Les Primarques, Tome 3 : Magnus le Rouge, maître de Prospero

Magnus ne connaissait pas cet endroit.

Du moins, pas tel qu’il était désormais.

Il se souvenait de la Pyramide de Photep comme d’un lieu éblouissant aux parois de verre poli et aux reflets lumineux. Un lieu dans lequel les rayons des étoiles et du soleil se pourchassaient sur le sol, en contre-bas.

Une foule à l’apparence soignée se tenait autrefois sous les voûtes dorées de son atrium pour y mener des débats passionnés sur l’éthique, la morale et la vertu. Ses membres se complaisaient dans le savoir que leur monde reposait sur des principes de raison, de sagesse, et la poursuite des vérités les plus hautes.

L’intérieur était désormais froid et vide de toute vie, n’abritant plus que des ombres qui murmuraient et des reflets sur des pans de verre brisés qu’il n’osait pas regarder. Les autres pyramides de la Confrérie n’étaient plus que des ruines d’adamantium noirci, tel des squelettes se dressant à grand-peine sur une étendue dévastée et couverte de poussière.

Des éclairs dansaient à l’horizon, au-delà des pyramides dont les formes éventrées jetaient autour de lui leurs ombres épaisses. Il fallut un peu de temps à Magnus pour s’y retrouver. Autrefois, il avait su exactement dans quelle direction diriger ses pas, mais les temps avaient bien changé.

Les structures des édifices s’étaient effondrées sous la chaleur des incendies, mais c’était la transition de Prospero en ce monde inconstant qui faisait de chacun d’eux une chose déformée de manière hideuse. Leurs angles, jadis si nets, étaient maintenant tordus d’une manière surnaturelle, comme pour se moquer de leur ancienne apparence si parfaite.