Commentaires de livres faits par Fantalex
Extraits de livres par Fantalex
Commentaires de livres appréciés par Fantalex
Extraits de livres appréciés par Fantalex
Il l'a ensuite tendu à Will, avant de la retirer brusquement.
- Bernard, a t-il repris, rouge d'embarras. Désolé, euh... Je ne sais pas comment on salue un... Je ne peux pas... vous serrez la...
Il s'était mis à bafouiller.
- Une révérence fera l'affaire.
Un baiser qui incite les étoiles à grimper dans le ciel et à illuminer l'univers. Un baiser qui dure des siècles et des siècles et un battement de cœur. Ses mains entourent mes joues et il recule un peu pour me regarder dans les yeux et sa poitrine se soulève et il dit :" Je pense que mon cœur va exploser..." et j'aimerais, plus que tout, savoir comment immortaliser ces moments pour les revivre à jamais.
Parce que celui-ci
vaut tout l'or du monde.
et puis
la vérité
sort petit à petit de la bouche d'Adam. Un mot après l'autre. On est tous là à contempler la scène, tandis que James dort toujours, et je reste muette, pendant que ces deux frères affrontent la conversation la plus pénible à laquelle j'aie jamais assisté.
P 350
Mais cette dame n'est pas là. Et l'infirmière non plus.
Les machines sont coupées.
Les lumières éteintes.
Le lit est vide.
Warner s'est écroulé dans le coin.
Je ne l'ai jamais, jamais vu sous les traits d'un enfant auparavant. Jamais, pas une seule fois depuis que je le connais. Mais en cet instant précis, il à l'air d'un petit garçon. Effrayé. Vulnérable. Seul au monde.
Je ne mets pas longtemps à comprendre pourquoi. Je tombe à genoux devant lui. Je sais qu'il doit sentir ma présence, mais j'ignore s'il souhaite me voir là maintenant. J'ignore comment il va réagir si je tends la main.
Mais il faut que j'essaye.
J'effleure ses bras, tout doucement. Je passe la main le long de son dos, sur ses épaules. Puis j'ose l'envelopper de mes bras, jusqu'à ce qu'il se disloque, se déplie sous mes yeux.
Il redresse la tête.
Ses yeux sont ourlés de rouge et d'une nuance de vert saisissante, stupéfiante, qui scintille d'une émotion à peine retenue. Son visage évoque un chagrin infini.
Je peux tout juste respirer.
Un séisme frappe mon cœur et le fend en plein milieu. Et je me dis qu'il y a là en Warner une douleur bien trop immense pour une seule personne. J'essaye de l'étreindre plus fort, mais il enroule ses bras autour de mes hanches, tandis que sa tête tombe sur mes genoux. D'instinct, je me recroqueville sur lui et fais barrage de mon corps.
Je pose la joue sur son front. J'embrasse ses tempes.
Et il s'effondre.
Saisi de violents tremblements, il se brise, s'étrangle, parcouru d'un million de spasmes qui l'étouffent et que je tente avec peine de contenir.
Et je me promets alors, à cet instant précis, que je le tiendrai toujours dans les bras jusqu'à ce que disparaissent toute cette douleur et cette torture, jusqu'à ce qu'on lui offre l'occasion de mener le genre de vie où personne ne pourra plus jamais le blesser aussi profondément.
Et nous sommes deux guillemets inversés, sens dessus dessous, accrochés l'un à l'autre à la fin de cette phrase, de cette condamnation à perpétuité. Piégés par des vies que nous n'avons pas choisies.
Il est temps de briser nos chaines.
(...)
- Elle m'a dit que le garçon, c'était moi. Que cet anneau était taillé dans cette même pierre et que l’homme qui le lui avait offert dans l'espoir qu'un jour elle me le donnerait. C'était son cadeau à lui pour mon anniversaire.
Warner s'interrompt. Reprends son souffle.
- Alors elle l'a retiré de son doigt pour le glisser sur mon index, en disant : " Si tu caches ton cœur, il ne pourra jamais te le prendre."
Warner regarde vers le mur.
- C'est le seul et unique cadeau qu'on m'ait jamais offert.
Je retiens les larmes qui coulent dans ma gorge en feu.
P. 283
Je crois que j'ai toujours su que ce n'étais pas vrai.
Peut-être qu'il commence aussi à le réaliser.
(P. 278)
(P 239 )
Kenji me regarde, arquant l'un de ses sourcils.
- Je parie que tu l'as vu moins habillé que ça.
J'ai envie de mourir sur place.
( P 232)
- C'est bizarre, non? dit-il.
- Quoi donc?
- Imagine que si on était tout nus, là maintenant, ben je serais mort.
- La ferme ! dis-je en gloussant.
(..)
- Ben quoi c'est pas vrai?
- Dans quel univers parallèle je pourrais me retrouver nue avec toi?
- Oh, je disais juste ça comme ça. Il y a des fois ou sa merde. On sait jamais.
( P. 214-215)
Il me regarde, et ses yeux trahissent un tel chagrin et une telle désolation que j'en ai le souffle coupé.
A mon tour d'avoir les mains qui tremblent.
- Je ne comprends pas quoi...?
-
Il s'effondre.
Sa voix. Son dos. Ses genoux. Son visage.
Il s'effondre.
Il doit se rattraper au bord du bureau. Il ne peut pas me regarder en face.
-[spoiler]Je t'aime[/spoiler], répète-t-il, paroles dures et tendres à la fois.[spoiler] Je t'aime, et ça ne suffit pas. Je pensais que ça suffirait mais je me trompais. Je pensais pouvoir me battre pour toi et je me trompais. Parce que je ne peux pas. Je ne peux plus t'affronter...
( P 202 )
(P. 194)
-
Warner garde les yeux rivés devant lui. Je l'entends respirer.
Fort.
Par saccades.
Il ne dit rien.
- Tu me crois...? je lui demande au bout d'un moment. Tu sens que je dis la vérité? Que je le pense vraiment?
Warner a les mains cramponnées au volant. Ses phalanges sont toutes blanches.
Il hoche la tête.
Une seule fois.
(P. 185)
- Quoi? je m'étrangle presque, trop contente qu'il ne me voie rougir dans le noir. Non...Non, il...
- Merde alors ! glousse Kenji. J'étais loin de me douter.
(P.160)
- Je ne rigole pas.
- Moi non plus, réplique t-il en penchant la tête vers moi. Tout ça, c'est biologique. Scientifique. Peut-être que tes petites affaires de dame sont scientifiquement perturbées.
- Mes petites affaires de dame?
- Oh, désolé, dit-il en prenant un air offusqué. Tu préfères que j'utilise la terminologie appropriée? Parce que tes petites affaires de dame ne me font pas peur...
- Ouais, non merci.
(P 158)
(P. 129)
- Je ne comprends pas ! explose t-il enfin, tandis que sa voix monte dans les aigus. Qu'est ce que Kent, demande t-il en crachant le nom, pourrai bien t'apporter?
(..)
- C'est quelque chose que j'ai du mal à expliquer, dis-je. Il est... je ne sais pas... Il a été mon premier ami. La première personne à me traiter avec respect...à m'aimer. Il a toujours été si gentil avec moi.
Warner tressaille. La stupéfaction s'affiche sur son visage.
- Il a toujours été si gentil avec toi?
- Oui...je murmure.
Warner lâche alors un rire rauque, sinistre.
(...)
Il secoue la tête. Baisse la main.
- Mais ça? dit-il, atterré. Ces mots-là? Cette explication? Tu l'as choisi parce qu'il était gentil avec toi? Parce qu'il t'as témoigné la charité la plus élémentaire?
Je suis soudain en colère.
Je suis soudain mortifiée.
Je suis outrée par ce jugement que Warner s'autorise à porter sur ma vie, par le fait qu'il pense s’être montré généreux en cédant sa place.
- C'est pas de la charité ! je riposte en serrant les poings. Il tient à moi...Et je tiens à lui !
Warner hoche la tête, pas très impressionné.
- Tu devrais adopter un chien, mon cœur. J'ai entendu dire qu'ils partageaient les mêmes qualités.
(P 61)
Je me trompais.
J'ai toujours su, tout au fond de moi, qui devait mener cette résistance. Je le sais sans le dire depuis quelques temps maintenant, toujours par crainte de prononcer ces mots. Quelqu'un qui n'a plus rien à perdre et tout à gagner. Quelqu'un qui n'a plus peur de qui que ce soit.
Ni Castle. Ni Kenji. Ni Adam. Ni même Warner.
Ça doit être moi.
(P 41)
je ferme les yeux
et je respire.
Je peine, je lutte j'ai le souffle rauque.
J'inspire,
j'expire,
je compte mes respirations.
J'ai déjà connu ça, je me dis. Je me suis déjà retrouvée encore plus seule que maintenant, plus désespérée, plus misérable. J'ai déjà connu ça et j'ai survécu. Je peux m'en sortir.
Mais jamais je ne me suis sentie autant dépossédée. L'amour et les opportunités, les amitiés et les perspectives d'avenir: disparus. Je dois recommencer de zéro maintenant, affronter le monde toute seule. Il me reste un ultime choix, abandonner ou continuer.
Alors je me mets debout.
La tête me tourne, mes pensées se télescopent, mais je ravale mes larmes. J'essaye de ne pas hurler, et je glisse mes amis dans mon cœur et
la vengeance,
à mon avis,
ne m'as jamais paru si douce.
(P 16)
Je pense que, de façon invraisemblable, l'univers favorise la conscience, qu'il récompense l'intelligence, en partie parce que l'univers adore que son élégance soit observée. Et qui suis-je, moi qui vis en plein milieu de l'histoire, pour dire à l'univers qu'il est-ou que l'observation que j'en fais est- temporaire?
-C'est quoi ça?
-Le panier à linge?
-Non à coté.
-Je ne vois rien à coté.
-C'est ma dernière parcelle de dignité. Elle est toute petite.
Pour l'instant.
" Je t'aime, Julian." Les mots ne viennent pas, pourtant.
(...)
J'acquiesce. Ça me fait toujours bizarre d'imaginer que le garçon que j'ai vu ce jour-la - icône de la cause anti-delirium, incarnation de la conformité. - à le moindre lien avec celui qui se trouve à mes côtés, au visage coloré par la vie au grand air, au front qui disparaît sous des boucles emmêlées évoquait des filaments de caramel entortillés. Voici ce qui m'émerveille en permanence : les gens changent de peau chaque jour. Ils ne gardent pas la même deux jours de suite. Ils faut les réinventer , et il faut qu'ils se réinventent eux aussi.
Ils ne connaissent des hommes que ceux qu'ils connaissent d'eux mêmes, - les âpres pans portés au jour du visage et du corps bâtis en contre-champ d’ombrées impénétrables. Entre eux, ils parlaient moins encore, et à eux-mêmes pas du tout, tant leurs paroles toujours retentissaient de l'écho dissonant d'un trop profond silence.
Mais mieux que quiconque ils avaient connaissance des luminosités et des pénombres du ciel, des humeurs du vent et du grain de la pluie, des odeurs de la terre et du rythme des astres.
- P. 16 -