Les carnets du palais noir

Résumé

Le présent livre réunit les lettres d’Álvaro Mutis envoyées en 1959 à Elena Poniatowska de la prison de Lecumberri, près de Mexico, et Les Carnets du Palais Noir, évocation de ses quinze mois d’incarcération, publiés dans Le dernier visage (Grasset, 1991). Si les lettres sont comme une sorte de journal écrit au jour le jour sur un ton proche de la confidence, Les Carnets sont au contraire un texte longuement élaboré, d’abord dans la prison même, puis par la suite, retravaillé, ciselé.

En 1957, Álvaro Mutis a dû fuir son pays natal, la Colombie, accusé de détournements de fonds dans une caisse de secours qu’il devait gérer. En fait, tout porte à croire qu’il n’a été que le bouc émissaire. A 39 ans, il est incarcéré dans la prison de Lecumberri, après deux ans d’un séjour au Mexique au cours duquel il a su se faire de nombreux amis parmi les artistes et les écrivains mexicains. Il a donc déjà derrière lui une double vie largement remplie : une vie de poète reconnu, certes, mais également une vie de bourlingueur tout aussi confirmé. Deux faces complémentaires d’un même personnage qui se retrouveront dans son œuvre romanesque par le truchement des détenus qu’il croisera et qu’il nous décrit dans son journal. Ainsi naîtront Les Aventures de Marquoll le Gavier.

Elena Poniatowska, à 27 ans, s’est déjà taillée une solide réputation par ses reportages dans le journal Excelsior, lus et reproduits dans différents pays de l’Amérique du Sud. Elle poursuivra une brillante carrière.