Tout va toujours mieux avec un livre.

Sommes-nous censées croire que l'objectif de toute femme est soit d'être mère, soit sexy en bikini ? Avoir un métier qu'on aime, se battre pour défendre une cause ou réaliser ses rêves et ses ambitions, ça ne compte pas ?

Aucune d'entre nous n'a la vie facile, apparemment. Je sais maintenant que ce n'est pas parce que notre vie ne se déroule pas comme on l'avait prévu qu'on est une looseuse. La vraie vie, c'est le bordel et c'est compliqué. Des fois, ça merde. Nous ne sommes pas toutes faites sur le même modèle. Retirez les filtres, les hashtags et les messages inspirés, et nous sommes toutes aussi terrifiées et ^paumées les unes que les autres.

c'est vrai ce qu'on dit: la vie continue, la joie revient, souvent là ou on l'attendait le moins, poursuit Cricket. Mais on ne se remet jamais de la perte de quelqu'un, on devient juste plus doué pour accepter son chagrin.

Dans ce long parcours, j'ai découvert qu'avoir l'impression de rater sa vie, ne veut pas dire qu'on est une ratée, mais qu'on en a le sentiment pour de multiples raisons. La pression sociale, la panique à l'idée de devoir cocher toutes les cases, et remplir les critères d'une existence réussie ... Et la crainte du jugement si 'l'on se retrouve du mauvais côté de la barrière. Parce que c'est tellement facile d'avoir l'impression de tout foirer quand, autour de soi, tout le monde semble réussir.

L’idée n’est pas de ne jamais tomber mais de savoir se relever.

Je reconnais ce qui a été, j’accepte ce qui est, j’ai confiance en ce qui sera.

Seule une citation d'Albert Camus l'interpella. Elle la nota dans son cahier: "Parler de ses peines, c'est déjà se consoler."

Non, mais sérieusement, ma Brunelle, on passe notre vie à attendre ... Je vais attendre d'être suffisamment riche pour m'offrir ça, je vais attendre la retraite pour partir en voyage, je vais attendre d'être sûr de moi pour déclarer mon amour ... On attend, on attend, on attend ... et le temps passe. Pour moi, le bon moment, c'est toujours ici et maintenant.

Oui, eh bien, heureusement qu'ils sont toujours en forme tous les deux pour le faire. Je reste persuadé qu'il faut faire ce qu'on aime tous les jours. Le bonheur, ça devrait être le quotidien, pas une option pour plus tard. Et quand une chance de passer un bon moment se présente, il faut savoir la saisir, sans la remettre au lendemain.

Un groupe de neuf personnes, hommes et femmes, vêtues de manteaux et capes noirs est entré dans le cimetière du Père-Lachaise à l'heure d'ouverture.
.........Ils forcent le pas et détournent leur regard de la famille Noël située tout près de la famille Lacroix, placée elle à côté de la famille Labbé qui est à trois caveaux de la famille Levêque située en face de la famille Pellerin, qui elle, a le privilège d'être située près de la famille Chanoine.
C'en est trop. Ils se mettent à courir quand ils aperçoivent le caveau Bedeau.
.........Ils rêvent un court moment devant la famille Demoncouteau dressée en face des époux Demassacré. Ils ont suffisamment d'imagination, de poésie dans l'âme et le coeur pour être un tant soit peu troublés devant le sublime caveau de la famille Dufeu de la Folie s'immisçant entre les corps des membres des familles Lachair et Tryste. Par contre, ils sourient de pitié, je crois même voir un rictus sur leur visage, devant les caveaux des familles Jeanty et Courtois.
.........Ils restent perplexes devant le mystère de l'orthographe des caveaux Reveilhac et Berthélémy.
.........Le caveau de la famille Laclef semble ouvrir celui de la famille Laporte. La famille Seringe semble vouloir ramener à la vie celles ou ceux qui sont enterrés dans le caveau Lacure.
.........Mais ils ne se découragent pas, bien que presque encerclés par les sépultures des familles Leprêtre, Deséglises, et Delevêque.

A une époque où, par la voix obsédante et lancinante de ces Pères, l'Eglise Chaotique cherchait par tous les moyens à enfoncer certaines croyances dans le gosier de ses fidèles et à extirper de leur âme toutes les croyances au surnaturel, il paraît admirable que certaines légendes soient parvenues jusqu'à nous...

— Ouah, dit Elena, ma première agence immobilière française… tu crois que c’est toujours comme ça ?
— C’est une profession où la concurrence est rude. J’ai remarqué cinq agences rien que dans ce village. Alors, j’imagine que, pour survivre dans ce métier, il faut avoir un tempérament assez agressif. Sinon, mieux vaut se rabattre sur une activité plus facile, criminelle par exemple.

À travers les années, Reboul avait reçu, comme la plupart des hommes riches, d’innombrables sollicitations de gens lui proposant d’accroître sa fortune par des procédés plus ou moins louches. Certains étaient amusants, d’autres surprenaient par l’imagination dont on pouvait faire preuve quand il s’agissait d’investir son argent. Cette fois, il fut particulièrement intrigué. Peut-être était-ce le titre qui l’impressionnait. Dieu sait pourtant que l’aristocratie était devenue totalement vénale de nos jours. Mais on ne savait jamais. Cela méritait peut-être d’y consacrer quelques minutes.

Comme beaucoup de gens riches qui ont réussi, il était rongé par l’impression qu’il lui manquait quelque chose, qu’il n’en avait jamais assez. La considération, la renommée ou la célébrité, quel que fût le nom qu’on lui donnait, voilà qui confirmerait que lui, Oleg Vronsky, était un être exceptionnel. Et une biographie flatteuse y contribuerait sans aucun doute.

La guerre donc, si nous la jugeons sur le modèle des guerres antérieures, est une simple imposture. Elle ressemble aux batailles entre certains ruminants dont les cornes sont plantées à un angle tel qu'ils sont incapables de se blesser l'un l'autre.

- J'ai le sentiment que la mort qui me menace ne te bouleverse pas trop.
- Stregobor! dit Gerald. Ainsi va la vie. On voit toutes sortes de choses quand on voyage. Des paysans qui s'entre-tuent pour une borne au milieu d'un champ, que les escouades de deux régiments fouleront le lendemain pour massacrer les uns et les autres. Le long des routes, des pendus se balancent aux arbres ; dans les forêts, des bandits coupent la gorge des marchands. Dans les villes, on trébuche à chaque pas sur des cadavres abandonnés dans les caniveaux. Dans les châteaux, on se transperce à coup de poignard, et lors des banquets, c'est sans arrêt que l'on voit l'un ou l'autre convive rouler sous la table, empoisonné. Je m'y suis habitué. Alors pourquoi une mort qui menace quelqu'un devrait-elle me bouleverser, de surcroît, quand il s'agit de toi?

La vertu, par les temps qui courent, est plus rare qu'un dragon de roche.

Un grain de vérité, II.

Les gens […] aiment bien inventer des monstres et des monstruosités. Ça leur donne l'impression d'être moins monstrueux eux-mêmes. Quand ils boivent comme des trous, qu'ils escroquent les gens, les volent, qu'ils cognent leurs femmes à coups de rênes, laissent crever de faim la vieille grand-mère, qu'ils assènent un coup de hache à un renard pris dans un panneau ou criblent de flèches la dernière licorne qui subsiste sur terre, ils aiment se dire que la Moire qui entre dans les chaumières au point du jour est plus monstrueuse qu'eux. Alors ils se sentent le cœur plus léger. Et ils ont moins de mal à vivre.

Le Bout du monde, I.

– Némésis est mon animal totem. C’est elle qui a attiré Narcisse vers l’étang où il a vu son reflet et où il est mort de vanité. La fierté est une terrible affection.

Vous savez comment j’ai su que vous n’étiez pas Angelo quand on s’est embrassés ? Pas à cause de votre taille ou de votre odeur. Mais parce que vous aviez un goût de cendre. De trahison. Vous, sénateur Keaton, vous avez le goût amer et froid du poison.

— Je ne vous mens pas, je lui dis en mordant ma lèvre inférieur pour l’empêcher de trembler. Pourquoi est-ce que vous imaginez toujours le pire me concernant ?
Il baisse les lèvres vers les miennes et chuchote :
— Parce que tu es un Rossi.
Je ferme les yeux, inspire son venin, expire mon espoir.

Cassiopée n'était pas une reine majestueuse mais une vieille bique menteuse et prétentieuse qui avait mis Poséidon en colère parce qu'elle avait dit que sa fille était plus belle que les Néréides du dieu des océans. Elle avait promis sa fille Andromède à Persée s'il réussissait à la sauver. Une fois que Persée a fini de trucider le monstre marin que Poséidon avait envoyé pour se venger de Cassiopée, elle a repris sa parole.
Tu parles d'un exemple.
Zeus avait dû fumer deux ou trois joints avant de décider de créer une constellation à son nom. ou alors elle l'avait tellement soûlé qu'il a préféré lui promettre un supertruc pour qu'elle lui foute la paix.

Je marche en silence jusqu’à la fenêtre et tire le rideau.
Un autre mot me traverse l’esprit : aube.
Le ciel est strié de rouge et de rose, parsemé de minces volutes de nuages encore sombres. L’herbe est éclaboussée d’orange, d’or, de vermillon et de pourpre. C’est magnifique. Jamais encore je n’avais vu le jour se lever. A l’hôpital, la fenêtre de ma chambre est orientée à l’ouest, et je n’avais droit qu’au soleil couchant. Enfin, à ce que m’en laissaient voir les hauts immeubles environnants.

- Je te laisse la vaisselle, dit maman.
- Pourquoi ?
Elle lève les yeux au ciel.
- Je te laisse faire la vaisselle, répète-t-elle.
Je me lève et regarde la table. Que veut-elle dire ? La vaisselle est déjà fabriquée.
- Prends les assiettes et les tasses et pose-les là, m'explique-t-elle en désignant le plan de travail près de l'évier.
Je prends une assiette et la porte à l'endroit indiqué.
- Pas une à une, c'est trop lent ! Tu dois les empiler, comme ça.
Elle s'empare des assiettes, rassemble les couteaux et les fourchettes dans celle de dessus et pose bruyamment tout sur le plan de travail.
- Remplis l'évier d'eau chaude. Ajoute du liquide vaisselle. Pas trop... commente-t-elle en pressant le flacon d'où sort un flot de bulles. Après, tu frottes avec la brosse.
Je l'observe avec attention.
- Ensuite tu rinces chaque assiette sous le robinet et tu la mets dans l'égouttoir, comme ça. Et tu recommences. Tu as compris ?
- Oui, je crois.
Alors c'est ça, "faire la vaisselle"...

Quand je fais une crise de rage, maman, je n'ai besoin de rien d'autre de d'être contenu, calmé, sécurisé face à cette tempête nerveuse qui m'envahit et me fait peur. Si tu me tiens tendrement et solidement pendant que je crie ça va m'aider. Même si je me débats très fort, tiens-moi bien. S'il te plait maman, ne m'achète pas les bonbons, mais enseigne-moi à conduire mon cerveau.