Quand on y pense, être une sorcière est très loin de ce que les humains peuvent imaginer. Pour commencer, nous n'avons ni verrue ni balai magique. On ne danse pas lors des pleines lunes et on ne vénère pas Satan ou quelque autre démon issu d'une dimension parallèle à la nôtre. Je me doutais déjà que toutes ces histoires étaient fausses avant même d'apprendre que j'étais moi-même une sorcière.

– T’endors pas Jess ! lança Naomi. Tu vas encore te mettre à ronfler.
– Je ne ronfle pas !
– Oh si tu ronfles, répliqua Lisa. À ton avis, pourquoi papa t’a offert ce cochon en peluche l’an dernier ?

J’étais dans le noir. Je longeais un sombre couloir qui me paraissait sans fin. Il ressemblait à ceux que j’avais l’habitude de prendre chaque jour pour me rendre en cours. Pourtant il y régnait une atmosphère inquiétante qui me laissait penser que je ne me trouvais pas dans l'école. J’entendis des voix murmurer, mais ne parvins pas à comprendre ce qu’elles disaient. Comment étais-je arrivée là ? Je ne m’en souvenais pas. D’ailleurs, où étais-je ? Il fallait absolument que je me rappelle quelque chose, mais je ne savais pas ce que c’était. J’entendis un cri au bout du couloir. Ce n’était pas humain, j’en étais sûre. J’étais terrifiée. Je tentai de faire demi-tour pour m’enfuir, mais je ne pus empêcher mon corps d’avancer. Je ne contrôlais plus rien. Au bout d’un moment qui me sembla durer une éternité je m’arrêtai devant une étrange porte dont le bois semblait couvert de formes mouvantes.

Une fois toutes mes tâches terminées, la nymphe me demanda de la suivre jusqu’à un abri d’où provenaient des cris aigus. J’entrai et découvris une petite créature à plumes et à poils couchée dans une sorte de couveuse.
– Il est né le 31 décembre. J’ai passé la moitié de la nuit à attendre que son œuf éclose.
– Vous parlez de l’œuf que j’ai trouvé dans le nid des lamies ? demandai-je sous le choc.
Elle hocha la tête et prit le griffon dans ses bras.
– Comment l’avez-vous appelé ?
– Je me suis dit que tu aimerais le faire. C’est pour cela que j’ai demandé à la directrice que tu viennes m’aider aujourd’hui.
Elle me plaça la créature dans les bras et partit ramasser son matériel médical, me laissant seule pendant plusieurs minutes. Le griffon ne cessait de frotter sa tête contre mon menton. Je n’aurais su dire comment, mais il semblait savoir que j’étais celle qui l’avait trouvé. Allait-il me prendre pour sa mère désormais ?
– Alors comment se passent les retrouvailles ?
– Il est tellement mignon ! Je crois que je vais l’appeler Loki.

J’étais inquiète. Je me dépêchai de monter les escaliers afin d’aller voir qui se cachait derrière ces sinistres voix. Mais une fois arrivée en haut des marches, je ne remarquai personne. Pourtant j’avais bien entendu quelqu’un m’appeler. Je n’avais pas rêvé. Le silence était revenu, mais l’atmosphère était devenue pesante. Je me sentais comme oppressée. Je n’avais pas envie de rester là plus longtemps. Retourner à la fête me semblait une bien meilleure idée. Je m’apprêtai à redescendre lorsque je vis du coin de l’œil une ombre se déplacer rapidement juste derrière moi.
– Qui est là ? Montrez-vous !
Je ne voyais absolument rien, mais il me semblait entendre quelqu’un respirer. J’étais complètement terrorisée. Quelqu’un ou quelque chose se trouvait près de moi, j’en étais sûre.
– Si c’est une blague, elle n’est vraiment pas drôle !

Les filles dormaient depuis un certain temps déjà et j’enviais la facilité avec laquelle elles pouvaient lâcher prise. Je ne cessais de penser à cette mystérieuse baguette qui portait mon nom et qui m’avait réellement hypnotisée. Devais-je retourner chercher l’objet ou rester dans mon lit et tenter d’oublier toute cette histoire ? Je voulais la tenir dans mes mains, l’utiliser et surtout découvrir pourquoi mon prénom était inscrit dessus. Mais si jamais je me faisais surprendre je pourrais avoir de très gros problèmes, peut-être la directrice déciderait-elle de me renvoyer chez moi. Dans ce cas, toutes les questions que je me posais resteraient à jamais sans réponses.
Je pourrais aussi bien aller voir la directrice et lui poser des questions, mais cela reviendrait à avouer que j’avais pénétré dans une salle interdite aux élèves.

Je me trouvais chez moi. J’étais en train de manger les délicieux pancakes préparés par une belle femme aux cheveux noirs et au sourire chaleureux. Ma mère avait le don de me mettre de bonne humeur dès le matin. J’étais vraiment heureuse. Soudain le réveil sonna, me ramenant brutalement à la réalité. J’aurais tellement préféré rester au lit à rêver. Je voulais oublier que je n’étais plus chez moi. Malheureusement, les cours commençaient dans une heure et je devais me dépêcher si je ne voulais pas arriver en retard. Je filai donc dans la salle de bain et me préparai en vitesse. Une fois prête je me dirigeai vers la table de la cuisine qui était garnie de viennoiseries, boissons chaudes et autres gourmandises du petit déjeuner. J’avalai un savoureux pain au chocolat lorsque Alex entra dans l’appartement, une feuille à la main.

Avez-vous déjà rêvé si fort qu'une chose extraordinaire se produise ? Comment avez-vous réagi lorsque le rêve est devenu réalité ? Laissez-moi vous donner un petit conseil : réfléchissez bien à ce que vous souhaitez, on ne sait jamais jusqu'à quel point le fantasme peut déraper.

- C'est qui ? dit une petite vois émanant de la bouche d'aération derrière la cheminée.
- Hé Lucy ! C'est mon petit ami. Son nom est Jagger.
- Tu as combien de petits amis ? Qu'est-il arrivé à Seb ?
- Seb est mon patron. Jagger est mon petit ami.
- Eh bien, il est canon, c'est sûr, dit-elle le visage désormais contre la grille. J'aimerais en avoir un comme ça. Il est quoi ? Il n'a pas l'air d'être un démon.
- Non, il est mi-féerique, mi-Wanderer.
- Un féerique? cracha-t-elle avec dégoût. Ils sont méchants !

- Dis m'en plus sur le Don. On dirait un titre de truand, souris-je en pensant à un troll mafioso - Tony Trollano.

Attends, murmura-t-il. Je n'aime pas du tout ça. Que vais-je faire si tu as des ennuis ? Je ne peux pas te transporter. Attendons de comprendre ce qui se passe avec nos pouvoirs. Peut-être que nous les avons tous perdus, même toi.
- Je vais bien, dis-je en lui donnant un coup de fourche dans la cuisse.
- Bon sang ! OK... pas besoin de me le prouver. Quand même, je pense que nous devrions attendre de comprendre ce qui se passe avec les miens.
- Pas la peine. Tu as un démon pour s'occuper de toi, dis-je en ricanant. Mais tu ferais peut-être mieux de rester ici. J'ai faim et je ne voudrais pas te grignoter sans faire exprès.
- Ha,ha. Mais allons manger un bout à la cuisine, juste au cas où.

- Est-ce la première fois que vous avez vécu cela !,
- Ouais. Et pourquoi n'ont-ils pas mentionné cela à l'Académie ?
- Je devine qu'ils ont supposé que vous étiez déjà passée par cette étape.
- Eh bien, avec Ryker... c'était mon premier baiser, et c'était gênant !
- Oui, je peux l'imaginer, convint-il.
- Alors, que dois-je faire ? Ne jamais embrasser personne ?
- Non, ce serait un peu extrême. Vous devez apprendre à le contrôler.
- Comment ?
- Normalement, la règle numéro Trois de l'Académie peut beaucoup aider.
- Je dois me nourrir avant d’embrasser quelqu'un ? Ça ne vas pas toujours être possible. Attends, Ryker, pendant que j'avale un steak. Bonjour la spontanéité !

Maman entra également ; elle portait une assiette fumante qu'elle plaça soigneusement devant moi.
- Du steak pour le démon ? ricana Neave.
Oui, sorcière.
Je lui fis une grimace et me mit à manger. Il était cuit à la perfection, sans garniture inutile : simple, saignant et juteux.

L'Académie avait trois règles d'Or. La première règle de l'Académie était la même que celle du film Fight Club : Ne pas parler de l'Académie.

La troisième et dernière règle d'Or de l'Académie : Ne jamais manquer un repas. Ouais, c'est bizarre, je sais. On aurait pu penser que cette dernière règle serait un sérieux bla bla bla sur l'interdiction d'utiliser ses pouvoirs sauf si c'était absolument nécessaire.

- Votre attention, mesdemoiselles ! clama Lindsey [...] C'est l'heure du moment le plus chaud de notre soirée EVJFéerie !
- Combien de noms porte ce truc ? chuchotai-je à Mallory.
- Sept, je crois. On a éliminé "Merit se tape Chicago" et "Sullivan 2 : la résullivanation".
- Sage décision.

- C'est quand la dernière fois qu'on t'a tripotée comme ça ? interrogea Mallory.
- La nuit dernière ! piailla Lindsey en se penchant pour trinquer avec elle.

Les textos que m'avait envoyés Mallory au cours de la journée, alors qu'elle aurait du dormir et que j'étais pour ma part terrassée par le soleil, racontaient toute une aventure.
"Commence travail sur magie des armes"
" Magie des armes est vraiment zarbi"
"Pause casse-croûte ! Pizza au bacon !"
" CB a besoin de "bruit de fond". TV descendue dans cave pour films eau de rose. CB aussi est vraiment zarbi"
"Incendie mineur au sous-sol"
"Bébé incendie a grandi"
"Incendie maîtrisé. De tte façon, on n'avait pas besoin de tous ces National Geographic"
"Coup de barre"
"J'aimerais visiter l'Islande"
"On avance !"
"Apparition du cousin de l'incendie mineur, plus coriace"
"Feu maîtrisé, au grand regret dudit feu"
"Magie des armes est toujours zarbi"

- On ne peut pas détruire ces automates, expliqua Léo. Ils sont conçus pour s'autoréparer. Il résistent pratiquement à tout.
- Super. Alors on fait quoi ?
- Tu te souviens du vieux programme de jeu de Chiron ?
Jason écarquilla les yeux.
- Léo, on est pas dans Mario Party 6.
- Non mais c'est le même principe.
- Mode idiot ?
Léo sourit.
- J'aurais besoin que Piper et toi fassiez de l'interférence. Je vais reprogrammer le serpent, et ensuite la grande Gigi.
- Hygie.
- Pareil. T'es prêt ?
- Non.

- On est arrivés, annonça Léo. BA NA NA NA ! BANANA SPLIT !
- On pourrait pas laisser Valdez en Croatie ? demanda Frank en levant les yeux au ciel.

Arion hennit doucement.
- Bon sang, Hazel,reprit Percy, tu peux dire à ton cheval de surveiller son langage ?
- Qu'est-ce qu'il a dit ? demanda Hazel, qui se retenait de rire.
- Sans les gros mots ? Il a dit qu'il pouvait nous porter là-haut.

- Bah, c'est pareil. Dans tous les cas, ce serait à leurs risques et périls. Hé, lançai-je en lui tapotant la poitrine du doigt. Que crient des zombies lors d'une manifestation ?
-Grrraaahhrr ? tenta-t-il dans une imitation étonnamment convaincante du zombie au regard vide.
- Non, mais c'était vraiment bien. Je suis impressionnée.
- J'ai été mort un moment.
- C'est vrai. Bon, bref, les manifestants sont très énervés, et ils scandent : "Que voulons-nous ? Des cerveaux ! Quand les voulons-nous ? Des cerveaux !"

- Soirée poker. Sauf qu'on n'a pas un rond, et qu'on mise des chips que Michael dévore sans arrêt. Hé ! Garcia, laisse ma cagnotte tranquille ! Comment je vais faire tapis avec quatre pauvres chips ?

- Un peu de respect, Parker. Je sais où tu dors.
- Et moi, je sais où tu ronfles.

- Très juste. Mais bon, tu avais ton arme de destruction massive en mousse verte émeraude.
- Eh ! tu aimerais me croiser dans une ruelle sombre, quand je suis armée d'une tong ?
- Ça dépend. Si tu viens de te réveiller, pas trop. Le matin, tu as l'air d'une ogresse.

Allie s'empourpra
- Je n'ai qu'une chose à dire : qui a besoin des hommes ? Vous êtes tellement mignonnes que j'ai envie de vous bécoter.
- Ne recommence pas avec ça ! marmonna Zoé en se dirigeant vers la porte.