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Origami



Description ajoutée par AlicePetit 2016-02-01T18:07:32+01:00

Résumé

S’il vous est parfois arrivé de songer « j’aimerais bien être dans sa tête pour savoir ce qu’il ou elle pense vraiment », vous devez lire Origami, nouveau roman de Gilles Bojan ! Gaspard Blanc, héros bien malgré lui de cette aventure extraordinaire, va pouvoir en juger.

Le TGV Montpellier Paris déraille. A bord, un seul rescapé éjecté du train. Qui est donc ce Gaspard Blanc plongé dans un coma profond ?

Il aimait les forêts de Lozère et croyait en l’amour éternel. Sentir le papier glisser entre ses doigts, voilà ce qui lui faisait du bien. Mais ça, c’était bien avant l’accident. Ingénieur discret, il avait tracé le sillon d’une vie provinciale paisible dans laquelle chacun des personnages paraissait être à sa place. Mais ça, c’était avant…

Par un coup du sort, son esprit est projeté dans la tête de ses compagnons de vie ; ainsi, spectateur impuissant, il revit les grands évènements de son existence de leur point de vue. Complaisances et mensonges lui apparaissent sous le jour le plus cru. Ne serait-il qu’un simple pion au beau milieu de cette mise en scène ?

Origami emprunte à l’art du pliage japonais l’idée que ce que l’on voit n’est pas nécessairement la vérité mais ce que l’on en perçoit. Habilement construit, le roman présente successivement les souvenirs du monde presque parfait de Gaspard, les « figures », et ces mêmes souvenirs mis à plat.

Ce magnifique roman flirte avec l’irréel pour mieux réfléchir à l’envers de notre décor. Savoir ou ignorer, voilà une question qui fait écho à une célèbre interrogation et qui résume le dilemme de chaque être humain.

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Classement en biblio - 2 lecteurs

extrait

Extrait ajouté par AlicePetit 2016-02-01T18:05:12+01:00

UNE FIGURE DÉCHIRÉE

À cet instant précis, vous dire que tout va bien serait mentir.

J’aurais aimé que ma vie ressemble à une feuille de Washi, ce papier japonais utilisé en Origami : fine, souple et suffisamment solide pour résister à plusieurs séries de pliages. Aujourd’hui, je ne suis qu’une figure froissée, aux angles passablement écornés, susceptible de rompre à la première déchirure.

Mon corps ne répond plus aux sollicitations du cerveau, mais le simple fait de vous décrire ma situation laisse supposer que j’aurais peut-être préservé une certaine forme de conscience. Toute déglutition se transforme maintenant en un véritable calvaire. Un peu comme si un douanier filtrait chacune de mes gouttes de salive à la frontière qui mène à l’œsophage. Je suis seul, mais je devine de multiples présences. Je grelotte, mais il me semble percevoir des lueurs de flammes. Est-ce que je souffre ? Difficile de l’affirmer. J’ai toujours considéré la douleur comme une notion relative. Quand on prétend avoir mal, c’est toujours en fonction d’un repère, d’un souvenir, d’une échelle de souffrances clairement graduée dans notre esprit : une rage de dents, une fracture, un coup de poing, un chagrin d’amour. Je me souviens par exemple de ce clou sur lequel mon pied s’était malencontreusement posé un après-midi d’été. Un clou tordu, usagé, limite rouillé. Mon père, le dos martyrisé par de longues journées passées à fixer des pannes de bois sur les toits de Lozère, n’aurait jamais laissé s’échapper ce qui constituait à la fois un accessoire précieux du menuisier autant qu’une arme blanche redoutable. Ce maudit clou provenait d’une autre caisse à outils et il avait choisi d’élire domicile sous les rebords molletonnés de ma voûte plantaire. Vu l’enclavement du lieu de chantier et la distance de l’hôpital, mon père avait jugé préférable de retirer lui-même l’intrus à l’aide d’une pince et d’un flacon de mercurochrome qu’il conservait toujours à portée de mains. « On ne savait jamais ». Je pense que les loups du parc naturel se souviennent encore de mes hurlements bestiaux.

Comme d’habitude, seul le contact physique avec mes douces feuilles de papier avait pu contribuer à retrouver une certaine forme de sérénité quelques heures plus tard. L’origami, et d’une manière plus générale toute forme de contact avec les matières dérivées du bois, avaient en toutes circonstances une étrange vertu apaisante sur ma personne. Je ne compte plus les contrariétés ni vexations de toutes sortes pansées par le pouvoir miraculeux des pliages méticuleux. Adolescent, il m’arrivait de verrouiller la porte de ma chambre durant toute une demi-journée, rien que pour dessiner, plier, déplier, corner et ajuster chaque centimètre carré d’une figurine entièrement conceptualisée. Même si chez les Blanc, affronter la douleur est devenu au fil des générations un dogme familial, cet événement constitue aujourd’hui encore un point d’ancrage significatif dans ma graduation personnelle des douleurs physiques. Il y a eu les souffrances d’avant et celles d’après le clou.

Donc si l’on se réfère à l’intensité de ces douleurs, je suis actuellement nettement en deçà. Tout au plus noyé dans une certaine confusion physique et mentale, même si mon corps ressemble désormais à une carcasse visqueuse flanquée sur une surface bétonnée.

Je me souviens de certains visages dans le train, puis plus rien. Un trajet Nîmes-Paris soporifique sur la ligne Montpellier-Paris. Le goût chimique du jambon-beurre à sept euros, le roulis paisible du train à grande vitesse et puis ce trou noir béant. À force de solliciter ma luette et ses organes périphériques, il me semble émettre un son par le canal qui devait ressembler il y a quelques heures encore à une bouche. Rien n’est moins sûr. Mes yeux voudraient s’ouvrir davantage pour identifier précisément toutes ces ombres qui se déplacent au rythme de mouvements rapides, tandis que la mise au point devient techniquement impossible. La netteté de ce champ de vision existe dans ma mémoire et nulle part ailleurs. L’idée d’une présence devrait m’apporter un peu de réconfort, alors que je suis au contraire terrorisé par le scénario que j’entrevois. Je suis là, inerte et sans aucune acuité, allongé dans un sale état au milieu d’une agitation que je ne peux que deviner.

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Date de sortie

Origami

  • France : 2015-11-27 - Poche (Français)

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