temps en temps en hurlant, assaillie de visions de mutations génétiques et d'enfants morts. Mais ses bras sont toujours là pour me réconforter. et une nuit, ses lèvres. Quand j'éprouve de nouveau cette sensation brûlante qui s'était emparée de moi sur la plage, je comprends que sella ne pouvait pas se terminer autrement. Que pour survivre, je n'ai pas besoin de la flamme de Gale, nourrie de sa rage et de sa haine. J'en ai déjà bien assez en moi. Ce qu'il me faut, c'est le pissenlit au printemps. le jaune vif qui évoque la renaissance plutôt que la destruction. La promesse que la vie continue, en dépit de nos pertes.Qu'elle peut même être douce à nouveau. Peeta est le seul à pouvoir m'offrir ça.

- Tu m'aimes. Réel ou pas réel ?

Je lui réponds :

- Réel.

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Extrait ajouté par selhyn 2014-11-26T21:08:23+01:00

... je comprends que cela ne pouvait pas se terminer autrement. Que pour survivre, je n'ai pas besoin de la flamme de Gale, nourrie de sa rage et de sa haine. J'en ai déjà bien assez en moi. Ce qu'il me faut, c'est le pissenlit au printemps. Le jaune vif qui évoque la renaissance plutôt que la destruction. La promesse que la vie continue, en dépit de nos pertes. Qu'elle peut même être douce à nouveau. Peeta est le seul à pouvoir m'offrir ça.

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Je le sens s’éteindre dans ma main. Je lève le bras gauche et me penche sur le côté pour arracher la pilule que j’ai dans la manche. Mais mes dents se referment sur de la chair. Je rejette la tête en arrière, confuse, et me retrouve nez à nez avec Peeta.

Son regard ne se dérobe pas cette fois-ci. On voit la trace sanglante de mes dents sur le dos de sa main posée sur ma pilule.

— Laisse-moi ! dis-je en grognant, tout en m’efforçant de me dégager.

— Pas question, dit-il.

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Je m’attends à une réunion de tournage dans laquelle Plutarch m’expliquerait où me tenir et me donnerait des indications sur l’exécution de Snow. Au lieu de quoi, je me retrouve dans une pièce où six personnes sont assises à une table. Peeta, Johanna, Beetee, Haymitch, Annie et Enobaria.

Tous portent l’uniforme gris des rebelles du Treize. Aucun n’a l’air vraiment dans son assiette.

— Que se passe-t-il ? dis-je.

— Aucune idée, répond Haymitch. Apparemment, c’est une réunion des vainqueurs survivants.

— Il ne reste que nous ?

— Le prix de la célébrité, commente Beetee. Nous sommes devenus la cible des deux camps. Le Capitole a éliminé les vainqueurs qu’il soupçonnait de rébellion. Les rebelles se sont chargés de ceux qu’ils pensaient être de mèche avec le Capitole.

Johanna jette un regard noir à Enobaria.

— Alors pourquoi est-elle encore en vie ?

— Elle tombe sous la protection de l’accord que nous avons passé avec le geai moqueur, intervient Coin en entrant derrière moi. Aux termes duquel Katniss Everdeen acceptait de soutenir la cause rebelle en échange de l’immunité pour les vainqueurs capturés. Katniss a rempli sa part du marché, et nous avons l’intention d’en faire autant.

Enobaria sourit à Johanna.

— Pas la peine de prendre ce petit air satisfait, grogne Johanna. On finira par t’avoir quand même.

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Je me relève, je passe la porte et je sors dans le couloir pour aller frapper à sa chambre. Voyant qu’il ne répond pas, j’entre.

Beurk ! Stupéfiant, de constater à quelle vitesse il peut dégrader un endroit. Sa chambre est jonchée d’assiettes sales, de tessons de bouteilles et de meubles renversés lors de ses débordements éthyliques. Je le trouve ivre mort, sale et mal rasé, empêtré dans ses draps.

— Haymitch, lui dis-je en lui secouant la jambe.

Naturellement, ça ne suffit pas. Je lui donne encore deux ou trois secousses avant de lui renverser un pichet d’eau sur la tête.

Il se redresse avec un petit cri, en frappant à l’aveuglette avec son couteau. Apparemment, la fin du règne de Snow n’a pas mis un terme à ses cauchemars.

— Oh. C’est toi, bredouille-t-il d’une voix pâteuse.

— Haymitch…, dis-je.

— Écoutez-moi ça ! Le geai moqueur a retrouvé sa voix ! s’écrie-t-il en gloussant. C’est Plutarch qui va être content. (Il attrape une bouteille et boit au goulot.) Pourquoi suis-je tout trempé ?

Je laisse discrètement tomber le pichet dans mon dos, sur une pile de linge sale.

— J’ai besoin de votre aide, dis-je.

Haymitch lâche un rot. La pièce s’emplit de relents d’alcool.

— Qu’est-ce qui t’arrive, chérie ? Encore des peines de coeur ?

J’ignore pourquoi mais cette réaction me fait plus mal que tout ce qu’Haymitch a jamais pu me dire. Ça doit se voir sur mon visage, car même dans son état d’ivresse, il essaie de rattraper ces paroles malheureuses.

— D’accord, je m’excuse. (Je suis déjà à la porte.) Je m’excuse ! Reviens !

Au bruit de son corps qui s’étale par terre, je devine qu’il a voulu me rattraper, mais en vain.

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Dans l’éclairage fluorescent, ses cernes ressemblent à des ecchymoses.

— Il reste encore un peu de temps. Tu devrais dormir.

Il se rallonge sans discuter, le regard perdu dans la contemplation d’un écran lumineux dont l’aiguille oscille de gauche à droite. Lentement, comme je le ferais avec un animal blessé, je tends la main pour écarter une mèche qui lui tombe sur le front. Il se fige à mon contact, mais ne se dérobe pas.

Alors, je continue à lui caresser les cheveux. C’est la première fois que je le touche volontairement depuis la dernière arène.

— Tu cherches encore à me protéger. Réel ou pas réel ? murmure-t-il.

— Réel, dis-je. (Voilà qui me paraît mériter quelques explications.) Parce que c’est ce que nous faisons toi et moi. On se protège l’un l’autre.

Il s’endort en moins d’une minute.

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Quelques minutes avant 4 heures, Peeta revient à la charge.

— Ta couleur préférée… c’est bien le vert ? me demande-t-il.

— C’est ça. (Puis un détail me revient.) Et la tienne, c’est l’orange.

— L’orange ?

Il ne semble pas convaincu.

— Pas l’orange vif. Mais un orange doux, comme dans un coucher de soleil. En tout cas, c’est ce que tu m’as dit un jour.

— Oh. (Il ferme les yeux brièvement, peut-être pour évoquer le coucher de soleil en question, puis hoche la tête.) Merci.

D’autres mots se bousculent hors de ma bouche :

— Tu es un peintre. Un boulanger. Tu aimes dormir avec la fenêtre ouverte. Tu ne prends jamais de sucre dans ton thé. Et tu fais toujours un double noeud à tes lacets.

Puis je plonge sous ma tente avant de me laisser aller à

quelque chose de stupide, comme me mettre à pleurer.

Chapitre 19

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Boggs lui confisque son arme et s’éloigne pour passer un coup de téléphone.

— Ça ne servira à rien, nous prévient Peeta. C’est la présidente elle-même qui a décidé de mon affectation. Elle a dit que vos spots de propagande avaient besoin d’un petit coup de fouet.

C’est peut-être vrai. Mais si Coin nous envoie Peeta, ça veut dire également autre chose. Que je lui suis désormais plus utile morte que vivante.

Chapitre 18

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De temps à autre, on a vraiment besoin des services d’un tireur d’élite. Nous sommes huit à lever la main mais le choix ne se porte jamais sur Gale, Finnick ou moi.

— Tu n’avais qu’à être moins photogénique, dis-je à Gale.

Ah, si les regards pouvaient tuer…

Chapitre 18

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J’envisage d’aller faire mes adieux à Peeta, mais ce serait probablement pénible pour nous deux. Je glisse tout de même sa perle dans la poche de mon uniforme. En souvenir du garçon des pains.

Chapitre 18

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