Le Dernier Bain

J'avais beaucoup aimé Never Mind du même auteur mais je dois confesser avoir été moins séduit par cet autre roman qui présente une structure assez similaire. Chapitres courts, nombreux personnages courant sur des lignes de fuite qui se rejoindront autour de la baignoire de Marat.

On sent chez Gwenaële Robert une fascination pour cette période historique révolutionnaire et tous ces possibles. A mon sens, elle y aborde principalement le thème du déracinement. Tous ces personnages ont perdu leurs repères dans l'effondrement de ce monde d'avant et cela les conduit à faire des choix radicaux.

L'écriture est fluide et belle. On passe un bon moment de lecture en sa compagnie même si je n'ai pas ressenti ce frisson qui m'aurait permis de mettre quatre étoiles.

ROMAN NON HISTORIQUE

J'ai eu beaucoup de mal à lire ce roman de part sa rédaction saccadée, le style sec et "donneur de leçons" et ses invraisemblances historiques et son parti prit.

Il raconte l'épopée de Charlotte Corday à son arrivée à Paris en juillet 1793 jusqu'à l'assassinat de Marat, journaliste et député.

Le Paris de juillet 1793 est chaud, très chaud, on sue, on souffre et on ventile !

Des personnages secondaires surprenants et complètement loufoques (Jane, l'anglaise qui vient dans la capitale française pour tuer Marat (encore une !) car il aurait mal soigné son père et cette lingère qui veut que Marat reconnaissance son petit fils comme son enfant légitime !)

Décidemment, il a beaucoup d'ennemis ce pauvre Marat qui n'a pas de sang sur les mains, mais seulement une plume acerbe !

Des scènes de pathos misérables pour la veuve Capet et du mépris pour le peuple et ses héros ….

Comme l'a écrit un autre membre du site :

"En tant qu'historien et spécialiste de cette période, je suis évidemment déçu par toutes les erreurs qui s'y sont glissées (sans doute involontairement).

Un exemple au hasard: le calendrier républicain ne commencera à être utilisé qu'en octobre. Et ce n'est que le plus flagrant.

Quel élitisme !"

Comme Annie Jourdan le précise dans sa Nouvelle histoire de la Révolution française : "A-t-on pris conscience qu'était ainsi proposé de célébrer l'assassin d'un député de la nation, éliminé en raison de ce qu'il écrit ? Cela rappelle un souvenir traumatisant beaucoup plus récent : l'assassinat de l'équipe de Charlie Hebdo. Va-t-on désormais encenser les meurtres sauvages de journalistes !".

Sans oublier que c'est nier des travaux sérieux d'historiens comme ceux de Guillaume Mazeau...

En plus, Madame Robert se veut historienne et nous conte l'histoire de la baignoire de Marat sans citer ses sources ni de biographies …

C'est la première fois que je lis cette histoire qui va à l'encontre de toutes les études historiques précédents : Simone Evrard, la compagne de Marat, aurait voulu racheter la baignoire à un chaudronnier ! (hypothèse plausible précise l'auteure… qui rajoute "qu'on ne sait pas très bien ce qu'est devenue Simone Evrard !)

Alors après avoir vérifié cette histoire de baignoire, je conseille à Madame Robert de lire les travaux de Guillaume Mazeau, Olivier Coquart ou plus récemment le livre de Serge Bianchi et bien sûr les travaux de Charlotte GOETZ...

Un grand merci à Bernard qui m'a conseillé ce roman vers lequel je ne serais, sinon, pas allée. Je l'ai pratiquement lu d'une traite parce qu'il est intéressant, passionnant, prenant, court, visuel, donnant l'impression d'être vraiment dans le Paris de l'époque. L'histoire, décrite du 11 au 17 juillet 1793, de l'assassinat de Mara par Charlotte Corday. On y apprend également le parcours de la baignoire.

Il y a bien longtemps que je n'avais pas lu un roman historique.

Comme beaucoup, je connais Marat, Charlotte Cordey et succinctement le contexte historique de cet assassinat.

Cependant, cette lecture m'a totalement happée dans cet univers parisien de l'année 1793. Ce roman est passionnant et j'ai vraiment apprécié les petites infos concernant cette fameuse baignoire!

Depuis que la France est orpheline de son roi, c'est la terreur qui prend toute la place.

On coupe les têtes, ca ne s'arrête plus.

Dans les rus de Paris il y a Marthe, jane l'anglaise, Théodose. Mais qu'est ce qui peut bien unir ces personnages ?

L'ami du peuple bien sûr ? Ça ne vous parle pas ? Mais si vous le trouverai pas loin du club des cordeliers, il écrit son journal du fond de sa baignoire, on dit qu'il est gravement malade...

* * * j'ai vraiment beaucoup aimé ma lecture, l'immersion dans le Paris de la terreur est complète, on peut limite sentir l'odeur des ruelles, on peut voir la peur dans les yeux des habitants, j'aime beaucoup les constructions de livre autour d'un tableau.

Ce livre montre à quel point le destin de la France a parfois basculé à pas grand chose, et en le refermant je me demande réellement à la France que l'on aurait aujourd'hui si Charlotte Corday n'avait pas assassiné Marat ?***

Lu dans le cadre du Prix du deuxième roman de Marche en Famennes (Belgique )

"Le dernier bain" affiche "roman" sur sa couverture, mais c'est en fait le récit romancé des derniers jours du citoyen Marat, le terrible et sanguinaire révolutionnaire français, à travers les regards croisés des protagonistes plus ou moins proches du dénouement de sa vie.

C'est particulièrement bien écrit, dans une langue très élégante, mais ne vous attendez pas à un grand souffle romanesque. C'est une page d'histoire, et il faut aimer l'histoire pour apprécier ce récit. C'est mon cas, et j'ai trouvé le point de vue et la narration intéressants.

J'attends d'écouter Gwenaële Robert en conférence à Marche en Famennes pour me faire une opinion définitive.

Parmi tous les livres de la rentrée littéraire, "Le dernier bain" est celui qui me tentait le plus. J'adore les romans historiques mais il est vrai que je n'ai pas eu l'occasion d'en lire beaucoup sur la révolution française. Je me suis donc plongée dans ce titre avec beaucoup de curiosité.

Première chose à savoir; il s'agit d'un roman choral. L'auteure nous raconte l'histoire de plusieurs personnages gravitant tous autour d'un seul et même homme, Marat. Au départ, ce florilège de protagonistes (André, Marthe, Theodose, Jean-baptiste, Jane, Charlotte etc.) m'a un peu perturbée. Au début de chaque chapitre, je devais faire avec le point de vue de l'un d'entre eux et je me suis un peu emmêlée les pinceaux parfois. Mais petit à petit je me suis habituée, et cette pluralité ne m'a plus dérangée. La force de l'auteure c'est qu'elle mêle des personnages réels comme Charlotte Corday et des héros sortis de son imagination tel Theodose. Cependant mon grand regret est qu'étant donné leur grand nombre, la romancière ne prend pas le temps de tous les développer plus que ça et c'est bien dommage. C'est le très gros point négatif de ce livre pour moi. On ne peut pas vraiment s'attacher à ces personnages pourtant prometteurs car l'écrivaine ne fait que les survoler.

Gwenaële Robert n'a pas choisi de montrer le côté glorieux de la révolution mais s'est au contraire concentrée sur la Terreur. Elle montre comment les belles idées des lumières se sont assombries. L'auteure a en outre un avis bien tranché sur l'homme que fut Marat. C'est donc un livre plutôt sombre mais je pense qu'il reflète bien ce pan peu glorieux de notre Histoire.

"Le dernier bain" est donc pour moi un bon roman de la cuvée 2018. Je l'ai bien apprécié toutefois je regrette que les personnages ne soient pas développés davantage. On passe vite sur leur histoire et leurs actions si bien que l'intrigue aussi en pâti.