— Qu’est-ce que c’est que ce bazar ?! s’écrie soudain la voix d’Angélique.
Surprises, nous nous tournons simultanément vers la rousse incendiaire qui hésite entre rire et nous engueuler.
— C’est elle, me désigne Méline de son index rosi.

Tout de suite, j’ai la furieuse envie de fracasser ma guitare contre la tête de celui qui vient nous déranger.
— Papaaaa !
Ah oui, mais non. Sauf sur la tête de ma fille…

— Pas question. Je ne veux pas d’elle au rez-de-chaussée !
— Et pourquoi ça mon garçon ?
— Elle est insolente, survoltée, imprévisible, habillée trop colorée, trop extravagante, trop tout, quoi ! Elle a des piercings. Elle porte des cerises aux oreilles. Elle a un parapluie-grenouille, bon sang ! Elle ne cadre absolument pas avec J&J’s. Je ne la supporte pas. Je n’en veux pas ! m’emporté-je.
(Alexander)

— Mais c’est n’importe quoi ! Dès ce soir, elle est virée celle-là. Et vous pensiez à quoi, vous ? On ne fait pas encore dans le proxénétisme chez J&J’s ! s’emporte-t-il d’une voix forte.
— Quoi ?!? crié-je. Vous me prenez pour une prostituée ?
Je m’étrangle.
— Parce que ce n’est pas ce que vous êtes peut-être ?
— Connard !
(Fantine)

— Pfff, ça fait un quart d’heure que j’attends. Je croyais que les taxis new-yorkais étaient parmi les meilleurs du monde.
— Absolument.
— Oui bah, le mien n’a pas dû recevoir le mémo. Ou alors il s’est perdu. Ou alors il a été enlevé par des extra-terrestres...
(Fantine)

J’écarquille les yeux et relève le drap d’un coup.
— Merde… soufflé-je en voyant le tuyau qui est enfoncé dans ma queue.
— Vous dormiez à poings fermés, je n’ai pas eu envie de devoir changer vos draps.
Ma main se crispe sur le tissu.
— Tu m’as tripoté dans mon sommeil… soufflé-je.
— Ça fait partie de mon travail, il n’y a rien de gênant.
Je rabats le drap et l’observe avec son air suffisant. La petite maligne.
— Tu n’as pas eu trop de mal à soulever l’engin ? dis-je pour la provoquer.
Elle se met à rougir et ses mains s’emmêlent quand elle range son matériel. Sa maladresse est évidente quand elle est mal à l’aise.
— J’en ai sondé des plus grosses, répond-elle. Connasse…

— La vie est dure, et ensuite on meurt, riposta Zane, impassible.

––Eh bien, ma foi, tu t’es salement amoché, mon vieux ! s’exclame Jude en étudiant mon bras, laissé nu par l’infirmière partie chercher des bandes.
Il est venu me rendre visite ce matin avant de se rendre à son boulot. Et moi, j’espère sortir d’ici avant la fin de la journée.
–C’est ce que j’ai cru comprendre, oui. C’est si moche que ça ?
––Moche ? C’est bien au-delà. Mais tu sais quoi ? Vois ça comme une blessure de guerre. Les femmes adorent les mecs marqués !

–Ce sont des chemisiers ? ai-je demandé en avisant les minuscules bouts de tissu posés sur son lit.
–Non, ce sont des robes.
–Quoi ? Non ! On dirait des fringues pour Barbie.

J’imposai une cadence d’enfer à mes hommes depuis vingt-quatre heures. J’étais trop pressé de revenir. Rouler me filait moins d’adrénaline que d’habitude, et j’en connaissais la raison principale. Lya. Ma drogue. Elle m’avait manqué toute la semaine et, en ce moment même, je l’aurais voulue à l’arrière de ma moto, ses bras cramponnés à ma taille et sa chatte collée contre mon cul. Mais je savais que c’était trop tôt pour une virée de ce genre. Trop tôt pour lui révéler l’étendue de mes activités. Plus tard, quand elle m’aimerait, elle accepterait ma vie de hors-la-loi.

-Shérif Shaw.
-Jared, c’est Kim.
-Kim, que se passe-t-il ? Ryan a mangé tous les travers de porc à lui tout seul ?
-Non, Jared, c’est sérieux.
Intrigué, il se redressa. La femme de Ryan n’étant pas du genre à s’affoler pour rien, la situation devait réellement être grave.
-Que se passe-t-il ?
-C’est mon nounours.
Jared éloigna alors le récepteur de son oreille, et il l’observa attentivement. Après s’être assuré qu’il s’agissait bien de son appareil, il le reposa contre son oreille.
-Pardon ?
-Mon ours en peluche. Il a disparu.

Juliette lui manquait et il se sentait comme une merde chaque fois qu’il repensait à leur séparation. Il s’était comporté comme un imbécile. Il avait besoin de relâcher la pression due au stress d’avant concert. Il avait préféré fuir vers les gros seins de Leslie, plutôt que de se balader au bras d’une fille qui ressemblait à une fonctionnaire poussiéreuse. Il secoua la tête devant cette constatation. C’était lui qui expliquait aux jeunes avec lesquels il travaillait que l’apparence ne devait pas être l’essentiel de leurs préoccupations et c’était lui qui avait bazardé sa fiancée sous prétexte qu’elle n’était pas assez rock’n’roll, parce que l’autre collait plus à sa nouvelle image, mais quel con !

J’ai du mal à me retenir de fracasser mon téléphone contre un mur. La balle est dans son camp. C’est à elle de décider de la suite des événements, et la seule chose que je puisse faire, c’est attendre et accepter son choix. Parce qu’une chose est sûre : je ne la supplierai pas. Jamais je ne me mettrai à genoux devant une femme. Sous aucun prétexte.
Jamais.

Tout le monde ici sait que je ne suis pas intéressé. Les minettes, j’en ai eu ma dose ; d’autre part, je ne suis pas du genre à baiser sans penser aux conséquences. Je ne crois pas qu’on mesure la popularité de quelqu’un au nombre de filles qu’il a utilisées comme Kleenex. Ça ne fait pas de nous des hommes, bien au contraire, cela fait de nous des animaux.

—Quel temps ! lance Morgan.

—Oui et ton café va me faire un bien fou !

Je trempe mes lèvres dans la mousse onctueuse et sens le liquide chaud descendre dans mon corps. Morgan fait de même et quand enfin je repose ma tasse sur la table, je vois son visage se fendre d’un large sourire vraiment sexy.

—Pourquoi souris-tu ?

—Tu as de la mousse…, dit-il en souriant avec tendresse.

—Oh…

Je me sens rougir…

Je voulais juste fondre en elle dans son cœur, dans sa tête, sous sa peau jusqu'à ce qu’à ne savoir plus où son corps finit et où le mien commence. Je voulais simplement me dissoudre, m'infiltrer en elle pour réduire cet espace entre nous et ne plus faire qu'un. Elle était tout, tout ce que je voulais, elle était devenue un besoin vital.

Cinq jours. Cinq putains de jours ou je me suis comporté comme un connard avec elle. Où j’ai dû l’éviter, lui parler le moins possible. Une vrai torture. Tout en sachant qu’elle ne me reconnaitrait pas. Mais je ne voulais pas prendre le risque de tout lui dévoiler. Lorsque je suis arrivé lundi matin, j’ai cru à une mauvaise blague de la part de mon frère. Mais comme il ne l’avait jamais vue, et comme je ne lui avais parlé que très peu d’elle, il ne pouvait pas savoir qu’il y a deux ans cette fille m’avait bouleversé. Que je suis parti comme un lâche n’assumant pas mes actes.

Je lançai un œil distrait sur la photo et faillis m’étouffer en avalant ma salive. Le tissu de la robe formait comme une deuxième peau, soulignant chaque courbe de mon corps. Le dessin de ma poitrine, laissant apparaitre mes mamelons érigés, la finesse de ma taille, la rondeur de mes hanches et mes jambes, légèrement écartées, invitant à découvrir mon intimité. Et si cela ne suffisait pas, il avait saisi le moment précis où je le regardais, les yeux brillants, les lèvres entrouvertes et les cheveux décoiffés comme après l’amour.

-Tu veux rire, m’écriai-je, on dirait que je suis nue. Efface-la, s’il te plait.

J’ai attendu mais elle en valait la peine. Sensuelle Sarah dont la voix voluptueuse me subjugue. Allumeuse aussi, elle m’a aguiché toute la soirée repoussant mes limites. Impudique également, elle dévoile sa nudité sans retenue et sans complexe. Sexuelle assurément, elle aime le sexe, l’assume et se plie aux désirs de son partenaire sans tabou. Le sexe avec elle est une révélation, un don de soi total. Et son corps si souple qui ploie jusqu’à la limite de la souffrance pour encore plus de plaisir.

Piqué par la curiosité de découvrir l’héroïne du jour, Samuel se rapprocha du véhicule où se tenait Lana. Le soleil l’aveuglait et il ne perçut, au premier abord, qu’un profil au long cou gracile et à la chevelure brune, attachée en queue de cheval.
Enfermée dans sa bulle, Lana crayonnait, retouchant les yeux, marquant le dessous du nez, affinant les lèvres. Elle fronça les sourcils, se rappelant d’un tatouage sur le cou et porta, machinalement le crayon à ses lèvres.

Elle se redressa et se tourna vers lui, dégageant d'un coup sec ses cheveux sur ses épaules, pinçant les lèvres. Ses yeux verts étincelants jetèrent un regard froid dans sa direction alors que ces épaules levées cherchaient à cacher la vue de son décolleté. Elle reposa les mains sur les hanches, lui la fixait, impassible. Il capta son attention.
“Quoi?”
“Vous m'avez très bien entendu. Vous avez volé mon chien. Son nom est Zander. Et il est à moi.”
Elle attrapa la laisse du carlin. Alors qu'il le levait au-dessus de sa tête, ses yeux se rétrécirent.
“Alors, c'est vous l'enfoirée qui laisse son chien mourir de faim? Il n'est pas question que vous le repreniez. Je vais appeler les flics.”

La simple vue de cet avatar absorbe toutes les émotions contradictoires de la journée qui me submergent… C’est magique ! Et plus efficace qu’un comprimé de paracétamol pour soigner un mal de tête. D’un seul coup, plus de questionnements angoissants, juste le présent qui efface tout le reste, passé compliqué et futur incertain… Il n’y a que trois choses dans ma vie qui réussissent à me faire ressentir avec force l’instant présent : chanter, rouler à moto et Aydan.

Il la regardait comme si elle était une expérience particulièrement intéressante. Elle se comportait effectivement comme une vraie cinglée. Elle était si bouleversée par ce qui c’était passé. En particulier du fait que les retards de paiement de son père à ce parrain du crime organisé étaient sa faute.

Respire ! Emmy est à côté de moi et elle ne m’aboie plus dessus. Au contraire, elle me parle presque « amicalement ». Que dois-je faire avec cette fille ? Décamper ou accepter son invasion intempestive de mon territoire ? Et si son petit copain nous surprend ensemble ? Ou si on m’associe à elle ? Finalement, je hausse les épaules. De toute façon, nous ne faisons rien de mal. De plus, je n’ai pas d’amis qui me tourneraient le dos à cause de mes mauvaises fréquentations. Il faut bien une compensation à être seul… Je ne me fâcherai avec personne !

« Pincez-moi, je rêve ! »
Storm papillonna des yeux, éberluée. Outrée, elle resta bouche bée pendant plusieurs minutes, incapable de s’exprimer. Ce qu’elle ressentait était indicible. Elle n’avait pas de mot assez fort pour qualifier son ébahissement. Enfin revenue de sa surprise, elle se reprit et parcourut plusieurs fois le nom de l’établissement de gauche à droite et inversement. C’était donc vrai.

Les princesses sont des femmes entretenues qui se pomponnent toute la journée et attendent que leur prince leur donne une raison de vivre. Katelyn se disait que le titre la décrivait assez bien avant qu’elle ne s’engage à travailler pour l’hôtel, mais qu’il ne lui correspondait plus exactement à présent.