Je suis unique

Quand Angélique et Silvio arrivèrent à la gendarmerie de Steenvoorde, deux des six jeunes cuvaient, allongés sur la banquette d’une salle de dégrisement. Les quatre autres, assis par terre, se rongeaient les freins, se demandant à quelle sauce ils allaient être mangés. En fait, ils n’avaient rien vu. La fille qui conduisait, et dont le rimmel s’était répandu sur ses joues roses, pleurait à chaudes larmes. Elle venait d’avoir son permis quinze jours auparavant. Comment ses parents allaient-ils prendre ça ? La voiture familiale qu’ils lui avaient prêtée pour la soirée, pensant que leur fille passait la nuit chez une amie, était sans nul doute bonne pour la casse. Et en plus, la demoiselle avait bu et fumé des joints qu’au début elle avait refusés. C’était son petit ami Jérémie, qui à présent ronflait, qui l’avait poussée à se droguer. Bouh hou… Elle n’était pas une fille comme ça, bouh hou…