Floriane Soulas

Entre bande-dessinée et manga, "Les sorcières de l'île" est un bon et très beau graphique de fantasy, constitué d'une histoire complète. Celle-ci n'est pas sans rappeler l'ambiance et la veine des studios Ghibli. Avec Sayuri et son petit renard totalement adorable dont j'aurais aimé qu'il prenne plus de poids dans le récit, nous parcourons une île où la nature reste sauvage et préservée grâce à la magie de Sayuri et de sa grand-mère qui en sont les gardiennes. La nature est ainsi très présente et importante dans le fond de cette histoire. Néanmoins, l'intrigue qui reste assez simple et dont on devine très vite ce qui va se jouer, porte sur l'émancipation, sur la solidarité et sur la sororité. Cette soif de liberté féminine prend parfaitement sa place dans cet univers magique, donnant une ambiance onirique et envoutante à souhait. L'histoire est bien rythmée et particulièrement immersive avec une intensité qui s'accroit au fil des pages, jusqu'à arriver à une situation qui m'a autant surprise qu'émue. Ce graphique est donc autant réussi sur le fond que sur la forme et vous ne serez pas déçue si vous souhaitez plonger dans un univers féminin, naturel et magique!

J'avoue, j'ai craqué sur le livre l'année dernière sans avoir lu le résumé. Mais le titre est accrocheur, la couverture est magnifique, et l'autrice est incroyable en salon.

Donc, me voilà à ouvrir les premières pages, sans avoir la moindre idée de ce dans quoi je me lance

Ce roman avait très peu pour me plaire, dans son portrait robot : les histoires de virus et de mutants, c'est d'habitude pas mon genre, de même que l'ambiance pesante et glauque dans laquelle Tonnerre et ses alentours baignent.

Pourtant, sous la plume de Floriane Soulas, la magie a opéré. L'histoire est vraiment très intéressante, du point de vue de l'intrigue et de la réflexion, de toutes les questions philosophiques et éthiques qu'elle soulève. Les enjeux thématiques sont vraiment bien mis en scène, dans toute leur complexité, et la relation entre Lottie et Férale est très bien rendue.

Ce livre m'a fait ressentir une grande palette d'émotion, notamment de la tendresse pour ses protagonistes, au-delà du dégoût de leurs actions et du monde cruel dans lequel elles sont plongées ; l'histoire était vraiment très addictive, j'adorais me replonger dans ma lecture après une pause, et je pense vraiment que c'est ce que je vais en retenir.

Je regrette juste un peu le côté un peu prévisible de l'histoire, les retournements de situation et révélations ne m'ont pas plus surprise que ça, mais ce n'est pas si grave : c'est déjà un roman bien dense par bien d'autres aspects !

Une petite bande-dessinée toute douce. Les dessins sont magnifiques, une véritable ode à la nature et l'océan. Les couleurs sont pastels, réconfortantes. J'ai adoré cette petite histoire, qui se concentre surtout sur l'importance de l'héritage. Il y a différentes formes de magie, et celle des souvenirs était vraiment incroyable !

*Abandon à 33%*

Je ne suis pas le public cible de Les Filles de Freya, ayant largement dépassé l'âge recommandé. Si pour certains romans jeunesse la différence d'âge cible n'est pas un problème du tout, je l'ai bien senti sur ce roman.

Remettons un peu de contexte. Les Filles de Freya raconte l'histoire de Inès et de Prisca, deux adolescentes qui se rencontrent dans leur lycée, à Paris. Rapidement, des choses étranges se passent : Inès aperçoit des créatures surnaturelles comme une corneille à trois yeux, un lien semble se créer entre les deux filles et elles se retrouvent finalement à affronter des animaux mutant que Prisca nomme Egaré.

Cette dernière semble plus au courant de ces phénomènes surnaturels. Elle explique à sa nouvelle amie que les Egarés sont des créatures provenant d'autres mondes et qui se glisse sur Terre. Elle a pour rôle de les éliminer avant qu'ils ne fasse des blessés.

Le pitch est somme toute classique ; deux adolescentes "élues", des mondes parallèles, le tout infusé dans la mythologie nordique, avec une magie basée sur les runes et des Dieux qui interviennent au milieu de tout cela. Prisca et Inès, si différentes l'une de l'autre, sont donc lancées dans une quête pour sauver les mondes.

La culture et la mythologie nordiques sont bien utilisées et l'on sent que Floriane Soulas les maitrise. Les idées de magie comme des Egarés dont intéressantes.

Là où j'ai été frustrée, c'est sur le rythme comme sur l'écriture. Il y a des raccourcis entre différentes scènes qui m'ont perdu. Par exemple ; les deux filles s'endorment dans un abri, avec des alliées. Le lendemain matin, Inès se réveille en première, descend et discute avec une alliée. Prisca la rejoint. Chapitre suivant, sans transition ; Prisca rêve. Elle se réveille et est seule dans la chambre. Pour moi, ça devient alors la scène précédent racontée d'un autre point de vue..Et bien non ! Visiblement, ce serait le réveil de Prisca du lendemain matin. Mais il n'est jamais précisé qu'une journée entière s'est écoulée ! Ni que les amies ont décidé de rester plus qu'une nuit... D'ailleurs la chronologie globale a du mal à coller à ce moment.

C'est un détail, j'en ai conscience. C'est cependant de genre de détail qui me fait sortir d'une histoire. Les personnages secondaires très simples de construction, voire même simpliste, n'ont pas aidé. Il y a une valkyrie, qui est hostile envers les jeunes filles, sans autre raison que leur présence... Elle ne peut donc pas s'empêcher de les regarder méchamment dès qu'elle est dans la même pièce, malgré la présence de sa reine amicale envers Prisca et Inès. Pour moi ça ne colle pas... Bien que pour les jeunes lecteurs, ce ne sera pas un problème je pense.

Le rythme est assez lent par moment, avec parfois plusieurs chapitres de réflexion. Ils permettent de comprendre l'univers du roman et son système de magie, somme toute assez pointu.

Ce petit roman est une jolie porte d'entrée sur la mythologie nordique, et les jeunes lecteurs passeront un excellent moment. Les personnes plus âgées peut être moins, selon leur degré d'exigence sur l'écriture et les détails manichéens.

Je ressors déçue de ma lecture, car j'avais entendu beaucoup de bien de la plume de Floriane Soulas, sur ses autres titres adultes. Ca ne m'empêchera pas de retenter une lecture de l'autrice, mais pas sur la même tranche d'âge :)

Une petite découverte pour moi au travers de ce recueil de nouvelles qualifiées d'horrifique. L'occasion pour moi de lier la découverte du genre, mais aussi de lire un recueil, chose que je n'avais pas fait depuis belle lurette.

Si certaines nouvelles sont très sympas et bien immersives, d'autres sont plus floues et j'ai parfois eu l'impression de passer à côté de quelque chose.

Dans l'ensemble, la plupart des nouvelles, bien qu'utilisant les codes de l'horreur et du gothique, ne m'ont pas fait peur ou stresser plus que ça. Certaines m'ont toutefois mise plus mal à l'aise, notamment celle autour de la pédophilie.

Pour conclure, une découverte intéressante, qui se lit facilement et rapidement et qui permet une bonne introduction dans l'horrifique français.

Ayant adoré le secret des bonbons pamplemousses, je ne pouvais pas passer à côté de la nouvelle parution de la collection Inari dont la lignée éditoriale touche les thématiques qui me tiennent particulièrement à cœur. Pour ce one-shot, les autrices et le directeur de la collection m'ont vendu une BD mignonne, magique et féministe. Il ne m'a pas fallu plus pour me convaincre. J'ai foncé, ne laissant pas l'ouvrage trainer trop longtemps dans ma bibliothèque. Sentant en plus que j'étais dans le bon mood pour savourer le livre, j'ai encore plus suivi mon intuition.

L'intuition aura toujours raison de moi. Je me suis totalement immergée dans cette lecture. Suivre Sayuri dans sa quête d'identité a été un réel plaisir tant nous la voyons évoluer, s'émanciper et s'affranchir des normes qu'on lui a inculquées. J'adore ce genre de protagoniste marginalisé mais terriblement fort et tenace dans ses valeurs qui prônent la bienveillance et la tolérance. Notre jeune sorcière compte bien faire valoir son envie de liberté et elle va tout faire pour. Pour ça, je me suis immédiatement attachée à elle. L'alchimie avec les personnages a été instantanée.

Ces derniers font incontestablement le charme de l'histoire. Certes, ils sont peu nombreux mais ils ont tous une place importante dans l'intrigue. De fait, chacun a sa propre personnalité qui est bien construite et bien exploitée par les autrices. Forcément, le dénouement se veut très simple dans son propos mais il se montre très efficace. Parfois, pas besoin de chercher trop loin pour délivrer un message et c'est ce que fait parfaitement la BD. L'intrigue se mêle et se démêle habilement sans aucune longueur, ni lourdeur. Au contraire, la trame va droit à l'essentiel, s'attardant sur les bons passages cruciaux du récit. Ainsi, la BD se savoure et se dévore d'une traite tellement nous pris par l'histoire.

En plus d'être terriblement tendre et engagée comme j'aime, la BD reste fidèle à la patte graphique de la collection. Je suis complètement amoureuse de ce coup de crayon très épuré, très pastellisé, très fin. C'est doux pour les yeux et en même temps, captivant. Les différentes nuances de couleurs vives et claires en dégradé se contemplent et rendent l'instant de lecture très cocooning, doudou. En bref, c'est une bulle de bien-être et de douceur qui renforce l'immersion.

Conclusion, un beau bijou à collectionner dans sa bibliothèque, une excellente lecture qui a frôlé de très près le coup de cœur avec ses belles citations ! Je vous recommande donc vivement cette lecture.

Un one shot court mais intense. Le suspens est maintenu tout au long du livre, même si des indices parsemés ont permis de deviner un peu où voulait nous emmener l'auteur.

Les personnages sont super intéressants et assez bien développés pour une histoire courte. Les liens qui se créent ou ont été créés sont hyper bien décrits et bien approfondis.

C'est sanglant, c'est horrifique, c'est perturbant et intriguant.

Très bonne lecture !

Je mettrais une petite réserve sur la fin que je trouve un peu rapide, mais cela ne m'a déplu que parce que j'en aurai voulu plus.

Passionné par le steampunk, j'ai beaucoup aimé l'univers. Le personnage de Violante est si attachant... Et l'enquête rondement mené et nous tient parfaitement en haleine. A la hauteur de sa réputation.

"Une fois ta proie choisie, il ne reste qu'à découper chacune des actions à mener pour atteindre ton objectif. Prends en compte tous tes avantages, n'en néglige aucun. Et quand tu es prête, fonce sans te retourner. Le temps des questions vient après."

Je viens de terminer "Tonnerre après les ruines" de Florianne Soulas et quel livre ! Il n'est pas particulièrement addictif, ni même pédagogue comme la plupart des romans que je m'enfile ; c'est même tout l'inverse. C'est une science fiction noire, gorgée d'horreurs, de sang et de morts. Tout est décrit précisément, presque avec sadisme, et de nombreuses fois, presque tout le long du récit en réalité, j'ai dû ravaler tantôt mon dégoût, tantôt mes larmes. La plume est magnifique et ça a été un véritable plaisir de dévorer ce chef d'œuvre français !

Les personnages sont attachants, malgré la déformation physique d'un bon nombre d'entre eux et leur état de misère immense. Tout au long du roman, Férale est traitée comme une abomination, mais on se demande si c'est vraiment elle, le monstre. Selon moi, c'est un des personnages les plus moraux de "Tonnerre après les ruines" ! Mais malgré tous ses défauts, mon personnage préféré reste Lottie et son sombre passé : "Là, il n'y a rien, dit-elle en se frappant la poitrine du poing. Rien que du vide. Je ne ressens rien. Je n'aime pas, je ne compatis pas, je m'en fous. De toi, de Naomi, de Tonnerre. Je suis partie sans regret, j'ai laissé mon enfant parce que je ne ressentais rien. J'ai culpabilisé longtemps à ce sujet. Je me sentais mal de ne rien ressentir. Tonnerre est l'autel du néant qui me constitue. Un néant de colère."

Ce livre bouleverse, remue des choses que nous aurions préféré ne pas connaître, continuer d'ignorer. Mais c'est essentiel. Après, j'ai 17 ans et j'ai eu du mal à supporter pas mal de détails, donc je le déconseillerais aux moins de 16 ans. Mais à lire, absolument !

Les dessins sont magnifiques, l'histoire est remplis de sororité, de magie et de l'envie d'aventures. C'était doux et bienveillant ! Je recommande !