Commentaires de livres faits par DELMAN
Extraits de livres par DELMAN
Commentaires de livres appréciés par DELMAN
Extraits de livres appréciés par DELMAN
— Comment ça ?
— Euh… tu es sûre de vouloir savoir ?
— Vas-y ! Au point où j’en suis…
— D’accord, je vais essayer de t’expliquer ça simplement. Tu te souviens quand Peter Parker a été mordu par une araignée et a obtenu des super pouvoirs ?
Lily la dévisage comme si elle avait perdu la tête.
— Euh…
— OK, fais un effort, s’il te plaît ! Il a été mordu, mais il ne s’est pas transformé en araignée. Tu es d’accord ?
— Oui.
— Donc…
Elle encourage sa cousine à suivre sa logique tordue. Celle-ci tente de s’adapter. Ce qui n’est pas une mince affaire quand on connaît Ariane.
— Pour Zach, c’est la même chose ?
— Oui !
— Il se transforme en araignée géante ? s’étonne Lily.
— Mais non !
Ariane trépigne sur place. Je suis prêt à parier qu’elle se demande si sa cousine fait exprès de ne pas comprendre. Elle se pince l’arête du nez et inspire un grand coup avant de reprendre :
— Il a des super pouvoirs de démon, mais c’est un ange !
Lily opine de la tête avec vigueur.
— Oooooh…
— Tu n’as rien capté, n’est-ce pas ?
— Pas un traître mot ! s’exclame-t-elle avec un sourire triomphant.
J’en suis à calculer comment la sortir de ce pétrin quand elle pose subrepticement la main sur le poignet de celui qui tient le couteau. Un simple échange de regard et je sais ce qu’elle va faire.
Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle capte l’attention. La mienne en tout cas. Mes yeux s’attardent sur sa silhouette tandis qu’elle savoure son cocktail d’un air absent. Ni trop grande ni trop petite, elle n’arbore pas de courbes voluptueuses, même si sa robe blanche souligne un décolleté sage, bien que prometteur. Ses cheveux châtain clair, délicieusement bouclés, dansent autour de son visage. Ils dégagent son cou qu’elle a fin et gracile. Sous la peau nacrée, je vois le réseau veineux d’un beau bleuté qui m’appelle.
Pour échapper à cette vision alléchante, je laisse filer mon regard sur ses longues jambes galbées, terminées par des escarpins couleur ivoire. Ses pieds se balancent d’avant en arrière avec paresse. Aussitôt, une image prend forme dans mon esprit : celle de ces mêmes jambes enroulées autour de ma taille, tandis que son corps nu se tend entre mes bras.
Quel meilleur moyen de se relaxer qu’en s’oubliant un temps auprès d’une femme ? Surtout d’une telle beauté.
Elle ferait une compagne idéale.
Il haussa les épaules. Un geste hideux et moqueur.
— Vous. A genoux. Devant moi. Et votre vie aussi. Mais une fois que nous nous serons tous les deux « dépensés »...
— Gabrielle, non !
Baudoin parvint à crier en direction de Gabrielle tandis que le sang ruisselait le long de son cou. Son assise était de plus en plus précaire, mais il ajouta :
— Partez tant que vous le pouvez... Je ne suis rien ! Vous devez achever votre quête.
— Une quête ?
Lucifer rapprocha encore sa lame du cou de Baudoin, tandis qu'il se tournait vers Gabrielle :
— Ah, oui, l'extinction de mon clan... Noble tâche, je dois le reconnaître, Chevalier Noir. Ha, ha ! Le Chevalier Noir : une femme ! Qui aurait pu imaginer cela ?
— C'est votre œuvre.
Il était environ deux heures avant minuit. Il le sentait à la faiblesse qui le gagnait. Une faiblesse qui ne ferait que s'accentuer jusqu'à l'aube, jusqu'à ce que les premiers rayons du soleil redonnent à son démon intérieur toute sa vigueur. L'aurore représentait l'apothéose de sa puissance.
Il avait fait enchaîner le Chevalier Noir dans l'observatoire, une pièce étroite enfouie profondément sous terre. Des fenêtres disposées sur le plafond permettaient de voir le ciel : une disposition qui était sa manière d'honorer le soleil.
— Vas-tu te taire, femme ! J'ai besoin de réfléchir.
Une lueur étrange brilla dans les yeux de Lucifer tandis qu'il étendait les mains vers Gabrielle. Un sourire lugubre illumina son visage et il s'exclama :
— Mon enfant, c'est bien vrai... Ah ! Un bâtard vaut mieux que pas d'enfant du tout !
Il se tourna et se dirigea vers le centre de la pièce, le menton posé sur sa paume ouverte, en un geste de perplexité.
— Et pourtant, cet homme est un bâtard aussi. Peut-être Fée et Elfe ?
— Cela n'a aucune importance, déclara Gabrielle. Libérez-moi, Lucifer, et je vous offrirai un combat loyal. Dominique n'interviendra pas... Il vous en donnera la parole.
Je poussai un gémissement inaudible. Était-il idiot ? Comment voulait-il que je lui réponde alors que sa main m’empêchait d’articuler le moindre mot ?
— Pour votre secret, soyez sans crainte, il est en sécurité.
Un sourire énigmatique étira ses lèvres pleines.
— Je n’en ai jamais douté.
— De quel genre ?
— Eh bien… Vivre une existence sans masque, par exemple.
— Je peux le concevoir.
Sa remarque était judicieuse.
— En portez-vous un ? questionnai-je en retour.
— Tout comme vous, Serena.
Et c’est alors qu’il jaillit.
Un monstre énorme, immense, gigantesque : un ver de terre !
Je me réceptionnai sur le sol, en arborant un sourire victorieux. Un sourire qui se transforma vite en grimace lorsque je constatai que je serrais une touffe de cheveux entre mes doigts crispés. Étonnée, je reportai mon regard sur mon adversaire. À la place de sa crinière, je ne distinguais plus qu’un crâne chauve. Une véritable boule de billard !
Je pinçai les lèvres tandis que des larmes envahissaient petit à petit mes yeux.
Surtout, garder son sérieux !
Je refuse de mourir ici ! Pas comme ça ! Et pas sans avoir revu Yaël !
— Le roi fae tire à blanc ?
— Aux dires de certains.
— D’où tiens-tu ces rumeurs, d’abord ? demandai-je. Ce n’est pas comme si tu sortais de la maison sans moi.
— J’ai un compte Facebook, comme tu le sais très bien.
— Tu discutes de l’identité du père de l’héritier du royaume fae sur Facebook ?
— Que penses-tu qu’il soit ? demanda J.B.
— Il m’a dit qu’il était plus vieux que Titania et Oberon, et l’ennemi de Lucifer depuis toujours. Qu’est-ce qui pourrait bien être aussi vieux que Lucifer ?
J.B. avait l’air perturbé.
— Pas grand-chose.
— C’est bien ce que je pensais. Soit c’est un ange ou un démon qui cache son identité, soit une créature que nous n’avons encore jamais vue.
— Pourquoi une créature aussi puissante serait-elle restée cachée à la cour de Titania et Oberon pendant des siècles ? Pourquoi se ferait-il passer pour inférieur à eux ? demanda J.B. tandis que l’ascenseur montait jusqu’à notre étage.
Il se rendit alors compte de son erreur.
Ce n’était pas un chien, mais un loup.
Jamais encore Jeanne n’avait vu à Charmont ce cavalier d’une rare et désinvolte élégance, pris dans une redingote gris de perle qui réhabilitait la redingote. Son assiette était parfaite, il semblait né centaure et devait avoir des jarrets d’acier pour pouvoir maintenir sur place et comme en se jouant son cheval superbe à la sombre robe de soie brillante, qu’il ne laissait qu’imperceptiblement danser sur ses fines jambes.
Qui était cet homme ? L’amant de Pauline ? Ce fameux chevalier Vincent de l’ordre de Malte dont Geneviève de Saint-Girod et sa sœur avaient parlé avec gourmandise et la baronne avec une tendresse dans la voix ? La curieuse n’eut pas le temps de s’interroger plus avant sur l’identité de l’inconnu : le baron de Bouhey venait de faire un signe à Baudouin, son chef d’équipage…
Me décalant soudain vers la droite, je n’oppose plus aucune résistance. La créature appuie de toutes ses forces sur son arme, de sorte que la lame pénètre plus loin dans ma chair et me transperce de part en part. La souffrance m’envahit d’un coup et menace de m’engloutir. Du sang inonde mes poumons, remonte dans ma gorge. Passant outre la douleur, je ceinture de mes bras le cou massif de mon ennemi, comme pour l’embrasser. En vérité, je l’attire vers moi inexorablement. Comprenant mon intention, il se débat, cependant mes bras forment une chaîne indestructible d’os et de muscles, que je resserre de plus en plus dans une étreinte fatale.
À la seconde où le visage du monstre se trouve à une distance idéale du mien, je lève brutalement la tête, et enfonce les dents dans sa gorge, en déchirant la peau. Du sang envahit ma bouche. Je n’en ingurgite pas, me contentant de déchiqueter tout ce qui se situe à portée de mes crocs. Le musc de l’animal monte à mes narines, preuve que cet être appartient bien au clan des lycanthropes.