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Pô, le roman d'un fleuve



Description ajoutée par favoria 2014-06-10T20:26:38+02:00

Résumé

Un voyage à travers le plus grand fleuve d'Italie, mené par l’écrivain italien Paolo Rumiz en compagnie de canoéistes, de bateliers et de pêcheurs. Un voyage à la découverte d'un cours d'eau sauvage fait de rencontres, de nourriture et d'aventures. Une histoire racontée du point de vue du courant, qui se déplace vers le delta et ses magnifiques plages. Au-delà de ses rives, se trouvent les quatre régions les plus peuplées d'Italie, industrielles, bruyantes, polluées. Mais au milieu du fleuve, Paolo Rumiz et ses argonautes trouvent un espace non contaminé, un silence tel qu’ils se surprennent à chuchoter, d’une rayonnante beauté, malgré les catastrophes environnementales causées par l'homme. Paolo Rumiz entreprend en 2012 ce périple sur ce fleuve secret qui est pour lui la quintessence de tous les fleuves du monde, hors de l’histoire des hommes ou entremêlé à elle. Pas de plan précis pour ce voyage : juste une rivière, un départ et un point d'arrivée, mais très vite, le voyage devient une histoire, venue de loin, une histoire de mémoire. Paolo Rumiz sait faire du Pô un véritable protagoniste, entièrement raconté à fleur d’eau, pour la première fois, dans un abandon des sens inédit, passionnant, qui réinterprète les couleurs des terres et des fonds, les mets, les vins, les dialectes, les yeux qui l’interrogent, l’effleurent, le scrutent. Et puis, il y a les rencontres avec le « peuple » du fleuve. Sur le fleuve, l’aventure devient un roman, un voyage intérieur, une aventure tirée de l’imagination, caressée par des fantasmes, à deux pas de l’âme.

pris sur http://www.babelio.com/livres/Rumiz-Po-le-roman-dun-fleuve/590122

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Classement en biblio

extrait

Extrait ajouté par favoria 2014-06-10T20:31:54+02:00

La carte infinie

Après Crémone, un bon vent se leva et Paolo Lodigiani éteignit le moteur pour hisser la voile. Nous fûmes assaillis par un silence inattendu, stupéfait. Nous étions dans le ventre même de la locomotive industrielle de l'Italie ; juste au-delà de la levée résonnaient les bruits de ferraille des aciéries, les flatulences des porcheries, les vrombissements des mastodontes montés sur pneus, mais sur le fleuve, un calme si absolu régnait que nous nous mîmes spontanément à parler à voix basse. Le silence s'était installé à bord : Valentina et Alex étaient restés à terre et nous étions loin de tout, entre des murs de végétation, comme sur le Mékong ou le Mississippi. La grand-voile s'était tournée de trois quarts, le vent soufflait en biais par rapport au courant. Paolo dit : «Le vent arrière ne sert à rien, parce qu'il va à la même vitesse que l'eau.» Je compris qu'il n'y avait pas de portance, raison pour laquelle les avions décollent toujours face au vent. Je hissai la corne et la voile s'emplit, nous faisant obliquer vers la levée de gauche et une ferme du nom de Bandera.

On nous avait prévenus : marcher au moteur sur un fleuve, c'est comme entrer dans la galerie des Offices à scooter. C'est une saloperie, un sacrilège. On n'entend plus la voix du dieu qui l'habite. Chaque fleuve a son dieu, sa voix et le courant ne chante jamais de la même manière. L'Euphrate n'a pas le timbre de la Seine. Quand il fait sa boucle au milieu des montagnes, entre Esztergom et Budapest, le Danube rugit littéralement, mais deux cents kilomètres plus loin à peine, il se transforme en flûte de Pan qui murmure, en syrinx balkanique, en chant étouffé qui se perd lorsque le fleuve s'élargit dans les terres des confluents, entre la Hongrie, la Serbie, la Croatie et la Roumanie, là où la Drave, le Mures, la Save, la Tisza et la Morava forment une mer unique. Et le Nil, que j'avais entendu un soir, à l'heure des lions, un an seulement auparavant, dans l'immense zone aquatique entre l'Ouganda et l'oasis de Khartoum, était une pure polyphonie, une partition où chaque ruisseau était un pentagramme. Le Gange, le fleuve des hindous, chante déjà dans son nom qui indique l'écoulement.

Pour saisir la voix de Pô, j'ai dû attendre longtemps, en dépit d'innombrables traversées. J'étais du côté de Ficarolo et une série d'orages sur les Alpes avaient déchaîné une crue. J'avais trouvé à coucher dans une auberge, à cent mètres de la rive, et la nuit un coup de tonnerre prolongé m'avait tiré de mes couvertures et fait sortir à toutes jambes jusque sur la levée. Au-delà de cette limite, on célébrait l'épiphanie du Terrible. Des millions de bisons galopaient sous la lune, soufflaient du sang, sentaient l'abattoir, se piétinaient, emportant tout sur leur passage. Le centre de gravité du Nord, le Padus labyrinthique, capable de prendre au piège les légions romaines, était devenu un énorme canal, un tuyau rectiligne, un interminable Niagara. Sous mes yeux, le Surnaturel se vengeait du saccage des eaux, provoquait un changement épouvantable qui faisait taire la plaine entière. Dans les villages, dans les étables, le long des routes et dans les bois, hommes et bêtes restaient muets de terreur. Et pourtant, la levée pullulait de créatures vivantes. De silhouettes emmitouflées et circonspectes, sorties d'on ne sait quel siècle. «Nessun dorma», que personne ne dorme, ordonnait Pô d'une voix de baryton, et à des kilomètres à la ronde, l'humanité veillait en silence, terrifiée par ce grondement planétaire.

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Date de sortie

Pô, le roman d'un fleuve

  • France : 2014-03-12 - Poche (Français)

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