Sloane est la seule personne au monde qui peut contempler ma noirceur et y voir un ami.

Je pourrais aisément me pencher et inspirer son parfum. Je pourrais l'embrasser. Passer mes mains dans ses cheveux noirs. Lui dire que je la trouve brillante, maligne, et tellement belle putain. Que je m'éclate avec elle. Que même si je me sens super mal, là tout de suite, je suis déçu que la partie de cette année soit bientôt terminée, parce que je déteste la voir partir. Ce que nous partageons ? Ça ne suffit pas. J'en veux plus.

- Tu ne rencontreras plus jamais personne comme lui. Il est certainement le seul au monde à être comme toi. Tu pourrais tout faire foirer. Il pourrait te décevoir. Ou peut-être que votre amitié pourrait partir en fumée. Tu as raison à propos de toutes les inquiétudes qui te tournent dans la tête. Peut-être que certaines sont vraies. Mais peut-être que cela ne devrait pas avoir d'importance, parce que tout le monde se plante. On se déçoit tous de temps en temps. Et parfois, les plus belles choses arrivent après l'incendie.

Elle détestait cette guerre. Elle la détestait parce qu'elle menait à la tombe des êtres bons, parce qu'elle déchirait la vie et les rêves des gens.

On lui avait dit que le véritable amour ne meurt pas. On ne lui avait pas dit, cependant, que le véritable amour te déchiquette jusqu'à l'os quand il s'enracine en toi sans jamais plus te lâcher.

J'étais un papillon enchaîné. Et peut-être allais-je le rester pour toujours.

Certains poisons n'ont pas d'antidote. Ils pénètrent ton âme, ils t'étourdissent avec leur odeur et ils ont les plus beaux yeux que tu as jamais vus.

Et pour eux, il n'existe aucun remède.

Mais à cet instant, j'ai su que j'avais besoin d'elle dans ma vie. Comme une amie, ou quelle que soit la relation qu'elle désire. Parce que c'était la première fois que je me sentais entouré. Que je savais qu'elle ne me laisserait jamais seul... tant que j'étais en mesure de la garder près de moi.

C'est un homme bon. Il ne blessera jamais quiconque à dessein, et il n'abandonnerait jamais personne. Tous les autres hommes que j'ai croisés dans ma vie - des beaux-pères absents ou des co.nnards de voisins - ne valent même pas une fraction de ce qu'il est.

La personne dont il tombera finalement amoureux aura tout pour être heureuse.

- Tu es importante, reprends-je doucement, sans me détacher du ciel. Les scientifiques disent que la majorité des atomes composant notre corps proviennent en réalité d'une étoile. Et que ces atomes ont même traversé des supernovas.

Je marque un temps d'arrêt, et je sens qu'elle m'observe sur le côté.

- Tu n'es pas née ici. Tu es née il y a des millions d'années, Aro. Tu es de la poussière d'étoiles.

Je tourne la tête, verrouille son regard du mien.

- Les étoiles n'ont pas besoin de te voir. Elles te reconnaissent.

- Tout ce que je peux faire, c'est faire de mon mieux.

Tout à coup, une évidence me frappe. Je veux qu'elle ait un avenir. Tout ce qu'elle fait - bon ou mauvais - n'est jamais pour elle-même. Ses intentions sont bonnes, tout le monde peut le voir.

Je veux une femme et des enfants, une belle vie avec quelqu'un, un jour. Je ne veux pas finir ma vie seul.

Je veux une relation qui ait du sens, qui me submerge, quelque chose qui soit fait pour moi.

J'avais tort. Une grenade, ça fait du bruit - ça détruit tout sur son passage, et ça ne fonctionne qu'une fois.

Elle n'est pas une grenade. Elle est patiente, calme, inflexible et inébranlable. Elle résiste, elle est comme de l'acier.

Aro est une hache.

- J'aimerais rester si tu en as envie, dit-il.

- J'en ai envie.

- Alors je reste.

Il fixait les yeux sur elle, le visage parfaitement ouvert, et elle vit que, si la plupart des gens étaient effrayés à l'idée de mourir, Hart Ralston craignait de vivre.

Elle était là, cette vérité tellement évidente qu'elle aurait pu être inscrite en lettres rouges sur son front. Il était désespérément, stupidement, bel et bien amoureux de Mercy Birdsall.

On ne possède que deux vies et la seconde, celle qui compte, commence quand tu prends conscience de n'en avoir qu'une seule.

Et ce secret qui nous lie et nous empoisonne à jamais. Pas tout à fait libres, pas tout à fait prisonniers.

La morsure des secrets inavouables, nous ne la connaissons que trop.

Il n'y a pas si longtemps, je croyais que notre histoire était terminée. En réalité, elle ne faisait que commencer.

Nous étions destinés à tomber amoureux sur cette île.

J'ai rencontré mon âme sœur quand j'étais enfant et elle restera à jamais l'amour de ma vie. Peu importe les années qui passent.

Je ne suis ni un héros, ni un homme bien, ni un bon mari... Je ne suis rien de tout cela et il est grand temps que le monde le sache.

- Tout ce dont j'ai besoin, c'est de ton amour pour retrouver mon chemin, peu importe où je me trouve.