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Savannah Bay
Détruire, dit-elle
La Musica
La Vie matérielle
L'Amant
Un barrage contre le Pacifique
Le Square
Écrire
Le Ravissement de Lol V. Stein
L'Amant (bd)
L'Après-midi de monsieur Andesmas
La Pluie d'été
Je n'ai tout simplement pas compris "Détruire, dit-elle". Je n'ai pas honte de l'avouer, je n'ai rien pigé à ce que je lisais. Quels sont les véritables liens entre les personnages, quelles sont leurs motivations...tout est extrêmement abstrait. Du coup évidemment, aucun attachement pour les protagonistes.
Même l'histoire en elle-même je ne l'ai pas vraiment saisie. Ils sont dans un hôtel, visiblement pour les personnes "malades". Ça ressemble plus à un établissement psychiatrique...et il y a une forêt mystérieuse tout au tour...Voilà. C'est tout ce que j'ai retenu.
Je ne sais même pas comment parler de "Détruire, dit-elle" vu comment je suis passée à côté...et vraiment, ça me désole.
Détruire, dit-elle
« Je me suis trouvée devant un désordre phénoménal de la pensée et du sentiment auquel je n’ai pas osé toucher et au regard de quoi la littérature me fait honte. »
Plus loin elle écrira :
« Apprenez à lire, ce sont des textes sacrés »
« La douleur » regroupe plusieurs textes en partie liés les uns aux autres, plusieurs temps d’une même époque, la guerre et la libération, où peut s’exprimer le pire de l’homme. Le pire de la souffrance aussi. Une époque où on savait bien distinguer le bien du mal, mais où également, ayant touché un tel degré de folie, on en venait à ne plus avoir les repères qui convenaient pour faire ce tri. Les bourreaux, les lâches, les salauds, on voit bien qui ils sont, mais ce monde était devenu tellement fou, il avait fait sauter tellement de repères que l’on pouvait se prendre à ne pas détester autant qu’il aurait fallu ces vaincus aux mains pleines de sang ou simplement à l’âme emplie de lâcheté.
C’est sans doute la raison pour laquelle l’auteure apparait tantôt sous les traits de la victime, tantôt sous les traits de la tortionnaire. On ne fait plus la différence tant le monde est déglingué. Au fond, cela n’a plus aucune importance. La douleur peint un monde aux limites floues, si incertaines que ce monde devient celui de l’absurde.
À preuve, l’absurdité de cette course essoufflée de l’auteure, tout au long du premier texte, pour savoir si son mari reviendrait d’Allemagne ou s’il gisait déjà dans un fossé au bord d’une route, tandis que peu après son retour elle lui annoncera son intention de divorcer.
À preuve, le second texte, où la victime qu’elle est semble vivre son statut avec une sorte de curiosité indifférente. Elle joue au chat et à la souris avec son bourreau. Elle donne le sentiment de prendre goût à narguer le chat. Elle risque certes sa vie, mais elle se grise à ce jeu. Cet homme a arrêté son mari. Il lui avoue avec bravade avoir de cette façon conduit il y a quelques jours un résistant à la mort après s’être longuement joué de lui. Elle le hait, elle le tuerait avec plaisir. Mais elle accepte de le voir et de le revoir. Peut-être parce qu’il pourrait l’aider à retrouver son mari, peut-être parce que son chef de réseau, François Mitterand, le lui demande. Peut-être aussi parce qu’elle aime ce jeu avec cet homme qui peut à tout moment la faire arrêter ou à l’inverse mourir par ses mains d’une balle dans la nuque.
À Preuve, dans le texte suivant, l’absurde torture qu’elle dirige de ce collaborateur, pour finalement ne lui arracher qu’un mot : « verte ». Ce seul petit mot soufflé par le prisonnier au terme d’une torture décrite et exécutée avec soin. Oui sa carte d’identité était verte, donc il pouvait accéder au siège de la Gestapo, donc il était coupable, donc il était acceptable de le torturer. Après cet aveu inutile, plus rien n’a d’importance. Dès lors, la torture, pourquoi ?
Les mots de Marguerite Duras sont durs. Il n’y a rien à embellir. Lorsqu’elle parle de cette chose informe qu’est devenu son mari au retour des camps, elle dit tout. Même que ses excréments ne sont plus humains. Elle est dépassée par l’horreur, il n’y a en fait plus de place à la douleur. Ou alors, c’est au-delà.
Les mots de Marguerite Duras sont froids, comme si elle n’avait plus de sentiments. Cela fait penser à Camus. Elle ne dit pas, comme l’Etranger « Aujourd’hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas » mais les mots qu’elle emploie se limitent le plus souvent à des descriptions, des faits, rapportés sans jugement, sans sentiment, ou s’il y a des sentiments, ce ne sont plus que des objets à décrire.
Il faut lire ces textes. Ils ne vous laisseront pas indifférents. Ce ne sera pas possible. Ils sont beaux au-delà d’eux-mêmes car ils expriment beaucoup plus que ce qu’ils racontent.
La Douleur
« Je me suis trouvée devant un désordre phénoménal de la pensée et du sentiment auquel je n’ai pas osé toucher et au regard de quoi la littérature me fait honte. »
Plus loin elle écrira :
« Apprenez à lire, ce sont des textes sacrés »
« La douleur » regroupe plusieurs textes en partie liés les uns aux autres, plusieurs temps d’une même époque, la guerre et la libération, où peut s’exprimer le pire de l’homme. Le pire de la souffrance aussi. Une époque où on savait bien distinguer le bien du mal, mais où également, ayant touché un tel degré de folie, on en venait à ne plus avoir les repères qui convenaient pour faire ce tri. Les bourreaux, les lâches, les salauds, on voit bien qui ils sont, mais ce monde était devenu tellement fou, il avait fait sauter tellement de repères que l’on pouvait se prendre à ne pas détester autant qu’il aurait fallu ces vaincus aux mains pleines de sang ou simplement à l’âme emplie de lâcheté.
C’est sans doute la raison pour laquelle l’auteure apparait tantôt sous les traits de la victime, tantôt sous les traits de la tortionnaire. On ne fait plus la différence tant le monde est déglingué. Au fond, cela n’a plus aucune importance. La douleur peint un monde aux limites floues, si incertaines que ce monde devient celui de l’absurde.
À preuve, l’absurdité de cette course essoufflée de l’auteure, tout au long du premier texte, pour savoir si son mari reviendrait d’Allemagne ou s’il gisait déjà dans un fossé au bord d’une route, tandis que peu après son retour elle lui annoncera son intention de divorcer.
À preuve, le second texte, où la victime qu’elle est semble vivre son statut avec une sorte de curiosité indifférente. Elle joue au chat et à la souris avec son bourreau. Elle donne le sentiment de prendre goût à narguer le chat. Elle risque certes sa vie, mais elle se grise à ce jeu. Cet homme a arrêté son mari. Il lui avoue avec bravade avoir de cette façon conduit il y a quelques jours un résistant à la mort après s’être longuement joué de lui. Elle le hait, elle le tuerait avec plaisir. Mais elle accepte de le voir et de le revoir. Peut-être parce qu’il pourrait l’aider à retrouver son mari, peut-être parce que son chef de réseau, François Mitterand, le lui demande. Peut-être aussi parce qu’elle aime ce jeu avec cet homme qui peut à tout moment la faire arrêter ou à l’inverse mourir par ses mains d’une balle dans la nuque.
À Preuve, dans le texte suivant, l’absurde torture qu’elle dirige de ce collaborateur, pour finalement ne lui arracher qu’un mot : « verte ». Ce seul petit mot soufflé par le prisonnier au terme d’une torture décrite et exécutée avec soin. Oui sa carte d’identité était verte, donc il pouvait accéder au siège de la Gestapo, donc il était coupable, donc il était acceptable de le torturer. Après cet aveu inutile, plus rien n’a d’importance. Dès lors, la torture, pourquoi ?
Les mots de Marguerite Duras sont durs. Il n’y a rien à embellir. Lorsqu’elle parle de cette chose informe qu’est devenu son mari au retour des camps, elle dit tout. Même que ses excréments ne sont plus humains. Elle est dépassée par l’horreur, il n’y a en fait plus de place à la douleur. Ou alors, c’est au-delà.
Les mots de Marguerite Duras sont froids, comme si elle n’avait plus de sentiments. Cela fait penser à Camus. Elle ne dit pas, comme l’Etranger « Aujourd’hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas » mais les mots qu’elle emploie se limitent le plus souvent à des descriptions, des faits, rapportés sans jugement, sans sentiment, ou s’il y a des sentiments, ce ne sont plus que des objets à décrire.
Il faut lire ces textes. Ils ne vous laisseront pas indifférents. Ce ne sera pas possible. Ils sont beaux au-delà d’eux-mêmes car ils expriment beaucoup plus que ce qu’ils racontent.
La Douleur