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L'adieu aux armes / Le soleil se lève aussi Paris est une fête / Pour qui sonne le glas / Le vieil homme et la mer



Résumé

Résumé

L'Adieu aux armes (1932)

Frédéric Henry, jeune Américain volontaire dans les ambulances sur le front d'Italie pendant la Première Guerre mondiale, est blessé et s'éprend de son infirmière. Avec celle-ci enceinte, il tente de fuir la guerre et de passer en Suisse où le destin les attend. Un des meilleurs romans de guerre. Un des plus grands romans d'amour.

Le soleil se lève aussi (1949)

Au lendemain de la Première Guerre mondiale, après sa démobilisation, l'Américain Jake Barnes s'installe à Paris où il travaille comme journaliste pour le New York Herald. Lors d'un bal, il retrouve le romancier Robert Cohn et un groupe d'amis artistes. Il revoit aussi Lady Brett Ashley, à qui le lie une amitié ambiguë depuis qu'elle l'a soigné pendant la guerre. Mais ses blessures ont privé Jake de sa virilité, empêchant leur relation de se transformer en liaison amoureuse.

Le Vieil homme et la Mer (1952)

Un vieux pêcheur cubain qui rentre bredouille de la pêche depuis trois mois, lutte durant trois jours avec un énorme espadon. Ce combat entre deux mâles avec la mer pour décor, a pour témoin un jeune garçon. Hemingway dresse une bouleversante ode initiatique d'une profonde humanité où se croisent ses réflexions sur la vie et la mort.

Pour qui sonne le glas (1961)

Un Américain vient combattre aux côtés des Républicains lors de la guerre d'Espagne. Il est chargé de faire sauter en Castille un pont défendu par les fascistes afin de couper la route à l'armée franquiste. Durant les trois journées de préparation de cette opération, il tombe amoureux d'une des résistantes du groupe dirigé par le désabusé Pablo et sa charismatique épouse Pilar.

Paris est une fête (1964)

Hemingway raconte ses premières années d'écrivain désargenté dans le Paris des années 20. Jeune journaliste, il abandonne son travail pour tenter de vivre de l'écriture. Il arrive dans la capitale française avec sa charmante épouse. Le couple vit d'amour et de vin frais... Son livre déborde d'amour pour la ville de Paris vers laquelle il revint à de nombreuses reprises.

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Classement en biblio - 10 lecteurs

extrait

I

Cette année-là, à la fin de l'été, nous habitions une maison, dans un village qui, par-delà la rivière et la plaine, donnait sur les montagnes. Dans le lit de la rivière il y avait des cailloux et des galets, secs et blancs au soleil, et l'eau était claire, et fuyait, rapide et bleue dans les courants. Des troupes passaient devant la maison et s'éloignaient sur la route, et la poussière qu'elles soulevaient poudrait les feuilles des arbres. Il y avait également de la poussière sur le tronc des arbres, et, cette année-là, les feuilles tombèrent de bonne heure, et nous voyions les troupes passer sur la route ; poussière soulevée ; chute des feuilles détachées par la brise ; soldats en marche, et de nouveau la route solitaire et blanche sous les feuilles.

La plaine était couverte de récoltes. Il y avait de nombreux vergers, et, à l'horizon, les montagnes étaient brunes et dénudées. On se battait dans les montagnes, et le soir, nous pouvions apercevoir les éclairs de l'artillerie. Dans l'obscurité, on eût dit des éclairs de chaleur ; toutefois les nuits étaient fraîches et l'on n'avait point l'impression qu'un orage menaçait.

Parfois, dans l'obscurité, nous entendions des régiments passer sous nos fenêtres avec des canons traînés par des tracteurs. La nuit, le mouvement était intense. Il y avait sur les routes un grand nombre de mulets portant des caisses de munitions de chaque côté de leurs bâts, et des camions qui transportaient des hommes, et, dans tout ce va-et-vient, d'autres camions recouverts d'une bâche se mouvaient lentement. Le jour, de gros canons passaient, tirés par des tracteurs. De la bouche à la culasse, ils étaient couverts de branches vertes ; des pampres et des feuillages verts recouvraient aussi les tracteurs. Au nord, au fond de la vallée, nous pouvions apercevoir une forêt de châtaigniers, et, par-derrière, une autre montagne, de ce côté-ci de la rivière. On se battait également pour cette montagne, mais c'était sans résultat, et, à l'automne, quand les pluies commencèrent, les feuilles des châtaigniers se mirent à tomber, et on ne vit plus que des branches nues et des troncs noirs de pluie. Les vignes aussi étaient clairsemées, dénudées, et toute la campagne était mouillée et brune, tuée par l'automne. Il y avait du brouillard sur la rivière et des nuages sur les montagnes, et les camions faisaient jaillir la boue sur la route, et les soldats, sous leurs capotes, étaient crottés et mouillés. Leurs fusils étaient mouillés, et, sous leurs capotes, ils portaient deux cartouchières de cuir accrochées à leurs ceinturons ; et ces étuis en peau grise, lourds de chargeurs emplis de longues et minces cartouches de 6,5 mm, faisaient bomber à tel point les capotes que tous ces hommes qui passaient sur la route semblaient être arrivés au sixième mois de leur grossesse.

Il y avait de petites automobiles grises qui filaient très vite. En général, il y avait un officier sur le siège, à côté du chauffeur et d'autres officiers derrière. Elles éclaboussaient plus que les camions eux-mêmes, et si l'un des officiers, à l'arrière, était tout petit et assis entre deux généraux, si petit qu'on ne pouvait voir sa figure, mais juste le haut de son képi et son dos étroit, et si l'auto filait particulièrement vite, alors il y avait bien des chances que ce fût le roi. Il logeait à Udine et circulait ainsi presque chaque jour pour voir comment allaient les choses. Et les choses allaient très mal.

À l'entrée de l'hiver une pluie persistante se mit à tomber, et la pluie apporta le choléra. Mais on put l'enrayer et, en fin de compte, il n'y eut, dans l'armée, que sept mille hommes qui en moururent.

II

L'année suivante, on remporta beaucoup de victoires. On s'empara de la montagne, au fond de la vallée, et de la colline où se trouvait le bois de châtaigniers. Au-delà de la plaine, on remporta également des victoires, sur le plateau, au sud, et nous franchîmes la rivière en août, et nous nous établîmes à Gorizia, dans une maison qui avait une fontaine, beaucoup d'arbres touffus dans un jardin ceint de murs, et une glycine mauve sur le côté de la maison. On se battait alors dans les montagnes voisines, à une distance de moins d'un mille. La ville était très jolie et notre maison très agréable. La rivière coulait derrière, et la ville avait été prise très brillamment, mais les montagnes derrière elle étaient inexpugnables, et j'étais bien heureux que les Autrichiens semblassent, au cas où la guerre finirait, vouloir un jour venir habiter cette ville, car ils la bombardaient non pour la détruire, mais uniquement dans des buts stratégiques. Les habitants étaient restés. Il y avait des hôpitaux et des cafés, de l'artillerie dans les rues écartées, et deux maisons closes : une pour la troupe, l'autre pour les officiers. La fin de l'été, les nuits fraîches, les combats dans les montagnes derrière la ville, l'acier du pont de chemin de fer cabossé par les obus, le tunnel écroulé près de la rivière, là où on s'était battu, les arbres autour de la place, et la longue avenue d'arbres qui conduisait à cette place, tout cela sans parler des femmes de la ville, du roi qui passait en auto et dont on pouvait maintenant entrevoir le visage, le long cou et la barbiche grise, telle une barbe de bouc ; tout cela avec les intérieurs imprévus des maisons dont le bombardement avait démoli un pan de mur, les plâtres et les décombres dans les jardins et dans les rues, les opérations heureuses sur le Carlos ; tout cela rendait cet automne bien différent du précédent alors que nous vivions en pleine campagne. La guerre aussi avait changé.

La forêt de chênes, sur la montagne derrière la ville, avait disparu. La forêt avait été verte pendant l'été, lors de notre entrée dans la ville, mais maintenant il n'y avait plus que des moignons, des troncs brisés, un sol défoncé ; et, à la fin de l'automne, un jour que je me trouvais là où la forêt de chênes avait existé, je vis un nuage s'avancer au-dessus de la montagne. Il arrivait très vite et le soleil prit une teinte jaune foncé puis tout devint gris. Le ciel fut entièrement couvert et le nuage descendit sur la montagne et il nous enveloppa soudain, et c'était de la neige. La neige obliquait dans le vent. Elle recouvrit le sol, et les moignons des arbres se détachèrent, tout noirs. Elle recouvrit les canons et, dans la neige, il y eut bientôt de petits chemins conduisant aux feuillées, derrière les tranchées.

Plus tard, étant redescendu en ville, je regardai tomber la neige par la fenêtre de la maison close, la maison pour officiers. Je m'y trouvais avec un ami, deux verres et une bouteille d'Asti, et tandis que nous regardions la neige tomber, lentement, lourdement, nous sentions bien que tout était fini pour cette année. En amont de la ville les montagnes n'avaient pas été prises. Aucune des montagnes au-delà de la rivière n'avait été prise. Ce serait pour l'année prochaine. Mon ami aperçut l'aumônier de notre mess qui descendait la rue, marchant avec précaution dans la boue. Il frappa à la fenêtre pour attirer son attention. L'aumônier leva la tête. Il nous vit et sourit. Mon ami lui fit signe d'entrer, l'aumônier secoua la tête et s'éloigna. Au mess, ce soir-là, après les spaghetti que chacun mangeait très vite, avec un grand sérieux – on élevait les spaghetti sur sa fourchette de façon à en laisser pendre les bouts, puis on les abaissait vers la bouche, ou bien on les aspirait d'une succion continue, tout en se versant du vin de la fiasque couverte de paille ; elle se balançait dans un berceau de métal, il suffisait d'en abaisser le goulot avec l'index, et le vin rouge, clair, tannique et délicieux coulait dans le verre qu'on tenait de la même main –, après les spaghetti, le médecin-major de 2e classe se mit à taquiner l'aumônier.

L'aumônier était jeune et rougissait facilement. Il portait un uniforme semblable au nôtre, mais avec une croix de velours grenat au-dessus de la poche gauche de sa tunique grise. Le médecin parlait petit-nègre pour mon profit douteux, afin que je pusse tout comprendre, que rien ne fût perdu.

— Aumônier aujourd'hui avec femmes, dit-il, en regardant l'aumônier et moi.

Le prêtre sourit, rougit et secoua la tête. Ce médecin le taquinait souvent.

— Pas vrai ? demanda le médecin. Aujourd'hui, moi voir aumônier avec femmes.

— Non, dit l'aumônier.

Les autres officiers s'amusaient de la taquinerie.

— Aumônier pas avec femmes, reprit le médecin. Aumônier jamais avec femmes, m'expliqua-t-il.

Il prit mon verre et le remplit tout en me regardant dans les yeux et sans perdre de vue l'aumônier.

— L'aumônier toutes les nuits, cinq contre un. (Toute la table éclata de rire.) Vous comprenez, aumônier, toutes les nuits, cinq contre un.

Il fit un geste et éclata d'un gros rire. L'aumônier prit la chose en manière de plaisanterie.

— Le pape souhaite que les Autrichiens remportent la victoire, dit le major, il aime François-Joseph. C'est de là que lui vient l'argent. Je suis athée.

— As-tu jamais lu Le Cochon noir ? me demanda l'aide-major. Je t'en procurerai un exemplaire. C'est ça qui a ébranlé ma foi.

— C'est un ouvrage dégoûtant et vil, dit l'aumônier. Je ne peux pas croire qu'il vous plaise réellement.

— Je le trouve très utile, dit l'aide-major. Il vous révèle ce que valent tous ces prêtres. Ça te plaira, me dit-il.

J'adressai un sourire à l'aumônier et, par-dessus le chandelier, il me répondit d'un sourire.

— Ne le lisez pas, me dit-il.

— Je te le procurerai, me dit l'aide-major.

— Tous les penseurs sont athées, dit le major. Je ne crois pas en la franc-maçonnerie cependant.

— Moi, je crois en la franc-maçonnerie, dit l'aide-major. C'est une noble organisation.

Quelqu'un entra et, dans l'embrasure de la porte, j'aperçus la neige qui tombait.

— Maintenant qu'il a commencé à neiger, il n'y aura plus d'offensive, dis-je.

— Sans aucun doute, dit le major. Vous devriez partir en permission. Vous devriez aller à Rome, à Naples, en Sicile.

— Il devrait aller visiter Amalfi, dit l'aide-major. Je te donnerai des lettres d'introduction pour ma famille, à Amalfi. On te recevra comme l'enfant de la maison.

— Il devrait aller à Palerme.

— J'aimerais bien que vous alliez voir ma famille dans les Abruzzes, à Capracotta, dit l'aumônier.

— Écoutez-le parler de ses Abruzzes ! Il y a plus de neige là-bas qu'ici. Il n'a pas envie de voir des paysans. Laissez-le donc aller dans les centres de culture et de civilisation.

— Ce qu'il lui faut, c'est des jolies filles. Je lui donnerai des adresses de maisons à Naples, de belles filles, toutes jeunes… accompagnées de leur mère. Ah, ah, ah !

Le major de 2e classe étendit sa main grande ouverte, le pouce en l'air et les doigts écartés comme pour faire des ombres chinoises. L'ombre de sa main apparut sur le mur. Il se remit à parler petit-nègre.

— Vous partez comme ça (il montra son pouce), et vous revenez comme ça (il toucha son petit doigt).

Tout le monde rit.

— Regardez, reprit-il.

De nouveau il étendit la main et de nouveau la lueur de la bougie en projeta l'ombre sur le mur. Il commença par le pouce levé et énuméra dans l'ordre, le pouce et les quatre doigts :

— Sotto-tenente (le pouce), tenente (l'index), capitano (le médius), maggiore (l'annulaire), tenente-colonello (le petit doigt). Vous partez sotto-tenente et vous revenez tenente-colonello.

Tout le monde se mit à rire. Le médecin avait un grand succès avec ses jeux de doigts. Il regarda l'aumônier et s'écria :

— Toutes les nuits, l'aumônier cinq contre un !

Et ce furent de nouveaux éclats de rire.

— Il vous faut partir tout de suite, dit le major.

— Je voudrais bien partir avec toi pour te servir de guide, dit l'aide-major.

— Quand vous reviendrez, apportez un phonographe.

— Apportez de bons disques d'opéra.

— Apportez des disques de Caruso.

— Non, pas de Caruso. Il gueule.

— Vous n'aimeriez pas pouvoir gueuler comme lui ?

— Il gueule, je vous dis qu'il gueule.

— J'aimerais bien que vous alliez dans les Abruzzes, dit l'aumônier. Les habitants vous plairaient ; et, bien qu'il y fasse froid, c'est un froid clair et sec. Vous pourriez habiter avec ma famille. Mon père est un chasseur renommé.

— Allons, venez, dit le major de 2e classe. Allons au bordel avant que ça ne ferme.

— Bonsoir, dis-je à l'aumônier.

— Bonsoir, dit-il.

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Or

J'aime les beaux livres classiques, et là... c'est une superbe compilation que je garde sous les yeux, dans ma bibliothèque.

Quelle puissance dans l'écriture et dans les personnages !

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