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Une jeune femme en guerre, tome 4 : Automne 1945 - Été 1949



Description ajoutée par EstherM 2011-02-09T02:21:29+01:00

Résumé

Avec ce quatrième tome, Maryse Rouy clôt magnifiquement sa série Une jeune femme en guerre. Alors que les trois premiers se déroulaient pendant la Seconde Guerre mondiale, nous sommes à présent dans les difficiles années qui ont suivi : crise du logement, chômage, grèves, renvoi à la maison des femmes auxquelles l’absence des hommes avait permis de travailler à l’extérieur du foyer et de goûter ainsi une liberté à laquelle elles aspiraient. Mais ceux qui reviennent de la guerre ont en tête des images terribles qui les poursuivront toute leur existence. Si certains sont tellement blessés qu’ils ne parviennent pas à surmonter l’épreuve du retour, Lucie et son frère Jacques font partie de ceux qui auront la force de reprendre leur vie en main. À Montréal, on ne permet pas à la jeune femme de continuer à exercer son métier de journaliste, mais tenace comme à son habitude, Lucie parviendra contre toute attente à reconquérir sa place. Sa vie amoureuse ne sera pas plus facile que sa vie professionnelle, mais de ce côté-là aussi, l’inattendu sera au rendez-vous.

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Classement en biblio - 4 lecteurs

extrait

Lorsque Lucie Bélanger entra dans le bureau de maître Berland, elle la trouva au téléphone. Elle allait ressortir, mais l’avocate lui fi t signe de rester. En attendant qu’elle soit libre, Lucie s’approcha de la fenêtre. Il y avait eu un redoux pendant la nuit et la belle neige de la veille s’était transformée en boue. Les passants aux bottes crottées pataugeaient et glissaient. Le ciel était gris, les arbres noirs, la ville sale et laide. On n’était qu’à la mi-février, le printemps était encore loin.

Denise Berland conclut sa conversation en disant :

— C’est d’accord, je t’envoie Lucie demain. Je te rappelle plus tard pour te donner l’heure de son arrivée.

Puis elle demanda à sa stagiaire, qui était aussi son amie :

— Tu as déjà rencontré Yvon Gadbois, n’est-ce pas ?

— Oui. Il est venu à une réunion de la Ligue nous parler de syndicalisme.

— En effet. C’est un vieil ami. Nous avons fait nos études de droit ensemble. Il était l’un des rares à ne pas penser que je devrais plutôt tricoter des bas pour les soldats. Après ses études, il est retourné vivre à Asbestos d’où il est originaire.

— Il exerce comme avocat, si je ne m’abuse.

— C’est ça. Lui non plus ne s’enrichit pas : quand il y a un confl it entre les ouvriers et les patrons, il est toujours du côté des premiers. Les mineurs de l’amiante sont en grève depuis dimanche soir. Tu es au courant ?

— Oui. Le Devoir en a parlé.

— Alors, tu sais que le gouvernement vient de déclarer la grève illégale. Selon Yvon, il n’est pas impossible qu’il y ait des incidents, et il voudrait un reportage de fond qu’il pourrait utiliser dans le cadre d’éventuelles actions en justice. Ce serait, de toute façon, une trace des événements à mettre dans les archives du syndicat. Pour le réaliser, il a pensé à toi.

— À moi ? Comment est-ce possible ? Je n’ai pas fait de reportage depuis mon retour d’Italie, il y a plus de quatre ans.

— Quand il est venu à la Ligue, il a vu ton travail. Tes photos commentées de nos actions l’ont beaucoup impressionné.

— Là, je suis passée à autre chose. Je vais être avocate.

— Qu’as-tu prévu à la fi n de ton stage ?

— J’avais espéré qu’après l’examen…

— Tu pourrais faire tes premières armes avec moi ? J’aimerais ça, mais soyons réalistes : l’ouvrage ne manque pas, c’est l’argent qui manque. Je ne défends pratiquement que des femmes et la plupart d’entre elles n’ont pas les moyens de me payer. Si je te verse un salaire – un petit salaire –, il ne m’en restera pas assez pour faire l’épicerie. On sera deux à mourir de faim.

— Je ne me doutais pas que c’était à ce point.

— C’est à ce point. Et crois-moi, je le regrette, parce que tu es une excellente assistante. Vu le contexte, à moins que tu puisses continuer de travailler gratuitement, ce qui serait stupide, il faut que tu trouves autre chose. Je suis désolée, Lucie, je n’avais pas réalisé que tu avais mal évalué ma situation fi nancière.

Comme la jeune femme restait coite, Denise enchaîna :

— Dis-toi que cette aff aire tombe bien : elle va te permettre de prendre du recul. Depuis que tu t’es inscrite à la faculté de droit, tu n’as pas levé la tête de tes livres ou de mes dossiers.

— Il me reste les derniers examens. Il ne faudrait pas que j’échoue faute d’avoir eu le temps d’étudier.

— Mets tes manuels dans ta valise, tu auras des moments creux. Mais quand il se passera quelque chose, tu seras sur place pour en rendre compte et donner le point de vue d’une femme. Au retour, tu penseras à ton avenir professionnel. Évidemment, ajouta-t-elle, Yvon ne peut pas te rémunérer lui non plus. Il paiera le train et t’hébergera chez lui. Sa femme est charmante, tu verras.

Denise était convaincante et Lucie devait s’avouer qu’elle ressentait une certaine excitation à l’idée d’exercer de nouveau un métier auquel elle n’avait pas renoncé de son plein gré, seulement elle avait des réticences dont elle ne pouvait pas faire part à son amie.

— Je ne suis pas sûre d’en être capable, prétendit-elle.

— Capable, tu l’es, insista Denise. Et Yvon t’attend. Je me suis engagée pour toi parce que je n’aurais jamais imaginé que tu puisses dire non.

— Laisse-moi le temps d’y penser.

— En tout cas, penses-y vite. Il se passe des événements importants qu’il ne faut pas rater. Prends l’après-midi, va marcher, réfl é- chis et appelle-moi avant cinq heures pour que je l’avertisse de ton arrivée ou de ton refus.

Lucie quitta le bureau un peu sonnée. Le Rolleifl ex calé dans sa main au fond de la vaste poche de son manteau, elle s’engagea dans la rue Sainte-Catherine, tiraillée par ses contradictions. Ce qu’elle n’avait pas avoué à Denise, c’était sa peur d’aller à Asbestos parce qu’elle avait vu la signature de Richard Morin au bas d’articles sur la grève. Bien que l’on fût en 1949 et que beaucoup de temps ait passé depuis ce qu’elle se refusait à évoquer, elle ignorait si elle était devenue assez forte pour vivre au même endroit que lui, le croiser, lui parler.

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