Une étrange langueur

Cependant elle ne pouvait détacher ses yeux de cette nuque. Elle espérait qu’il se tournerait pour qu’elle puisse voir son visage.

Bien entendu, il ne ressemblerait pas à Angus mais elle serait incapable de s’en aller sans l’avoir vu.

Il finit peut-être par sentir ce regard fixé sur lui.

Il se redressa soudain et ses muscles se tendirent sous son pull. Il tourna la tête et jeta un coup d’œil autour de lui. Même de profil, il avait quelque chose d’Angus mais lorsqu’il posa les yeux sur elle, elle vit qu’il ne ressemblait pas du tout à son mari.

Natalie était si déçue qu’elle resta, pétrifiée, à le regarder. Elle eut l’impression que le temps s’arrêtait tandis qu’elle détaillait ses traits durs, ses yeux gris et bien dessinés, sa bouche sensuelle. Elle revint sur sa première impression car si son visage était différent de celui d’Angus, la ressemblance n’en était pas moins frappante.

Elle rougit en se rendant compte brusquement qu’elle le fixait et elle détourna les yeux. Elle s’appretait à partir lorsqu’une main se posa sur son bras. Elle fit volte-face et retint son souffle en voyant qui se tenait à côté d’elle.

— Bonjour, fit-il d’un ton familier comme s’ils se connaissaient depuis toujours et qu’il avait attendu sa venue.

Déconcertée, elle rougit. Les yeux gris suivirent le flot coloré qui envahissait son visage comme s’il était fasciné.

— Bonjour, répondit-elle d’une voix étouffée.

Mon Dieu, que devait-il penser d’elle ?

— Nous dansons ? proposa-t-il en souriant.

Elle bégaya un mot d’excuse et détourna les yeux mais il posa un doigt sur ses lèvres et l’entoura de son bras. A ce premier contact elle se raidit, leva son regard vers lui et sentit qu’il l’observait. Elle comprit alors qu’elle ne partirait pas et qu’il le savait aussi bien qu’elle.

Ils semblaient flotter, serrés l’un contre l’autre. Il la tenait dans ses bras d’un geste possessif, une main sur sa taille et l’autre sur son dos qu’il se mit à caresser lentement en remontant vers son épaule ronde et douce.