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Commentaires de livres faits par DELMAN

Extraits de livres par DELMAN

Commentaires de livres appréciés par DELMAN

Extraits de livres appréciés par DELMAN

Se servir de la force de son ennemi pour le vaincre.
Me décalant soudain vers la droite, je n’oppose plus aucune résistance. La créature appuie de toutes ses forces sur son arme, de sorte que la lame pénètre plus loin dans ma chair et me transperce de part en part. La souffrance m’envahit d’un coup et menace de m’engloutir. Du sang inonde mes poumons, remonte dans ma gorge. Passant outre la douleur, je ceinture de mes bras le cou massif de mon ennemi, comme pour l’embrasser. En vérité, je l’attire vers moi inexorablement. Comprenant mon intention, il se débat, cependant mes bras forment une chaîne indestructible d’os et de muscles, que je resserre de plus en plus dans une étreinte fatale.
À la seconde où le visage du monstre se trouve à une distance idéale du mien, je lève brutalement la tête, et enfonce les dents dans sa gorge, en déchirant la peau. Du sang envahit ma bouche. Je n’en ingurgite pas, me contentant de déchiqueter tout ce qui se situe à portée de mes crocs. Le musc de l’animal monte à mes narines, preuve que cet être appartient bien au clan des lycanthropes.
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— Je sais. Crois-moi, je suis habituée à ce que les choses ne se passent pas systématiquement comme prévu donc je peux imaginer dans quel état tu te trouves. Lorsque j’ai découvert la véritable nature de Zachariel, j’ignorais à quel saint me vouer.
— Comment ça ?
— Euh… tu es sûre de vouloir savoir ?
— Vas-y ! Au point où j’en suis…
— D’accord, je vais essayer de t’expliquer ça simplement. Tu te souviens quand Peter Parker a été mordu par une araignée et a obtenu des super pouvoirs ?
Lily la dévisage comme si elle avait perdu la tête.
— Euh…
— OK, fais un effort, s’il te plaît ! Il a été mordu, mais il ne s’est pas transformé en araignée. Tu es d’accord ?
— Oui.
— Donc…
Elle encourage sa cousine à suivre sa logique tordue. Celle-ci tente de s’adapter. Ce qui n’est pas une mince affaire quand on connaît Ariane.
— Pour Zach, c’est la même chose ?
— Oui !
— Il se transforme en araignée géante ? s’étonne Lily.
— Mais non !
Ariane trépigne sur place. Je suis prêt à parier qu’elle se demande si sa cousine fait exprès de ne pas comprendre. Elle se pince l’arête du nez et inspire un grand coup avant de reprendre :
— Il a des super pouvoirs de démon, mais c’est un ange !
Lily opine de la tête avec vigueur.
— Oooooh…
— Tu n’as rien capté, n’est-ce pas ?
— Pas un traître mot ! s’exclame-t-elle avec un sourire triomphant.
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Mon cœur bondit dans ma poitrine quand je dénote la présence de sang sur la lame. Si son odeur commence à se répandre, je devrais faire face à une meute d’enragés, pire encore que celle qui me fait face actuellement. C’est un risque que je ne suis pas prêt à courir. Je pense que Lily en a conscience. Loin d’afficher une expression abattue, elle a les yeux qui lancent des éclairs.
J’en suis à calculer comment la sortir de ce pétrin quand elle pose subrepticement la main sur le poignet de celui qui tient le couteau. Un simple échange de regard et je sais ce qu’elle va faire.
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C’est alors que j’aperçois une femme accoudée au bar.
Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle capte l’attention. La mienne en tout cas. Mes yeux s’attardent sur sa silhouette tandis qu’elle savoure son cocktail d’un air absent. Ni trop grande ni trop petite, elle n’arbore pas de courbes voluptueuses, même si sa robe blanche souligne un décolleté sage, bien que prometteur. Ses cheveux châtain clair, délicieusement bouclés, dansent autour de son visage. Ils dégagent son cou qu’elle a fin et gracile. Sous la peau nacrée, je vois le réseau veineux d’un beau bleuté qui m’appelle.
Pour échapper à cette vision alléchante, je laisse filer mon regard sur ses longues jambes galbées, terminées par des escarpins couleur ivoire. Ses pieds se balancent d’avant en arrière avec paresse. Aussitôt, une image prend forme dans mon esprit : celle de ces mêmes jambes enroulées autour de ma taille, tandis que son corps nu se tend entre mes bras.
Quel meilleur moyen de se relaxer qu’en s’oubliant un temps auprès d’une femme ? Surtout d’une telle beauté.
Elle ferait une compagne idéale.
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— Que voulez-vous en échange de la vie de Baudoin ?
Il haussa les épaules. Un geste hideux et moqueur.
— Vous. A genoux. Devant moi. Et votre vie aussi. Mais une fois que nous nous serons tous les deux « dépensés »...
— Gabrielle, non !
Baudoin parvint à crier en direction de Gabrielle tandis que le sang ruisselait le long de son cou. Son assise était de plus en plus précaire, mais il ajouta :
— Partez tant que vous le pouvez... Je ne suis rien ! Vous devez achever votre quête.
— Une quête ?
Lucifer rapprocha encore sa lame du cou de Baudoin, tandis qu'il se tournait vers Gabrielle :
— Ah, oui, l'extinction de mon clan... Noble tâche, je dois le reconnaître, Chevalier Noir. Ha, ha ! Le Chevalier Noir : une femme ! Qui aurait pu imaginer cela ?
— C'est votre œuvre.
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Lucifer repoussa la jeune femme qui attendait près de lui avec du vin et du fromage. Son geste fut si brusque qu'elle tomba contre le mur, dans un grand fracas d'argent et de cristal brisé. Ses bottes résonnaient avec assurance contre le sol de marbre de la pièce. Il foula d'un pas orgueilleux les débris et la jeune femme étendue, puis il grimpa l'étroit escalier, conçu pour gêner quiconque voudrait tirer son épée et le menacer à cet endroit.

Il était environ deux heures avant minuit. Il le sentait à la faiblesse qui le gagnait. Une faiblesse qui ne ferait que s'accentuer jusqu'à l'aube, jusqu'à ce que les premiers rayons du soleil redonnent à son démon intérieur toute sa vigueur. L'aurore représentait l'apothéose de sa puissance.

Il avait fait enchaîner le Chevalier Noir dans l'observatoire, une pièce étroite enfouie profondément sous terre. Des fenêtres disposées sur le plafond permettaient de voir le ciel : une disposition qui était sa manière d'honorer le soleil.
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— Otez ce bébé de mon ventre, maintenant !
— Vas-tu te taire, femme ! J'ai besoin de réfléchir.
Une lueur étrange brilla dans les yeux de Lucifer tandis qu'il étendait les mains vers Gabrielle. Un sourire lugubre illumina son visage et il s'exclama :
— Mon enfant, c'est bien vrai... Ah ! Un bâtard vaut mieux que pas d'enfant du tout !
Il se tourna et se dirigea vers le centre de la pièce, le menton posé sur sa paume ouverte, en un geste de perplexité.
— Et pourtant, cet homme est un bâtard aussi. Peut-être Fée et Elfe ?
— Cela n'a aucune importance, déclara Gabrielle. Libérez-moi, Lucifer, et je vous offrirai un combat loyal. Dominique n'interviendra pas... Il vous en donnera la parole.
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date : 25-08-2020
— Qui êtes-vous ? demanda une voix familière mais dure, près de mon oreille. Parlez ou je vous tue sur-le-champ !
Je poussai un gémissement inaudible. Était-il idiot ? Comment voulait-il que je lui réponde alors que sa main m’empêchait d’articuler le moindre mot ?
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date : 25-08-2020
Je fis demi-tour et regagnai la sortie. Juste avant de disparaître, je me retournai une dernière fois. Il n’avait pas bougé et ses prunelles me dévisageaient avec attention.
— Pour votre secret, soyez sans crainte, il est en sécurité.
Un sourire énigmatique étira ses lèvres pleines.
— Je n’en ai jamais douté.
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date : 25-08-2020
Le miroir devant moi me renvoyait l’image d’une jeune femme trop policée qui ne ressemblait pas à celle que j’étais véritablement.
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date : 25-08-2020
— Vous savez, Serena, il y a des choses qui sont bien plus importantes que la moralité ou les apparences.
— De quel genre ?
— Eh bien… Vivre une existence sans masque, par exemple.
— Je peux le concevoir.
Sa remarque était judicieuse.
— En portez-vous un ? questionnai-je en retour.
— Tout comme vous, Serena.
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Une vibration souterraine me cloua soudain sur place. Je balayai du regard les alentours à la recherche d’un indice susceptible de m’indiquer ce qui se passait.
Et c’est alors qu’il jaillit.
Un monstre énorme, immense, gigantesque : un ver de terre !
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Il me serra contre lui et, emportée par mon enthousiasme, je passai mes doigts dans ses cheveux longs et soyeux. Ses lèvres chaudes déversaient en moi un torrent de désir. On aurait dit qu’il puisait en moi la lumière et l’espoir nécessaire à son propre salut. Je frissonnais de la tête aux pieds. Par ces baisers, il attestait qu’il était à moi et à personne d’autre.
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Sans lui laisser d’ouverture possible, je me ruai sur lui et effectuai un saut par-dessus sa tête. Mes doigts se refermèrent sur le médaillon qu’il portait autour du cou. C’était grâce à ce lien magique qu’il manipulait sa victime. Lui enlever l’empêcherait de nuire à Yaël.
Je me réceptionnai sur le sol, en arborant un sourire victorieux. Un sourire qui se transforma vite en grimace lorsque je constatai que je serrais une touffe de cheveux entre mes doigts crispés. Étonnée, je reportai mon regard sur mon adversaire. À la place de sa crinière, je ne distinguais plus qu’un crâne chauve. Une véritable boule de billard !
Je pinçai les lèvres tandis que des larmes envahissaient petit à petit mes yeux.
Surtout, garder son sérieux !
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Je fis un effort pour bouger et je crus sentir un instant la lame tranchante de l’épée s’enfoncer davantage. Si je l’arrachais, je me viderais de mon sang. La blessure était plus grave que je ne le pensais. Je ne pouvais rien faire dans l’immédiat. Ma poitrine se soulevait fortement à chacune de mes respirations, faisant pulser la souffrance dans toutes les cellules qui composaient mon corps. Je devais garder mon calme et ne pas céder à la panique. D’un revers de main rageur, j’essuyai mes larmes.
Je refuse de mourir ici ! Pas comme ça ! Et pas sans avoir revu Yaël !
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Son cœur battait la chamade. La façon dont il avait pris le contrôle de son corps en se servant uniquement de ses mains et de ses doigts lui coupait le souffle. Elle était également étonnée par la rapidité avec laquelle elle s’était laissée aller et avait cessé de réfléchir.
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Devlin ne répondit pas. Il attendait une réponse. C’était Dev tout craché. Silencieux et froid, comme une tombe fraîchement creusée. Il ne ressemblait en rien à Lucian. En rien. Seul Gabe regardait Lucian avec admiration comme s’il connaissait la vérité, comme s’il savait tout mieux que lui.
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Je ne sais pas ce qu’il me passe par la tête, quand j’essaie de le faire taire en posant durement mes lèvres sur les siennes. En tout cas, je ne m’attendais pas au brasier qui nous consume soudainement !
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Il ne va quand même pas… Humpf ! Si, il a osé. Après quelques secondes de stupeur indignée, je me détends dans son étreinte et savoure ce baiser intempestif. Je ne devrais pas, je sais, mais, putain, il embrasse bien !
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Deux paires d’yeux d’un bleu cristallin se fixent, strictement identiques. Sans nous être concertés, puisque j’ai hésité jusqu’au dernier moment, Kit et moi sommes habillés d’un même jean en denim brut, et d’un pull blanc en maille. Mon faux jumeau, ma copie presque conforme, si semblables que nous pouvions nous faire passer l’un pour l’autre quand nous étions enfants. Nous le pourrions encore, avec un peu de travail.
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— Pour une raison que j’ignore, il n’est apparemment pas facile pour les faes de se reproduire. Mais le bruit court que l’enfant unique de Titania et Oberon n’est pas d’Oberon, si tu vois ce que je veux dire.
— Le roi fae tire à blanc ?
— Aux dires de certains.
— D’où tiens-tu ces rumeurs, d’abord ? demandai-je. Ce n’est pas comme si tu sortais de la maison sans moi.
— J’ai un compte Facebook, comme tu le sais très bien.
— Tu discutes de l’identité du père de l’héritier du royaume fae sur Facebook ?
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— Je ne sais pas pourquoi il s’intéresse à moi, dis-je alors que nous entrions dans l’ascenseur juste après la réception. Mais je dois te dire que je ne suis pas certaine qu’il soit fae. Ou, du moins, pas que fae.
— Que penses-tu qu’il soit ? demanda J.B.
— Il m’a dit qu’il était plus vieux que Titania et Oberon, et l’ennemi de Lucifer depuis toujours. Qu’est-ce qui pourrait bien être aussi vieux que Lucifer ?
J.B. avait l’air perturbé.
— Pas grand-chose.
— C’est bien ce que je pensais. Soit c’est un ange ou un démon qui cache son identité, soit une créature que nous n’avons encore jamais vue.
— Pourquoi une créature aussi puissante serait-elle restée cachée à la cour de Titania et Oberon pendant des siècles ? Pourquoi se ferait-il passer pour inférieur à eux ? demanda J.B. tandis que l’ascenseur montait jusqu’à notre étage.
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date : 02-02-2020
Après le dîner on offrit du cognac et des cigares. La plupart des invités passèrent dans les autres pièces de la suite. Michael sortit avec Chesna sur le balcon. Accoudé à la balustrade, un verre de cognac au creux de la main, l’agent anglais observa les projecteurs qui tentaient de trouer l’épaisse couche de nuages au-dessus de Berlin. L’actrice passa un bras autour de la taille de Michael et appuya sa tête contre son épaule.
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date : 02-02-2020
À moins de deux mètres se tenait un énorme chien noir aux yeux verts. À l’évidence il avait contourné la tente pour foncer sur lui, si vite que ni le chauffeur ni Stummer n’avaient pu réagir. L’animal ne ressemblait en rien aux bêtes affamées qui suivaient l’armée. Il mesurait près de quatre-vingts centimètres au garrot, et ses muscles roulaient sous son pelage sombre comme des faisceaux de cordes d’acier. Ses oreilles étaient rabattues contre son crâne, et ses prunelles brillaient comme deux émeraudes. Elles fixaient sur l’homme un regard brûlant dans lequel Voigt lut l’intelligence du tueur.
Il se rendit alors compte de son erreur.
Ce n’était pas un chien, mais un loup.
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Corsaire ! Le mot seul étourdissait Jeanne. Il l’emplissait de tout l’indigo de la mer, cette inconnue qui lui manquait depuis toujours. Corsaire de Malte ! Le nom de l’île des voués chasseurs de Turcs nourrissait assez les rêveries des jeunes nobles de la province pour que la rêveuse Jeanne eût été, elle aussi, atteinte par sa magie. Autour de Charmont, quelle famille pouvant faire la preuve de ses huit quartiers de noblesse ne souhaitait, pour l’un de ses fils, un destin de maltais ? Dès le jour de sa naissance on sollicitait pour lui une place dans l’ordre prestigieux, aussi voyait-on des chevaliers « à la bavette » attendre l’âge d’embarquer sur les galères de la Religion pour « faire leurs caravanes » : quatre campagnes contre les infidèles, lesquelles, sous le règne de Louis le Bien-Aimé, étaient devenues des croisières de plaisance. En contemplant Vincent, Jeanne se ressouvenait de son enchantement lorsque, deux ou trois ans plus tôt, un autre maltais de passage à Charmont avait raconté ses caravanes. Dans la bouche du chevalier comte de Saint-Priest avaient défilé les paysages d’azur et d’or de la Sicile, de la Sardaigne, de Naples et de Valence, de Gabès et de Palma de Majorque… Des Turcs à convertir ou à sabrer, Saint-Priest n’en avait pas vu l’ombre, mais il savait tout des grands chapeaux de paille plats des jardinières d’Ibiza, de la lèche aux langoustes de Minorque, du macaroni à la napolitaine, des guitares espagnoles, des Siciliennes aux jalousies de feu, des nuits de Malte où l’on se baigne au clair de lune sur un fond de sable fin comme poussière de soie, des matins de Malte où l’on se promène, ébloui de lumière, sur la falaise ocrée qui tombe à pic dans la mer bleue, des après-midi de Malte qu’on donne à l’amour et des soirées de Malte qu’on donne au jeu. Ah ! la belle vie qu’avait décrite Saint-Priest ! Que musulmans et chrétiens fatigués avaient donc bien fait de décider, au bout de la longue haine sanglante, qu’en fin de compte la Méditerranée ne serait ni pour Allah ni pour Jésus, mais plutôt pour le commerce et le bain de mer ! Du passage de Saint-Priest au château Jeanne avait gardé de fascinantes images d’une île enchantée au climat africain, dont ses marins avaient fait une caverne d’Ali-Baba bourrée d’épices et de joyaux, de soies et de tapis, d’huiles et de parfums, d’indiennes multicolores et de fruits inconnus au goût de soleil. Le port de la Valette était le grand bazar exotique le plus proche de là France, et celui qui en arrivait en traînait sur lui l’attirante odeur orientale…
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Jeanne était en train de regretter que le soufflet de Pauline manquât cette fois à la fête quand il apparut à l’angle droit du château, venant de la cour pavée, tournant sur la terrasse dans un bel arrondi, avec la dame penchée à sa portière, qui répondait aux coups de chapeau par des envols de mouchoir. En même temps, le bruit d’un galop bien enlevé arriva du chemin de terre conduisant à Vaux par Neuville. La jeune fille se retourna…  Le cavalier filait droit sur Charmont. Il traversa le rond-point des tilleuls sans prendre garde à Jeanne, qui le vit calmer son alezan avant de s’approcher du baron, sans doute pour s’excuser de son retard. Puis il se rangea à la suite de tous, juste devant la voiture de Pauline, laquelle se pencha de nouveau à sa portière pour lui sourire.
Jamais encore Jeanne n’avait vu à Charmont ce cavalier d’une rare et désinvolte élégance, pris dans une redingote gris de perle qui réhabilitait la redingote. Son assiette était parfaite, il semblait né centaure et devait avoir des jarrets d’acier pour pouvoir maintenir sur place et comme en se jouant son cheval superbe à la sombre robe de soie brillante, qu’il ne laissait qu’imperceptiblement danser sur ses fines jambes.
Qui était cet homme ? L’amant de Pauline ? Ce fameux chevalier Vincent de l’ordre de Malte dont Geneviève de Saint-Girod et sa sœur avaient parlé avec gourmandise et la baronne avec une tendresse dans la voix ? La curieuse n’eut pas le temps de s’interroger plus avant sur l’identité de l’inconnu : le baron de Bouhey venait de faire un signe à Baudouin, son chef d’équipage…
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