Récit d'utilité publique, à mettre entre toutes les mains. Ce livre est très facile à lire, et est aussi amusant que révoltant quand on comprends comment les récits d'histoire ont exclu les femmes. Je recommande chaudement !

Ce roman est une excellente surprise pour moi. Il démontre avec force et délicatesse comment le contexte du terrorisme des évènements d'Irlande a pu s'introduire dans l'intime de la vie des habitants et des personnages du roman. Magistralement écrit, il rend un juste hommage à la ville de Belfast.

Ce roman m'a donné une impression de lucidité distante. Un recul sur les choses, les affects, les gens.. une réflexion sur le monde et l'existence.

C'est admirablement écrit du point de vue du style et assez bien construit au niveau de la forme.

Ce roman traite de la rapidité et de la rapacité du monde dans lequel on est pris. Mais aussi de l'importance des rêves, des projets que l'on construit, des choses que l'on accomplit.

Si on suit la piste du titre, la carte est plus intéressante que le territoire. La représentation humaine finit par donner un sens, une signification à une chose réelle. Le territoire, le paysage français n'est en effet presque plus naturel, mais bel et bien formaté par l'homme pour qu'on puisse y déceler un sens. De même pour les œuvres d'art. Quelque soit la chose représentée, l'intérêt de l'œuvre est dans le regard qu'on y porte. L'intérêt de l'œuvre est en nous. Même si le regard sur le monde n'existe pas sans le monde. Et là où l'être humain est parfois pris dans une certaine folie de la croyance en son éternité, ce roman le rappelle furieusement à la conscience de son caractère éphémère. Le regard que l'on porte sur le monde ne dure que l'instant d'un battement de cil dans l'immensité du temps.

Et le roman, comme l'œuvre d'art interrogent le regard que l'on pose sur le monde.

On peut vivre dans le bourdonnement incessant des ambitions humaines, pécuniaires, sociales, géographiques. On peut s'inscrire dans cette course pour le toujours plus, d'interactions sociales, de sexe, d'argent voire de reconnaissance. Mais on peut aussi, comme un certain nombre de personnages de Houellebecq entretenir avec le monde une relation moins pugnace et ambitieuse et égoïste. Adopter finalement une attitude plus contemplative du monde et de la vie, et trouver une sorte de paix dans la contemplation de ce monde et la conscience de la finitude et de l'absurdité du combat technologique pour l'éternité. L'art y répond beaucoup mieux.

Une grande bourrasque qui nous rappelle la diversité de ce que l'on peut créer avec des mots.

Sur fond de questionnement philosophique existentiel, mais aussi d'aventures extraordinaires dans un monde tout aussi extraordinaire, Alain Damasio nous fait découvrir une galerie de personnages éclectiques et puissants. Avec ce roman, il fait des mots que l'on lit la clef de voute même de son récit, en en faisant même un élément magique. Ce roman est d'une qualité d'écriture assez unique et transforme avec virtuosité les codes de la littérature. Le choix des narrateurs multiples, mais aussi de l'utilisation des symboles typographiques qui permettent de dire et de représenter autre chose, autrement. Et tout cela sans aborder le fond du propos, brillant, à savoir l'existence même et ce que l'on en fait.

Un beau récit tout en douceur et amour fraternel, plaidoyer en faveur d'une meilleure compréhension des maladies mentales dont les représentations courantes sont très souvent bien éloignées de la réalité. Ici la schizophrénie en particulier, vue à travers les souvenirs de deux frères qui font chacun au mieux pour affronter la vie avec les armes qui sont les leurs.

"Dans les Forêts de Sibérie" a des airs de "Walden" de Henri David Thoreau. Et si ce récit n'a pas tout à fait la grandeur littéraire des œuvres du philosophe et naturaliste américain, il est tout de même plutôt agréable à lire quand on aime les récits de voyage, les descriptions de grands espaces, de paysages grandioses, de personnages mutiques et de solitude choisie.

Premier contact pour moi avec la plume de Marguerite Yourcenar, ce premier tome, non pas autobiographique, mais plutôt de découverte généalogique, m'a donné envie de découvrir les autres écrits de Mme Yourcenar. Certains passages ont parfois été un peu longs à lire, mais l'ensemble démontre une grande curiosité de l'âme humaine tout à fait intéressante. Nos ancêtres nous ressemblent-ils finalement ? Qui étaient vraiment ces personnes ? Comment se serait passée la rencontre si on avait pu les rencontrer ? C'est un peu ce que l'on teste ici avec Marguerite Yourcenar et son ascendance à elle.

Le premier roman que j'ai pu lire de la plume de Michel Houellebecq, j'ai, depuis, lu la Carte et le Territoire, qui est bien meilleur je trouve. Néanmoins, on y retrouve les thèmes récurrents des romans de Houellebecq, à savoir d'abord, un personnage principal masculin dépressif, misogyne, homophobe et aux propos et réflexions parfois choquantes. Néanmoins ces personnages ne sont pas vides, ils sont pleins de regrets, de questions. Des questions souvent existentielles mais aussi centrales dans la société contemporaine individualisante dans laquelle nous vivons aujourd'hui. C'est une lecture du monde qui nous est proposée, et qu'il faut certes prendre avec distance, mais qui n'est pas dénuée d'intérêt.

J'ai plutôt apprécié lire ce roman, bien qu'il ne m'ait pas laissé un souvenir impérissable. Il dépeint avec beaucoup de force ce que les changements d'époque en Russie signifient quand on grandit dans la dissonance de l'Union Soviétique

Un récit unique qui met l'accent sur le point de vue d'un personnage atteint de déficience mentale, et plus particulièrement lié au syndrome d'alcoolisation fœtale. Ce choix de narration rend l'écriture toute particulière et assez touchante. Il permet aussi de mettre en lumière ce que c'est de voir le monde avec ce type de handicap. Et pour autant, celui-ci n'empêche en aucun cas de devenir un héros.