L'amour pour liberté

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L'amour pour liberté m'a de suite intrigué. Entre sa jolie couverture et son résumé, j'avais hâte de voir de quoi il retournait. Je ne connaissais pas encore la plume de l'autrice (dont j'ai pourtant un autre livre dans ma PAL mais dans un genre totalement différent) alors c'était l'occasion.

Plongeons en 1750 entre Provence et Paris en compagnie de Camille et Philippe. Alors que la jeune noble ne rêve que de devenir autrice, elle voit ses rêves s'éloigner lorsque son père lui donne l'ordre de trouver un époux ou de retourner au couvent. Philippe, quant à lui est le fils de l'intendant du domaine et sera un véritable confident pour elle. Mais les sentiments ne sont jamais loin.

Voici une héroïne rebelle, farouchement opposée à un mariage arrangé. La jeune femme ne manque pas d'ambition et rêve de monter à Paris pour devenir autrice et être éditée. Autant dire que pour l'époque cela sort des sentiers battus. D'autant que son père ne veut qu'une chose, qu'elle se marie. Lui envoyant un escadron de prétendants dans les pattes pour qu'elle fasse son choix. J'ai bien aimé le fait qu'elle sache ce qu'elle veut et qu'elle fasse tout ce qu'elle puisse pour arriver à ses fins. Ce n'est pas juste une lubie et elle prend très à cœur les choses en l'absence de son père au domaine. Après je l'avoue, je n'ai pas eu de feeling avec elle... je n'ai pas réussi à m'identifier à elle ou m'attacher.

De son côté, Philippe le fils de l'intendant est comme on s'y attend un vrai gentil. Il se montre patient et en véritable confident pour la jeune femme, la poussant dans la bonne direction pour mener ses rêves. Il a lui aussi de l'ambition notamment concernant la suite de son père à l'intendance du domaine. Il y a même un petit romantique caché derrière. Après je trouve que son personnage est assez plat. Il n'arrive pas à se démarquer des autres personnages masculins que j'ai rencontré jusque là, si ce n'est que les rôles sont inversés avec une jeune femme noble et lui, de plus basse condition. Je trouve qu'il n'a pas ce petit truc qui fait qu'on soit sous son charme.

Entre Provence et Paris, l'autrice nous dépeint l'époque et ses personnages. On sent que le cœur y est et on peut aisément s'imaginer les décors. Un petit coin de paradis pour un amour naissant. Après, les descriptions sont certes plaisantes mais je l'avoue j'ai trouvé que le récit avait pas mal de longueurs. Sans doute parce que j'avais hâte d'entrer dans le vif du sujet, de voir de belles déclarations d'amour, un déchirement (entre raison et passion). La romance entre ces deux là n'est pas vraiment centrale dans le sens où, les sentiments de l'un et l'autre arrivent rapidement mais sans qu'il ne se soit passer réellement quelque chose. Deux-trois discussions et ils sont épris. J'avoue que j'aurais voulu un peu plus voir cette relation évoluer et fondée sur un rapprochement réel. Sans aller dans le trop spicy. Et en même temps, l'autrice s'est davantage concentrée sur le rêve de Camille ce qui explique un peu le fait que cette relation soit moins sur le devant de la scène.

Finalement, je ressors un peu frustrée de ma lecture. Le cadre est idyllique, le contexte intéressant et les personnages sont certes un peu clichés (mais ce n'est pas gênant. Je suis restée un peu extérieure à l'histoire et n'ai pas réussi à me faire happer par celle-ci. J'attendais un peu plus d'émotions et de rebondissements. La plume reste malgré tout fluide et je ne doute pas qu'elle plaira.

Un très bon cru de la collection Victoria !

Quand c’est l’été et qu’il fait chaud, quoi de plus agréable que de plonger dans un bon roman avec un petit rosé bien frais à portée de main comme préconisé par l’auteure elle-même ?

C’est ce que j’ai fait avec « L’amour pour liberté » et je n’ai pas été déçue du voyage ! L’action prend place en Provence et, d’emblée, on en prend plein les yeux, les descriptions permettent de bien ressentir l’atmosphère, comme les odeurs et les couleurs du sud, mais aussi les saveurs des spécialités provençales de l’époque et des bons vins. Le sujet est original d’ailleurs puisque l’action se déroule dans un domaine viticole en Provence au XVIIIe siècle, qui cultive le rosé, considéré alors pourtant comme un sous vin ! Côté œnologie on sent que l’auteur s’est bien documentée et on apprend des choses intéressantes au passage. Pour en venir à l’héroïne, j’ai beaucoup aimé le caractère bien trempé de Camille. Elle désire devenir écrivaine, mais se heurte à la triste condition des femmes de son époque: soit elle épouse un homme choisi par son père, soit elle reste au couvent ! Mais c’est sans compter sur sa volonté et l’aide de Philippe, le fils du l’intendant qu’elle retrouve des années après qu’ils aient joué ensemble petit. Ils tombent amoureux l’un de l’autre, mais tout les sépare. Et quand Camille part à Paris pour accomplir ses rêves de gloire, ne risque-t-elle pas finalement de passer à côté de l’amour, qu’elle décrit pourtant dans ses romans ?

Une histoire captivante donc, servie par une belle qualité d’écriture (l’auteur s’est même fendue d’une fable inédite de Lafontaine !) De l’humour aussi (ah, le défilé de prétendants !) Et une belle couverture qui représente bien le contexte, ainsi que le tempérament et l’envie de liberté de Camille. Bref, un très bon cru de la collection Victoria que je recommande sans réserve !