L'Ombre des morts

— Oui, il aimait les livres mais il fallait le cadrer un tant soit peu, précisa la cartomancienne. Merritt se tourna vers Prudence et lui demanda : — Vous le connaissiez depuis longtemps ? — Depuis près de cinq ans, je crois. Je l’ai connu avant son passage en prison. Je l'ai rencontré à un salon parapsy où j'avais un stand en tant que voyante. Je vendais également des ouvrages sur l'alchimie. En fait, je crois qu'au départ, il voulait en connaître un maximum sur les sciences occultes pour devenir lui aussi voyant, enfin charlatan. Finalement il s'est intéressé à la pierre philosophale et au fur et à mesure, il a rejoint le cercle des amis de Flamel. Il continuait ses recherches même durant son séjour en prison. Il s'était pris au jeu et était persuadé qu’il allait découvrir la pierre philosophale ou l’élixir de vie. Quand il a commencé à travailler ici, il était vraiment heureux car il y avait des ouvrages ici qui lui permettaient d'avancer sur ses recherches. Il faisait son inventaire et durant ses moments libres, il continuait ses travaux. Il était si concentré qu’il en oubliait de manger. Il se contentait de boire son thé vert aux fruits rouges. Avec ce travail et cette passion, il a pu laisser derrière lui ses anciens démons. — Il ne comptait pas ses heures, ajouta Merritt. Je savais qu’il faisait des recherches personnelles et je trouvais ça très stimulant. Alors je l'encourageais à poursuivre sans pour autant qu’il néglige le travail que je lui aie confié et pour lequel je le payais. En revanche, je ne savais pas qu’il était adepte des théories sur l’alchimie. Évidemment, je ne suis pas censeur et encore moins inquisiteur. Mathias avait ses lubies certes mais elles étaient salutaires dans la mesure où elles lui permettaient de faire des recherches, d’apprendre le latin et d’essayer de résoudre un mystère auquel il croyait.