La Comtesse de Ségur : une femme dans l'Ouest

Résumé

Sophie de Ségur, née Rostopchine … ce nom qui évoque immédiatement le monde de l'enfance appartient bien aussi au patrimoine culturel français et en particulier à la Normandie et à la Bretagne. Oui, bien que née russe, la boussole de notre auteur a perdu le Nord et l'a portée avec une belle constance à l'Ouest, que ce soit dans sa vie ou dans son œuvre. En 1820, elle adopte la Normandie comme lieu de villégiature En effet, le général Rostopchine a offert à sa fille le château des Nouettes non loin de l'Aigle dans l'Orne, sur la route de Paris à Granville. C'est là le début du vrai bonheur pour Sophie qui boude la capitale et son agitation vaine. Cinq de ses huit enfants y naîtront. Sophie noue des liens d'amitié avec bien des habitants de la région et, plus tard, les Nouettes deviendront le Fleurville des petites filles modèles. Véritable salon au sens noble du terme, les Nouettes reçoivent les représentants des plus grands noms de France, comme des plus connus dans le monde des arts (Charles Gounod, Francis Planté, Charles Naudet) et des lettres (Louis Veuillot). Etape supplémentaire vers l'Ouest, la comtesse de Ségur découvre et adopte la Bretagne. Les séjours de plus en plus longs et fréquents à Kermadio, entre Auray et Sainte-Anne d'Auray, chez sa fille Henriette Fresneau, l'enchantent. La nature bretonne, âpre et sauvage lui plaît tant qu'après la vente des Nouettes (en 1872), elle envisage même d'acheter une nouvelle propriété à Auray. 14 de ses 20 romans prennent place dans cet Ouest qu'elle aime, que ce soit la Normandie ou la Bretagne. Fidèle à cet appel, la comtesse de Ségur a choisi de reposer en Bretagne, à Pluneret, dans le Morbihan. De la Russie au Morbihan, la comtesse de Ségur est bien une femme de l'Ouest.