"C'est quoi, ton problème, Zoey ?
-C'est à toi qu'il faut poser la question !
-A part celui qui est évident, je n'ai aucun problème.
-Dans ce cas, je vais très bien aussi.
-Non, tu ne vas pas bien. Regarde-toi !
-Regarde-moi quoi ? Qu'est ce que j'ai ?
-L'air triste."
Elle chancelle, s’appuie près de la porte.
"Triste ?"
Un terrible silence s'installe. Je remarque un petit accroc dans le papier peint au-dessus de son épaule. Des traces de doigts sales autour de l'interrupteur. Une porte s'ouvre et se ferme quelque part au rez-de-chaussés. Quand Zoey se retourne vers moi, je comprends que la vie est faite d'une succession de moments, chacun marquant une étape vers l'instant final.
Quand elle me répond enfin, c'est d'une voix grave et triste :
"Je suis enceinte"

- Pour contrer ta perfection. Dont je suis si loin. Les garçons très beaux ne sortent pas avec les filles banales. Adrian m'aimait peut-être, mais Kyle Kingsbury acceptera-t-il de me garder alors qu'il pourrait trouver mieux?
La prenant dans mes bras, je l'ai serrée très fort.
- Mieux? Lindy, tu m'as aimé alors que je n'étais même pas humain. Tu m'as embrassé alors que je n'avais pas de lèvres. Tu as eu accès à ce qu'il y avait de plus profond en moi. Fais-moi confiance, je ne trouverai jamais une fille mieux que toi. A mes yeux, tu es la perfection incarnée.

Paul se leva, et elle fit de même quand le moteur s'emballa et que le ferry entama laborieusement sa marche arrière. Les ados sur le pont faisaient de grands signes à leurs amis, qui poussaient des hurlements.
Paul prit la main d'Alice et la posa sur son cœur. Ils regardèrent le petit groupe de jeunes restés sur le quai tendre les bras au-dessus de leur têtes et plonger.

Je fis le bilan de tout ce que j'avais accompli en un an et demi, depuis que j'avais tué Reyad. J'avais surmonté mes peurs pour me faire des amis, affronté mes ennemis, trouvé l'amour... Je réfléchis à moi-même, à celle que j'étais, à ce que j'en pensais. Je me tournais vers mon reflet dans le grand miroir posé contre le mur. J'avais littéralement l'air d'une folle : cheveux emmêlés, chemise maculée de sang, visage taché de crasse et de larmes. Un reflet très semblable à celui que j'avais aperçu dans les bains, au début de ma carrière de goûteuse... et pourtant quelque chose avait changé. Les ombres de doute sur mon visage avaient disparu.
Je regardai au fond de moi-même, et trouvai mon âme. Elle était usée, déchirée par endroit, mais elle était là. A mon grand étonnement, je compris qu'elle l'avait toujours été. Reyad et Mogkan n'avaient jamais réussi à la chasser de mon corps. Sinon à l'heure qu'il était, je serais enchaînée au sol parmi les autres zombis.
J'étais maître de moi-même. Cette nouvelle Elena qui me regardait était libre. Débarrassée de ses démons, lavée de ses poisons. Je regardai Brazell. Il respirait encore, mais il était entièrement à ma merci. C'était moi qui déciderais de son sort et du mien. Je n’étais plus une victime, attendant que les mâchoires du piège se referment sur moi.
-Pars maintenant, dis-je au fantôme de Reyad.
La stupéfaction qui se peignit sur son visage, tandis qu'il se désintégrait, me procura une joie immense.

-Tu as fini ? lui dis-je en voyant le panier à moitié vide.
-Alex, répond-il en se servant du club comme d'une canne? Penses-tu que je suis fait pour jouer au golf ?
Je le regarde dans les yeux.
-Non.
-J'ai entendu ta conversation avec Hector. Toi tu n'es pas fait pour les deals de drogue.
-C'est pour me dire ça que tu m'a fait venir jusqu'ici ?
-Écoute-moi, insiste-t-il. Les clés de la voiture sont dans ma poche et je ne partirai pas tant que je n'aurai pas terminé ce panier. Alors ouvre bien tes oreilles. Je ne suis pas aussi intelligent que toi, la vie ne m'offre aucun choix, mais toi, tu es assez intelligent pour aller à l'université et devenir médecin, ingénieur ou quelque chose du genre. Si je ne suis pas fait pour le golf, alors toi tu n'es pas fait pour trafiquer de la drogue. Laisse-moi faire la transaction à ta place.
-Pas question, mec. Merci beaucoup de te ridiculiser ainsi pour me donner une leçon, mais je sais ce que j'ai à faire.
Paco pose une nouvelle balle, swingue, et, de nouveau, la balle roule devant lui.
-Brittany est vraiment canon. Est-ce qu'elle va aller à la fac ?
Je sais ce que Paco a derrières la tête, malheureusement pour lui, mon meilleur mi est on ne peut plus transparent.
-Oui, au Colorado.
Pour être proche de sa sœur, la personne qu'elle aime plus qu'elle même.

D'accord, il a quelques bons côtés. Des petits détails insignifiants.
Il est intelligent.
Il a des yeux très expressifs, qui trahissent plus de choses qu'il ne veut en montrer.
Il est fidèle à ses amis, à sa famille, et même à sa moto.
Il m'a touchée comme si j'étais un objet fragile.
Il m'a embrassée avec l'envie de savourer notre baiser le reste de sa vie.

Madeline se pencha en avant.
-Pourquoi ? Ta mère a besoin d'un baby-sitter pour te garder ?
Bethany vira à l'écarlate et battit rapidement en retraite vers ses copines . Les quatre filles se mirent à chuchoter furieusement .

Une Cinq, peut être, mais pas une bonne à rien.