La Légende arthurienne, Tome 3 : La Quête du Graal et le Destin du royaume

Sur toute l'immensité de la plaine de Salesbières, des milliers d'hommes s'affrontaient. La bataille se déroulait, toujours plus féroce, plus cruelle. Les écus depuis longtemps détruits, le fer fendait le fer, les fléaux d'armes fracassaient les heaumes, les épées sectionnaient des bras, les haches ouvraient des crânes. Le sang se répandait entre les plaques des armures, il ruisselait sur les mailles scintillantes des hauberts, rougissait les cottes d'armes qui n'étaient pas encore parties en lambeaux..

Tout n'était que furie et paraissait devoir se fondre dans une clameur de forge. Le martèlement assourdissant du métal ne parvenait pourtant pas à couvrir complètement les autres bruits des combats. Les guerriers criaient, leurs accents de fureur se mêlaient à l'appel des blessés, aux hurlements de ceux qui sentaient, stupéfiés, le métal les pénétrer. Au son des buisines et des tambours, les bataillons refluaient par moments derrière les piquiers et les archers avant de lancer une nouvelle charge. Chaque fois, ils étaient moins nombreux. Le champ de bataille se couvrait de cadavres d'hommes et de chevaux qui offraient à la plaine un relief macabre.