Il ne pouvait abandonner des êtres de chair et de sang, de sa chair et de son sang, pour reconstituer une chaîne spatio-temporelle qui n'était sans doute qu'une pure abstraction.

Il n'est de plaie qui ne guérisse.

J'ai juste écrit une demi-page avant de me rendre compte que je ne savais plus quoi faire faire à Mélissa, écuyère du chevalier Lancy de Pantaisson. Tout ça a fini dans mon tiroir consacré à mes dessins ratés, à mes mauvaises notes, et donc, à mes histoires inachevées. Je l'ai appelé "mon tiroir à loupés". J'ai de la chance, il est encore assez vide.

En tout cas, en même temps que ta lettre, j'en ai envoyé une autre aux trois vieilles, les Moires, pour leur demander de nous ficher la paix l'été prochain.

Si sa sœur et elle avaient été deux livres dans la bibliothèque de leur père, Essie aurait été celui qui était ouvert sur le bureau, qui vous donnait envie de le lire. Roa aurait été coincée parmi une dizaine d'autres livres, en haut de l'étagère.

Elle était certaine qu'il serait capable de flirter avec un dragon s'il était assez saoul.

— Nos titres représentent un pouvoir que nous ne serons jamais libres d'exercer nous-mêmes.

— Et si le moment présent était tout ce que nous avions ? Tout ce que nous aurons jamais ?

— Nous devenons tous celui ou celle que nous sommes nés pour devenir, ambassadrice.
— La naissance est une malédiction, mais mon père disait que c'est à nous qu'il appartient de la briser.

— Parfois, il faut un regard extérieur pour pointer les injustices du doigt...

« Je veux savoir si je dois peindre à l'huile sur bois ou toile, à la plume sur papier ou vélin, ou même si je dois réaliser une fresque sur un mur, selon ce que le plus munificent des mécènes souhaite faire de ces portraits.
— Ah. Sur papier, s'il te plaît. »

« On dit sur mon île que l'homme qui se noie ne demande pas combien coûte la corde qu'on lui lance. »

« Aucun jeune fille ni aucune femme n'avait jamais eu le moindre début de commencement d'un soupçon de chance de l'épouser. »

« Le monde est vaste et étrange, Hara, mais pas plus vaste ni plus étrange que nos esprits. Penses-y de temps en temps. »

Des nazis frappent à votre porte et demandent si vous n'avez pas vu passer un membre de la Résistance, lequel membre se trouve précisément hébergé chez vous ; faut-il dire la vérité et avouer que l'homme se trouve à ce moment dans l'une de vos chambres ? Faut-il mentir aux nazis en affirmant n'avoir jamais croisé le résistant ?
Aucune hésitation, l'évidence s'impose : on ne dénoncera pas le résistant, fût-ce au péril de la vérité, puisqu'il semble que l'humanité vaut bien plus, en de telles circonstances, que la vérité et les principes qui commandent de toujours la dire. En effet, dire ici la vérité, c'est condamner un homme à la torture et à une mort certaine, et même si mon éducation et ma morale répugnent au mensonge, la souffrance et la mort d'un innocent me sont encore plus insupportables. Le principe selon lequel je dois dire la vérité admet donc des restrictions, au nom de l'humanité ; il existerait donc bel et bien un « droit de mentir par humanité ».

— Si nous agissons, dis-je, ce n'est pas seulement pour nous. C'est pour les familles de ce pays, mères, pères et enfants. Pour maintenant et pour l'avenir.

Pourquoi, dans des pays lointains, des êtres se préoccupent-ils de nos droits, alors qu'ici tout le monde prétend ne rien voir ?

Mon passé ressemble à des gouffres qui s'ouvrent les uns sur les autres. Jusqu'à quand ? Jusqu'à m'apercevoir que je ne suis rien ?

« Ses yeux suivirent un papillon de nuit. Il voletait avec ardeur, désireux de se heurter à la lanterne jusqu'à en mourir. » (Parangon & Ambre, page 913)

« Les petits plaisirs du corps constituaient parfois le remède le plus efficace contre les profonds chagrins de l'esprit. » (Etta & Hiémain, page 556)

« Homme et femme, oiseau, bête et plante, terre, feu, air et eau, tous sont honorés en Sâ et Sâ se manifeste dans chacun d'eux. Si le divin est aussi féminin, et le féminin divin, alors elle comprend que la femme est plus qu'une mère, plus qu'une fille, plus qu'une épouse. Ce sont les facettes d'une vie pleine, une seule facette ne définit pas le joyau. » (Jani Khuprus, page 34)

« C'est peut-être ce qui arrive quand on vieillit, supposa-t-elle. Si on échange des parcelles de son esprit avec les êtres qu'on aime, quand on en a perdu beaucoup, tant de morceaux d'esprit sont partis avec eux qu'il n'en reste plus assez pour continuer à vivre. C'est comme un trou qui se creuse de plus en plus. On veut rejoindre l'autre monde où demeurent la plus grande partie de notre esprit et les êtres chers. »

« Tu as parfois un regard d'ancêtre, comme si tu avais vécu plusieurs vies en dix-huit ans. »

« Avec pour compagnons deux chevaux et un loup, dans un monde qui ignorait que les animaux pussent s'apprivoiser, un homme seul avec la femme qu'il aimait, au milieu de vastes prairies glacées, peuplées d'animaux d'innombrables espèces mais où l'homme était rare, se préparait pour un Voyage à travers tout un continent. »

« C'étaient les ambitions des hommes qui avaient perverti l'art aux fins de profit. »

« Ce n'est pas une arme ni une femme qui font l'homme, pas plus que la magie ni un pouvoir quel qu'il soit, c'est ce qu'il a en lui. »