Dossiers froids : une enquête d'Isidore Lune

Mon avis :

Isidore Lune, la cinquantaine bien passée se voit prendre une nouvelle direction. Après de nombreuses années en temps que maréchal des logis-chef à la gendarmerie de Ploutrécat, l’heure de la retraite a sonné. Mais il lui est difficile de raccrocher.

Isidore, avec l’accord de l’adjudant-chef Arouet, reprendra de manière officieuse des cold case abandonnés depuis un certain temps …. Un en particulier le motive dans ses investigations : la disparition de trois petites filles à quelques années d’intervalles et bien trop vite classées sans suite selon lui ….. Malgré l’horreur que Ploutrécat a connu avec ses disparitions, pourquoi les dossiers ont-ils été si vite expédiés? Pourquoi ne pas avoir fait de rapprochement entre les trois affaires ?

Après plusieurs pistes, le gendarme Lune en est persuadé, le coupable vit ici, mais qui cela peut-il être?

Ce court roman s’est lu très rapidement, l’auteur est un passionné des mots à en juger par la façon poétique dont ses phrases sont tournées …. Un petit je ne sais quoi m’a de suite fait penser à ces romans au style british, avec un certain flegme britannique et un humour tout en finesse.

J’apprécie le style polar dans mes lectures. Cependant, mon cerveau est devenu imperméable aux tactiques un peu trop faciles de narration policière. J’ai simplement été frustrée d’avoir su rapidement déterminer la clé de cette affaire. Certes des éléments amenés par l’auteur ont étoffés l’intrigue pour amener à la grande question « pourquoi ?», j’aurais aimé un petit peu plus de rebondissements, mais ce roman m’a fait passé un bon moment de lecture, unr enquête touchante avec un personnage central qui sous ses airs bougon cache un homme au cœur tendre, courageux et qui coûte que coûte souhaite découvrir la vérité.

« Le gendarme Isidore Lune prend sa retraite. Cependant, il n’imagine pas couper complètement avec son ancien métier. Il veut profiter de son temps libre pour exhumer des affaires non élucidées. Une surtout. Celle(s) des trois petites filles. Mais il est parfois dangereux de remuer le passé d’une petite ville de province. Isidore Lune enquêtera contre vents et marées, quitte à nourrir de lourds regrets. »

Lorsque Louis Auguste m’a contacté via Simplement Pro, j’ai tout de suite été attirée par l’accroche de son roman: un cold case sur la disparition de trois enfants, à élucider par un gendarme nouvellement retraité, portant le singulier patronyme d’Isidore Lune… Voilà qui n’est pas très commun pour un roman policier et m’a mis la puce à l’oreille… J’ai donc supposé une intrigue non dénuée d’humour, se rapprochant d’Hercule Poirot ou d’Agatha Raisin, peut-être… Et j’ai été comblée! Je vous parle d’humour car c’est ce qui m’a fait adhéré à ce roman dès les premiers chapitres, mais ne croyez pas qu’il ne s’agisse que de cela!

La plume de Louis Auguste est fine, subtile, débordante d’un humour pince-sans-rire qui sert à merveille le personnage d’Isidore Lune: discret, modeste, un brin vieux jeu, le maréchal de logis nouvellement retraité est « un taiseux contemplatif« , mais qui n’en pense pas moins… Lié par une amitié de très longue date à un ancien collègue, il coule des jours heureux mais ne compte pas cesser brutalement toute activité : il décide d’étudier des dossiers oubliés, à commencer par une affaire hors-norme, comme « une démangeaison dans le coeur du gendarme » : la disparition, à quelques années d’intervalle, de trois fillettes, jamais retrouvées jusqu’à présent. Une interrogation laissée en suspens pour tous les habitants de la région, sauf pour une personne… Le coupable, qui selon Isidore Lune est assurément quelqu’un du coin… L’intrigue se déroule dans une petite ville fictive mais typique de Bretagne, la vie locale et les relations entre les habitants sont particulièrement bien développées, simples et réalistes.

Il est vrai que ce roman ne prime pas par la complexité de l’intrigue : l’auteur ne s’en cache pas, il a, dit-il, choisi de mettre davantage l’accent sur la psychologie des personnages que sur l’identité du coupable… On devine en effet celui-ci très rapidement, mais cela ne m’a pas dérangé, car d’une part, ce fut un plaisir de suivre le personnage d’Isidore Lune tout au long du récit, et d’autre part, ce roman traite d’un sujet difficile (la maltraitance sur enfant), et le dénouement, qui en appelle au libre-arbitre du lecteur, est empreint d’un humanisme profond… Bien sûr, je meurs d’envie de dévoiler certains éléments, mais je ne le ferai pas, je vous conseillerai plutôt de consacrer quelques heures à Monsieur Lune… Je dois vous avouer une chose: j’adore les thrillers bien lourds où toute la noirceur du monde semble réunie en quelques pages… MAIS cela m’a fait du bien de me déconnecter un moment et de lire ce roman, parfois le sourire aux lèvres et d’en apprécier, en mode détente, la lecture fluide et extrêmement plaisante…

Pour conclure, je ne peux que vous recommander de découvrir l’écriture de Louis Auguste. Je le remercie chaleureusement de m’avoir confié son roman.

Ayant découvert l’auteur par son roman “L’institut des profs dépressifs”, titre que j’avais apprécié, mais, il me faut être honnête, qui ne me laissera pas un souvenir impérissable, je me réjouissais cependant de lire cette enquête d’Isidore Lune. Le titre parle d’une enquête, doit-on s’attendre à ce qu’il y en ait d’autres?

L’auteur lui-même avoue avoir cherché à mettre l’accent sur la psychologie des personnages davantage que sur l’identité du coupable. Le fait est que notre opinion est faite avant la première moitié du récit, sans que cela ne nuise en aucune façon à la suite de la lecture.

Je suis beaucoup plus enthousiasmé par ce récit que celui précédemment chroniqué sur ce même site.

Les personnages sont bien amenés, on découvre la vie dans une petite bourgade bretonne (j’ai cherché le nom sur Internet, sans succès, ce qui m’amène à penser que Ploutrécat est sorti tout droit de l’imagination de l’auteur), avec ses habitants pittoresques et ses secrets bien gardés, comme on peut en encontrer dans toutes les communes rurales.

On fait aussi connaissance avec la gendarmerie du lieu, peu appréciée par la population (le bar du village est interdit aux gendarmes).

Nous commençons avec le départ en retraite du maréchal des logis-chef Lune qui, ayant peur de s’ennuyer, décide de reprendre à son compte une enquête inachevée, celle de la disparition de trois jeunes filles de la région il y a plusieurs années (la première dans le milieu des années nonante, la dernière en deux mille six).

Isidore Lune mènera à bien ses investigations, mais la vérité sera difficile à accepter, pour le désormais ex-gendarme.

Encore une fois, je ne peux que vous encourager à acquérir cet ouvrage qui se lit en deux heures, vous ne le regretterez pas.