Rise of the Ivarssons, Tome 1 : Le Baiser du viking

Quelques heures avant la célébration de son mariage, la princesse Anne de Termarth est enlevée par Brand le Barbare, un Viking dont la sinistre réputation n’est plus à faire. Il s’est glissé au cœur de la forteresse royale et l’a découverte en train de se promener seule sur les remparts alors qu’elle devrait se trouver dans ses appartements.

L’heure de la vengeance a sonné… Brand Ivarsson avait entendu parler du mariage de la fille du roi saxon Eallesborough avec Lord Crowe de Calhourn, l’homme qu’il méprise de toute son âme. Il saisit l’opportunité de se venger de son fiancé. Il veut le voir humilié, qu’il perde tout ce qu’il a de plus cher… Avec le rapt de la princesse, il veut provoquer cette rencontre et le tuer en l’affrontant en combat singulier. C’est ainsi qu’il avait conçu le plan de lui voler sa fiancée et de la conduire sur les terres sur lesquelles son peuple s’était installé, à Kald, en bordure de l’océan. Le rapt de la fille du roi représente également un immense bénéfice pour son peuple. La rançon qu’il obtiendrait pour la princesse aiderait les siens à survivre un autre hiver.

J’ai aimé la façon dont Anne tient tête à son ravisseur ! Mais quel choix lui reste-t-il ? Si elle refuse de le suivre volontairement, il menace de s’en prendre à ses gens. Elle ne supporterait pas que des personnes soient massacrées par sa faute… Il se sert de sa réputation de barbare pour arriver à ses fins…

Anne m’a fait penser à une pauvre petite princesse… Elle n’a aucune maîtrise sur sa vie ni sur son destin. Comme c’est d’ailleurs le cas pour les femmes saxonnes à cette époque et plus encore pour les princesses et les dames de haute lignée. Alors qu’Anne aurait dû être effrayée de se retrouver à la merci d’un barbare, elle se sent plutôt soulagée d’échapper, même provisoirement, à un mariage non désiré. En échange de sa main, le roi y gagne une armée de soldats pour défendre son peuple contre la violence des envahisseurs du Nord. Anne s’était toujours bercée d’illusions. Elle avait caressé le doux rêve d’épouser un homme dont elle serait tombée amoureuse, pas un noble de deux fois son âge, trapu et chauve. Elle n’avait rencontré son promis qu’une seule fois et ne connaissait rien de lui mais il ne lui inspirait guère de sympathie… Anne ne ressent qu’un intense soulagement en prenant conscience que l’union ne sera pas consommée le jour même et qu’elle dispose d’un précieux répit… Une fois de plus, Anne se sent utilisée… Elle est bien consciente de n’être qu’un pion dans les jeux de pouvoir des hommes. Son père l’avait donnée en mariage comme si elle n’était qu’un objet et à présent ce Viking l’enlève pour acquérir encore plus de richesses par son entremise.

Au cours de leur long voyage vers la forteresse de Kald, Anne et Brand vont apprendre à se connaître et à s’apprécier. Chacun va rapidement se rendre compte qu'il a mal jugé l'autre… J’ai adoré leurs interactions.

"Brand le Barbare", c’est là le nom que sa réputation légendaire lui a valu. Plus cruel et sanguinaire que tous les hommes du Nord, sans une once de bonté ou de miséricorde en lui ! Mais Anne va découvrir l’homme qui se cache derrière cette terrifiante réputation. Sans nul doute, c’est un guerrier dangereux mais pas une seule fois elle ne l’a vu agir comme un barbare cruel. Il la traite avec respect et gentillesse. Il se montre très protecteur à son égard. Anne s’est sentie plus libre dans la forteresse de Kald, alors qu’elle n’est qu’une otage, que chez son propre père.

Extrait :

Elle [Anne] savait cependant que les Danois étaient des gens de la mer. Son père les appelait d’ailleurs "loups de mer", car ils étaient supposés n’avoir peur de rien, ni de personne : des païens qu’il fallait craindre et combattre. Pourtant, l’homme qu’elle avait sous les yeux n’avait rien de commun avec les monstres féroces décrits par le roi.

J’ai aimé la façon dont Brand assume les conséquences de ses actes. J’ai été particulièrement touchée par sa relation avec sa sœur Svea.

Aux côtés de ces femmes vikings, Anne va déployer ses ailes, se sentir utile et appréciée à sa juste valeur. Elle va prendre conscience que ces hommes et ces femmes ne cherchent qu’à vivre en paix.

On a tendance à croire que tous les hommes du Nord sont à mettre dans le même panier : des envahisseurs cruels et sanguinaires en quête de gloire et de fortune… Ici, il s’agit d’une tout autre histoire… Ces quelques hommes, femmes et enfants avaient quitté le Nord, une terre gelée et stérile ne permettant ni récoltes ni bétail, non pas pour s’enrichir ou terroriser d’autres peuples mais tout simplement pour ne pas mourir de faim, pour survivre… Ils avaient décidé d’affronter les risques d’une traversée de l’océan pour se construire une nouvelle existence en terre saxonne.

Extrait :

– A quoi ressemble l’endroit où vous êtes né ?

– Il y fait froid, lâcha-t-il

– Seulement… froid ?

– Que pourrais-je en dire ? C’était un lieu de désolation. Une terre gelée et stérile. Il n’y avait ni récoltes ni bétail… Rien de comparable avec cet endroit, conclut-il en haussant légèrement les épaules. Je n’étais qu’un garçon quand nous sommes partis, je n’ai pas tant de souvenirs que cela. Je sais seulement que nous n’avions aucune terre à nous. Du moins, aucune terre qui ne soit pas régulièrement inondée, et de ce fait stérile. Je me rappelle aussi que nous avions constamment faim. Il n’y avait pas de quoi nourrir tout le monde. La famine emportait les plus faibles. Nous sommes partis pour survivre, pas pour nous enrichir ou terroriser d’autres peuples.

Tous les Vikings ne sont pas des barbares comme on se plaît à les dépeindre… J’ai particulièrement apprécié que l’histoire ait été développée sous cet angle ! Cela change de mes lectures "classiques" sur les Vikings ! Préjugés, quand tu nous tiens ! Les Vikings, ces "monstres" païens endossent le rôle de "gentils"…

Extrait :

Ils s’étaient donc installés à Kald et, avec l’aide de leurs compagnons, ils avaient rebâti un village de leurs propres mains. Ils l’avaient défendu sans relâche contre les attaques saxonnes qui leur prenaient chaque année tant de vies.

Jamais ils n’avaient eu l’intention de défier les habitants de cette contrée. Ils n’étaient pas venus en quête de sang et de batailles. Contrairement à ce que semblait croire Annes, ils n’étaient jamais les premiers à attaquer. Leur clan n’avait aucune ve lléité d’expansion guerrière. Seulement, comme tout un chacun, ils étaient prêts à défendre au péril de leur vie la terre qui les nourrissait.

Côté romance, on passe progressivement d’une relation "Enemies-to-Lovers". Mais un avenir commun est-il seulement possible entre un Danois et une Saxonne, entre un chef de clan viking et une princesse saxonne ?

Les retours dans le passé permettent de mieux comprendre nos deux héros. On découvre que leurs chemins se sont déjà croisés… Même si Anne ne s’en souvient pas, Brand n’est jamais parvenu à oublier sa princesse, cette petite fille qui l’avait tiré des bras de la mort. L’espoir qu’elle lui avait donné l’avait sorti du sombre désespoir qui avait menacé de l’engloutir ce jour-là… Il n’était jamais parvenu à l’effacer de sa mémoire. Il avait simplement gardé ses distances jusque-là, conscient que cette princesse lui était interdite !

J'ai aimé voir nos deux héros évoluer tout à tour dans le monde de l'autre. Les personnages y gagnent ainsi en authenticité et en prodondeur.

Sarah Rodi nous offre une romance historique pleine de passion et d’érotisme. Les scènes sont particulièrement torrides et… explicites. On ne laisse guère de place à l’imagination (si vous voyez ce que je veux dire :lol: ) Je dois dire que je ne m’y attendais pas du tout.

Bien que l’intrigue soit prévisible, j’ai passé un excellent moment d’évasion en compagnie de ces Vikings.

J’ai découvert qu’il y a une suite… J’ai hâte de la découvrir.