Air
Auteur
- Bertil Scali (Écrivain)
- Raphael De Andreis (Écrivain)
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Classement en biblio - 7 lecteurs
extrait
Nous sommes tous les cinq dans la voiture, Sylvia, nos deux enfants, le chien et moi. Il grêle si fort que toute la carlingue résonne comme une batterie : caisse, grosse caisse, cymbales ride, charleston et crash, et puis le tom basse. Je monte le son pour couvrir ce déluge angoissant et la musique de Dire Straits se mêle au concert du cyclone : le saxo suave de mon enfance semble avoir été enregistré pour cet instant. La fin du monde. Nous traversons un paysage de tempête blanche aux voitures arrêtées sur le côté, contrôlées par les brigades du nouveau régime. Un homme de mon âge, la cinquantaine, ouvre sa portière. Je vois son regard effrayé sous la capuche de son imperméable. Il montre ses papiers à la police écologique, reconnaissable à son uniforme vert. Son véhicule disparaît dans mon rétroviseur. Puis, après avoir roulé longtemps ainsi, la neige s’arrête et la lumière revient.
Telles sont les images qui me reviennent de cette époque, lorsque le temps s’est déréglé, que le nouveau pouvoir s’est installé et que beaucoup ont dû fuir. Nous étions de ceux-là. C’était il y a longtemps.
Cette histoire est mon histoire. Mais aussi celle de notre famille et de toute une génération. Elle commence à une époque où le désir d’accumulation de biens dirigeait encore le monde. Elle raconte le sursaut de conscience, lorsque, au bord de l’abîme, la France a ouvert les yeux des autres États sur la possibilité d’un futur sans pollution. Elle est le récit vécu des premiers jours d’une dictature écologiste, instaurée pour le bien du plus grand nombre. Mais n’est-ce pas ainsi que se justifient tous les régimes totalitaires ?
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AIR de Bertil Scali et Raphaël de Andreis est le tirage d’Avril pour les nuits du hasard de Ilestbiencelivre. Ce petit livre me donnait très envie depuis que je l’avais découvert par hasard en librairie il y a plusieurs mois. Le résumé me vendait du rêve, du coup, j’ai été ravie de pouvoir enfin le sortir !
Nous suivons Samuel, comptable dans une grande entreprise de recyclage de pneus, dans un futur proche. Le parti écologiste passe au pouvoir en France et met quasiment aussitôt une dictature : chaque français est passé au crible suivant leur comportement environnemental et se voit attribuer un bonus ou malus écologiste. Malheureusement pour Samuel, il est un mauvais élève et il découvre que son entreprise n’est pas aussi clean qu’elle le semble. De plus, la police de l’écologie, l’AIR, y fait une descente à laquelle il échappe de justesse et il décide de fuir Paris avec sa famille. Direction l’Aubrac où sa femme a hérité d’un chalet ! C’est parti pour la vie à la Petite maison dans la prairie !
Bon autant le dire tout de suite, j’ai abandonné ce livre à 75%. Je suis d’autant plus déçue que j’ai discuté avec Bertil Scali, qui est très sympathique, et j’avais très envie d’aimer ce livre. Mais, je n’en pouvais plus. Ce livre n’est pas du tout ce que j’imaginais. Il est extrêmement moralisateur. La fille adolescente de Samuel passe son temps à reprocher à son père le désastre écologique. Je n’ai pas aimé les personnages. De plus, tout est trop facile pour eux : la fuite, l’installation dans l’Aubrac, la vie “d’après”... Ce livre très court est “pollué” par des descriptions à n’en plus finir, des réflexions philosophiques et religieuses... Pourtant l’écriture en elle-même est très agréable et fluide. J’ai beaucoup aimé le premier tiers de ce roman, mais ensuite mon intérêt s’est émoussé jusqu’à s’éteindre complètement.
Un fail complet pour moi, dommage, il y avait énormément de potentiel…
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Il manque quelques choses.
On se perd trop dans les pensées du personnage sans pour autant le connaitre donc ses états d'âmes n'avaient aucune importance comme ceux de sa famille, qu'on effleure à peine, surtout pour les enfants comme beaucoup de personnage. Le contexte politique aurait pu été être plus détailler. La fin plus travailler. C'est comme un résumé d'une idée qui aurait pu tellement plus développer et qui partait bien. Dommage.
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Date de sortie
Air
- France : 2022-01-13 - Poche (Français)
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Editeurs
Résumé
Je m’appelle Samuel Bourget. Je suis né en 1969, l’année où Neil Armstrong posant le pied sur la Lune a déclaré : « C’est un petit pas pour l’homme, mais un grand pas pour l’humanité. » Cette phrase a comme scellé le caractère de ma génération : l’optimisme à tout prix. Mes parents étaient pleins d’espoir pour mon avenir. Celui-ci s’annonçait pavé de plaisirs et de joies. Sauf qu’il n’en a rien été. Le monde qu’ils m’ont laissé a été anéanti et il ne reste presque rien de mon enfance. J’ai moi-même contribué à l’hécatombe. Des hommes ont été jugés et condamnés selon leur responsabilité dans le génocide écologique – « l’écocide », ont dit les juges – qui se profilait, et qui, heureusement, a pu être évité. D’autres ont gravi les échelons du nouvel ordre en raison de leur engagement au service de l’écologie. À mon sens, ce n’était rien d’autre qu’une dictature. Bien plus tard, les révélations sur les excès de la cellule AIR ont mis fin à ce régime. Lors de leur procès, les dirigeants verts ont affirmé avoir sauvé l’humanité. C’est possible.
Mais à quel prix ?
À l’époque, mieux valait ne pas être dans leur collimateur. Comme moi lorsqu’ils m’ont inscrit sur leur liste noire : la liste carbone.
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