Michel Houellebecq

Les avis des différents membres sont assez mitigés sur ce roman, on l'aime ou pas, mais personne ne reste indifférent à la plume de l'auteur. Personnellement, j'ai apprécié cette lecture, c'est assez accès misérabilisme dans l'ensemble, il écrit parfaitement bien ce climat délétère qui règne en France, ainsi que le mal-être du personnage principal. L'écriture est tantôt brute ou fine, mais il y aussi de l'humour dans ce récit. Certains disent que ce roman est noyé de clichés, mais j'estime que nos vies ne sont finalement qu'une succession de clichés et je crois que l'auteur l'a parfaitement compris.

Une torture à finir. Seuls les passages emplis d'explications scientifiques valaient la peine d'être lus, et même eux ne semblaient pas à leur place dans ce roman. Toute l'histoire semblait n'être qu'un prétexte pour étaler les connaissances de l'auteur. Je ne prendrai même pas le temps de mentionner en détails les passages pédo-pornographiques et les remarques racistes qui jonchent le récit, c'était gratuit, inutile et aurait pu être concevable si cela apportait quelque chose à l'histoire, mais ce n'est pas le cas ici.

Ce livre résume de manière splendide et écrasante la lucidité de l'auteur sur notre condition humaine. Loin de sa trivialité apparente c'est un recueil poétique, fantastique et disposant d'une véritable vision religieuse de notre espèce. Un chef d'oeuvre absolu si l'on a le courage d'affronter la réalité de notre présent et de notre futur minéral.En bref, grande et belle réflexion sur l'Amour, la vieillesse, la quête d'immortalité, la peur de la filiation, la peur de disparaître, "La possibilité d'une île" est un des meilleurs livres que j'ai eu la chance de lire. Bref après ça on peut mourir tranquille.

Surprenant pour cet homme acariâtre qui nous a plutôt habitué à nous raconter comment il essaye de rompre la monotonie de sa vie en fréquentant des prostituées, comment il est passé à côté de sa vie sentimentale, comment et combien il s'auto-déteste. Il se lance dans un magnifique roman (comme les précédents d'ailleurs) dans lequel deux voix se croisent:tout d'abord celle de michel/Daniel, tjs contrarié par sa libido, puis celle d'un homme qui s'est réellement penché sur l'avenir de l'humanité. Notre Humanité doit réagir avant de se conduire elle-même vers sa propre perte. Humanité indestructible puisque les néo-humains finissent eux-mêmes par redevenir leurs humains d'origine.

Ce roman est la preuve qu'un misogyne, pervers, fasciste et égoïste peut, lorsqu'il s'écarte de la fatuité de sa personnalité, écrire UN GRAND ROMAN.

Pour ce qui est de la réflexion sur le tourisme contemporain et le malaise de la civilisation occidentale en revanche, c’est assez intéressant. Mais le ciment littéraire est absent. Par contre, j’ai littéralement adoré la fin. Quand tout s’écroule. Lui et son monde. Lui et le tourisme qu’il avait contribué a créer. L’histoire d’amour à laquelle je ne croyais pas une seconde, paradoxalement, là, jaillit. Et prend corps avec la chute. Sa mort la rend vivante, et justifie toutes les autres pages soporifiques. c’est encore une fois littéralement paradoxale puisque les 80% du roman digne- comme le disent d’autres commentaires- d’un roman de gare, constituent pour le héros l’ultime et seule parenthèse de bonheur de toute sa vie. A croire que la beauté ne jaillit que dans le malheur. Même à travers l’écriture. C’est donc un livre énervant.

(Commentaire originellement écrit le 24 mai 2022) : À la fois un bon et un mauvais livre. Mais si la qualité de l'écriture donne envie de découvrir la poésie de l'auteur, la narration me paraît tant dangereuse que désespérante. C'est un bon livre car il remplit les objectifs de son auteur, mais il ne me plaît pas.

Les livres de Michel houellebecq sont addictifs. Les thèmes sont largement documentés et quand je commence à le lire je ne peux plus m'en détacher.

La force de Houellebecq dans ce roman est de mélanger fiction et réalité. Il faut avoir beaucoup de recul et de modération pour ne pas se laisser entraîner. Notre héros est à la base non croyant...mais il n est pas athée, c est tout le paradoxe houellebecquien L auteur nous bouscule, nous pousse à nous interroger sur la place de la religion dans nos sociétés défaillantes et déclinantes.Ses réflexions sont honnêtes, sincères et très en phase avec la crise spirituelle et identitaire que nous traversons.Je me suis retrouvée dans ce questionnement. Tout à chacun devrait d ailleurs de manière détachée lire se livre pour ne pas se soumettre au diktat de la pensée unique médiatique.

Certes, c'est très bien écrit, malgré un style très brutal. Certes, le fond est souvent juste. Mais ce livre est désespérant. Déprimant. Tellement sombre qu'on n'a pas réellement l'envie de s'y plonger à part avec l'espoir d'y trouver une lueur d'espoir justement. Et non, on ne la trouve pas. Du même auteur j'ai préféré, et de loin, Plateforme, Soumission, La possibilité d'une Ile ...Auteur génial mais très inégal !

Tout ce que dépeint Houellebecq peut paraître triste, morne, ennuyeux, mais avec lui il faut savoir lire entre les lignes. J'ai bien aimé le personnage de François, professeur d'université spécialiste de Huysmans (écrivain naturaliste converti au catholicisme à la fin du XIXème siècle, ce choix n'est pas anodin et apporte beaucoup de richesse au texte). Au niveau du prénom du héros, faut-il faire un rapprochement avec le personnage de Bayrou ( premier ministre crétin du gouvernement Ben Abbès ) dont le prénom n'est pas cité ? Le style de Houellebecq est toujours froid, clinique, mais honnêtement sa misanthropie m'a fait beaucoup de bien. Le monde universitaire est très bien décrit."Soumission" est-il meilleur ou moins bon que les précédents ouvrages de Houellebecq? Sa grande originalité se suffit à elle même et puis la fin du roman est croustillante comme une feuille de brick.