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Les commentaires de Rosalys

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http://papillonvoyageurbloglivresque.weebly.com/chroniques/le-passeur-dombres-tome-1-amour-fatal-claire-mcfall

Je trouvais la couverture magnifique, le résumé très prometteur et le concept fichtrement cool. Ce livre avait tout pour me plaire sans accroc, et pourtant… voilà, il y en a eu quelques-uns. Cela me peine d’écrire ça, mais c’est ainsi. Durant la première moitié du livre, et un peu plus (mais je n’irai pas jusqu’à dire les deux premiers tiers), je me suis vraiment fort ennuyée. Je ne voulais pas retourner dans le livre, le rouvrir. Quand je le lisais, je trouvais ça long, je pensais avoir bien avancé quand je ne lisais que dix pages… Le début m’a tout de suite plu, en revanche. Je l’ai trouvé très rythmé, bien structuré, mais dès que le passage de l’accident est passé, toute l’intrigue s’aplatit et devient terne. Même la rencontre avec Tristan ne m’a pas fait vibrer ; redondance et manque de rythme. Ce qui est dommage parce que, comme je le disais, le concept est très sympa. On découvre un paysage désolé, le lieu des esprits qui doivent voyager un long moment, en passant de repère à repère pour rester en sécurité. Oui, parce que durant leur traversée, les morts risquent de se perdre dans le néant et de devenir un Ombre. Destinée à jamais à errer en ces lieux, à tirer de nouvelles âmes dans son camp. Cela apporte un petit peu de piquant à l’histoire, mais le scénario n’en devient pas plus palpitant. Il se concentre surtout sur le rapprochement de Dylan et Tristan. Je me doutais bien que cette histoire était une romance fantastique, mais je ne m’attendais pas à ce qu’en plus d’être un peu fade, cela soit aussi niais… Plus d’une fois, j’ai levé les yeux au ciel en soupirant. Au moins, cette lecture ne m’a pas laissé indifférente ! Et puis, retournement de situation total : dès la moitié passée, j’ai commencé à me plaire dans cette lecture. En ignorant le côté « niais » du récit, je suis parvenue à rentrer dedans, à vibrer avec Dylan. Clairement, il y a eu un regain dans le texte, amplifié par un événement que je ne vous spoilerai pas. Cela m’a tenu en haleine jusqu’à la fin – une fin que j’ai totalement apprécié, mais je vous en reparle dans un prochain paragraphe. En fait, ce premier opus m’a ennuyé durant la première moitié, puis je suis devenue incapable de le lâcher. J’ai notamment adoré un certain passage, sur un certain bateau, avec une certaine eau… Mais je ne dirai rien de plus en ce qui concerne le scénario, vous en savez déjà un peu trop, oups. ​

Au niveau de l’écriture (enfin, de la traduction), je n’ai pas du tout été dérangée. Le texte est fluide et simple. À la base, c’est une histoire jeunesse, donc forcément, le style d’écriture suit aussi. Ce que j’ai trouvé particulièrement chouette, c’est que c’était simple, mais pas dénué de figures de style, de descriptions, d’émotions… Pour le coup, Claire McFall mène bien sa barque (ahah quel jeu de mot), parce que le côté plume est très positif. Elle est parvenue à créer une atmosphère propre à son livre. De plus, ses descriptions bien dosées permettent une totale immersion dans l’univers, même durant la « faiblesse » du scénario dont j’ai parlé précédemment. C’est d’ailleurs ce qui m’a poussé à continuer ma lecture. Il y a un bon potentiel dans l’écriture, et je n’ai pas trouvé la traduction mal faite. Au contraire, elle semblait respecter l’autrice, tout en étant compréhensible, à première vue. Après, je ne suis pas une experte dans le milieu. J’ai aussi trouvé intéressant que l’on suive le point de vue de Dylan, du début jusqu’à la fin, car cela permet au lecteur de découvrir l’univers de Claire McFall aux premières loges, à ses côtés. Autre chose de vraiment top : les dialogues. Ils étaient nombreux, mais tous parfaitement à leur place. Certains m’ont fait lever les yeux au ciel (bonjour la niaiserie), cependant ils restaient nécessaires, autant pour l’avancée lente de l’histoire et le rapprochement entre les deux personnages principaux.

Au niveau des personnages, je vais redevenir certainement un peu cassante, et j’en suis sincèrement désolée. Je sais que c’est difficile d’écrire un bon livre, j’apprécie les efforts de l’autrice, mais il y a des éléments qui, malheureusement, ne passent pas avec moi. D’abord, j’ai bien aimé le personnage de Dylan, ainsi que celui de Tristan, mais avec difficulté quand ils étaient à deux. Surtout Dylan, qui devenait l’adolescente clichée désespéramment amoureuse. En revanche, lorsqu’elle était seule au début et durant une autre partie de l’histoire, je l’ai tout simplement adorée. On suit son évolution durant le récit, autant la sienne que celle de Tristan. J’ai trouvé ça enrichissant de les voir changer tous les deux, à leur manière, parce qu’on aperçoit vraiment une métamorphose. La traversée jusqu’à l’au-delà représente au final une quête personnelle, non pas seulement pour Dylan, mais aussi pour Tristan. Leurs caractères tantôt opposés, tantôt en adéquation rendaient leurs échanges parfois tendus. Ceci dit, leur relation a été très bien amenée, ni trop vite, ni trop lentement. J’ai un peu de mal avec les romances précipitées, alors merci Claire McFall d’avoir bien géré ce côté-là.

Comme mentionné plus haut, j’ai kiffé la fin. Genre, vraiment. En un rien de temps, elle est devenue poignante, prenante, emplie de tensions et d’incertitudes. On se rend compte que l’ennui éprouvé durant la première partie était nécessaire, on ressent une certaine nostalgie, la métamorphose des personnages prend tout son sens… Je n’ai pas pu lâcher le livre à ce moment-là, j’en aurais été incapable. Le maîtrise du dénouement est belle, maîtrisée, c’est d’ailleurs ce qui fait que je garde un souvenir de « bonne lecture » en repensant à cette histoire. Elle n’est malheureusement pas transcendante à cause de l’énorme partie creuse qui m’a ennuyée, de réactions parfois trop clichées et de la romance beaucoup trop chargée en niaiserie pour moi. En revanche, l’idée de base a exploité son potentiel d’une bonne façon, l’univers est bien construit, la plume très fluide et un dénouement explosif.

Grosso modo, Le Passeur d’ombres est une saga de fantasy jeunesse, composée d’une romance qui finit par dominer le récit. L’intrigue m’a paru ennuyante, jusqu’à s’avérer prenante et totalement addictive, surtout vers la fin. Une fin bien menée et logique avec l’histoire. Je ne vois pas comment un deuxième tome pourrait être intéressant, mais je pense peut-être malgré tout le découvrir. Ne sait-on jamais ! Je recommande cette histoire aux fans de romances fantastiques, bien écrites et faciles à lire.

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Commentaire ajouté par Rosalys 2019-12-26T17:42:11+01:00
Argent

http://papillonvoyageurbloglivresque.weebly.com/chroniques/asynchrone-fabien-clavel

Lorsque j’ai débuté Asynchrone, j’attendais mon train à la gare. J’avais une heure devant moi (à cause de soucis de transport), donc j’en ai profité pour me plonger tête la première dans cette intrigue. Et quelle intrigue ! Je dois avouer qu’a priori, le scénario n’était pas clair à mes yeux, j’étais aussi perdue que l’héroïne du roman. Cependant, petit à petit, tout se délie, nous comprenons où l’auteur veut en venir, et c’est vraiment génial. Bien que triste – beaucoup même –, ce roman commence avec force et émotion. Même sans connaître Chora et ses parents, on rentre sans mal dans le fil de l’histoire. Mon cœur se serrait quand je lisais la détresse dans les mots que nous servait Fabien Clavel suite au terrible accident du début. Saupoudrée de rythme et de rebondissements, l’intrigue de ce livre accroche le regard, happe l’attention. Quand je devais l’arrêter, c’était très souvent par obligation, non par envie. C’est une histoire qui se dévore d’une traite. L’héroïne se retrouve lancée dans une incroyable quête, touchée mystérieusement par la science, et en apprend sur elle-même tout au long du récit. J’ai adoré cette façon d’aborder le voyage dans le temps, différente de ce que l’on voit habituellement. Qui plus est, elle se montre fort maîtrisée. L’auteur y exploite notamment les thématiques de l’introspection, de la découverte de soi et des autres, mais aussi de la puissance des non-dits et des sentiments que l’on peut éprouver pour nos proches. Tout est question d’interactions sociales, le tout nappé d’une crédibilité dans l’univers qui renforce la cohérence du récit. Un somptueux cocktail de genres et de thèmes où ressortent, entre autres, les dérives de l’humanité.

Ce roman se lit tout seul. Mais quand je dis tout seul, je ne plaisante pas. Les mots sont employés avec justesse, dans une narration en « je » très appréciable. Cet auteur me rappelle ce que j’aime le plus dans cette façon de narrer ! De plus, son style s’avère incroyablement addictif. Chaque mot suivait l’autre, et je finissais par dévorer 50 pages sans rien voir venir. Je comprenais que j’abusais de la lecture lorsque mes paupières s’alourdissaient et que je remarquais l’heure. Aussi, Chora fait souvent des allusions à des philosophes, et j’ai trouvé ça très bien amené. On sent qu’elle est intelligente, mais au niveau de la forme, ça apporte une touche en plus qui rend le texte symbolique. Fluide et léger, il se montre toutefois poignant lors de certaines scènes dures (comme lorsque Chora apprend la mort de ses parents, cf. le résumé). Je ne connaissais pas du tout Fabien Clavel, mais sa plume m’a vraiment conquise et m’a plongée dans la nostalgie des romans young adult que je lisais durant mon adolescence. D’ailleurs, au cas où vous vous poseriez la question : je considère ce roman comme un récit de science-fiction young adult. YA pour les intimes. C’est vraiment un genre dont je ne me lasse pas, malgré les années qui filent à la vitesse de la lumière (ou comment se sentir vieille en une phrase). Enfin… tout ça pour dire que la plume de Fabien Clavel m’a littéralement immergée dans son univers singulier.

Dans ce récit, il existe deux personnages importants, selon moi. Chora, la narratrice, et Théo. Je dois avouer que, si j’ai été absorbée par cette histoire originale et bien écrite, je n’ai pas ressenti d’attachement envers eux. Non pas qu’ils étaient mal construits, au contraire ! Mais ils ne m’ont pas plus touché que cela. J’ai apprécié les suivre, les retrouver, mais je referme le roman sans ressentir de manque spécifique à leur égard. Ceci dit, leurs interactions m’ont toujours paru spontanées, naturelles, et ça c’est un gros point fort ! Cependant, si vous voulez vous faire une idée d’eux malgré tout, au cas où vous ressentiriez l’envie de le lire, je peux vous en dire quelques mots. Chora est une jeune fille brillante, comme je le disais plus haut, mais pas que. Il s’agit d’un personnage extrêmement humain, préparé à sa mort précoce depuis son enfance (au vu de ses problèmes de cœur). Cela la rend très sensible à l’instant présent, aux autres, et elle attache beaucoup d’importance aux détails et à ses émotions. Théo, de son côté, est un homme très énigmatique, intrigant, et plus on en apprend sur lui, plus on souhaite en savoir plus. Généreux et serviable, il ne finit pas sur la route de Chora par hasard… Un duo assez mignon, l’air de rien, autour duquel tourne une partie du scénario.

Et puis arrive la fin. Une fin qui, selon moi, se situe entre le prévisible et l’inattendu. En même temps, avec un tel sujet, des thématiques aussi précises, l’auteur n’avait pas beaucoup de possibilités pour se sortir de la ligne conductrice qu’il avait construite et qui paraissait dessinée depuis le début. Néanmoins, il parvient sans mal à se décaler de ce que l’on attend de lui. Pour ma part, c’est une bonne fin. Elle boucle ce qui a été lancé, sans forcément tout résoudre par la facilité, le tout avec pertinence. Ceci dit, c’est le genre de final qui en frustrera plus d’un, surtout les amateurs de conclusions définitives ne laissant aucune porte entrouverte. Un récit atypique, une écriture captivante, une fin bouclée à la perfection.

Grosso modo, Asynchrone se veut accessible à tout public, notamment les jeunes adultes, mais m’a touché quand même du haut de mes vingt-et-un ans. Il s’agit d’un roman de science-fiction abordant plusieurs thématiques fortes, sur fond de voyages dans le temps. Le genre, exploité avec une originalité déconcertante, m’a plongé tout du long dans le récit, sans que je ne puisse en ressortir. Fabien Clavel, de sa plume fluide, nous happe dans son récit singulier. Malgré mon léger détachement (subjectif) envers les personnages, ceux-ci s’avéraient intéressants et développés. Une découverte sympathique que je ne peux que vous recommander… Et vous ? Que feriez-vous si vous pouviez remonter le fil de votre propre vie ?

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Commentaire ajouté par Rosalys 2019-12-26T17:41:22+01:00
Or

http://papillonvoyageurbloglivresque.weebly.com/chroniques/les-ombres-desver-katia-lanero-zamora

Au début de ma lecture, j’avais la sensation que l’histoire tournait en rond, les jours d’Amaryllis étaient répétitifs, teintés de monotonie ; c’était parfois lourd à lire, même si l’autrice dose ses descriptions avec beaucoup de maîtrise. Plusieurs fois, je me demandais où elle comptait nous emmener, vers quoi on se dirigeait. À ce moment-là, je trouvais le roman sympathique, mais sans plus. Il manquait quelque chose, sans que je ne puisse mettre les mots dessus. Vers la moitié de l’ouvrage, un élément perturbe l’histoire, mais également le lecteur. C’est là que le roman s’accélère, qu’il prend une toute autre dimension, tout en continuant à nous napper de son mystère omniprésent. Dès lors, je ne pouvais plus m’arrêter de lire, je comprenais la longueur du début, les raisons de sa lenteur, toute la mise en place de Katia Lanero Zamora. Tout avait un sens. Absolument tout. Lorsque l’on comprend toute la finesse qui en découle, on dévore les pages, les mots, on se retrouve sous tension, on s’inquiète pour les personnages, parce que nous les comprenons enfin. Nous mesurons l’ampleur de la situation, l’intrigue s’est ficelée fort et à notre insu, jusqu’à devenir capable de nous étreindre à l’infini sans nous permettre de relâcher la pression. Le souffle coupé et le cœur battant, nous n’éprouvons plus qu’une envie : savoir comment finira cette descente aux Enfers. Ce roman a tout du genre Young Adult : la protagoniste adolescente, sa quête initiatique et personnelle, l’entremêlement de ses pensées, parfois contraires, parfois dénuées de sens, mais toujours crédibles et ancrées dans un contexte particulier. Il s’agit, pour les amateurs du genre, d’un ouvrage atypique qui joue divinement bien avec la frontière du genre fantastique et de la psychologie. Il n’est pas question de rêve ou de réalité, mais d’influences oniriques nées d’un trouble psychique puissant, le tout enrobé d’une dimension gothique très appréciable.

Côté scénario, le début m’avait semblé long, mais s’il y a une chose dont j’ai été amoureuse dès le début, c’est bien la plume de Katia Lanero Zamora. Lorsque j’ai commencé son ouvrage, lu les premières lignes de cette histoire profondes, j’ai senti un style maîtrisé par l’autrice, duquel découle une véritable fluidité qui rend le texte accessible à tous. Les phrases se lisent toutes seules, immersives au point de donner l’impression d’entrer dans le Manoir d’Esver, aux côtés d’Amaryllis et sa mère. Elle emploie tantôt des figures de style, tantôt une écriture directe et sans tact, toujours teintée d’un peu de poésie. Je ne saurais décrire parfaitement sa façon d’écrire, mais je sais que j’ai été marquée par la façon que l’autrice a de nous narrer une histoire. De plus, on sent une véritable recherche sur la botanique derrière cette histoire, mais jamais un terme ne nous perd ou ne nous sort du récit ; Katia Lanero Zamora l’explique ou fait en sorte que nous le comprenions sans effort. Un vrai texte naturel dans lequel on plonge avec une facilité déconcertante !

Dans cet ouvrage, il y a plusieurs personnages, ainsi qu’une certaine dualité instaurée parmi ces intervenants. Je n’en dirai pas plus, pour ne pas spoiler, mais je vais au moins vous parler de Amaryllis et de sa mère Gersande. Nous avons affaire à une véritable confrontation mère/fille, néanmoins bercée par un amour maternel très fort. Amaryllis est une jeune fille malade qui rêve de quitter son domaine, de voyager, elle rêve d’une vie en-dehors des murs de son Manoir, mais d’un autre côté, elle y trouve son confort et baigne dans une certaine sécurité dont elle n’espère pas se séparer au fond d’elle. J’ai bien aimé suivre ses pensées, son désir d’émancipation, l’évolution qu’elle subit, mais aussi sa façon de réagir aux révélations qui la frappent en plein visage. J’ai eu la sensation d’observer un oiseau éclore de son œuf : d’abord faible et incapable de voler, il combat des obstacles, fonce vers le vide… et prend son envol. Un personnage fort bien construit et réfléchi. De son côté, Gersande se montre austère, désagréable, froide. Au début, je me suis dit « mais c’est quoi cette mère ? ». Bien entendu, tout prend un sens, sa personnalité nous révèle des cicatrices bien plus profondes que ce qu’elle laisse paraître. Même si elle réagit étrangement avec sa fille (projection de ses envies sur Amaryllis, obsession pour la botanique et les études de sa fille, etc), on sent derrière qu’elle a envie de voir sa fille réussir où elle a échoué, qu’elle l’aime et qu’elle veut son bonheur (même si elle est aveuglée par les séquelles laissées par son passé). Au final, j’ai aimé et pas aimé Gersande, c’est une femme très complexe, il m’est difficile de me situer sur elle. Mais j’ai vraiment adoré sa construction, et son passé m’attriste énormément. Dans tous les cas, Amaryllis et Gersande présentent toutes les deux différentes facettes dans leur personnalité, dont une certaine dualité qui ressort très fort du texte lorsque l’on a fini le livre. Je vous laisse les découvrir. Je tire mon chapeau à cette autrice de talent qu’est Katia Lanero Zamora, parce que créer des personnages aussi attachants, comme s’ils étaient vivants et ressortaient du livre n’est pas aussi facile qu’on le croit.

Difficile de vous parler du final de cette histoire sans en dévoiler trop. Je peux juste vous informer que c’est une fin douce-amère, absolument cohérente et logique avec ce que l’autrice a placé. Un peu avant la conclusion du roman, il est difficile d’essayer d’anticiper la façon dont la boucle est bouclée, mais lorsque nous y sommes, un sentiment de légèreté s’empare de nous, parce que peu importe que la fin soit triste ou heureuse (selon les interprétations), on y voit là une bonne conclusion ; une vraie fin. C’est là qu’on souffle, qu’on referme le roman, et qu’on se dit : « Pouah ! ».

Grosso modo, Les Ombres d’Esver est un roman de fantastique young adult qui frôle la psychologie humaine, tout en se nappant d’une dimension gothique particulière. Une ambiance atypique plane au-dessus de ce récit, dans lequel on observe, impuissant, à une descente aux Enfers impitoyable. Des valeurs y sont véhiculées, et c’est en lisant ce roman que l’on découvre leurs subtilités. Malgré un début lent et parfois rébarbatif, le scénario s’intensifie vers la moitié de l’histoire, et ce commencement épineux prend tout son sens. On ne peut rester indifférent à la plume accessible de Katia Lanero Zamora, empreinte de fluidité et très descriptive, sans pour autant surcharger d’informations. En ce qui me concerne, ce livre est un énorme coup de cœur, alors si vous aviez un doute… oubliez-le et foncez ! On ne ressort pas indemne du Manoir d’Esver.

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Pas apprécié

Pour ma part, j'ai un avis mitigé sur ce roman, mais les fans du genre, aux thématiques de malédiction, de magie et d'intrigues de cour devraient totalement y trouver leur plaisir. Un univers coloré et une inspiration sans frontière du côté de l'autrice. Dommage que je n'ai pas su l'apprécier à sa juste valeur, mais comme on dit si bien "tous les goûts sont dans la nature" ! En tout cas, je souhaite bonne continuation à Mishakal Yldevir pour la suite. :-)

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Commentaire ajouté par Rosalys 2019-11-02T17:52:08+01:00
Bronze

http://papillonvoyageurbloglivresque.weebly.com/chroniques/olya-michel-louyot

On entre dans un scénario très centré sur la réflexion, la quête initiatique de Yoshi san, le personnage principal. Du coup, c’est une intrigue lente, où l’on se perd dans les pensées du protagoniste, qui réfléchit sur la vie, ses valeurs, en perpétuelle recherche avec ses origines. Pour ma part, je ne suis pas habituée à lire ce genre de roman. De plus, avec moi, ça passe ou ça casse. Cette fois-ci, il semblerait que cela soit passé comme une lettre à la poste. J’ai été surprise d’apprécier tourner les pages de ce livre enrichissant et bourré de politique. D’habitude, ce n’est clairement pas un sujet que j’aime lire, de par sa complexité, mais ici, l’auteur a su rendre son ouvrage accessible à tout public. On y apprend des choses sur la Corée, la Chine, la Russie, la France… et bien entendu sur le Japon ! Le livre contient d’ailleurs bon nombre de termes en plusieurs langues. Pour faciliter la compréhension, un glossaire figure à la fin du livre, avec la définition de chaque mot étranger. Je vous avoue que sur le scénario, je ne sais pas quoi dire de plus. C’était intéressant, très poussé, avec beaucoup de remise en question de la part du personnage. Son raisonnement fait sens, même si nous ne sommes pas forcément d’accord avec lui sur tout ce qu’il nous raconte. On sent le chamboulement dans son quotidien, les changements dans sa façon de penser… Ce livre a tout d’un roman initiatique, il faut savoir que l’on lit ce genre d’ouvrage pour apprécier véritablement sa lecture.

Franchement, la plume de l’auteur est incroyable. Des fois, il m’a un peu essoufflée, à ne pas mettre de ponctuations à certains endroits (notamment des points, parce qu’il mettait quand même des virgules), mais en-dehors de cela, c’est un livre très bien écrit. Les mots de Michel Louyot m’ont touché en plein cœur, alors même que je n’ai rien à voir avec tous ces pays, puisque je vis en Belgique. Malgré tout, ses mots sont choisis avec soin, ses phrases construites avec beaucoup de maîtrise et de poésie. Il utilise énormément de figures de style et puise dans la richesse de la langue française pour nous faire voyager au gré des pensées de Yoshi san sans jamais nous ennuyer. Sans spoiler, je fais référence à la répétition de l’idée du papillon, puisque l’écrivain insère souvent une scène où il évoque les mêmes concepts : les ailes, les chevilles… Tout respire la délicatesse et la douceur.

J’ai appris que l’auteur avait beaucoup voyagé, que ce soit à Moscou, au Japon, etc… Du coup, ce qu’il nous raconte nous touche un peu plus à mesure que les pages se tournent. Michel Louyot est un très bon conteur, même si ses histoires n’ont rien de magique ; elles dépeignent une certaine fantaisie contemporaine que les amateurs du genre auront du mal à déprécier.

Concernant le protagoniste, Yoshi san, on a affaire ici à un homme en guerre avec son père, en marge de la société dans laquelle il vit, parce qu’il vit au Japon et qu’il aime le communisme et l’ultranationalisme. Il admire la Russie, très anarchiste sur les bords, et il fait tout pour ennuyer son paternel qui ne s’est jamais occupé de lui. Sa mère est morte en couche. Je trouve ça bien expliqué, c’est présenté d’emblée dès le début du roman avec fluidité et netteté. On ne se perd pas dans ses explications. Avec ces infos, on comprend pourquoi ce personnage cherche à tout prix à connaître davantage ses origines, c’est un homme tiraillé, lequel passe son temps à se questionner et à remettre tout en question. Je vous avoue que je ne me suis pas spécialement attachée à lui, n’étant pas plus d’accord que cela avec ses idées, mais une certaine empathie naît. J’ai tenté de le comprendre du mieux que je le pouvais, même si j’étais surtout ébahie par la qualité de la plume de l’auteur, que par la construction de son personnage principal. Dans ce genre de livre, les intervenants secondaires sont extrêmement mis de côté, mais ont une certaine importance dans les réflexions de Yoshi san qui forgent le récit. Je pense à Sasha mais aussi – surtout ! – à Olya, la mystérieuse Olya. Le roman porte son nom, et ce n’est pas pour rien. À vous de découvrir pourquoi…

La fin du livre clôture bien ce récit. Pour être franche, j’étais contente que cela se termine, parce que j’ai vraiment eu du mal à rester accrochée durant les cinquante dernières pages. C’est une lecture très informative, de laquelle découlent beaucoup d’éléments, de pensées, de concepts… Garder son attention jusqu’au bout peut s’avérer compliqué, donc ! Ceci dit, cela n’enlève rien au charme du roman, et on apprend pas mal de choses durant ce final. Une belle conclusion, propre à ce cher Yoshi san.

Grosso modo, ce roman n’a rien de magique, mais dépeint une certaine fantaisie contemporaine – voire carrément historique – selon moi. Olya est une histoire sur fond de quête initiatique, avec une atmosphère politique, et un personnage tiraillé entre son père qu’il méprise et la société dans laquelle il ne se sent pas à l’aise. Tout du long, nous suivons Yoshi san dans la recherche de ses origines, le tout narré par une plume extraordinaire, riche en vocabulaire et en figures de style. Une très belle découverte qui ravira les fans de ce genre. Et, si l’envie vous prend de sortir de votre zone de confort comme je l’ai fait, je ne peux que vous conseiller de foncer ! Pour ma part, c'est une très bonne surprise.

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Or

http://papillonvoyageurbloglivresque.weebly.com/chroniques/october-19th-2019

Ein Blusten : Kevra en mission est un court roman, bref, rapide, efficace. Il se compose d’une ligne conductrice bien claire, et tout du long, nous suivons cette direction sans trop en sortir. Mais en quoi cela est incroyable, me demanderez-vous ? Il s’agit peut-être d’une intrigue fort schématisée, voire caricaturale, mais celle-ci se retrouve chargée d’action, d’humour et de piques virulentes. Cette lecture ne m’a laissé aucun répit. Nous bougeons autant qu’Ein Blusten, nous la suivons dans la mission qui lui est attribuée et qu’elle tente de mener à bien, tout en gérant une I.A. intrusive et en gardant son sale caractère qui fait d’elle ce qu’elle est. Tout semble exagéré, la mort est devenue banale, les Kevras ont la gâchette facile et n’hésite pas à se servir de leurs armes, à tuer des « innocents » et à faire des dommages collatéraux. Personnellement, je me suis senti mal à l’aise en lisant l’ouvrage. Non pas parce qu’il était mauvais, au contraire, mais il développait une nouvelle société dans laquelle je détesterais vivre. J’ai éprouvé beaucoup de malaise, car pendant un instant, je me suis fait la réflexion suivant : « Ne sommes-nous pas en train de tomber dans ce genre d’avenir ? ». Et ça, c’est effrayant. Les Kevras font fonctionner la loi, ils sont la loi. S’ils veulent tuer, et que la personne en face d’eux a un quelconque souci avec la justice, ils ont le droit de lui ôter la vie. Et cette sensation légère, un peu « je-m’en-fous-des-autres » mènent ces corps d’élite à se battre violemment n’importe où, n’importe quand. Voilà ce que j’ai ressenti, tout au long de ma lecture : de la peur, de l’angoisse, de la tension. En suivant un schéma simple, voire basique, J.M. Lykkès se montre très imprévisible. Certaines de ses phrases nous éclatent en plein visage de manière inattendue, sans nous laisser une seule seconde de répit pour nous remettre de nos émotions, reprendre le cours de l’histoire. Nous continuons, et c’est tout. Vraiment, c’est une sensation étrange. Elle intrigue, fait appréhender, mais surtout, elle capte l’attention et devient addictive. On veut connaître la suite, savoir comment tout cela va se goupiller. Qui gagne, qui perd, de quelle façon le gros bazar est remis en ordre, et aussi… sur quel placement de produit de la part d’Ejoa allons-nous tomber à la prochaine page ? Cette petite aventure, à la base si banale, s’avère intense, prenante, stressante et aussi profonde que légère. Pour couronner le tout, je tiens à souligner la maîtrise de J.M. Lykkès en ce qui concerne l’atmosphère humoristique qui plane sur son histoire. Je ne me suis pas lassée une seule fois des interventions d’Ejoa – que j’adore énormément –, des remarques grotesques de l’octopode mécanicien, ou encore du franc-parler abominable de la narratrice. Ein Blusten : Kevra en mission, c’est comme une gifle : c’est un geste simple, efficace, mais qu’on ne voit souvent pas arriver… et qui claque !

Pour en venir à la plume de J.M. Lykkès, je n’ai pas d’avis particulier. Je n’y ai pas décelé des figures de style particulières ou de métaphore quelconque. L’écriture reste simple, directe, franche, totalement raccord à la personnalité de l’héroïne. C’est une narration qui nous fait suivre Ein, et personne d’autre, donc nous prenons un malin plaisir à suivre son avancée dans la nouvelle mission qui lui est octroyée. L’auteur habille ses mots sans fioritures, mais il ne les dépose pas, comme ça. Il soigne ses phrases, son rythme, sa façon de conter son histoire. Cet aspect soigné se ressent à la lecture et nous plonge entièrement dans son récit.

En ce qui concerne les personnages, je ne vous parlerais que d’Ein et Oami. D’abord, Ein, l’héroïne. Il s’agit d’une femme « forte ». Pourquoi ces guillemets ? Parce qu’une femme forte, dans les livres, ne l’est jamais à 100%. La plupart du temps, cela cache des angoisses refoulées, des peurs handicapantes qui forcent le personnage à ériger une carapace autour de ses émotions, de ses sentiments. Dans ce cas-ci, le roman n’a pas été aussi loin que pour en parler avec certitude, mais J.M. Lykkès laisse quelques indices sur Ein. Ce n’est pas simplement une Kevra sans cœur, même si elle s’acharne à le faire croire aux différents intervenants de l’histoire, à Oami, aux lecteurs même ! Durant tout le roman, elle tente de nous faire croire qu’elle est une connasse, un point c’est tout. Et Dieu sait qu’il y a des moments où j’aurais voulu lui en coller une (si je ne risquais pas de représailles, bien entendu !). Mais, au fond, il m’arrivait d’entrapercevoir une brèche, une infime faiblesse chez elle, la rendant plus humaine que Kevra, plus authentique que papier. Ein Blusten m’a touchée à sa façon et m’a fait passer par plein d’états différents, de l’empathie à la colère, du rire aux soupirs. De son côté, Oami est une jeune femme a priori normale. Elle a des réactions logiques au vu des situations dans lesquelles elle se trouve, même s’il y a eu des passages où elle m’a sincèrement cassé les pieds. Mais c’était le but, ça se perçoit durant la lecture. J’ai remarqué une dualité entre ces deux femmes, toutes deux différentes, tantôt emmerdantes, tantôt attachantes. Et cette dualité m’a vraiment plu, elle n’a cessé d’agrémenter le rythme de l’histoire et d’apporter un certain approfondissement aux protagonistes de cette histoire. Bien que caricaturés, à l’instar des rivaux auxquels les personnages principaux se confrontent des fois, les personnages de ce roman s’avèrent bien construits. L’auteur parvient à les approfondir, tout en les cantonnant à leur trait de personnalité dominant, sans pour autant tomber dans un ramassis de clichés. Vous avez compris l’idée. Personnellement, j’ai trouvé ça divinement bon !

Et puis arrive la fin du roman… Je ne vais pas vous spoiler, rassurez-vous, je déteste gâcher la surprise. Concernant ce final, je dirais juste que je l’ai trouvé très bien maîtrisé. Félicitations à l’auteur ! Il n’en a pas fait des caisses, tout en restant cohérent avec sa ligne conductrice. Et puis, l’histoire se clôture de la même façon que s’est déroulées l’intrigue : avec humour et panache, le tout nappé d’une petite note positive. Un au revoir à la fois facile et difficile, puisque la grande fan de l’univers en moi désire trop une suite, tout en ayant peur que cela fasse disparaître la magie.

Grosso modo, Ein Blusten : Kevra en mission est un one-shot de genre cyberpunk dans lequel on entre sans aucun souci, mais duquel sortir nous déchire littéralement le cœur. L’univers créé par J.M. Lykkès mélange des codes que l’on connaît bien, sans citer le mot « clichés » (à mon sens un peu trop péjoratif pour ce récit incroyable !) tout en nous dirigeant dans une intrigue originale, bourrée d’humour et d’action. Si j’ai détesté Ein Blusten, je l’ai aussi vraiment adorée, une bonne femme forte comme on les aime avec le caractère piquant qui va avec. Sans oublier les personnages secondaires également attachants à leur manière… Si vous recherchez une histoire bien écrite, facile (et rapide !) à lire, sans prise de tête, et que vous aimez la science-fiction, je vous recommande chaudement ce premier roman des Éditions Onyx. Il s’agit d’un coup de cœur en ce qui me concerne ! Promis juré, cette chronique n’est pas sponsorisée par Ejoa, l’I.A. professionnelle dans les placements de produits, mais d’un ressenti plus que sincère. Foncez sur ce livre et découvrez l’exécrable Ein Blusten !

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Cette chronique ne spoile pas le premier tome !

Dans ce deuxième tome, je me suis sentie plus proche du thème abordé, puisque la seconde guerre mondiale est une période qui m’émeut beaucoup et que j’aime retrouver dans des textes. De plus, la trame du récit s’est très bien détaché de celle du premier tome. J’avais peur de retrouver encore le même schéma, mais de nombreux changements chamboulent l’histoire de Matéo, et nous tombons sur des révélations étonnantes autant pour lui que pour nous. Un déménagement, un nouveau personnage intéressant, un scénario différent et empli de nouveautés… Aucun doute, cette suite détrône le premier opus ! L’univers de l’autrice s’approfondit, des éléments particuliers s’imbriquent parfaitement à ce que l’on connaît déjà, mais surtout, il y a une évolution constante en ce qui concerne les personnages, l’intrigue et la corrélation entre ces deux concepts. De plus, encore une fois, l’alternance entre passé et présent nous immerge dans une histoire poignante, qui prend aux tripes, sans une minute de répit pour le protagoniste et les lecteurs. Nous avons affaire ici à de nouveaux rebondissements, lesquels s’assurent un rythme dynamique.

La plume d’Andoryss n’a pas changé depuis le précédent tome. Elle est toujours aussi fraîche, poétique et immersive. Nous suivons toujours les pensées de Matéo, un jeune garçon très sensible et empathique. Au fil de l’histoire, nous ressentons ses peines, ses rares joies et sa rancœur. Les mots de l’autrice sont puissants. Ils parviennent à nous noyer sous les émotions de ce jeune Passageur, sous les péripéties folles qui lui arrivent pendant sa mission, sous les autres intrigues secondaires qui continuent à pimenter un petit peu le récit. Andoryss maîtrise avec dextérité le présent et la première personne du singulier. On ne s’embête pas une fois en la lisant, et surtout, certaines phrases nous giflent avec force. Maintenant, quand je pense à cette autrice, je me remémore la justesse de ses mots et la richesse incroyable de son vocabulaire. Pour autant, cela reste du youg-adult, donc n’ayez pas peur de tomber sur des formulations complexes ; chaque phrase se lit avec une aisance déconcertante, une fluidité sans nom, et les pages défilent presque toutes seules !

Je profite de cette chronique pour souligner un point que je trouve important : le visuel. Si ce deuxième opus – tout comme le premier – se compose d’un scénario original, on ne peut ignorer sa couverture attrayante. Une aura entre l’angoisse et le mystère émane de la charte graphique de cette série. Je vous avoue que c’est ce qui a attiré mon regard, à la base.

Que dire sur les personnages ? Que dire, si ce n’est que je ne parviens toujours pas à cerner Matéo ? Enfin, non, je raconte des bêtises. Je le cerne un peu mieux que dans le premier opus, quand même. Je commence à me faire une idée plus nette de qui il est, de ce qu’il veut, de ce en quoi il croit. Avec cette suite, où un aparté scénaristique sur Kathy s’intègre à la trame principale, je trouve que l’on découvre un peu mieux ce garçon. Notre avis est moins faussé, si je peux le formuler comme cela. Mais bon, je ne vais rien dire de plus, de peur de vous spoiler. Je me contenterai juste de dire que j’ai fort apprécié « l’étrange fille rousse », comme mentionné dans le résumé. Ce nouveau personnage apporte une autre dimension à l’histoire, une dimension qui ne cessera de se modeler et remodeler au fil de votre lecture. Si Matéo échoue, il met en péril des milliers de personnes qui se battent au nom de l’humanité.

Sans surprise, la fin m’a aussi plu. Je ne vous dirai pas ce qu’elle contient. Ça, vous le découvrirez par vous-même si vous lisez l’ouvrage. Mais c’est une sorte de final doux-amer, vraiment très cohérent avec le contexte, les personnages et l’intrigue. Et puis, la dernière scène m’a arraché un énorme sourire, alors que je voyageais en bus jusqu’à mon école pour la rentrée. Et ça, c’est bon signe !​

Grosso modo, le deuxième tome de Le Passageur raconte la nouvelle mission de Matéo, une mission très différente de la première, bien qu’elle se base sur le même schéma. Un nouveau personnage mystérieux, une âme affamée puissante, des intrigues secondaires intéressantes, le tout narré par Andoryss, une conteuse de talent… Croyez-moi, vous n’allez pas vous embêter, si vous vous plongez dans ce livre – ou dans cette série tout court. Bien meilleur que le premier tome, selon moi, Le journal et le serpent évoque la Seconde Guerre Mondiale, avec une alternance maîtrisée du passé, du présent, de l’Histoire et de l’intrigue propre à cet univers original. Une histoire que je recommande à ceux qui ont bien aimé le premier tome, voire qui ne l’ont pas spécialement apprécié, mais aussi une saga que je conseille aux fans d’Histoire, de young-adult et de paranormal.

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Comme à mon habitude, j’avais juste survolé le résumé, sans trop m’y attarder, pour tout découvrir sans a priori. Et cela m’a beaucoup surprise… Dès la première page, une drôle de sensation s’est installée dès que je lisais ce roman, je ne saurais l’expliquer. Cela me rappelait mon état lorsque je visionnais Ghost Whisperer durant mon enfance. Quand une histoire touche au paranormal, au surnaturel, et que l’on y aborde les esprits, les fantômes, les apparitions étranges, je me sens très bizarre. Sans doute parce que je crois en l’existence de certains phénomènes, mais cela ne tient qu’à moi. Dans tous les cas, cette sensation ressentie lors de ma lecture n’a pas du tout été mauvaise. Une aura particulière se dégage de ce livre, et elle ne laisse pas le lecteur indifférent. En tout cas, moi, elle m’a troublée. Et ça me donnait toujours envie d’en savoir plus, de tourner les pages, de découvrir la suite des aventures de Matéo, du trushal odji et d’autres personnages, encore, que l’on apprend à connaître à mesure que le récit avance. J’ai lu cette histoire très lentement. Non pas parce qu’elle m’ennuyait ou que je la trouvais dénuée d’intérêt. En plus de manquer cruellement de temps, comme je l’expliquais plus haut, c’est un roman atypique, qui sort des sentiers battus. Je suis habituée à la lecture de l’imaginaire, et pourtant ce premier opus m’a éjectée de ma zone de confort. ​

L’intrigue fantastique ficelée par Andoryss touche au domaine des esprits, du surnaturel, de la mort. Lorsque l’on comprend que le but d’un Passageur est d’aider les esprits à trouver la paix (pour son bien, mais surtout pour le bien du Passageur), on pense d’emblée à un scénario tout cuit, bourré de stéréotypes et d’idées préconçues. Pire, on se persuade d’être tombé sur un auteur qui s’exprime sur ce sujet sans s’y connaître. Or, dans Le coq et l’enfant, un véritable univers travaillé s’est ancré dans notre réalité. Un Passageur doit retracer la vie du trushal odji qu’il entend, afin de l’aider dans son vécu, juste avant sa mort. Pour que son âme affamée s’en aille, Matéo doit donc repartir dans le passé de cette dernière pour effectuer une certaine mission. Et c’est grâce à la réussite de cette mission que le trushal odji s’en ira. Dans ce roman, Matéo retourne donc à l’époque de la Commune de Paris et de la semaine sanglante, une période de l’Histoire que je ne connaissais pas en profondeur. À ce moment-là, j’ai compris que, non seulement ce premier opus alternait entre YA, drame et fantastique, mais qu’en plus il se recouvrait d’une grosse couche d’historique un peu plus tard. L’autrice mélange les genres avec habileté, le tout dans la finesse et la légèreté. Légèreté fortement appréciable, d’ailleurs, pour une lecture aussi dure émotionnellement. J’ai eu de la peine pour Matéo, sa situation est injuste, ce qui apporte son lot de tristesse dans une intrigue déjà sinistre. Bien qu’excellente, l’intrigue de ce premier opus s’avère rapidement éprouvante. À la fois perturbante et plaisante. Cependant, un point m’a dérangé : la lenteur. Jusqu’au premier tiers de l’histoire, j’ai eu du mal à accrocher, parce que tout avançait au ralenti. J’ai vraiment commencé à m’éclater lorsqu’il y a eu plusieurs allers-retours vers le passé, que l’on immergeait vraiment dans la Commune de Paris, au cimetière du Père Lachaise… J’ai adoré en apprendre un peu plus sur Paris ! On sent aussi que l’autrice s’est renseignée sur cette période, voire qu’elle s’y intéresse beaucoup, à travers ses lignes. Ce sont des passages que j’ai lus avec beaucoup d’avidité.

Ce que j’ai vraiment préféré, en dehors de l’aspect historique bien maîtrisé, c’est la plume de Andoryss. Tout le roman est narré par Matéo, à la première personne du singulier, donc. Je n’ai aucune préférence de ce côté-là, mais il faut que ça reste bien écrit tout de même. Et c’était le cas dans ce premier opus ! Le vocabulaire de l’autrice est impressionnant, tout en restant accessible à Matéo, un adolescent de 15/16 ans. Elle a su montrer l’étendue de ses connaissances, de son talent en écriture et de son style incroyable, tout en nous rappelant, par le biais des mots et des expressions, que nous suivions les pensées d’un jeune garçon. Pas une seule fois, j’ai été expulsée de l’esprit de Matéo, en me disant « là, c’est Andoryss qui parle ». À force de continuellement ressentir les émotions du protagoniste, on finissait même par croire qu’il a lui-même écrit son histoire, alors qu’il s’agit d’un personnage fictif. C’est un livre dans lequel on plonge tête la première, et il nous noie dans ses eaux glacées. L’écriture est fluide, addictive, vraiment bien dosée dans les émotions, les actions et les descriptions. Mais surtout, elle est poignante, donnant ainsi envie de continuer à suivre les aventures de Matéo. C’est ce qui m’a vraiment accroché au récit, lorsque l’intrigue se montrait un peu lente, durant le premier tiers. Un grand bravo à Andoryss pour une telle maîtrise de narration, nous avons clairement affaire à une conteuse fantastique !

Parler des personnages, ça va être un chouïa compliqué sans spoiler (et tel n’est pas mon but). Mais je peux vous parler du protagoniste du récit, Matéo. Je n’ai pas très bien cerné Matéo, c’est un garçon particulier, avec une personnalité décousue, voire un peu floue. On passe notre temps dans sa tête, et au final, j’ai eu l’impression d’avoir rencontré un adolescent vaporeux. Sa vie est triste, donc ses pensées le sont. On ne sait pas trop ce qu’il aime, ce qui le rend heureux. Il a l’air de vivre très simplement, de ne pas avoir beaucoup de loisirs. Puis, le don de Passageur lui tombe dessus, on sent qu’il n’en a pas très envie, qu’il a du mal et qu’il se bloque, ce qui l’empêche d’avancer. C’est un personnage très complexe, difficile à connaître en un seul tome. De plus, certaines révélations sont données seulement à la fin du livre, ce qui remet en perspective tout ce que l’on a lu juste avant et tout ce que l’on connaissait de Matéo. Mais, ça nous permet d’un peu plus de le situer, de comprendre son fonctionnement. De mon côté, je me suis attachée à sa narration, mais pas forcément à lui. Je suis très touchée par ce qu’il vit avec sa famille, notamment son père, mais en dehors de ça, je ne me suis pas sentie très proche de lui durant ma lecture. J’ai surtout été très sensible à la justesse de ses mots, à sa façon de voir les choses. Je l’ai adoré comme narrateur, mais je n’ai pas encore pu le cerner comme il se doit en tant qu’acteur de l’histoire, que Passageur, frère et fils. J’ai encore du mal à savoir qui est réellement Matéo Soler. Alors, j’ai vraiment hâte d’en apprendre davantage sur lui et le mythe des Passageuses dans le deuxième tome !

Malgré son début lent, l’histoire s’est beaucoup rattrapée sur son final. Des réponses à certaines questions tombent, l’autrice nous donne des explications sur certains éléments, elle éclaire des zones d’ombre, tout en gardant un récit énigmatique. Même si l’on apprend des choses, que des révélations nous sont dévoilées, un mystère brumeux plane encore au-dessus de la famille Soler, mais surtout Matéo. Un mystère qui sera résolu à mesure que l’on avance dans la saga. C’est avec cette fin que je me suis rendu compte qu’Andoryss avait vraiment bien dosé son premier tome ! Néanmoins, pour être tout à fait honnête, j’ai quand même trouvé cette conclusion très bien. Je n’ai pas été impatiente de sauter sur la suite, je prends même mon temps avant de la lire. Contrairement aux fins frustrantes de certains livres, celle-ci est passée comme une lettre à la poste. Et je n’ai donc pas ressenti le besoin viscéral de lire le deuxième tome tout de suite ! Est-ce un défaut ou une qualité ? Je ne saurais dire… Mais ce n’est que mon ressenti, après tout ! Je suis quand même très curieuse de découvrir la suite des aventures de Matéo. Peut-être que ce nouvel opus me plaira davantage ? J’ai vu qu’il évoquait la Seconde Guerre mondiale dans son aspect historique… Une période que j’adore, alors il y a des chances. Vous le saurez dans la chronique dédiée à ce deuxième tome !

Grosso modo, le premier tome de Le Passageur se place quelque part entre le YA, le drame, le fantastique et l’historique. Un véritable cocktail de genres qui devrait plaire aux amateurs de surnaturel, notamment dans le domaine des esprits. Étant peu habituée à ce type de récit, cette lecture m’a surprise de beaucoup de façons, à commencer par l’originalité de son intrigue et la plume incroyable d’Andoryss. Elle reste fluide, tout en se composant d’un vocabulaire riche, bien trouvé, en adéquation totale avec le narrateur et l’autrice du livre. Une lecture rapide, légère, traitant cependant un thème difficile à exploiter sans tomber dans le tout cuit. En plus d’avoir créé un univers atypique dans un contexte réaliste, Andoryss a su apporter une atmosphère à son histoire. Je recommande chaudement Le Passageur aux fans de paranormal et d’Histoire, mais aussi aux lecteurs qui, comme moi, souhaitent sortir de leur zone de confort !

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Diamant

http://papillonvoyageurbloglivresque.weebly.com/chroniques/mojunsha-tome-1-panthere-des-tenebres-sara-pintado

Lorsque j’ai lu le résumé de ce livre, j’avais peur que l’on ne suive que le point de vue de Japsaro. L’idée de base semblait bien, même si je redoutais la manière dont cela allait être abordé. Je me suis dit « Un livre de fantasy avec une caste misérable, une rébellion ? Qu’est-ce qui le rend unique ? ». Quelques pages plus tard, j’avais ma réponse : tout. Tout dans ce roman le rend unique. Sara Pintado a créé un univers à elle, avec ses Avatars, ses règles, sa mythologie, sa profondeur, sa personnalité propre, ainsi qu'un scénario divin et cohérent du début à la fin. Ce tome se divise en trois parties ; chaque partie se déroule durant plusieurs années et tout est daté, selon le calendrier mojun. J’ai trouvé ça vraiment génial, parce que l’on suit la narrations de diverses personnages, de leur jeunesse à leur vieillesse (pour ceux qui survivent jusque là). Nous observons leurs évolutions, leurs attitudes changeantes, leurs regrets, leurs espérances… C’est incroyable. L’autrice a géré un monde, des centaines (voire, des milliers ?) de personnages et plusieurs intrigues (géopolitiques et/ou familiales) de malade : j’ai l’impression d’avoir découvert un univers à la Game of Thrones, en carrément différent. Ici, nous avons surtout affaire à une fresque au décor de jungle fantasmagorique, aussi riche que dense, aussi profonde que maniée à la perfection. Sara Pintado, pour moi, c’est une déesse, un Avatar suprême : Sara-la-Magnifique. ​

En plus d’avoir créé sa propre mythologie, des coutumes à ses peuples, l’autrice fait passer des messages forts et lourds de sens. Ils laissent leurs empreintes. Par Neyro, elle crée une femme forte, une Générale dure, froide et prête à tout pour son peuple. Elle lui attribue des défauts, des qualités, et certaines discussions en viennent à nous faire comprendre que dans un autre peuple, les femmes ont leur place dans une cuisine. Il y a une sorte de collision entre plusieurs valeurs différentes. Qu’est-ce que j’ai adoré cette diversité !

Un autre point qui m’a chamboulé : sa plume. Comme je vous le disais, Sara Pintado jongle entre plein de personnages différents, sans jamais s’arrêter et le tout… dans des points de vue internes. Elle passe de Shantaro à Aysso, de Aysso à Neyro, de Neyro à Sandako, de Sandako à Japsaro… sans jamais nous perdre. Bien entendu, elle précise lorsqu’elle change de narrateur, mais quand même… Son style s’est adapté à chacun de ses personnages. Ils avaient tous une personnalité à eux, leurs termes, leurs convictions, leurs pensées. C’est extraordinaire de se dire qu’une seule autrice soit parvenue à nous faire entrer dans plein de têtes différentes sans jamais s’emmêler (ni emmêler ses lecteurs). Ce don, ce travail, ce talent, peu importe comment on l’appelle, bah ça m’épate. Je suis plus qu’admirative, et cela rend le background du livre encore plus enivrant qu’il ne l’est déjà. Parce qu’en plus d’alterner ses narrations sans aucune difficulté, Sara Pintado nous offre une écriture fluide, descriptive et prenante. Elle nous embarque avec elle à travers son monde, tout en nous permettant de suivre le cheminement des personnages à l’aide de deux cartes illustrées à l’intérieur du roman (d'ailleurs, elles sont vraiment sublimes !). Dès les premières pages, sa plume nous happe, rend accro. Je n’avais qu’une envie : connaître la suite. À chaque fois. Je me demandais ce qu’il allait arriver aux héros et antagonistes, aux adultes, aux enfants, à tout le monde. Des émotions soufflées par-ci par-là, quelques descriptions bien dosées et une incroyable fluidité, le tout concocté avec sérieux et amour par une autrice au potentiel énorme. Je peux d’ores et déjà affirmer que Sara Pintado figure parmi mes auteurs préférés de tous les temps.

Je ne vais pas parler de chaque personnage de cette histoire, parce qu’il y en a vraiment beaucoup, et qu’ils mériteraient tous d’être mis à l’honneur. Mais, si je fais ça, il se peut que cet avis devienne interminable. De manière générale, il y avait des personnages principaux, secondes et récurrents. Mais, il est difficile d’évaluer lesquels sont gentils et lesquels sont méchants, parce que ce roman se compose de nuances, d’injustices, d’un panel de tons et d’attitudes menant à une escalade interminable. Vous rappelez-vous le schéma de Game of Thrones ? Si X n’avait pas fait tuer Y, il n’y aurait pas eu le massacre de V, ni une vengeance de la part de R… etc. Bah, dans ce roman, cela fonctionne de la même façon. Japsaro aime Aysso, Aysso finit par aimer Shantaro, mais Shantaro aime-t-il Aysso ? Quel avenir pour leur mariage, leur peuple, et tout ce qui s’ensuit ? L’histoire nous fait découvrir ce qu’ils ont été, ce qu’ils deviennent et comment certains finissent. Il y a des passages merveilleux, d’autres plus durs et tristes… On passe par toutes les émotions. Le pire dans tout ça ? Nous sommes incapables de détester complètement un personnage ! Nous les aimons tous, à leur façon, tant l’autrice a su les rendre attachants et authentiques. Il y a des décisions ou des réactions que l’on approuve, d’autres non, et même si certains personnages peuvent parfois nous agacer énormément (coucou Kojo), on garde toujours à l’esprit qu’il y a des raisons derrière les actes, un vécu derrière les paroles. Envers et contre tout, on s’y accroche. On a peur pour tout le monde, peu importe le camp, alors que l’on sait au plus profond de nous qu’ils ne pourront pas tous survivre… Au final, tous les intervenants de cette histoire laissent leur marque dans notre vie de lecteur. J’ai fini par m’attacher à eux comme s’ils étaient des amis, voire une famille. C’est vraiment incroyable.

La fin clôture ce premier opus avec dextérité. C’était ce qu’il fallait, ni plus ni moins. Il ferme une porte, tout en laissant les autres ouvertes – celles nécessaires au développement de la suite de la saga. Je suis triste du sort de certains personnages, heureuse de celui d’autres… Globalement, cette fin m’a plu et me donne envie de poursuivre ! Je sens que l’attente va être horrible, c’est un univers dans lequel je suis entrée très facilement et duquel je n’arrive plus à me sortir… Heureusement, cela n’entrave pas mon avancée dans mes nouvelles lectures, sinon je me serais retrouvée bien démunie, littérairement parlant.

Grosso modo, le premier tome de Mojunsha débute une saga mythique de fantasy, une série que tous les amateurs du genre ne peuvent se permettre de louper. Elle est originale, dense, riche et très addictive. En plus de rafraîchir les codes de la fantasy, elle apporte son lot d’intrigues géopolitiques et familiales, non sans laisser des personnages de côté. Vous suivrez leurs péripéties, vous souffrirez avec eux, vous aimerez et vous haïrez, vous évoluerez à leurs côtés et, enfin, vous aurez peur pour n’importe qui, quel que soit son camp. G.R.R Martin a inventé un univers de dingue avec Game of Thrones, mais Sara Pintado revisite la fantasy avec Mojunsha.

​Êtes-vous prêts pour la rébellion ?

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Diamant

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Lorsque j’ai débuté Let the wind rise, cela faisait déjà plus d’un an que j’avais oublié une grande partie de l’intrigue, les différents, personnages, bref tout ce qui constituait l’essence même de la trilogie. Je savais juste que j’avais kiffé, j’avais retenu quelques trucs, mais… c’est tout. Ayant peu de temps devant moi, je me dis « tant pis, je commence le troisième tome, et on verra ! ». Et on entre directement dans l’action ! Ce tome fait suite à un événement choquant de la fin précédent, et je m’en rappelais (heureusement) mais sans tous les détails et certaines informations de base. C’est là que Shannon Messenger m’a bluffée. Même si on ne se rappelle pas de tout, elle nous remet dans le contexte, nous rappelle la chronologie des événements, qui est qui, qui a fait quoi, qui a dit quoi, comment ils en sont arrivés là. Le pire ? Sans que cela paraisse répétitif ! Elle insère ces rappels avec fluidité et naturel, comme si les infos coulaient de source (bah oui, nous sommes supposés les avoir lu dans les autres opus) tout en se parant d’une structure liée au « rappel » pour les trous de mémoire. Juste, merci à l’autrice pour une telle prouesse. Cela a rendu son scénario beaucoup plus logique, au fil des pages qui passaient, et surtout… ça m’a de nouveau fait m’attacher aux personnages. J’avais l’impression de retomber dans un refuge douillet, un cocon familier, je ne voulais pas m’en extirper. D’autant plus que l’intrigue nous tient en haleine… Pour ceux qui se souviennent de la fin du deuxième tome : Audra et Raf se sont faits enlever par Raiden (le méchant de l’histoire) et Vane est retourné près des Veilleurs avec la fille avec laquelle il devait se fiancer… Le gros bazar ! Et c’est là que tout commence, puis tout s’enchaîne. Nous suivons à nouveau les deux narrateurs/protagonistes de l’histoire : Audra et Vane. Et chaque chapitre s’alterne parfaitement, s’imbrique dans un scénario basique à première vue mais Ô combien addictif. On ne peut s’empêcher de tourner les pages, pour connaître le sort de ces personnages, voir où tout cela va les mener, qui mourra durant cet ultime opus… Je vous avoue, j’ai pas mal stressé durant ma lecture ! Shannon Messenger a l’art de jouer avec ses personnages, nos émotions et de se montrer impitoyable. Le livre reste assez prévisible à certains moments, y avait un gros truc que j’avais vu venir à des kilomètres (mais je ne vous dirai pas quoi, voyez par vous-mêmes !), néanmoins sa force réside dans les émotions, les actions et la cohérence des événements. Avec grand plaisir, je replongeais dans du YA made in Lumen, un genre auquel je ne touche plus tellement en ce moment… et qui pourtant me plaît beaucoup ! Ce troisième tome s’est avéré aussi prenant que le précédent tome, ne m’a (presque) pas perdu une seule fois malgré mes trous de mémoire et contient beaucoup de péripéties incroyables et magiques. Le tout sans laisser la romance dominer tout le texte. Une vraie bombe de Fantasy YA !​

Au niveau de l’écriture – même s’il s’agit d’une traduction –, je dirais que ça se lit bien, c’est fluide. Je connaissais le style de l’autrice via les deux premiers tomes, mais là… Je ne sais pas, j’avais oublié à quel point c’était aussi aisé de la lire, à quel point on plonge dans ses mots, son univers, sa plume poignante. Elle rythme son récit écrit au « présent », à la première personne, d’une main de maîtresse. J’imagine qu’en VO, ce doit être aussi bon ! Dans tous les cas, je suis toujours autant ravie de lire Shannon Messenger, parce que je sais que sa plume addictive me happera sans conteste et qu’on aura affaire à une traduction de qualité chez Lumen Éditions !

En ce qui concerne les personnages, il y en a un paquet dans ce tome-ci, tout comme dans les précédents. Ils se sont accumulés durant la trilogie. Il m’est difficile d’évaluer quel personnage je préfère le plus. J’ai apprécié l’évolution de Vane, un personnage bisounours qui fait face à la guerre, à la souffrance, à la mort. Il subit des pertes, connaît la douleur, doit se battre. C’est un garçon authentique que j’ai adoré suivre du début de ses aventures jusqu’à la fin de cet opus. Très franchement, il est bien travaillé, et il a l’art d’alléger un peu les tensions en lançant une réplique amusante. Le second degré, c’est sa came ! J’aime également beaucoup Audra, elle est forte, courageuse, prête à tout pour sauver les gens qu’elle estime – surtout Vane. Sa situation dans ce tome m’a vraiment fait mal au cœur, mais j’ai apprécié de voir comment elle a vécu tout ça, en suivant ses pensées et ses questionnements. Enfin, pour le coup, j’ai adoré les protagonistes/narrateurs. Ma seule déception réside dans le personnage de Raiden. Même si le « je » fait barrage à la possibilité d’approfondir l’antagoniste, je trouve quand même que l’on a effleuré le personnage, qu’on a jamais vraiment pu le cerner. À un moment, on en apprend sur lui, sur son passé, mais je n’ai pas trouvé ça suffisant, j’avais l’impression que l’on survolait pour arriver à la fin (fin qui, je l’admets, était vraiment pas mal). Raiden est un bon personnage, mais je l’ai trouvé mal exploité, ce qui m’a légèrement déçue. Heureusement, en dehors de ça, les autres personnages rattrapent le coup, parce qu’il existe des nuances même parmi le camp que l’on suit. On ne peut pas dire qu’untel est gentil, l’autre méchant, ce sont des termes trop fermés. Cette diversité de nuances m’a vraiment plu, ce qui rattrape la déception de l’antagoniste mal exploité. Après tout, on reste quand même dans du Fantasy YA, la décision prise me paraît logique.

J’en viens donc à la fin… Comment dire ? C’était… prévisible, sans l’être. Il y a du de la bagarre, des affrontements, des moments où mon cœur s’est tout simplement arrêté de battre. Cependant, d’un autre côté, quand je prends du recul, je me dis que je m’attendais un peu à ce déroulement. Est-ce que ça le rend mauvais ? Que nenni ! Il reste vraiment délicieux, c’était une excellente conclusion. Je suis vraiment contente de la tournure que le livre a pris. Disons que le deuxième tome reste mon préféré de la trilogie, mais que celui-ci contient beaucoup d’actions et de tensions en chaîne, accompagnés d’une bonne dose d’émotions. Le plus dur, avec ce final, c’était de tourner la dernière page… et comprendre que tout est terminé. Un doux sourire amer sur le visage, des yeux rivés sur le sol. Et maintenant, on fait quoi ?

Grosso modo, si vous avez lu et aimé les deux premiers tomes de Let the sky fall, vous devez lire cet opus. Il clôture magnifiquement bien les aventures de Vane et Audra, narrées avec fluidité. C’est un tome bourré d’action qui tient en haleine et ne laisse aucun répit aux personnages, mais aussi à vos ressentis de lecteur. Si vous n’avez jamais lu la trilogie, en revanche, et que vous avez lu cette chronique quand même, je ne peux que vous la recommander. Le premier tome peut paraître moyen, mais la suite est tellement explosive que rater cette trilogie, c’est passer à côté d'une très belle histoire de magie où le vent est au cœur du pouvoir, d’amour et d’amitié.

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