Ahhh… Musso… l’auteur à la mode dont tout le monde parle. Chacun aura vu dans ces salles d’attente de médecin toutes ces « prétentieuses ridicules » sortir de leur sac le dernier Musso pour le lire avec le petit doigt levé. Pour ne pas avoir l’air plus bête que la moyenne, j’en ai lu quelques-uns ; et j’atteste… que c’est affligeant ! Pire, je pourrais faire un copier-coller de ce commentaire pour toutes les « productions » de ce monsieur. Car en réalité, la méthode et la trame sont identiques pour tous ses romans ; au point même qu’on se demande s’il ne les a pas fait sur ordinateur ! En gros, il vous faut savoir que vous n’aurez jamais aucun dénouement original. Tout est en non-dit, non-su, et en ce qui me concerne… non-lu ! En réalité, quand on dit que ce monsieur Musso est un auteur à la mode, je pense que l’on ne croit pas si bien dire. Car quand je vois ceux qui lisent du Musso en public, j’ai l’impression qu’ils ne lisent pas à proprement parler pour le contenu (affligeant !) ; mais davantage dans le but « d’être VU » en train de lire du Musso. Un peu comme on paraderait avec un dernier article de sac ou de vêtements à la mode. À fuir…

J’ai un sentimentalisme particulier avec cette œuvre, car j’ai pris un énorme plaisir lorsque j’ai commencé à la lire à l’âge de neuf ans. Je l’ai relu trois ans plus tard, et comme souvent avec les grands romans, ma perception a été différente. J’apprécie beaucoup les autres livres de cet auteur de science-fiction mais c’est vraiment celui-ci mon préféré. À noter que mon livre personnel possède une couverture magnifique comment faisait souvent la collection 1000 soleils (excellente collection de sciences-fictions et de fantastique qui a disparu depuis comme beaucoup d’autres choses) : un superbe dessin d’Enki Bilal (La foire aux immortels). Je pense que c’est aussi un roman intéressant pour tous les adolescents qui sont mal dans leur peau (comme je l’étais moi-même) car on ne peut s’empêcher de s’identifier au héros qui est particulièrement attachant…

Un livre très original, auquel est attaché un souvenir particulier car je me rappelle avoir lu la trilogie lorsque j’étais entre la deuxième et la troisième année de médecine, dans un chantier de fouilles avec des jeunes dans le sud de la France. C’est plus tard que j’ai lu Bilbo le Hobbit. Ces deux ouvrages sont très différents, car Bilbo a été écrit plus d’une décennie auparavant, et il s’agissait à l’origine d’un livre pour enfants. Ce qui explique que le style et la profondeur des personnages sont beaucoup plus complexes et intéressant dans le Seigneur des anneaux. C’est aussi pour cela que je considère que la récente adaptation de Bilbo le Hobbit au cinéma est un non-sens, car cela a été tourné pour des adultes, avec même une vision beaucoup plus noire que la trilogie précédente du Seigneur des anneaux qui étaient bien meilleures à tous points de vue, et beaucoup plus conforme à l’esprit du livre. Je rappellerai au passage une production très originale qui avait été créée il y a plus de 20 ans en mélangeant dessins animés et personnages filmés, concernant la première moitié de la trilogie. Malheureusement c’est un projet qui n’a pas eu de suite et je le déplore. Mais néanmoins, le DVD, vaut le détour. Enfin, c’est pour moi la seule œuvre originale qui aborde une époque de Moyen Âge mythique, mais sans aucunement faire référence à de la violence. Je me demande même encore maintenant comment l’écrivain a réussi à aborder cette histoire sans jamais tomber une seule fois dans le trash, viol, torture à la mode Game of thrône : sans doute cela s’explique-t-il par la pudibonderie de l’époque, mais au final ce n’est pas un mal quand on voit les dérives actuelles.

Pour moi, c’est une œuvre phare dans la littérature. Parce qu’en réalité, je ne connais aucun équivalent de ce type, tellement c’est original, sensible, hors normes. Même quand on lit la biographie de Saint-Exupéry, on s’aperçoit qu’il l’a écrit à la fin de sa carrière et que c’était vraiment un projet personnel, pas vraiment encouragé par le monde VIP américain d’entre-deux-guerres dans lequel il avait refait sa vie ; avant de revenir se battre (et mourir) durant la deuxième guerre mondiale. C’est une œuvre que l’on peut lire à tout âge et qui délivre un message différent à la fois à l’enfant et à l’adulte. À noter qu’elle a été adaptée récemment dans un film d’animation qui n’était pas si mauvais que cela, tout au moins dans sa première partie. Pour moi, c’est un livre que chaque enfant devrait lire pour que le monde soit un peu moins pire qu’il n’est.

Le hasard a voulu que le joueur d’échecs soit le premier livre que j’ai lu de Stefan Zweig. Et j’admets que c’est pratiquement le seul que j’ai apprécié de l’auteur car j’ai très peu accroché aux autres romans. En revanche, je trouve celui-ci assez exceptionnel en terme d’originalité. Pour moi, c’est même une exception dans l’œuvre de cet écrivain, notamment parce que le côté fantastique de l’histoire est si « hors norme » qu’elle demeure intemporelle ; contrairement à ses autres créations qui sont pour la plupart très datés sur les codes de son époque. Une époque tellement révolue que l’on a du mal à s’identifier aux personnages. Mais pour ceux qui aiment la littérature fantastique, c’est vraiment « un must » à lire !