Commentaires de livres faits par Sechat
Extraits de livres par Sechat
Commentaires de livres appréciés par Sechat
Extraits de livres appréciés par Sechat
Les pépins, à l'intérieur de moi, étaient-ils lasource d'énergie qui, à la manière d'un aimant, donnait sa forme au corps appelé Shizuku Umino ?
Son grand-père l’accompagnait à pied à l’école et, même si le jeune garçon pensait avoir passé l’âge, il s’en accommodait et en éprouvait même un certain plaisir. À ses côtés, il se sentait fort et serein, comme un homme. Et c'est à ça qu'il pensait en vérifiant que la rue était dégagée avant de traverser. Pour le chauffeur du fourgon qui croisa leur chemin, c’était aussi une journée banale qui débutait, jusqu’à ce que ses freins ne répondent plus et qu’il appuie sur l’accélérateur dans la panique. Louis eut le réflexe de pousser son petit-fils sur le trottoir avant de se faire renverser par le véhicule qui termina sa course dans le mur d’enceinte d’une maison. Avec la violence du choc, les portes arrière
du fourgon s’étaient ouvertes, et des dizaines, voire des centaines, de flacons de parfums avaient été projetés sur la chaussée. Le verre s’était brisé avec fracas, étincelant sous le soleil et auréolant le vieil homme de sa lumière. Son sang, si rouge, s’étalait sur le passage piéton à la peinture trop blanche. Durant tout ce temps, ralenti comme étiré à l'infini, l'enfant avait retenu son souffle. Au moment où les effluves se répandirent sur le goudron, il hoqueta et inspira à pleins poumons en voyant Louis allongé sur la chaussée. Comme autant d’aiguilles traversant son corps par le nez, les parfums déchirèrent un petit quelque chose dans son cerveau, provoquant un court-circuit qui associerait pour toujours n’importe quelle senteur au traumatisme de la mort de son grand-père.
Il s’appelait Jules, et ce fut tout sauf une journée ordinaire.