Mektouba

Résumé

Le vieux Ben Amar reçoit une lettre collective de ses trois enfants, tous exilés : Souad l’aînée vit en Bretagne, Louisa au Canada et Amine en Sologne. Fortement irrité, il décide d’écrire en réponse une sorte d’autobiographie, ou de mémoires, entretenue par la haine.

Lui qui vit à Alger dans une splendide maison, qu’il a nommée Mektouba, la destinée, entouré du saint livre et d’une bibliothèque de lettré, lui le haut fonctionnaire qui n’a jamais supporté la gabegie, la corruption, l’inertie de l’Algérie, qui s’est réfugié dans son jardin, lui qui a eu trois enfants avec Dalila morte à la naissance du dernier et a cru les élever à la fois dans la tradition et la modernité, doit bien reconnaître qu’ils n’ont hérité d’aucune qualité morale et n’ont envers lui qu’un seul désir : hériter de la maison. Mais Louisa qui travaille dans l’humanitaire lui a fait découvrir un village d’orphelins auxquels il s’est attaché et qu’il veut pour héritiers.

Entre éructation, sarcasmes, regrets qui concernent sa progéniture et peinture d’une vieillesse bienheureuse où la beauté, la méditation, les rites et la lecture ponctuent le quotidien, c’est un fascinant portrait d’homme plein de paradoxes, hanté par une éducation où seul un enfant mâle sauvait l’honneur, où les femmes représentaient un monde enclos et ignoré et dans lequel il n’a finalement jamais trouvé sa place. Et encore moins sa place de père.