Vous utilisez un bloqueur de publicité

Cher Lecteur,

Nous avons détecté que vous utilisez un bloqueur de publicités (AdBlock) pendant votre navigation sur notre site. Bien que nous comprenions les raisons qui peuvent vous pousser à utiliser ces outils, nous tenons à préciser que notre plateforme se finance principalement grâce à des publicités.

Ces publicités, soigneusement sélectionnées, sont principalement axées sur la littérature et l'art. Elles ne sont pas intrusives et peuvent même vous offrir des opportunités intéressantes dans ces domaines. En bloquant ces publicités, vous limitez nos ressources et risquez de manquer des offres pertinentes.

Afin de pouvoir continuer à naviguer et profiter de nos contenus, nous vous demandons de bien vouloir désactiver votre bloqueur de publicités pour notre site. Cela nous permettra de continuer à vous fournir un contenu de qualité et vous de rester connecté aux dernières nouvelles et tendances de la littérature et de l'art.

Pour continuer à accéder à notre contenu, veuillez désactiver votre bloqueur de publicités et cliquer sur le bouton ci-dessous pour recharger la page.

Recharger la page

Nous vous remercions pour votre compréhension et votre soutien.

Cordialement,

L'équipe BookNode

P.S : Si vous souhaitez profiter d'une navigation sans publicité, nous vous proposons notre option Premium. Avec cette offre, vous pourrez parcourir notre contenu de manière illimitée, sans aucune publicité. Pour découvrir plus sur notre offre Premium et prendre un abonnement, cliquez ici.

Livres
717 261
Membres
1 025 107

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode

L'étrangère



Description ajoutée par Lilou 2010-11-25T00:32:24+01:00

Résumé

Par un jour d'été torride, un homme arrive dans un hôtel d'une petite station balnéaire de la côte dalmate. Il cherche à guérir d'une dépression, et fuit à la fois sa maîtresse qu'il vient de quitter, sa Femme, sa fille, ses amis, son travail. Il fuit le questionnement qui le hante : que cherche-t-on, qui se dérobe constamment, derrière le désir, la passion, quel manque insondable aspire-t-on à combler à travers chaque acte de sa vie ? Au terme de quatre jours fiévreux durant lesquels il revit les étapes de son adultère-occasion pour Sandor Marai de stigmatiser avec une ironie mordante les conventions sociales et d'analyser crûment les balancements d'un cour masculin -, il prend une décision soudaine et folle qui va faire basculer sa vie. Avec une finesse psychologique toujours aussi troublante, ce récit implacable de la déchéance d'un homme évoque le pouvoir destructeur de la passion amoureuse et s'impose parmi les meilleurs romans de l'auteur des Braises. un des derniers géants littéraires de la Mitteleuropa.

Afficher en entier

Classement en biblio - 2 lecteurs

extrait

Extrait ajouté par ilovelire 2016-02-01T22:02:21+01:00

« Zwoundvierzig3 », dit au même moment, d’une voix forte, la femme aux cheveux cendrés. Le concierge souleva sa casquette et lui tendit sa clé. La femme, comme si elle avait pris une résolution, sortant de son état mutique et de la transparence bruissante et soignée de son être, proféra le numéro de sa chambre avec l’emphase d’une déclaration mûrement réfléchie. Non seulement l’étranger se figea sur la première marche de l’escalier mais encore le fabricant de porcelaine se retourna sur elle. Quelque chose s’était produit, indéniablement. Le concierge, avec une discrétion professionnelle, leva les yeux vers le plafond. Sans tenir compte de personne, à pas tranquilles et réguliers, la femme passa devant l’étranger, le maintien droit, la tête en arrière et sans un regard ; ses jambes invraisemblablement minces et provocantes grimpaient aussi légèrement les marches qu’un insecte aux articulations fragiles gravirait l’écorce d’une branche d’arbre. L’étranger ne la quitta pas du regard jusqu’à l’angle de l’étage. Naturellement, dans sa vulgarité impudique, le fabricant de porcelaine fit quelques pas vers l’escalier pour suivre des yeux la silhouette qui disparaissait. « Elle n’est pas pour toi », pensa brusquement Askenazi avec une joie mauvaise. Cela le fit sourire, puis il haussa les épaules. Le fabricant de porcelaine, interprétant ce sourire de travers, ouvrit sa bouche lippue pour proférer quelque obscénité complice ; mais l’étranger, devançant la remarque, s’était déjà élancé dans l’escalier à la suite de la femme. « À vrai dire, elle ne me plaît même pas », pensait-il à présent ; et plus tard, lorsque cette constatation lui reviendrait à l’esprit, même après bien des années, il ressentirait une incompréhension obsédante quant aux raisons qui lui avaient fait ajouter ce « à vrai dire », à cet instant précis. Arrivé au tournant de l’escalier, il jeta un regard en arrière ; le concierge, la casquette à la main, souriait derrière son comptoir. Quant au fabricant de porcelaine, il était resté bouche bée et clignait des yeux d’un air embarrassé et désemparé, presque indigné, comme s’il avait reçu des instructions inattendues dont il ne comprenait pas entièrement la signification. Le message n’était en effet adressé à personne en particulier et c’est ce qui le rendait troublant. Askenazi et le concierge échangèrent un regard de connivence, néanmoins empreint d’incertitude ; le concierge se détourna lentement, comme s’il déclinait toute responsabilité pour ce qui pourrait arriver par la suite. Askenazi se dirigea alors vers le premier étage. À l’angle des marches il ressentit ce vertige particulier (plus tard, il invoqua cet étourdissement avec insistance mais sans grand résultat, comme si c’était une circonstance très signifiante, dont l’importance était déterminante, voire vitale, mais en même temps impossible à expliquer directement à une autre personne), cette impression d’avoir déjà monté cet escalier, vêtu du même costume, avec les mêmes chaussures, dans des circonstances identiques, en sortant de la cabine téléphonique, où il avait entendu les mêmes paroles lointaines que celles qu’il venait d’entendre, où il avait suivi à la trace cette femme qui prononçait le « zwei » avec l’accent berlinois « zwo » – cette sensation de vivre un mirage qui serait en même temps la réalité, la capacité de se mouvoir à l’intérieur d’un miroir où l’instant entier ne serait pas imbriqué dans le temps à sa véritable place. « C’est pourtant un phénomène bien connu », pensa-t-il incidemment, distraitement. « Bergson. » Il avança plus vite, enleva ses lunettes et s’essuya les yeux de ses paumes moites tout en continuant à monter. Sans ses lunettes, il avait de la femme une vision floue ; il pouvait y avoir une distance de dix mètres entre eux. La femme ne se retourna pas et se dirigea vers l’aile du deuxième étage qui donnait sur la cour. À l’angle entre les étages, elle sembla ralentir. Askenazi crut se rappeler que plus tard, au cours de leur brève conversation, il lui avait même demandé pourquoi elle avait ralenti – il se souvenait qu’en lui posant la question, une atroce tristesse s’était emparée de lui. Il lui semblait impossible de s’être trompé. L’espace d’une minute, il avait cru que seule son extrême myopie lui avait fait prendre cette lenteur provocante de la femme pour une manœuvre de séduction – mais tous ses sens n’avaient tout de même pas pu le tromper à ce moment crucial, en effet on ne se contente pas de voir les détails d’une scène essentielle : il avait entendu et senti la femme ralentir le rythme de ses pas.

Afficher en entier

Ajoutez votre commentaire

Ajoutez votre commentaire

Commentaires récents


Date de sortie

L'étrangère

  • France : 2012-05-30 - Poche (Français)

Activité récente

Editeurs

Les chiffres

lecteurs 2
Commentaires 0
extraits 5
Evaluations 0
Note globale 0 / 10

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode