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Commentaires de livres faits par Nymphee

Extraits de livres par Nymphee

Commentaires de livres appréciés par Nymphee

Extraits de livres appréciés par Nymphee

Croquis du dictateur en jeune homme
Adolf Hitler naquit en Autriche par un pur hasard de l’histoire, le 20 avril1889. Sa ville natale, Braunau am Inn, avait appartenu au duché de Bavière pendant des siècles avant d’être cédée à la monarchie des Habsbourg lors de la signature du traité de Teschen, qui mit fin à la guerre de Succession de Bavière en 1779. Elle changea de mains à plusieurs reprises pendant les troubles liés aux guerres de la Révolution française et de l’Empire, avant de revenir définitivement à l’Autriche en 1815. Sur le plan culturel et ethnographique, la frontière courant le long de l’Inn, entre l’Allemagne et ce qui devint l’Empire austro-hongrois, marquait une distinction de pure forme, du moins à Braunau et dans ses environs. Le dialecte germanique et les coutumes traditionnelles différaient peu d’une rive à l’autre. Même si Hitler partit rapidement plus à l’est et résida dans nombre d’autres localités, il demeura en Haute-Autriche, à savoir dans la zone dialectale de la « Bavière centrale »1. Plus tard, il se désignera souvent comme bavarois.
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L’aube pointait sur la baie de Clew et le petit village irlandais de Ballinacroagh, mais si Thomas McGuire avait pris le temps d’admirer cette fanfare de rayons safran, il aurait peut-être raté le commencement de la fin de son règne sur cette petite bourgade côtière endormie.
Néanmoins, comme c’est souvent le cas pour des hommes ayant son tempérament, Thomas avait peu de temps à perdre en rêvasseries.
L’homme d’affaires obstiné s’était rué hors de son lit à cinq heures et demie du matin, aussi déterminé que jamais à s’occuper de son empire en expansion : trois pubs, deux magasins de spiritueux et une taverne dans le Main Mall, la rue commerçante.
Cette rue médiévale, légèrement recourbée, remontait du Blue Thunder, un fast-food graisseux vendant frites et burgers, jusqu’à la vieille église du XIVe siècle et au mémorial monolithique dédié à saint Patrick, sur la grand-place du village.
Entre les deux, on trouvait l’assortiment habituel de pubs, de magasins de chaussures, de boutiques de reliques religieuses, ainsi qu’une de ces
échoppes de souvenirs qui vendent des pulls Aran et qu’on s’attend à voir dans les villes irlandaises qui poussent à l’ombre des œuvres de Mère Nature.
Incapables qu’elles sont de rivaliser avec la grandeur d’une sédimentation millénaire ou celle des anciennes chaussées celtes, ces bourgades se contentent d’exister en périphérie et refusent le progrès d’un haussement d’épaules débonnaire, car pourquoi prendre la peine d’essayer ?
A Ballinacroagh, les phénomènes naturels sont dominés par le Croagh Patrick, la montagne de l’ouest de l’Irlande connue sous le nom de The Reek où saint Patrick s’était retiré pendant quarante jours et quarante nuits.
Ce sommet esseulé, solennel et monastique étend son ombre sur le village pelotonné à ses pieds, et la vallée en contrebas, où s’étale un patchwork de près, de routes bordées de murets et de bêtise humaine telle qu’on la pratique dans la rue commerçante, ne fascine plus son âme fatiguée.
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Balbine n’écoutait plus. Bercée par la voix du chancelier de Bourgogne, elle sentait ses paupières s’alourdir. C’était bien long, pour une petite fille de sept ans, toutes ces cérémonies. Pourtant, même si elle ne comprenait rien, elle aimait la musique du latin et le ton grave de Nicolas Rolin. Il était si imposant dans son pourpoint rouge sombre, encadré par l’ombre rose du porche de Notre-Dame de Beaune. Des hommes en noir, à ses pieds, notaient tout ce qu’il disait. Derrière le chancelier Rolin, assise, le dos bien droit, sur une chaire au dossier très haut, se tenait Guigone de Salins, son épouse. On dirait une reine, pensa Balbine, béate d’admiration. Guigone de Salins n’était pas une reine, mais elle en avait l’allure. Sa robe bleue éclatait de lumière, retenue par un large bandier serré sous la poitrine. Sa coiffe, surtout, était impressionnante, blanche, empesée, comme une paire d’ailes flottant au-dessus de sa tête.
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28 mai 1682

Incapable de fermer l’œil, Marie Jacques Michel laissait le tangage du Saint-Antoine raviver les souvenirs de sa traversée de l’océan. Quatorze ans plus tôt, elle avait ainsi rejoint André Mignier, l’homme qu’elle aimait. Jamais elle n’aurait pensé qu’elle embarquerait à nouveau sur un navire, et encore moins qu’elle le ferait en sa compagnie et celle de leurs six enfants pour, cette fois, redescendre le fleuve Saint-Laurent en direction de l’Acadie.

Tous deux originaires de l’île de Ré, ils ne s’étaient jamais habitués à vivre entourés de champs et d’arbres. Et par-dessus tout, André souhaitait pêcher. Ils avaient donc pris la décision d’accepter l’offre de Michel Leneuf, sieur de Lavallière, et de s’établir dans la seigneurie de Beaubassin.

À présent, étendue aux côtés d’André sur une couchette de planches arrimée àla coque du pont inférieur de la goélette, elle s’efforçait de chasser soninquiétude devant leur avenir.
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La plus lourde tâche, celle de scier tous les troncs d’arbres en bûches d’environ deux pieds de long, l’attendait ensuite. C’était André Barbault qui lui avait expliqué que la coupe des troncs devait être faite avant que la température ne soit trop froide, car scier des troncs gelés était difficile. Les plus grosses bûches devraient ensuite être fendues, mais seulement quand elles seraient complètement gelées, le froid facilitant cette fois la tâche. André y passerait trois longues semaines à raison de plusieurs heures par jour. André devait couper au moins vingt cordes de bois pour en avoir suffisamment. Il marchait en direction de la forêt, sa hache sur l’épaule, tandis que Marie Jacques l’observait du seuil de la maison. Elle ne pouvait l’aider, car c’était une tâche trop difficile. Il travailla du lever au coucher du soleil pendant deux semaines pour abattre les arbres. Lorsqu’une petite bordée de neige tomba, vers la mi-novembre, il cessa la coupe, le temps de transporter le bois qui avait séché au cours de la dernière année. Comme l’année précédente, Jacques Galarneau, un résidant de Charlesbourg, lui avait loué son bœuf et sa charrette. Il lui fallut tout de même quatre jours entiers pour récupérer la totalité du bois.
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22 janvier 1664, village de La Flotte, île de Ré, France

Il était incapable de s’abstenir de regarder dans sa direction plus de deux minutes. Les nombreuses personnes occupées à faire leurs achats et à discuter dans l’enceinte du marché l’empêchaient pourtant de l’apercevoir, la plupart du temps. Normalement, il prenait plaisir à marchander avec les clients, mais ce jour-là, il était trop préoccupé.

Soudain, une éclaircie dans la foule, au moment même où elle relevait la tête, lui permit d’accrocher son regard quelques secondes. De toute évidence, c’était un bon présage. Son cœur s’emballa lorsqu’il comprit que le moment était venu.

Avant de perdre courage, il se leva d’un bond et contourna les étals d’un pas décidé, ne saluant que d’un mouvement de tête les nombreuses connaissances qu’il rencontrait. Il se dirigeait vers elle lorsqu’il la vit relever la tête et scruter l’endroit qu’il venait de quitter. Il n’aurait pu souhaiter un meilleur signe d’encouragement que la déception qui se peignit sur son visage lorsqu’elle constata son absence. Il s’approcha silencieusement derrière elle et lui chuchota à l’oreille:
— Quelle est la personne que tu souhaiterais voir en ce moment? Elle sursauta, et un sourire se dessina sur ses lèvres.— Notre roi, Louis le Quatorzième, pour sûr!
— Désolé, ce n’est pas lui...
— Je me contenterai donc d’André Mignier, déclara-t-elle d’une voix espiègle en se retournant pour lui faire face.
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date : 01-11-2020
Charlotte était née le 18 mai trois ans plus tôt. Ainsi, par hasard, la veille de ses dix ans, elle lut dans la presse, reçue quotidiennement par son père, qu’elle fêterait son anniversaire le même jour que Nicolas, futur Tsar de toutes les Russies. Elle en garderait une indéfinissable fierté, comme si ce millésime faisait de lui un frère de cœur. Charlotte grandissait entre Madeleine sa nourrice, son père l’élevant fidèlement au modèle maternel, Jeanne la cuisinière et René tout à la fois gardien, jardinier... factotum en somme. Elle les avait tous questionnés sur la naissance d’Hubert, mais aucun ne semblait disposé à lui répondre clairement. La fillette associa donc progressivement la cause à l’effet. L’absence de l’une et la présence de l’autre. C’était très flou, pourtant, les deux semblaient inséparables. Au fur et à mesure, Charlotte devenait impitoyable envers Hubert. D’ailleurs, elle avait toujours trouvé ce bébé « pas beau ». Puis rapidement trop gros, trop braillard aussi. Seul le téton de Léontine aspiré goulûment savait le faire taire.
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Vendredi 18 décembre

Réjean Duquet pénétra dans la salle de billard avec un plateau chargé d’une théière et de cinq tasses en argent. Ce fut le moment que choisit Grison, le vieux chien de l’Hôtel, sourd et à moitié aveugle, pour quitter sa place favorite au coin du poêle et se diriger vers la porte. Ne s’apercevant pas de l’entrée de Duquet, qui lui-même ne l’avait pas vu venir, il le percuta et lui fit perdre l’équilibre. Gendron et Lizotte se précipitèrent. Le premier empêcha l’hôtelier de tomber, et le second rattrapa le plateau au vol..
— Maudit Grison ! pesta Duquet.
Toujours dans les jambes ! Au bout du compte, rien de fâcheux n’était arrivé, et sa mauvaise humeur se dissipa à la vue de l’animal qui gémissait, désorienté. Il lui caressa la tête.— Allons, mon vieux, ce n’est rien. Le geste rassura Grison. Ayant oublié pourquoi il voulait quitter la pièce, il retourna au coin du poêle.
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Jeudi 18 juin après-midi, un beau jour où le soleil, bien généreux comme il sait le faire en ce mois d’été, invitait les promeneurs à se réfugier dans ce square au cœur de la ville car, dans les campagnes, on avait autre chose à faire avec les foins. Sur un banc, bien à l’ombre, une jeune femme, vêtue telle une bohémienne qu’elle était certainement, donnait sans se soucier des promeneurs le sein à un tout jeune bébé, un nourrisson de quelques mois. Cela ne gênait personne et là, sous le regard des passants, un attendrissement particulier d’apercevoir, sans gêne aucune, une maman allaitant son petit. Certains auraient bien eu envie de formuler une remarque, un compliment, deux ou trois mots aimables mais se retenaient par pudeur sans doute. Une gitane ou manouche, vu son habillement très coloré. Sa jupe longue décorée de dessins rouges sur fond noir avec petites fleurs recouvrant ses jambes, la tête ceinte d’un foulard également chargé en couleurs et de pendentifs d’or et d’argent faisaient d’elle un énigmatique personnage. Une jeune enfant, d’environ une douzaine d’années, vêtue simplement et même pauvrement, un petit chapeau de paille sur la
tête pour toute couronne, s’arrêta soudain à quelques pas d’elle. Jolie, mais pas très belle, son regard fixait intensément le nourrisson accroché au sein de la bohémienne, sa mère certainement. Elle restait là, maladroitement, comme réquisitionnée par cette scène qui l’intéressait. Elle se triturait les mains puis alla jusqu’à sourire, petitement d’abord. La femme l’avait bien repérée mais n’osait pas lui parler encore. Puis elle se décida enfin à lui adresser un accueil aimable.
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Sherbrooke, mi-juin 1945

Mille parfums enveloppaient la ville, les oiseaux nichés dans les bosquets faisaient retentir leurs échos joyeux, les enfants jouaient dans les parcs, quelques amoureux se bécotaient au fond des ruelles. Cette vie citadine que Mado avait presque oubliée ranimait son espérance en un avenir plus paisible. L’air de cette fin de journée de juin se faisait si doux qu’elle eut envie de tout recommencer, de croire de nouveau que la douceur de vivre n’était pas un rêve impossible ni une tromperie de son imagination, mais qu’elle pouvait retrouver la paix, peut-être même la joie en aimant la vie qui s’offrait à elle. Même si cette reconquête de la liberté et de la simplicité des relations familiales lui semblait un immense défi à surmonter, elle devait se faire violence et se montrer digne de l’affection et de l’amour dont on l’entourait. Trouver un équilibre, jongler entre l’ombre et la lumière, retrouver sa place, voilà d’autres combats à mener, d’autres frontières à franchir. Un pas à la fois, se répétait Mado, je dois gagner cette ultime bataille entre le douloureux passé et le présent réconfortant. Son récent retour à la maison familiale lui pesait et, malgré le respect et la discrétion que chacun manifestait envers elle, revenue de si loin, la jeune femme peinait à réintégrer la vie à Sherbrooke. La mort de Jacques, son frère, enrôlé à son tour en 1942, alourdissait le fardeau que portait la famille Genest depuis le début de la guerre. L’atmosphère était oppressante, de longs silences coupés de sanglots enveloppaient la maisonnée d’un voile de tristesse. Mado la valeureuse, Mado la guerrière qui peinait à porter sa propre souffrance étouffait dans la maison aux volets fermés, aux pas éteints, aux rires interdits. Elle avait impérieusement besoin de respirer, de retrouver le calme de la nature afin de ne pas sombrer dans une mélancolie dévastatrice.
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En septembre 1939, les journaux ne parlaient que de la guerre. À peine vingt ans après le conflit meurtrier de 1914-1918 qui avait embrasé le monde, voilà que l’Allemagne rouvrait les hostilités en envahissant la Pologne. Tous souhaitaient un conflit court, mais lorsque, le 3 septembre, l’Angleterre et son empire ainsi que la France et ses colonies déclarèrent la guerre à l’Allemagne, les plus vieux comprirent que l’engrenage de la guerre s’était mis en marche et que rien ne pouvait l’arrêter. À Québec, les relents de la crise économique se faisaient encore sentir, mais le pire était derrière. La population recommençait à voir circuler l’argent, des emplois étaient créés, mais on était encore loin de la coupe aux lèvres. Dans un appartement de la rue Brown, dans la ville de Québec, une famille avait d’autres préoccupations en tête. Pour quatre des six enfants de Maurice et Laurette Proulx, c’était la rentrée scolaire et il semblait que chacun cherchait quelque chose qui lui manquait.
— Maman, je ne trouve pas mes bas noirs, ceux avec le ruban vert.
— Regarde dans le tiroir du haut, Huguette.
— Je viens de regarder, ils ne sont pas là.
— Oui, ils sont dans le fond du tiroir, je les ai vus hier.
Laurette savait qu’elle finirait par aller voir elle-même, mais en attendant elle devait s’occuper de Roger et Emmanuel qui se chamaillaient encore. Bien qu’étant deux années plus jeune, Roger tenait tête à son aîné, au grand déplaisir de celui-ci, qui ne se gênait pas pour le frapper. Or, le cadet rendait coup pour coup. Partageant la même chambre, ils avaient plus d’une occasion de se colle tailler. La pauvre Madeleine, née deux ans après Roger, semblait perdue dans ce cirque. La jeune fille avait un caractère très différent de ses frères aînés et de sa sœur. Elle avait toujours le nez dans ses livres et elle s’isolait le plus souvent possible pour ne pas avoir à endurer le constant tintamarre de la famille.
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date : 01-11-2020
Amaia était cinglée. Du moins, c’est ce qu’on disait d’elle. Alors qu’elle se sentait seulement coincée, piégée, dans une réalité étroite aux murs imposants. Cela ne signifiait pas qu’elle était folle, ne cessait-elle de se répéter quand ses voix intérieures lui ordonnaient de continuer à chercher, de ne pas accepter la médiocrité à laquelle nous condamne notre course éperdue contre la vie. À ses yeux, les fous, c’était les autres, ceux qui s’échouaient dans un couple sans amour, un travail qu’ils détestaient, des amitiés qui n’en étaient pas. Ceux qui proclamaient les bienfaits du célibat et répétaient à n’en plus finir qu’une femme ou un homme n’avait besoin de personne à ses côtés pour être heureux. Des bobards. Amaia savait que pour espérer vivre heureux, il fallait se sentir entier et que le véritable amour ne naissait pas d’une rencontre, mais de retrouvailles. C’était inscrit dans sa mémoire. Cela faisait de nombreuses années qu’elle avait choisi sa façon de vivre ou, plutôt, de chercher.
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date : 20-09-2020
Je passai la journée entière à flâner dans l’immense plaine, équipé de ses yeux. Elle voulait voir chaque fleur sauvage, chaque brin d’herbe, chaque rayon de soleil insufflant la vie à chaque buisson, elle voulait écouter chaque bruit de la prairie. Le moindre ruisselet qui surgissait sous nos pas, le moindre poisson nageant dans celui-ci l’émerveillait au plus haut point ; le plus infime murmure de la brise, la moindre fragrance d’herbe portée par le vent lui arrachaient un sanglot... Il y a avait là, dans l’exubérance de ses émotions manifestées, quelque chose de pathologique.

Avant le coucher du soleil, j’atteignis une petite cabane blanche qui se dressait, solitaire, au milieu de l’immensité de la prairie : un gîte minuscule destiné aux voyageurs. Il ne semblait pas avoir été fréquenté depuis des lustres, et il ne s’y trouvait à l’intérieur qu’un vieil androïde lourdaud chargé de veiller sur les lieux. Fatigué et affamé, je commençai à avaler mon dîner, mais à peine arrivé à la moitié de mon repas, la jeune femme m’interpella et me demanda de sortir sur-le-champ pour assister au coucher du soleil.

« Contempler les dernières lueurs du crépuscule, avant que la nuit ne tombe lentement sur la forêt, c’est écouter la plus belle symphonie de l’univers », dit-elle, comme sous le coup de l’ivresse.
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A la porte, derrière le patron, était arrivé un domestique noir, les yeux tout blancs dans la pénombre du vestibule : pour les gens de l'espèce de Martin qui, sans en avoir jamais rencontré, considéraient les républicains et les catholiques sous un jour d'horreur mystique comparable à celui sous lequel, au XV°siècle, les paysans d'Europe étaient dressés à regarder les démocrates et les protestants, l'hostilité entre leur espèce et les Noirs était un sentiment immédiat et total procédant de la Bible, de la politique et de l'économie. Sur cette terre dure, implacable, à la monotonie brisée seulement par de rares accès de démagogie et d'hystérie religieuse ou névrotique, c'étaient les trois instincts qui donnaient forme et sens à leur vie noueuse. Vous comprendrez, sans le savoir ils trouvaient là de quoi justifier leur besoin de se sentir supérieurs à quelqu'un.

(dans "Le Caïd")
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— Nous ignorons son identité, commença Julia Chan, la directrice des opérations d’Aegis. Nous savons que c’est un homme et nous pensons qu’il se fait appeler « Drakon ». Il aurait des contacts dans la Frange. Nous ne savons pas où il se cache, ni qui sont ses complices, ni s’il a des informateurs au sein de cette agence.
Elle balaya la salle des yeux en soutenant le regard de chacun des agents présents. Phoenix était noyée dans la foule, mais elle eut l’impression que la directrice examinait le fond de son âme. Elle devait soupeser ses forces et ses faiblesses, se remémorer les éléments de sa carrière brève et peu glorieuse à l’agence, son évaluation psychologique, et se demander si elle était à la hauteur de la tâche.
Elle se demandait sûrement quelles étaient les réelles capacités de Phoenix, qui n’était qu’à demi Dhampir — avec un quart de sang opir et trois-quarts de sang humain — et à qui l’on n’avait jamais confié de véritable responsabilité. Etait-elle capable d’accomplir une mission dont dépendait la survie de l’Enclave, la plus grande colonie humaine de ce qui avait été la côte Ouest des Etats-Unis ?
La directrice détourna les yeux et hocha sèchement la tête.
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date : 01-05-2019
C’était arrivé un peu moins d’un an auparavant dans la bibliothèque de la prison. Il avait senti la lame de fortune pénétrer et compris en une fraction de seconde ce qui se passait. Après un bref instant de surprise, il s’était fichu en rogne. Bien que du genre prudent, il venait de se faire suriner comme un bleu. Deux ou trois types s’étaient carrément foutus de sa gueule. Harwood, le vieux taulard, se faire piquer au buffet comme un novice ! Il aurait dû savoir que les Indiens essayeraient un jour ou l’autre. Et dans la bibliothèque ! Ça faisait à peine trois semaines qu’il y bossait. En tout cas, ils’était payé neuf jours à l’infirmerie, c’était toujours ça. Il avait même réussi au passage à faucher quelques comprimés de Tylenol pour les revendre au détenu qui apportait le courrier.
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date : 01-05-2019
L’histoire de l’évolution de la vie, si incomplète qu’elle soit encore, nous laisse déjà entrevoir comment l’intelligence s’est constituée par un progrès ininterrompu, le long d’une ligne qui monte, à travers la série des Vertébrés, jusqu’à l’homme. Elle nous montre, dans la faculté de comprendre, une annexe de la faculté d’agir, une adaptation de plus en plus précise, de plus en plus complexe et souple, de la conscience des êtres vivants aux conditions d’existence qui leur sont faites. De là devrait résulter cette conséquence que notre intelligence, au sens étroit du mot, est destinée à assurer l’insertion parfaite de notre corps dans son milieu, à se représenter les rapports des choses extérieures entre elles, enfin à penser la matière. Telle sera, en effet, une des conclusions du présent essai. Nous verrons que l’intelligence humaine se sent chez elle tant qu’on la laisse parmi les objets inertes, plus spécialement parmi les solides, où notre action trouve son point d’appui et notre industrie ses instruments de travail, que nos concepts ont été formés à l’image des solides, que notre logique est surtout la logique des solides, que, par là même, notre intelligence triomphe dans la géométrie, où se révèle la parenté de la pensée logique avec la matière inerte, et où l’intelligence n’a qu’à suivre son mouvement naturel, après le plus léger contact possible avec l’expérience, pour aller de découverte en découverte avec la certitude que l’expérience marche derrière elle et lui donnera invariablement raison.
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date : 01-05-2019
D’un certain point de vue, les succubes sont pareils aux insectes éphémères : leur vie excède rarement les vingt-quatre heures. Je ne fais pas exception, c’est pourquoi je dois rapidement emprunter une enveloppe charnelle qui permettra d’assurer ma survivance. Mon hôte précédent vient de rendre son dernier souffle et, déjà, je fuis loin de sa dépouille ; ma prison.

Ivre du sentiment d’être libre, je volette de trottoir en trottoir dans ce quartier populaire que je connais bien puisque mon hôte y habitait depuis sa plus tendre enfance.Il y menait une existence morne, un long fleuve tranquille sur lequel je me berçais d’ennui dans l’attente du jour inéluctable où viendrait sa fin...

La nuit darde son œil unique sur moi, sa grande pupille grise et sans paupière me fixe avec insistance. Les humains, eux, me frôlent et me traversent sans me voir ni me sentir ; tout au plus suis-je un éclair de désir inexpliqué qui les frappe au creux des reins,là, en pleine rue. Certains se retournent, d’autres s’arrêtent, l’un rougit, l’autre sourit.Chacun réagit différemment aux plaisirs charnels.
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Or, donc, le lundi matin, confronté avec ces cinq obligations menaçantes, rien d’étonnant que je retourne me coucher tout de suite après le petit-déjeuner, pour emmagasiner la quantité de force et de santé nécessaire à la dépense d’énergie presque surhumaine que je devrais utiliser.
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Vous avez probablement tous éprouvé le désir, à un moment ou à un autre, de connaitre les curieuses coutumes que les habitants du continent européen se croient obligés de perpétrer d'un siècle à l'autre. Il se peut que vous ayez déjà entendu parler de certaines d'entre elles telle que l'enfantement (qui s'est propagé sur ce continent d'une manière extrêmement inquiétante) et autres formes plus ordinaires du maniérisme populaire, mais j'ai l'honneur et l'avantage de pouvoir vous parler aujourd'hui de quelques coutumes, généralement moins connues, d'une province médiévale de l'Espagne, Las Los (ou Los Las, comme on l'appelait jadis, ce qui veut dire "Les Les" dans les deux sens), où j'ai eu le grand malheur d'aller passer l'été.
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A vrai dire, un de mes cousins avait emmené un jour ses trois petits enfants faire un voyage d'une journée entière, de Philadelphie à Boston. C'était le jour le plus chaud de l'année, et ce cousin portait un complet de laine. En arrivant à Hartford, les gens s'aperçurent qu'il n'avait plus avec lui que deux enfants. A Worcester, il ne lui en rester plus qu'un. Personne ne sut jamais ce qu'il était advenu des deux autres, et personne ne le lui demanda. Cela semblait préférable. Il arriva seul à Boston, et ne donna jamais aucune explication sur la disparition des bambins. Mais tout homme qui a voyagé avec ses propres enfants peut dire de quoi il retourne.
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De tous les langages de programmation qui existent, le C++ est certainement celui qui nourrit le plus de fantasmes. Est-ce parce que c'est un des langages les plus utilisés au monde ? Ou parce que c'est un des langages les plus puissants et les plus rapides ?
Toujours est-il que c'est le langage de prédilection de beaucoup de développeurs : il est devenu quasi-incontournable dans la création de jeux vidéo. On l'enseigne d'ailleurs dans la plupart des écoles d'informatique. Alors vous y voilà vous aussi ? Vous voulez tout savoir sur le C++ mais vous n'avez jamais programmé ?
Cela peut sembler difficile au premier abord étant donné le nombre d'ouvrages, certes intéressants mais complexes, qui existent sur le sujet. Il faut dire que le C++ est un langage très riche qui demande de la précision et de l'organisation.
Peut-on débuter en programmation avec le C++ ? Oui, bien sûr que oui !
Nous l'avons d'ailleurs déjà prouvé ces dernières années grâce à la version de ce cours disponible en ligne sur le Site du Zéro. Elle a permis à de très nombreux débutants en programmation de se former avec succès sur ce langage.
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Sur le registre de la théorie des organisations, de la conduite du changement, et du management des systèmes complexes au sens d’Edgar Morin, sont apparus des termes, des concepts, des idées nouvelles tout au long de ces dernières décennies. Aujourd’hui,
on accorde de plus en plus d’importance à l’intelligence artificielle, aux systèmes experts, à la résolution de problèmes, à la cognition, à la théorie des systèmes, à la simulation, à l’intelligence collective, aux expérimentations et aux simulations, à
l’usage généralisé des nouvelles technologies, aux organisations apprenantes et à leurs variantes, à l’intelligence des systèmes ; bref, à de nouvelles approches du management. Certains auteurs n’hésitent pas à parler, à ce sujet, d’un nouveau
paradigme (au sens où l’entend l’épistémologue Thomas Kuhn), que seraient les sciences cognitives dans leur acception la plus large. Une abondante littérature internationale en témoigne. Dans beaucoup de langues et dans de nombreux pays, de multiples articles, sites et ouvrages spécialisés s’ajoutent les uns aux autres. En particulier, depuis le début des années 1980, d’abondants travaux ont été consacrés aux
démarches de projet et à l’apprentissage organisationnel. Ces idées ont marqué, en profondeur, la fin du xxe siècle ; elles prennent encore de l’importance dans des domaines variés, de plus en plus nombreux. Elles sont aujourd’hui au cœur d’une
pratique nouvelle de la gouvernance en guise de management des systèmes.
Il nous a semblé qu’il y avait nécessité et place pour une monographie sur ces sujets, accessible à un large public de cadres d’organismes variés (publics et privés) ; un texte rédigé sans faire appel à un vocabulaire trop pointu, en évitant, autant que faire se peut, ce qui pourrait s’apparenter à du jargon de techniciens, de chercheurs ou de consultants en organisations. Le présent ouvrage est donc destiné à des responsables d’équipes, de structures (entreprises, laboratoires, collectivités territoriales, établissements publics, hôpitaux...) et du management de systèmes complexes (syndicats de communes, entreprises multisites, espaces de projet, etc.), qui souhaitent concevoir et
accompagner des changements en s’appuyant sur les travaux internationaux les plus récents des sciences du management.
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Goûter à la pédagogie Montessori, c’est accepter d’appréhender le monde au travers d’un prisme nouveau. Cette approche résolument optimiste et humaniste permet d’apprendre à mieux comprendre son enfant et l’adulte qu’il deviendra.
S’initier à cette philosophie aide non seulement à ne pas succomber à la logique de performance, mais aussi à se défaire de bon nombre d’idées surannées.
Aujourd’hui les limites de l’éducation traditionnelle telle que nous la vivons en France sont atteintes. C’est pourquoi il nous faut revisiter ce qui a été dit, mais non entendu, il y a longtemps déjà.
Maria Montessori, grande femme visionnaire, avait ouvert la voie au début du xxe siècle : par sa démarche scientifique d’observation et d’expérimentation, elle avait su rendre à l’enfant sa dignité et lui faire révéler son potentiel en aménageant les Casa dei Bambini, espaces étudiés, structurés et organisés à son intention.
Si la pédagogie Montessori demeure toujours aussi actuelle, c’est parce qu’elle se base sur les lois naturelles de développement de l’espèce humaine : la pensée Montessori est une anthropopédagogie qui vaut pour tout homme, de tout temps, de tout lieu.
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Une croyance est une programmation, son mode de fonctionnement est d’altérer notre manière de penser, de réagir et d’agir.
La force d’une croyance tient au fait qu’on pense qu’elle est vraie.
Un esprit scientifique et rationnel se doit de rejeter les croyances infondées mais le faites-vous vraiment?
Ceci n’est pas un livre « New Age » sur le pouvoir de l’esprit. Ni un livre sur la pensée positive. Ceci est un ouvrage pratique dédié aux croyances et à leurs influences. J’ai l’intention de vous montrer comment on peut se défaire de ses croyances et comment cela peut contribuer à l’amélioration de votre vie.
Ce sujet a déjà été visité par différents auteurs et de nombreuses fois. Ce livre est différent parce qu’il ne vous donnera pas des clés pour utiliser mieux vos croyances, ou pour penser positivement. Ce livre ne va pas vous donner d’autres croyances, prétendument meilleures, mon but est l’exact opposé.
Ce livre est là pour vous permettre de trouver un chemin en dehors de vos programmations inconscientes.
En tant que thérapeute, j’essaie d’aider mes patients à trouver leur voie, à se libérer de leurs problèmes physiques, émotionnels et mentaux. Dans le cadre de ce travail, je donne beaucoup de cours pour enseigner à ceux qui le souhaitent ma méthode de travail
sur les croyances et sur les mécanismes créatifs.
Ce livre est l’aboutissement de plusieurs années d’enseignement. Il est le premier chapitre d’une méthode de développement personnel, de transformation et de guérison plus globale.
Le travail que je vais vous proposer est surtout d’ordre pratique. Je vais vous inviter à faire différents exercices que vous pourrez utiliser comme une sorte d’anti-virus pour nettoyer votre « système d’exploitation », c’est-à-dire votre esprit, votre être et votre
corps.
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date : 13-07-2017
Honore le Seigneur ton Dieu
La chapelle du couvent était aussi chaude qu'un dortoir d'hôpital. Le climat à l'intérieur était moite et lourd d'une série d'effluves, fleurs défraîchies, désinfectant, manteaux mouillés, amidon de la chasuble immaculée de l'évêque, odeur de sainteté de sa mitre,
arôme suffocant de l'encens. La célébration de l'eucharistie succéda à un sermon manquant à la fois de véritable conviction et de sincérité. Anna Calvert promena son regard sur la file de religieuses qui attendaient de recevoir le saint sacrement avant de
regagner leur place de l'autre côté de l'allée centrale, et se moucha.
La plus âgée d'entre elles venait de mourir ; certes, elle avait succombé à un âge et dans un état qui faisaient de la mort un événement idoine, le soulagement d'un inconfort enduré avec courage et l'étape finale d'un long, d'un étroit chemin vers le paradis, mais cette mort marquait néanmoins le dernier souffle d'un cœur bon. On célébrait le décès d'une femme dont l'évêque avait choisi de passer sous silence les accomplissements et la
profonde influence, et Anna se demandait pourquoi. L'heure aurait dû être aux éloges, mais il paraissait avoir de la peine à se souvenir des noms et donna à la place une homélie sur l'état de l'Église catholique, saupoudrée d'un bout à l'autre de lugubres
messages sur le fait que chacun d'entre nous, défunts compris, devait expier ses péchés.
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