Extraits

Mais j'hésite à lui parler de ce qu'on éprouve à tuer. Des victimes qui ne vous quittent plus jamais.

- Ceux que vous aimiez, ce qui pouvait avoir de l'importance à vos yeux, tout ça cesse pratiquement d'exister. Votre réalité se résume au ciel rose, aux créatures de la jungle et aux tributs qui en veulent à votre peau. Le reste ne compte plus. Même si ça fait mal au ventre, vous savez que vous allez devoir tuer, parce que dans l'arène on n'a droit qu'à un seul souhait. Et il vous coûte très cher.

- Il vous coûte la vie, dit Caesar.

- Oh non. Bien plus que ça, dit Peeta. Assassiner des innocents ? Ca vous coûte tout ce que vous êtes.

Ladies and gentlemen, welcome to the seventysixth Hunger Games.

- Finnick Odair

C’est comme un jeu. Répétitif. Un peu lassant, même, après plus de vingt ans.

Mais j’ai connu des jeux bien pires.

Page 456 VF

"Mes enfants, qui ne savent pas qu'ils jouent sur un cimetière.

Peeta dit que tout ira bien. Nous sommes ensemble. Et nous avons le livre. Nous saurons leur expliquer d'une manière qui les rendra plus courageux. Mais un jour, il faudra bien leur parler de mes cauchemars. D'où ils me viennent. Pourquoi ils ne s'effaceront jamais complètement.

Je leur apprendrai comment je survis. Je leur dirai que certains matins, je n'ose plus me réjouir de rien de peur qu'on me l'enlève. Et que ces jours-là, je dresse dans ma tête la liste de tous les actes de bonté auxquels j'ai pu assister. C'est comme un jeu. Répétitif. Un peu lassant, même après plus de vingt ans.

Mais j'ai connu des jeux bien pires."

Alors, après, quand il me glisse à

l’oreille :

— Tu m’aimes. Réel ou pas réel ?

Je lui réponds :

— Réel. 

Pour l'instant, nous sommes dans cette période bénie où chacun s'accorde à reconnaître que les horreurs récentes ne devraient jamais se répéter. Mais la mémoire collective est généralement de courte durée. Nous sommes des êtres versatiles, stupides, amnésiques et doués d'un immense talent d'autodestruction.

Il ne faut surtout pas te laisser aller. C'est dix fois plus long de se reconstruire que de s'écrouler.

Des cendres tourbillonnent autour de moi, et je relève le col de ma chemise devant ma bouche. Le fait de me demander non pas ce que je respire, mais qui, me donne des haut-le-cœur.

Fermer les yeux ne sert à rien. Le feu flambe d’autant plus vivement dans l’obscurité.