-C'est pas vrai ! ragea Tullah. On peut pas repartir !
Ma louve grogna de plus belle. C'est ce qu'on va voir.
Venais-je de parler tout haut? Je la repoussai de nouveau.
Je devais me concentrer.
-Mets bien ta ceinture, Tullah. Van, Claude, calez-vous au pied de la banquette et restez-y.
-Qu'est-ce que ...? commença mon apprentie.
Trop tard. La louve revint à la charge, je la sentis s'insinuer dans mon esprit. J'allais leur montrer à qui ils avaient affaire.
Le regard aiguisé. Les lèvres retroussées.
J'enfonçai l'accélérateur et la voiture s'élança dans un nuage de poussière. A quatre-vingt mètres de là, le second SUV pila en se mettant de coté. Ils étaient convaincus de pouvoir nous empêcher de passer avec ça; ce n’étaient donc pas des Nagas.
Des hommes armés en gilet tactique surgirent du véhicule. L'un d'eux tenait un mégaphone. Comme s'il lui suffisait de me demander gentiment de m’arrêter. Imbécile.
Je tirai par la fenêtre avec mon Mk23 pour voir leur réaction. Ils se baissèrent aussitôt. Aucun doute, ce n'étaient pas des Nagas. Je rengainai mon pistolet en éclatant de rire.
Plus que quarante mètres et nous nous rapprochions à vive allure. Pied au plancher, pneus et moteur rugissant, je fonçais droit sur leur voiture. Les types s'en écartèrent précipitamment en se piétinant les uns les autres.
Je martelai le volant du poing. Plus vite! Plus vite!
-C'est ça! Courrez, bande, de laches! vociférai-je.
-Patronne? cria Tullah. Patronne , qu'est-ce que....?
-On l'appelle pas la Rodéo pour rien.
D'un coup de volant, je tournai la Jeep vers la pente.Comme Claude l'avait appris à ses dépens, la côte était glissante, recouverte de terre meuble mais, en dessous, se cachait de la bonne roche solide. Le moteur grogna tandis que les pneus mordaient le sol.
La Rodéo atteignit le verger à une vitesse ahurissante. Un chemin fendait les terrasses au milieu. En nous y engageant nous mettions les arbres entre nos poursuivants et nous.
Le 4x4 se cabra comme un mustang sur la piste cahoteuse, mais ne faillit pas un seul instant. Au bout du verger, le chemin s’arrêtait, cédant la place à un flanc de roche nue.
-Que font-ils?demandai-je d'une voix forte pour couvrir le bruit du moteur.
-Il y en a qui tirent, répondit Tullah, la voix hachée par les secousses. Mais pas tous. Ils n'ont pas l'air d'accord. Les SUV n'ont pas bougé.
-Ils ne savent pas s'il doivent nous capturer ou nous tuer, compris-je. (Bande d'amateurs!) Au bout du compte, ils ne feront ni l'un ni l'autre.
A cette distance, ils ne pouvaient plus nous toucher.
Le nez de la voiture partit vers la gauche tandis que les pneus patinaient sur la pierre lisse. le véhicule entier chancela et se pencha, le versant de mon coté prenant l'air d'un pic.
Des hurlements montaient de la banquette arrière. Tullah retint une exclamation et s'agrippa à la poignée de maintien. Je m’esclaffai de nouveau.
Génial!

Brise approcha de la table à pas comptés, avisa les quatre mâles qui y étaient assis et joignit les mains dans le dos.
Elle attendit d'avoir toute leur attention avant de parler.
_ Merci, dit-elle du fond du cœur
_ Tu as dit qu'il tenait à elle, grommela Brute. Pas qu'il faisait une fixette au point de devenir féroce. Il a failli m'arracher la tête, quand j'ai parlé de la faire mienne.
Cèdre éclata de rire.
_ Il n'aurait peut-être pas renversé la table et songé à t'arracher la tête si tu t'étais contenté de la revendiquer. Brise avait suggéré de le rendre jaloux pour le pousser à admettre ses sentiments envers la petite humaine, et toi, tu le provoque dans les grandes largeurs!
Bestial sourit jusqu'aux oreilles.
_ J'ai bien aimé quand tu as parlé de l'emmener chez toi, de la monter et de la baiser jusqu'à ce qu'elle hurle. Ça m'a fait marrer. Justice...beaucoup moins.
_ Pour sûr, gloussa Blasé. Et n'oublions pas la tirade qui a achevé de lui faire péter les plombs. C'était comment, déjà, Brute ? Planter ta petite graine? Joliment tourné!
Brise posa la main sur l'épaule massive de Brute.
_Tu lui as sorti tout ça ?
Il sirota son jus de fruits avant de répondre.
_ J'ai bien cru me faire arracher la tête. En tant que conseiller, il est de mon devoir de me prévenir que je risque d'y passer : je verrai le coup arriver, au moins. Je m’attendais à le mettre en rogne, pas à ce qu'il soit à deux doigts de m'écharper. La prochaine fois que tu as besoin d'un service, je préférais être l'Hybride qui ment au téléphone en se faisant passer pour l’assistant de Justice.
Brise s'approcha de lui.
_ Tu es un vrai héros. Ça te dit d'aller danser ? Tu m'as l'air tendu, je sais comment te soulager.
Brute écarquilla les yeux et sourit.
_ Avec plaisir.
L'amazone leva la main et lui caressa le cou.
_Allons-y, alors.
Brute se leva et fit un clin d’œil aux trois autres conseillers.
_Ça paie, de risquer sa peau. Arrêtez de me charrier : vous restez le cul sur vos chaises et moi, je vais danser avec une jolie fille.
_On a participé, nous aussi! plaida Bestial, hilare. Tu as des copines prêtes à danser avec nous ?
Brise agita l'index dans leur direction.
_ C'est fête, ce soir. Tout le monde a envie de s'amuser.
Cèdre se leva à son tour.
_ Un bienfait est toujours récompensé.
Blasé finit son verre et l'imita.
_ J’adore ces soirées.
_ Moi aussi, gronda Bestial. Passons quelques heures à nous éclater avec nos femelles.

Pages 335-336 et 337

Décrocher la lune

Jean est un des derniers à pratiquer le métier de pêcheur de lune.
Une fois par mois, il prend sa canne et sa besace, et s'en va dans les landes, sans laisser la moindre trace, aussi discret qu'un secret.
Il attend que le ciel soit bien dégagé, et une fois qu'il a aperçu son reflet dans un marais, il fixe le long de sa ligne un hameçon et s'installe pour attraper son drôle de poisson.
Il faut être patient, car on attend parfois longtemps.
Jean, cela fait déjà vingt ans !
<<_Ça mord ? lui demandent les habitants du village en rient .
_ Ça dépend, répond Jean, mais l'autre jour, j'en ai péché un croissant! Et trempé dans un bol de chocolat au lait, je vous assure, c'est excellent !>>

A savoir:
Ceux qui sont grands ou qui disposent d'une échelle peuvent aussi essayer le crochet de lune.
Pour fabriquer les lits, chasser les insomnies et faciliter la rêverie, on peut utiliser le bois de lune.

A PARIS, DANS UN QUARTIER DE CARACTÈRE. BEAUX VOLUMES.
UN JOUR D'AUTOMNE ALORS QUE LES FEUILLES TOMBENT ET QU'ELLES VIREVOLTANT/


Cabane à livre (ou à lire)

Firmin Bouquin y habite. C'est un vieillard au dos voutés, réputé pour être l'homme ayant lu le plus de livres au monde.

Au début, j'habitais une maison comme tout le monde, m'a-t-il raconté de sa voix malicieuse. Mais je perdais trop de temps à me rendre à la bibliothèque ou à la librairie faire mes emplettes.
Un beau jour, j'ai décidé de tourner la page et de vivre entouré de livre.
J'étais encore un jeu homme et ma cabane n'avait pas de toit.
C'était bien désagréable. Les couvertures des livres se gondolaient, des pages s’effaçaient, des mots disparaissaient.
Puis avec les années, mes ouvrages se sont accumulés et ma cabane a pris de l'ampleur: elle fait maintenant plusieurs étages et compte soixante-dix-sept pièces.
Celle que je préfère ? Celle où je lis des vers les jours d'hiver, à la lueur d'une bougie, des quatrains le matin, des octosyllabes le lundi et des alexandrins à la Saint-Glinglin.

Firmin Bouquin est un homme charmant.
Un jour, pour le taquiner, je le mis au défis de retrouver mon livre préféré. Je me disais : autant chercher une aiguille dans une botte de foin, une bouteille dans la mer, une étoile dans l'univers.
Mais il connaissait, c'était un ouvrage qu'il avait lu soixante-trois années auparavant.
Il l'a vite retrouvé, c'était vraiment étonnant, il était rangé dans les escaliers, entre la huitième et la neuvième marche.
Mais quand il a voulu le retirer, après un temps, les premiers ouvrages sont tombés : tome 1, tome 2, tome 3...
J'ai juste eu le temps de sortir pour voir la cabane de M. Firmin Bouquin s'effondrer dans un terrible fracas....

Elle revint dans le hall chargée d'un nouveau plateau. Elle remarqua immédiatement que l’humeur de Warrick ne s'était en rien améliorée.
Elle hésitait à l'approcher mais elle n'avait pas le choix. Elle posa le plateau devant lui.
_ Rien qui ne vous tente ici, mon seigneur ?
Rowena se rendit compte des sous-entendus de cette innocente question en voyant l'étincelle s'allumer dans les yeux gris de Warrick. Elle rougit. Elle n'avait pas voulu paraître aussi provocante. Stupéfaite, elle s'aperçut qu'il souriait. Pas de son maudit sourire cruel, mais avec un réel amusement.

Je place ma main derrière sa nuque et l’embrasse délicatement. J’entrouvre mes lèvres à la recherche de sa langue. Notre baiser prend une tournure torride. Nous sommes à bout de souffle lorsque nos lèvres se décollent.
Jamais je n’aurais pensé qu’embrasser cet homme serait aussi incroyable. Chaque centimètre de mon corps a réagi à ce baiser : des milliers de frissons me parcourent et je sens que ma féminité devient de plus en plus humide…
– Une nuit de sexe me suffit et c’est ce que j’ai toujours connu. Je n’en veux pas plus. Mais est-ce que c’est suffisant pour toi ? me demande-t-il le plus sérieusement du monde.
Il caresse ma joue délicatement, en souriant. Ses yeux noirs se rivent à mon regard et expriment une grande sincérité. Il ne triche pas et me prévient de ce qui m’attend.
– Je l’ignore. Là, maintenant, je dirais que oui. Une nuit, une seule, avec toi… finis-je par avouer.
Inutile de se leurrer, il m’attire. Comment pourrait-il en être autrement ? Ce type est d’une beauté comme je n’en ai jamais vu, même sur papier glacé ! Je suis d’ailleurs flattée de son intérêt pour ma petite personne. Mais, au-delà de ça, je ne l’aime pas.
– Il n’y aura pas de conséquences, Julia. Nous sommes deux adultes capables d’avoir une relation sexuelle sans entraver notre relation professionnelle, assure-t-il.
Certes, il est loin d’être l’acteur insupportable que je m’imaginais, mais il est compliqué. Je ne suis pas séduite par sa personnalité, mais je suis bel et bien attirée par son corps. Je dois y réfléchir à tête reposée. Interprétant mon silence comme un refus de ses avances, il se détache et me propose de rentrer à l’hôtel pour déjeuner avant l’arrivée de l’équipe.
– J’ai besoin de temps pour réfléchir, Gabriel. Je ne t’ai pas dit non, ajouté-je en le regardant dans les yeux.
Une étincelle apparaît dans les siens et c’est en souriant qu’il répond :
– Tout le temps qu’il te faudra, ma chère Julia.

Dans la nuit du jeudi 14 au vendredi 15, au bal du Gouverneur (ça sonne très aristocratique)

[...]
Duels de regards.
Un ange passe (flap, flap, flap,...dixit ma mère). Seigneur, comment peut-on avoir des prunelles pareilles?
[...]

_ Qinaya est ta petit-fille et pour un paquet d'années encore! Il va falloir que tu t'y fasses!
Désormais, elle fait partie de ta vie.
_Comme mon arthrose, tu veux dire

discutions entre Finn, gin et Caine: chapitre 19

_Au fait, bien vu,pour le château, Gin,dit Finn en se penchant pour attraper les fils sous le volant et démarrer la voiture. Tu avais raison, c'était beaucoup mieux que le chien en peluche que j'avais prévu au départ.

_C'est vous qui avez choisi ce truc? s'étonna Caine. Ce château en plastique rose ?

_il se trouve que, moi aussi, il y a bien longtemps, j'ai été une petite fille. Je sais ce qu'elles aiment. Le rêve de toutes les fillette, c'est d'être une princesse.

_Et que se passe-t-il, quand elles grandissent ?demanda Caine, songeur.

Je pensai à ma mère, à mes sœurs, et à toutes les horreurs qui s'étaient produites le jour de leur mort.
Un rire amer m'échappa.

_Elles rêvent de redevenir petites.

Extrait chapitre 11:

Je me suis retournée pour le suivre du regard, et au même moment, un ridicule chat noir et hirsute a surgi de derrière le comptoir, me laissant bouche bée.

Felix, le chat...

Il allait falloir qu'on m'explique comment une masse de quatre-vingts kilos pouvait se retrouver dans une enveloppe aussi petite.